À l'École de Marie >> L'Encyclique Ecclesia de Eucharistia
La sainte Eucharistie est un Sacrement qui contient réellement et en vérité, le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, sous les apparences du pain et du vin. (Petit Catéchisme de Québec, PC #253).
Il est tout entier sous l'espèce du pain et tout entier dans l'espèce du vin ; Il est même tout entier sous chaque partie de l'une ou de l'autre espèce. Quand on partage la sainte Hostie, le Corps de Jésus-Christ n'est pas divisé : la plus petite partie d'une Hostie le contient tout entier aussi bien que dans la grande. (P.C. #258)
Le Sacrifice du Christ sur la Croix et le Sacrifice de l'Eucharistie sont un unique Sacrifice : «C'est une seule et même Victime, c'est le même qui offre maintenant par le ministère des Prêtres, qui s'est offert Lui-même alors sur la Croix. Seule la manière d'offrir diffère» : «Dans ce divin Sacrifice qui s'accomplit à la Messe, ce même Christ, qui s'est offert une fois de manière sanglante sur l'autel de la Croix, est contenu et immolé de manière non sanglante.» [CÉC, No. 1367]
«La Présence du véritable Corps du Christ et du véritable Sang du Christ dans le Sacrement de l'Eucharistie, «on ne l'apprend point par les sens, dit saint Thomas d'Aquin, mais par la Foi seule, laquelle s'appuie sur l'Autorité de Dieu.» C'est pourquoi, commentant le texte de saint Luc (22,19) : «Ceci est mon Corps qui sera livré pour vous», saint Cyrille déclare : «Ne va pas te demander si c'est vrai, mais accueille plutôt avec Foi les paroles du Seigneur, parce que Lui, qui est la Vérité, ne ment pas.»» [CÉC, No. 1381]
Pendant la vie mortelle de Jésus, sa Divinité se cachait sous les voiles de l'humanité. Cependant elle se laissait deviner un peu sur le visage du Sauveur, dans Son regard, dans Ses paroles, dans Ses gestes, dans Ses oeuvres. Parfois le front de Jésus s'illuminait et la splendeur du Verbe y versait quelques-uns de ses rayons sacrés. Dans l'Eucharistie, au contraire, règne un mystère qui se dérobe à nos yeux complètement : l'humanité est aussi invisible, que la Divinité. Les sens sont déroutés et l'esprit cherche en vain à saisir la réalité voilée sous les espèces sacramentelles.
Mais lorsque la foi a éclairé notre intelligence, nous trouvons, dans le Sacrement de l'autel, des richesses de vie qui enchantent le coeur, animent la piété et remplissent l'âme d'un sentiment de respect et d'adoration. C'est pourquoi lorsque nous contemplons la Sainte Hostie, lorsque nous nous approchons de la table sainte, il importe de nous rappeler les vérités contenues dans le dogme eucharistique auquel la Sagesse éternelle nous a demandé de croire sans restriction.
D'abord le Sacrement de l'Eucharistie renferme, dans ses ombres, la Chair et le Sang, l'Âme et la Divinité de Jésus-Christ. Quand le Prêtre a prononcé les paroles puissantes de la Consécration, le pain, s'est changé au Corps du Sauveur, le vin s'est changé en son Sang. Dans la nuée du mystère, réside réellement ce Corps que la Vierge a enveloppé de langes et couché dans la crèche, que les bergers et les mages ont adoré, que les juifs ont vu et contemplé, que les apôtres ont touché, que les valets du grand-prêtre et que les soldats romains ont outragé, flagellé, attaché à la croix, que la Vierge et ses amis ont reçu et mis dans le tombeau ; ce Corps qui est ressuscité, qui est monté aux cieux, qui se repose aujourd'hui dans la Gloire de l'Éternité.
