À l'École de Marie >> L'Encyclique Ecclesia de Eucharistia
Faut-il adorer la Corps et le Sang de Jésus dans l'Eucharistie?
Oui, parce que ce Corps et ce Sang sont inséparablement unis à Sa Divinité. Les honneurs dus à l'Eucharistie ne sont pas les mêmes que ceux que l'on rend aux images de Notre-Seigneur, car on n'adore pas les images, on ne fait que les honorer, tandis qu'on doit adorer Notre-Seigneur dans la Sainte Eucharistie. (P.C. #266 ; CÉC, No. 1378-1178-103-2628-2096-2097)
Pourquoi Jésus a-t-il institué la Sainte Eucharistie?
Il l'a institué : 1) pour nous unir à Lui et nous témoigner son amour ; 2) pour augmenter en nous la Grâce (rappelons-nous que lorsque nous communions, nous recevons Jésus qui est l'Auteur et le Maître de la Grâce), et pour nous fortifier contre le Mal (d'abord parce que, en augmentant en nous la Grâce, elle diminue par là même, la force de nos passions, ensuite parce qu'elle sert de nourriture à nos âmes, comme le pain nourrit et donne des forces à notre corps.) ; 3) pour nous donner un gage de la vie éternelle et d'une résurrection glorieuse. (Pour nous aider à comprendre cela, il faut d'abord savoir qu'un gage est un objet qu'on donne à quelqu'un pour lui assurer qu'on lui paiera ce qu'on lui doit ou ce qu'on lui a promis ; ici, c'est Jésus Lui-même qui l'a dit : «Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang a la Vie éternelle, et Je le ressusciterai au dernier jour.» (Jean 6, 54). (P.C. #268 ; 1) CÉC , No. 790-1003-1382-1391 ; 2) CÉC, No. 1392 ; 3) CÉC, No. 100-1326-1402-1405)
Durant son pèlerinage sur la terre, l'Église est appelée à maintenir et à promouvoir, aussi bien la communion avec le Dieu Trinité, que la communion entre les fidèles. À cette fin, elle dispose de la Parole et des Sacrements, surtout de l'Eucharistie, dont elle reçoit continuellement «vie et croissance». Ce n'est pas un hasard que le terme communion est devenu l'un des noms spécifiques de ce très grand Sacrement.
La Messe est à la fois et inséparablement le mémorial du Sacrifice dans lequel se perpétue le sacrifice de la Croix, et le Banquet sacré de la communion au Corps et au Sang du Seigneur. Mais la célébration du Sacrifice eucharistique est tout orientée vers l'union intime des fidèles au Christ par la communion. Communier, c'est recevoir le Christ Lui-même qui s'est offert pour nous. (CÉC, No. 1382)
La communion accroît notre union au Christ. Recevoir l'Eucharistie dans la communion porte comme fruit principal l'union intime au Christ Jésus. (CÉC, No. 1391)
En effet, car elle porte, à sa perfection, la communion avec Dieu le Père, grâce à l'Identification du Fils unique par l'action du Saint-Esprit. Ce Mystère nous conduit à la cime des plus grands Biens, puisque là, se trouve aussi la fin suprême de tout effort humain.
En communiant, c'est Dieu Lui-même que nous rencontrons, et Lui s'unit à nous de l'union la plus parfaite. C'est précisément pour cela, qu'il est opportun de cultiver dans les coeurs, le désir constant de l'Eucharistie. C'est ainsi qu'est née la pratique de la «communion spirituelle», heureusement répandue depuis des siècles dans l'Église, et recommandée par les saints Maîtres de vie spirituelle. Ste-Thérèse d'Avila écrivait : «Lorsque vous ne recevez pas la communion à la Messe que vous entendez, communiez spirituellement, c'est là une méthode très avantageuse [...]; vous imprimez en vous un amour profond pour notre Seigneur. (Ste-Thérèse d'Avila, «Le chemin de la perfection»)
Le mode de présence du Christ sous les espèces eucharistiques est unique. Il élève l'Eucharistie au-dessus de tous les Sacrements et en fait «comme la perfection de la vie spirituelle et la fin à laquelle tendent tous les Sacrements». (Saint Thomas d'Aquin, s. th. 3,73,3) Dans le Très-Saint Sacrement de l'Eucharistie sont contenus vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l'Âme et la Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le Christ tout entier . Cette Présence, on la nomme «réelle», non à titre exclusif, comme si les autres présences n'étaient pas «réelles», mais par excellence parce qu'elle est substantielle, et que par elle, le Christ, Dieu et homme, se rend présent tout entier. (CÉC, No. 1374)
La Foi ne suffit pas ; il convient aussi de persévérer dans la Grâce sanctifiante et dans la Charité, en demeurant au sein de l'Église «de corps» et «de coeur» ; il faut donc, pour le dire avec les paroles de saint Paul, «la Foi opérant par la Charité» (Galates 5,6).
