À l'École de Marie >> L'Encyclique Ecclesia de Eucharistia

Chapitre 6: À l'École de Marie, femme «Eucharistique»   

«CATÉ-QUIZ»

Qu'est-ce que la Messe?

Elle est le Sacrifice non sanglant fait à Dieu par le Prêtre, du Corps et du Sang de Jésus-Christ consacrés sur l'autel ; c'est-à-dire qu'Ils sont rendus présents sur l'autel à la place du pain et du vin par les paroles de la consécration. (P.C. #279 ; CÉC, No. 1330).

Qu'est-ce qu'un sacrifice?

C'est l'offrande extérieure d'un objet, faite à Dieu seul par un Prêtre, avec la destruction ou un changement de cet objet, pour reconnaître que Dieu est le créateur et le souverain maître de toutes choses.

(Une offrande est le don que l'on fait à quelqu'un de quelque chose. Pour qu'il y ait un véritable sacrifice, il ne suffit pas de faire un don à Dieu intérieurement dans son coeur, comme lorsqu'on dit : «Mon Dieu, je t'offre ma vie», ou mes peines, etc. ; il faut que le don soit fait réellement en dehors de nous ; pour cela on détruit l'objet ou tout au moins on le change, on le détourne de sa destination première. Ainsi les Juifs offraient à Dieu des animaux en sacrifice ; pour cela ils tuaient et même ils brûlaient ces animaux.

Par le sacrifice on reconnaît que Dieu est le maître de toutes choses ici-bas ; c'est comme si l'on disait : «Mon Dieu, je reconnais que tu es le maître de tous les biens»; donc cet objet t'appartient, il est tellement à Toi que personne ne s'en servira en ce monde.)

On offre la sacrifice de la Messe à Dieu seul parce que le sacrifice est un acte d'adoration qui n'est dû qu'à Dieu. (On n'offre donc pas la Messe à Marie, Très Sainte, ni aux Saints, mais à Dieu, en l'honneur de la Sainte Vierge et des Saints pour rendre gloire à Dieu de leurs vertus et de leurs privilèges, et pour Lui demander d'exaucer les prières qu'ils font pour nous.) (P.C. #280-288 ; Romains 12,1 ; CÉC, No. 2099-2100).

À l'École de Marie, femme «Eucharistique»

Nous venons de célébrer la Solennité de la Naissance de notre Sauveur et nous avons contemplé le sublime Mystère de Noël : Jésus, le Fils de Dieu, qui s'est fait homme par amour pour nous. Cette fête liturgique, toute baignée de tendresse et de douceur, nous a fait entrer dans des sentiments de bonté et de générosité.

«Ce caractère «prophétique» de la femme dans sa féminité trouve dans la Vierge Mère de Dieu son expression la plus haute. A son sujet est mis en valeur, de la manière la plus pleine et la plus directe, le lien intime qui unit l'ordre de l'amour - qui entre dans le monde des personnes humaines par une Femme - et l'Esprit Saint. Marie entend à l'Annonciation les paroles: «L'Esprit Saint viendra sur toi» (Lc 1, 35).» [ Mulieris Dignitatem, No. 29]

Marie, femme eucharistique

«Si nous voulons redécouvrir dans toute sa richesse le rapport intime qui unit l'Église et l'Eucharistie», nous dit le Pape, «nous ne pouvons pas oublier Marie, Mère et modèle de l'Église.»

Dans sa Lettre apostolique sur «Le Rosaire de la Vierge Marie», Il désigne la Vierge très Sainte comme Maîtresse dans la contemplation du visage de Jésus ; Il a inscrit l'Institution de l'Eucharistie parmi les Mystères lumineux, et Il ajoute que Marie peut, en effet, nous guider vers le Très Saint Sacrement, car il existe entre Elle et Lui une relation profonde.

Par sa vie tout entière, Marie est une femme «eucharistique». L'Église, donc, chaque âme, regardant Marie comme son modèle, est appelée à l'imiter aussi dans son union au grand Mystère de Foi qu'est l'Eucharistie.

Récit de l'Institution de l'Eucharistie

À première vue, L'Évangile reste silencieux dans le récit de l'Institution, au soir du Jeudi saint, on ne parle pas de Marie. Nous savons par contre qu'Elle était présente parmi les Apôtres, unis «d'un seul coeur dans la prière» (Actes des Apôtres 1,14), dans la première communauté rassemblée après l'Ascension dans l'attente de la Pentecôte. Sa présence ne pouvait certainement pas faire défaut dans les Célébrations eucharistiques parmi «les premiers chrétiens qui étaient assidus à l'enseignement des Apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières». (Actes 2, 42).