Jésus a institué (établi) la Sainte Eucharistie à la dernière Cène le Jeudi Saint, la veille de Sa mort. Les personnes présentes furent les Douze Apôtres. Pour instituer la Sainte Eucharistie, Jésus prit du Pain, le bénit, le rompit, et le donna à Ses apôtres, en disant : «Prenez et mangez : Ceci est mon Corps.» Ensuite Il prit la «coupe» de vin, la bénit, et la leur donna, en disant : «Buvez-en tous. Ceci est mon Sang qui sera répandu pour la rémission des péchés. Faites ceci en mémoire de moi.» (P.C. Nos. 254 à 256)
Quand Jésus eut dit :«Ceci est mon Corps», la «substance» du pain fut changée en la substance de son Corps ; quand Il eut dit :«Ceci est mon Sang», la substance du vin fut changée en la substance de son Sang. (P.C. #257)
On appelle substance ce qui existe tout seul ; la couleur n'est pas une substance, car on ne peut pas supposer la couleur en dehors d'un objet quelconque coloré ; il en est de même de la forme, du goût, du poids, etc. car ils n'existent pas tout seuls. La couleur, la forme, le goût, le poids tombent sous nos sens : on les appelle des espèces ou des apparences.
La substance, elle, ne tombe pas sous nos sens.
C'est la substance du pain et du vin qui, dans la sainte Eucharistie, est changée en la substance du Corps et du Sang, de l'âme et de la Divinité de Jésus-Christ. Les apparences, c'est-à-dire la couleur, la forme, le goût, le poids, etc., du pain et du vin ne sont pas changées en la couleur, la forme, le goût, le poids, etc. du Sang de Jésus-Christ.
Essayons d'expliquer encore davantage : la substance d'un corps n'est en soi, ni grande, ni petite. «C'est une unité, dit saint Thomas, dont la totalité propre, la vérité entière, la nature complète, est indifféremment contenue dans une petite ou grande quantité.» Toutes les substances de la terre et du firmament pourraient, en tant que substances, tenir sous l'enveloppe d'un grain de millet. D'autre part, la substance de l'air, en tant que substance, est tout entière dans la bulle d'air que vous aspirez aussi bien que dans l'immense atmosphère au milieu duquel notre globe se balance. La substance de l'eau, en tant que substance, est tout entière dans chaque goutte de pluie que distillent les nuages, dans chaque larme de rosée que pleure la nuit sur les feuilles des arbres et dans le calice des fleurs, aussi bien que dans le vaste et profond océan où végètent des forêts et où se baignent des monstres. Même raisonnement pour la substance humaine, elle est tout entière dans le corps fragile d'un enfant qui vient de naître, qui grandit, qui devient écolier, jeune homme, vieillard. Il y a en lui quelque chose qui change et quelque chose qui ne change pas : sa substance. La substance du blé, en tant que substance, est tout entière dans un seul grain, aussi bien que dans les greniers et les silos où sont amassées les réserves. Rappelons-nous qu'un seul bon grain peut produire du 100 pour 1...
Comment s'étonner, après cela que le Corps du Christ à l'état de substance, soit tout entier sous les espèces et sous chaque partie des espèces, puisque la substance du pain qu'il remplace y était bien? Voici, pour nous aider à mieux comprendre encore, une pensée de saint Albert le Grand : «La nature, oeuvre du Dieu Tout- Puissant, subit elle-même de nombreuses transformations : le raisin se change en vin ; le suc des fleurs devient, dans la ruche, du miel ; dans l'homme, le pain se transforme en chair et en sang ; l'herbe, en viande dans l'animal.
Pourquoi, s'il en est ainsi, la Parole créatrice du Seigneur n'aurait-elle pas la Puissance de changer le pain en son Corps et le vin en son Sang?»
Dans l'Encyclique nous lisons : «L'Église a reçu du Christ, son Seigneur, non comme un don, pour précieux qu'il soit parmi bien d'autres, mais comme le don par excellence, car il est don de Lui-même, de Sa personne dans Sa Sainte Humanité, et de Son Oeuvre de Salut. Celle-ci ne reste pas enfermée dans le passé, puisque «tout ce que le Christ est, et tout ce qu'Il a fait et souffert pour tous les hommes, participe de l'Éternité divine et surplombe tous les temps...» (C.E.C.#1085).»