Que notre communion soit «sacramentelle» ou «spirituelle», cela suppose la vie de la Grâce, en nous, par laquelle nous sommes rendus «participants de la nature divine» (2 Pierre 1,4), et la pratique des vertus de Foi, d'Espérance et de Charité. C'est ainsi que s'établit une vraie communion avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Saint Jean Chrysostome, avec toute la force de son éloquence, exhortait les fidèles : «Moi aussi, j'élève la voix, je supplie, je prie et je vous supplie de ne pas vous approcher de cette Table sainte avec une conscience souillée et corrompue. Une telle attitude en effet ne s'appellera jamais communion, même si nous recevions mille fois le Corps du Seigneur, mais plutôt condamnation, tourment et accroissement de châtiments.»
Saint Paul écrivait aux fidèles de Corinthe, leur montrant combien leurs divisions, qui se manifestaient dans l'assemblée eucharistique, étaient en opposition avec ce qu'ils célébraient, la Cène du Seigneur. Cet «Apôtre de feu» les invitait à réfléchir sur la réalité véritable de l'Eucharistie, pour les faire revenir à un esprit de communion fraternelle (1 Corinthiens 11,17-34).
Saint Augustin aussi s'est fait «l'écho» de cette exigence en rappelant la parole de l'Apôtre Paul : «Vous êtes le Corps du Christ et vous êtes les membres de ce Corps» (1 Corinthiens 12,27). Il faisait remarquer : «Si donc vous êtes le Corps du Christ et ses membres, le symbole de ce que vous êtes se trouve déposé sur la Table du Seigneur, vous y recevez votre propre mystère». (Sermon 272, Oeuvres de saint Augustin). Il en tirait la conséquence suivante : «Notre Seigneur [...] a consacré sur la table, le Mystère de notre Paix et de notre Unité. Celui qui reçoit le Mystère de l'Unité et ne reste pas dans les liens de la Paix, ne reçoit pas son Mystère pour son salut, il reçoit un témoignage qui le condamne.»
Le Saint-Père, dans cette Lettre apostolique, traçait le chemin pastoral de l'Église au début du troisième millénaire : «J'ai voulu mettre particulièrement, en relief, l'Eucharistie dominicale (la Messe du Dimanche), soulignant en quoi elle était efficacement créatrice de communion : elle est le lieu privilégié où la communion est constamment annoncée et entretenue. Précisément par la participation à l'Eucharistie, le jour du Seigneur devient aussi le jour de l'Église, qui peut exercer ainsi de manière efficace, son rôle de Sacrement d'Unité».
L'effet particulièrement efficace de la communion, qui est le propre de l'Eucharistie, est l'une des raisons de l'importance de la Messe dominicale. Le Pape poursuit: «Sur cet aspect et sur les raisons qui le rendent essentiel à la vie de l'Église et des fidèles, je me suis longuement arrêté dans la Lettre apostolique «Dies Domini» sur la «sanctification du Dimanche». Je rappelais, entre autre, que pour les fidèles, participer à la Messe est une obligation, à moins qu'ils n'aient un empêchement grave, et de même, les Pasteurs ont, de leur côté, le devoir correspondant d'offrir à tous la possibilité effective de satisfaire au précepte.»
L'Église a donné des normes qui visent, tout à la fois, à favoriser l'accès fréquent et fructueux des fidèles à la Table eucharistique ; en faisant ainsi, nous favorisons une expression effective d'amour envers l'Eucharistie et envers l'Église.
Prenons un extrait de cette Lettre que nous avons étudié en 2001 : Lettre apostolique «Novo millennio ineunte» (Pour le Nouveau Millénaire), donnée le 6 janvier 2001, par Jean-Paul II, au numéro 35 : «La plus grande attention doit donc être portée à la liturgie, «le sommet vers lequel tend l'action de l'Église et en même temps, la source d'où découle toute sa force». À partir du Concile, nous avons beaucoup grandi dans la façon de célébrer les Sacrements, surtout l'Eucharistie. Il faut persévérer dans cette direction, en donnant une importance particulière à l'Eucharistie dominicale et au Dimanche lui-même, entendu comme un Jour particulier de la foi, Jour du Seigneur ressuscité et du Don de l'Esprit, vraie Pâque hebdomadaire.