«Quand l'Église célèbre l'Eucharistie, mémorial de la mort et de la Résurrection de son Seigneur, cet événement central du Salut est rendu réellement présent et ainsi «s'opère l'Oeuvre de notre Rédemption.» Ce sacrifice est tellement décisif pour le Salut du genre humain que Jésus ne l'a accompli et n'est retourné vers le Père qu'après nous avoir laissé le moyen d'y participer comme si nous y avions été présents.»
Maintenant encore, nous offrons la Victime qui fut alors offerte et qui ne se consumera jamais
«Dans l'Eucharistie, Jésus nous montre vraiment un amour qui va «jusqu'au bout» (Jean 13,1), un amour qui ne connaît pas de mesure. Cet aspect de la charité universelle du Sacrement eucharistique est fondé sur les paroles mêmes du Sauveur. En l'instituant, Jésus ne se contenta pas de dire «Ceci est mon Corps», «Ceci est mon Sang», mais Il ajouta «livré pour vous» et «répandu pour la multitude» (Luc 22,19-20). La Messe est à la fois et inséparablement le mémorial sacrificiel dans lequel se perpétue le Sacrifice de la Croix, et le Banquet sacré de la Communion au Corps et au Sang du Seigneur.» (C.E.C. #1382) En effet, «le Sacrifice du Christ et le Sacrifice de l'Eucharistie sont un unique Sacrifice. (C.E.C. #1367)
Comme le déclarait le Concile de Trente : «C'est une seule et même Victime, c'est le même qui offre maintenant par le ministère des Prêtres, qui s'est offert Lui-même alors sur la Croix ; seule, la manière d'offrir diffère.»
En vertu de son rapport étroit avec le sacrifice du Golgotha, l'Eucharistie est Sacrifice au sens propre, comme s'il s'agissait d'une simple offrande que le Christ fait de Lui-même en nourriture spirituelle pour les fidèles. En effet, le don de Son amour et de Son obéissance jusqu'au terme de sa vie (Jean 10, 17-18) est, en premier lieu, un don à Son Père. Bien sûr qu'il s'agit d'un don en notre faveur, et même en faveur de toute l'humanité (Matthieu 26,28 ; Marc 14,24 ; Luc 22,20 ; Jean 10,15), mais c'est avant tout un don au Père.
Arrêtons-nous un peu sur ce grand Mystère d'Amour de la part du Père et du Fils : Dieu, le Père nous a donné Son Fils afin que nous ayons une vie nouvelle et immortelle dans la Résurrection, et Jésus, Lui-aussi, nous a fait un Don extraordinaire puisqu'Il a offert Sa vie en Sacrifice pour chacun de nous, et pour la multitude des âmes. et ce, librement et avec tant d'Amour! C'est vraiment un échange de Don Total! Comme cela nous aide à comprendre que notre coeur a été créé, et qu'il est fait, pour être généreux! Plus nous méditerons ce Mystère d'Amour, et plus nous le vivrons : plus nous goûterons un Bonheur qui ressemble déjà à ce que nous vivrons au Ciel!
Par la consécration du pain et du vin s'opère le changement de toute la substance du pain en la substance du Corps du Christ, notre Seigneur, et de toute la substance de Son Sang ; ce changement, l'Église l'a justement et exactement appelé transsubstantiation.» (Concile de Trente : Décrets sur la très sainte Eucharistie et sur la Foi catholique). L'Eucharistie est vraiment un « Mystère de Foi», Mystère qui dépasse notre intelligence et qui ne peut être accueilli que dans la Foi.
Il serait plus exact de nous demander : «Qui est l'Eucharistie?» et non pas «Qu'est-ce que l'Eucharistie?» Jésus s'est donné Lui même comme nourriture pour pouvoir demeurer avec nous dans une union totalement unique et intime, tout comme les aliments qui entrent dans notre corps et se transforment en énergie vitale.