Je voudrais donc insister pour que la participation à l'Eucharistie soit vraiment, pour tout baptisé, le coeur du Dimanche. Il y a là un engagement auquel on ne peut renoncer et qu'il faut vivre, non seulement pour obéir à un précepte ou à un commandement, mais parce que c'est une nécessité pour une vie chrétienne vraiment consciente et cohérente. Nous entrons dans un millénaire qui s'annonce comme caractérisé par un profond mélange de cultures et de religions, même dans les pays de christianisation ancienne. Dans beaucoup de régions, les chrétiens sont, ou sont en train de devenir, un «petit troupeau». Cela les met face au défi de témoigner plus fortement des aspects spécifiques de leur identité, et bien souvent dans des conditions de solitude et de difficultés. Le devoir de la participation eucharistique, chaque Dimanche, est l'un de ces aspects. En réunissant, chaque semaine, les chrétiens comme famille de Dieu autour de la table de la Parole et du Pain de vie, l'Eucharistie dominicale est aussi l'antidote le plus naturel à la dispersion. Elle est le lieu privilégié où la communion est constamment annoncée et entretenue. Précisément par la participation à l'Eucharistie, le Jour du Seigneur devient aussi le Jour de l'Église, qui peut exercer ainsi, de manière efficace, son rôle de Sacrement d'unité.»
«Nous devons rendre grâce à la très Sainte Trinité parce que, en ces dernières décennies, de nombreux fidèles, partout dans le monde, ont été touchés par le désir ardent de l'Unité entre tous les Chrétiens.»
«Le Concile Vatican II, au début du décret sur l'oecuménisme, y reconnaît un don spécial de Dieu. (Décret Unitatis redintegratio). Cela a constitué une Grâce efficace qui a engagé sur la route de l'oecuménisme aussi bien nous-mêmes, fils de l'Église catholique, que nos frères des autres églises et communautés ecclésiales.», ajoutait le Pape.
Le désir de parvenir à l'Unité nous incite à tourner nos regards vers l'Eucharistie, qui est le Sacrement par excellence de l'Unité du Peuple de Dieu, étant donné qu'il en est l'expression la plus parfaite et la source incomparable.
Dans la célébration du Sacrifice eucharistique, l'Église fait monter sa supplication vers Dieu, Père des Miséricordes, pour qu'Il donne, à Ses fils, la plénitude de l'Esprit Saint, de sorte qu'ils deviennent, dans le Christ, un seul corps et un seul esprit. C'est tellement vrai que, dans la prière liturgique de saint Basile, nous pouvons lire : «Nous qui participons à l'unique Pain et à l'unique Coupe, fais que nous soyons unis les uns aux autres dans la communion de l'Unique Esprit Saint.»
En présentant cette prière au Père des Lumières, de qui viennent «les dons les meilleurs et les présents merveilleux» (Jacques 1,17), l'Église croit en son efficacité, puisqu'elle prie en union avec le Christ Tête et Époux, lequel fait sienne la supplication de l'épouse, l'unissant à celle de Son Sacrifice rédempteur.
«Toutes des bonnes oeuvres réunies n'équivalent pas au Saint Sacrifice de la Messe, parce qu'elles sont les oeuvres des hommes, et la Messe est l'oeuvre de Dieu. Le martyr n'est rien en comparaison : c'est le sacrifice que l'homme a fait de sa vie ; la Messe est le Sacrifice que Dieu a fait à l'homme de Son Corps et de Son Sang.»
«Le Prêtre est quelqu'un de grand. S'il se comprenait, il mourrait... Dieu lui obéit : il dit deux mots, et Notre-Seigneur descend du Ciel à sa voix, et se renferme dans une petite Hostie. Dieu arrête Ses regards sur l'autel. «C'est là, dit-il, mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toutes mes complaisances.» Aux mérites de l'offrande de cette victime, Il ne peut rien refuser. Si on avait la foi, on verrait Dieu caché dans le Prêtre comme une lumière derrière un verre, comme du vin mêlé avec de l'eau.
Après la Consécration, le Bon Dieu est là comme dans le Ciel. Si l'homme connaissait bien ce Mystère, il mourrait d'amour. Dieu nous ménage à cause de notre faiblesse. Si l'on connaissait le prix du Saint Sacrifice de la Messe, ou plutôt si l'on avait la foi, on aurait bien plus de zèle pour y assister.
Mes enfants, vous vous rappelez l'histoire que je vous ai racontée de ce saint Prêtre qui priait pour son ami ; apparemment, Dieu lui avait fait connaître qu'il était en purgatoire ; il lui vint en pensée qu'il ne pouvait rien faire de mieux que d'offrir le Saint Sacrifice de la Messe pour son âme. Quand il fut au moment de la Consécration, il prit l'hostie entre ses doigts et dit : «Père Saint et Éternel, faisons un échange. Vous tenez l'âme de mon ami qui est en purgatoire, et moi je tiens le Corps de votre Fils qui est entre mes mains : délivrez mon ami, et je vous offre votre Fils avec tout le mérite de Sa mort et de Sa Passion.» En effet, au moment de l'élévation, il vit l'âme de son ami, toute rayonnante de gloire, qui montait au Ciel.
Quand nous voulons obtenir quelque chose du Bon Dieu, faisons de même. Après la Sainte Communion, offrons-Lui Son Fils bien-aimé avec tous les mérites de Sa mort et de Sa Passion ; Il ne pourra rien nous refuser.»
Pour avoir de bonnes dispositions intérieures lorsque nous allons à la Messe: demandons l'aide de Marie, de notre Ange Gardien et de notre saint(e) Patron(ne):
1) pour se préparer à bien prier à la Messe;
2) pour bien recevoir et accueillir Jésus en son coeur;
3) pour remercier Jésus que l'on vient de recevoir;
4) pour demander la Grâce que notre communion nous rende meilleurs et qu'elle nourrisse, en nous, la Vie Éternelle.
Rappelons-nous que le Sacrifice de la Croix fut offert: pour glorifier Dieu ; pour Le remercier de toutes les Grâces accordées au monde entier ; pour satisfaire à la Justice Divine pour les péchés des hommes ; pour obtenir des Grâces.
Une Lettre apostolique est un «document pastoral» que le Saint-Père adresse aux Évêques, aux Prêtres et à tous ceux qui forment le Peuple de Dieu ; c'est un document important.
Une Bulle est un décret du Pape scellé en plomb et ordinairement désigné par le premier mot qu'on y lit, par exemple : «Bulle d'indiction du Jubilé» (Le Pape convoque ou invite le Peuple de Dieu pour un jour ou pour un temps déterminé...)
Une Encyclique est un document très important du Pape, dans lequel Il révèle ou rappelle un enseignement qui porte sur un ou des points concernant la doctrine. («Ecclesia de Eucharistia» ou «L'Église vit de l'Eucharistie», ce que nous étudions présentement est une Encyclique qui est tout orientée sur l'Eucharistie.) Autres exemples : les dogmes (la Sainte Trinité, l'Immaculée Conception, etc), sont, pour nous, des Mystères que nous ne pouvons comprendre ici bas mais que nous devons croire. Ce sont des Vérités sur lesquelles repose notre Foi.
(du 12 au 20 novembre)
Sanctuaire du Saint-Esprit, Très Sainte Vierge, nous admirons votre empressement joyeux à vous consacrer au Seigneur dès la plus tendre enfance. Heureux de louer votre humilité ainsi que votre recueillement exemplaire, nous vous rendons grâces d'avoir voulu triompher du monde en méprisant ses attraits.
Par votre esprit d'oraison et vos élans généreux de l'amour pur et fort, vous avez mérité d'attirer en vous le Verbe fait chair. Disposez nos volontés à la pratique fervente des vertus, et gardez-nous dans la crainte salutaire de déplaire au divin Maître.
Puissions-nous, à votre exemple, réaliser pleinement notre vocation en vivant habituellement dans l'esprit d'union à Dieu, afin d'aller le posséder au Ciel pour jouir de son amour dans l'éternité bienheureuse.
Je vous salue, Marie... (3 fois)
Ant. Que votre démarche est belle, au seuil du sanctuaire! Vous vous avancez joyeuse, ô Fille du grand Roi, vous venez vous offrir à Dieu, préludant au Calvaire. Permettez que je m'offre avec vous.
V/ Vierge Sainte, agréez mes louanges,
R/ Donnez-moi la force pour combattre vos ennemis.
Prions. Seigneur, vous avez voulu qu'en ce jour la Bienheureuse Marie toujours Vierge, Temple de l'Esprit Saint, vous soit offerte dans le Temple de Jérusalem. Que sa prière nous obtienne d'être offerts dans le temple de votre gloire. Nous vous le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
À l'École de Marie >> L'Encyclique Ecclesia de Eucharistia