«Celui qui mange Ma chair et boit Mon sang demeure en moi et Moi en lui. Et comme le Père qui est vivant m'a envoyé et que Je vis par le Père, ainsi celui qui Me mangera vivra par Moi» (Jean 6, 56-57). Cette formidable réalité doit nous motiver et transformer notre vie et nos communions eucharistiques en de vitales rencontres qui inspirent toutes nos activités.
Jésus accomplit, la nuit même où il fut livré, quelques heures avant et de façon non sanglante, sacramentelle, le Sacrifice, que peu après, Il offrit de manière sanglante sur la Croix». Ce Sacrifice est tellement décisif pour le salut du genre humain que Jésus-Christ ne l'a accompli et n'est retourné vers le Père qu'après nous avoir laissé le moyen d'y participer comme si nous y avions été présents. L'Eucharistie, lors de la Messe, c'est précisément ce moyen.
Après que la substance du pain et du vin a été changée en la substance du Corps et du Sang de Jésus-Christ, il ne reste plus que les apparences du pain et du vin ; extérieurement, et à nos yeux, rien n'est changé, et cependant, c'est alors le Corps et le Sang de Jésus, et non plus du pain et du vin ; il faut croire non à ce que nous disent nos yeux, mais à ce qu'enseigne l'Église.
C'est Jésus lui-même qui nous rassure : une telle union qu'Il compare à celle de la vie trinitaire, se réalise vraiment. L'Eucharistie est un vrai banquet, dans lequel le Christ s'offre en nourriture. «De même que le Père qui est vivant m'a envoyé, et que Moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par Moi» (Jean 6,57).
À travers la communion au Corps et au Sang de Jésus, nous communions aussi à Son Esprit. Saint Éphrem écrivait dans une homélie de la Semaine Sainte : «Il appela le pain son Corps vivant, Il le remplit de Lui-même et de son Esprit. [...] Et celui qui Le mange avec Foi, mange le Feu et l'Esprit [...]. Prenez-en, mangez-en tous, et mangez avec Lui l'Esprit Saint. C'est vraiment mon Corps, et celui qui Le mange vivra éternellement».
Avec l'Eucharistie, on assimile, pour ainsi dire, le «secret» de la résurrection. «Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang a la vie éternelle, et Moi, Je le ressusciterai au dernier jour.» (Jean 6,54) C'est pourquoi, saint Ignace d'Antioche définit avec justesse la Pain eucharistique comme «remède d'immortalité, antidote pour ne pas mourir.»
Lorsqu'un Prêtre célèbre la Messe, il fait cette demande qui est inscrite dans le Missel romain : «Quand nous serons nourris de son Corps et de son Sang et remplis de l'Esprit Saint, accorde-nous d'être un seul corps et un seul esprit dans le Christ.» Ainsi, par le Don de son Corps et de son Sang, le Christ fait grandir, en nous, le Don de son Esprit, déjà reçu au Baptême et offert comme «sceau» dans le Sacrement de la Confirmation.
Lorsque nous adorons le très Saint-Sacrement, lorsque nous communions, un commerce secret s'établit entre notre âme et l'âme de Jésus. Les pensées de Son intelligence se communiquent à notre esprit dans des sphères plus pures, qui adhère avec plus de fermeté à toutes les salutaires vérités qu'ont entendues les apôtres et les foules de Galilée. De temps en temps, lorsque l'effort nous a mieux dégagés des choses sensibles, nous nous sentons transportés dans le monde où règne une inaltérable sérénité. La Volonté de Jésus réside aussi dans le Sacrement et, si nous sommes bien disposés, elle soutient la nôtre, elle augmente ses énergies, elle la rend droite, forte, patiente, résignée. Par ce commerce intime avec Jésus, qui n'a jamais voulu que le Bien, nous devenons meilleurs. Notre caractère moral se trempe, la vertu nous attire, retient notre attention et notre complaisance. Les effusions du Coeur de Jésus se répandent dans notre coeur : effusions de douceur, de joie, de paix.
Quand Marie-Madeleine avait entendu les paroles du divin Maître, elle était toute changée ; elle oubliait sa vie d'autrefois. À la voix du Coeur Divin qui lui disait : «Si tu savais le Don de Dieu», la pauvre Samaritaine entrait dans une atmosphère où les orages des sens apprennent à se calmer. À l'heure où Jean reposait sa tête sur la poitrine du Maître, son âme affectueuse se renouvelait. À mesure que saint Augustin buvait plus avidement au Coeur de Jésus, il s'éloignait de son passé. Ainsi en est-il du chrétien qui communie, dans l'Eucharistie, à l'Amour dont Jésus est la Source : ses affections se modifient ; il est disposé aux plus nobles sacrifices pour Dieu ; il devient zélé et posé dans l'apostolat ; il est ardent et lucide dans l'accomplissement de son devoir d'état ; il avance joyeusement sur la voie du vrai Bonheur et, par sa cohérence intérieure et extérieure, il devient «apôtre» et son témoignage de vie ne peut qu'entraîner beaucoup d'autres âmes à sa suite ; il écoute et retient les secrets du Coeur de Jésus, le plus virginal et le plus brûlant de tous les coeurs, présent dans le Mystère.
«Nous attendons Ta venue dans la Gloire.», disons-nous après la Consécration du pain et du vin. L'Eucharistie est donc un avant-goût de la plénitude de la joie promise par Jésus (Jean 15,11) ; elle est, en un sens, l'anticipation de la gloire future. Dans l'Eucharistie, tout exprime cette attente confiante : «Nous espérons le Bonheur que Tu promets et l'avènement de Jésus-Christ, notre Sauveur. Les personnes, qui se nourrissent du Christ dans l'Eucharistie, n'ont pas besoin d'attendre l'au-delà pour recevoir la vie éternelle : elles la possèdent déjà sur la terre, comme prémices de la plénitude à venir, qui concernera l'homme dans sa totalité.
Cette «attirance» eschatologique* (*Mystère de l'Histoire ou Science des fins dernières de l'homme) suscitée dans l'Eucharistie, exprime et affermit la communion avec l'Église du Ciel. Ce n'est pas un hasard que, dans les prières eucharistiques, on fait mémoire avec vénération de Marie, toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ, des Anges, des saints Apôtres, des glorieux Martyrs et de tous les Saints. C'est un aspect de l'Eucharistie qui mérite d'être souligné : en célébrant le Sacrifice de l'Agneau, nous nous unissons à la liturgie céleste, nous associant à la multitude immense qui s'écrie : «Le Salut est donné par notre Dieu, Lui qui siège sur le Trône, et par l'Agneau!» (Apocalypse 7,10). L'Eucharistie est vraiment un coin du Ciel qui s'ouvre sur la terre! C'est un rayon de gloire de la Jérusalem céleste, qui traverse les nuages de notre histoire et qui illumine notre chemin.
Une autre conséquence significative de cette attirance eschatologique inséparable à l'Eucharistie, provient du fait qu'elle donne une ardeur à notre marche dans l'Histoire, faisant naître un germe de vive espérance dans le dévouement quotidien de chacun à ses propres tâches, dans le devoir d'état. En effet, si la vision chrétienne porte à regarder vers les «cieux nouveaux» et la «terre nouvelle» (Apocalypse 21,1), cela n'affaiblit pas mais stimule notre sens de la responsabilité envers notre terre. Il est de notre devoir de contribuer, à la Lumière de l'Évangile, à construire un monde qui soit à la mesure de l'homme et qui réponde pleinement au Dessein de Dieu.
Si nous voulons être utiles à nos frères et conquérir leurs coeurs pour les orienter vers le Bien, la Vérité, Dieu, il faut nous servir, non de la force ou de l'autorité qui irritent et provoquent des réactions contraires, mais de la bonté, de la patience, de la douceur. C'est la méthode employée par Jésus, qui annonça Lui-même Sa Mission comme une oeuvre de douceur : «L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'Il M'a consacré par l'onction.» (Luc 3, 18)
À nous aussi, «l'Esprit du Seigneur» a été donné. Il a répandu dans nos coeurs la piété, la douceur, afin de poursuivre dans le monde la mission de Jésus. Il nous invite en disant : «Allez, voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups» et Il ordonne, comme jadis aux Apôtres, d'aller sans bâton ou arme de défense, sachant que nous pourrons rencontrer des oppositions, des luttes, des embûches...
Avec Jésus-Eucharistie, l'Agneau de Dieu , nous sommes nourris et fortifiés dans notre lutte personnelle contre le Mal, nous parvenons, petit à petit, à la maîtrise de soi, et, à mesure qu'en nous dominant nous-mêmes, nous gagnerons les coeurs de nos frères, nous deviendrons doux, disposés à souffrir comme Jésus, plutôt qu'à nous imposer et à nous défendre par la force.
Le Christ tout entier, vrai Dieu et vrai homme, fils de David et Fils Éternel du Père Céleste, vit dans nos Tabernacles, s'immole sur nos autels, s'unit à nous au Banquet mystique de la Communion. Il y vit avec son infinie sagesse, avec sa puissance sans bornes, avec son inlassable bonté. Ce n'est donc pas sur un homme même parfait que nous comptons, quand nous nous adressons à l'Hôte de nos sanctuaires : c'est Dieu lui-même qui nous donne audience ; c'est la personne prodigieuse qui, avec des lèvres humaines, nous a dit : «Je suis Un avec le Père. Je remets les péchés. Je jugerai les vivants et les morts.»
Convaincus que nous sommes, que le Corps Sacré de notre Divin Sauveur, que Son âme avec Son Intelligence, Sa Volonté, que Son Coeur, que Sa Divinité sont vraiment présents dans le Mystère de l'Autel, puisons aux richesses dont est rempli ce Sacrement. Puisons dans cette Intelligence, les convictions surnaturelles dont nous avons besoin ; dans cette Volonté, la force et la constance qui manquent à la nôtre ; dans ce Coeur, l'amour de Dieu et du prochain. Cherchons Dieu pour L'adorer sous les voiles qui le dérobent à notre vue. Que le regard de notre Foi nous apprenne à le saisir derrière les signes sensibles et, un jour, s'ouvrira devant nous, un «autre Tabernacle» : le rideau épais qui voile le Saint des saints se déchirera et ceux qui auront cru dans la réalité, noble et sacrée, de la Présence divine qui ne se montre pas ici-bas, jouiront de la vision méritée par leur Foi. Ils contempleront au grand jour de l'Éternel Soleil, la Face resplendissante du Dieu qu'ils auront adoré dans les ombres de la terre.
La béatitude attend ceux qui n'ayant point vu, auront cependant fermement cru.
«BIENHEUREUX CEUX QUI AURONT CRU SANS AVOIR VU»...
Qu'est-ce que la communion spirituelle?
C'est recevoir Jésus dans ton coeur, parce que tu Le désires beaucoup, et que tu ne peux pas Le recevoir dans la Sainte Communion.
Comment vient-Il?
À la vraie Communion, Il vient avec son Corps et son Sang, avec le même Corps qui était couché dans la crèche, qui est mort sur la Croix, et qui est maintenant au Ciel. Dans la communion spirituelle, Il ne vient pas avec son Corps et son Sang, mais comme Dieu.
Combien de fois peux-tu faire la communion spirituelle?
Chaque jour, et plus souvent encore si tu n'as pas de grand péché.
Quand dois-tu recevoir Jésus de cette façon?
Chaque fois que tu visites le Très Saint-Sacrement dans une église ou une chapelle.
À la maison.
Le soir, avant de t'endormir.
Le matin en te réveillant.
Et aussi, lorsque tu te prépares à communier réellement.
Petite prière pour la communion spirituelle (de saint Alphonse de Liguori) : «Ô Jésus, je crois que Tu es vraiment présent dans la Sainte Eucharistie (Foi). Je T'adore (Adoration). Viens dans mon coeur (désir). Je T'aime (Amour). Je m'unis à Toi ( communion spirituelle). Ne Te sépare jamais de moi (demande). Amen.»
À l'École de Marie >> L'Encyclique Ecclesia de Eucharistia