Mystère de Foi

«Si l'Eucharistie est un Mystère de foi qui dépasse notre intelligence au point de nous obliger à l'abandon le plus pur à la Parole de Dieu, nulle personne autant que Marie ne peut nous servir de soutien et de guide dans une telle démarche.»

«En un sens, Marie a exercé sa foi eucharistique avant même l'Institution de l'Eucharistie en s'offrant pour l'Incarnation du Verbe de Dieu. À l'Annonciation, Marie a conçu le Fils de Dieu dans la vérité physique du corps et du sang, anticipant en Elle, ce qui dans une certaine mesure, se réalise sacramentellement en tout croyant qui reçoit, sous les espèces du pain et du vin, le Corps et le Sang du Seigneur.»

L'Annonciation

«L'Ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit : «Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi.» À cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Et l'Ange lui dit : Sois sans crainte Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut...»» (Luc 1,26-38) Pouvons-nous imaginer le grand Mystère de Foi devant lequel Marie se trouvait? Difficile! Elle savait que rien n'est impossible à Dieu, et c'est alors que jaillit son «Fiat»de son Coeur pur et aimant : «Je suis la servante du Seigneur ; qu'il me soit fait selon ta parole!» Et l'Ange la quitta.

Le «Fiat» de Marie et l'«Amen» des fidèles

«Il existe donc une analogie profonde entre le Fiat par lequel Marie répond aux paroles de l'Ange et l'Amen que chaque fidèle prononce quand il reçoit le Corps du Seigneur. À Marie, il fut demandé de croire que Celui qu'Elle concevait «par l'Esprit Saint» était le «Fils de Dieu» (Luc 1,30-35). Dans la continuité avec la foi de la Vierge, il nous est demandé de croire que, dans le Mystère eucharistique, ce même Jésus, Fils de Dieu et Fils de Marie, se rend présent dans la totalité de son être humain et divin, sous les espèces du pain et du vin.»

«Heureuse Celle qui a cru» (Luc 1,45)

«Dans le Mystère de l'Incarnation, Marie a aussi anticipé la foi eucharistique de l'Église. Lorsque, au moment de la Visitation, Elle porte en son sein le Verbe fait chair, Elle devient, en quelque sorte, un «tabernacle» - le premier «Tabernacle» de l'Histoire - dans lequel le Fils de Dieu, encore invisible aux yeux des hommes, se présente à l'adoration d'Élisabeth, «irradiant» quasi sa lumière à travers les yeux et la voix de Marie.

Et le regard extasié de Marie, contemplant le Visage du Christ qui vient de naître et le serrant dans ses bras, n'est-il pas le modèle d'amour inégalable qui doit inspirer chacune de nos communions eucharistiques?»

La dimension sacrificielle de l'Eucharistie

C'est durant toute sa vie au côté de Jésus, et non seulement au Calvaire, que Marie voyait l'ombre de la Croix se profiler à l'horizon. Lorsqu'Elle porta l'enfant Jésus au Temple «pour le présenter au Seigneur» (Luc 2,22), Elle entendit le vieillard Syméon lui annoncer que cet Enfant serait un «signe de contradiction et de division» et qu'une «épée» devait aussi transpercer le coeur de sa mère (Luc 2, 34-35). Le drame de son Fils crucifié était aussi annoncé d'avance par le Prophète Isaïe, et d'une certaine manière, il est préfiguré dans le « Stabat Mater» (Séquence que nous lisons à la Messe du 15 septembre, où nous célébrons «Notre-Dame des Sept Douleurs»).

Dans cette «préparation», jour après jour, au moment ultime du Calvaire, Marie vit une sorte «d'Eucharistie anticipée», à savoir une «communion spirituelle» de désir et d'offrande, dont l'accomplissement se réalisera par l'union avec son Fils au moment de la passion et qui s'exprimera ensuite, dans le temps après Pâques, par sa participation à la Célébration eucharistique, présidée par les Apôtres, en tant que «mémorial» de la passion.

Sentiments et accueil de Marie pour l'Eucharistie

Comment imaginer les sentiments de Marie, alors qu'Elle écoutait, de la bouche de Pierre, de Jean, de Jacques et des autres Apôtres, les paroles de la dernière Cène : «Ceci est mon Corps, livré pour vous.»? (Luc 22,19) Ce Corps offert en sacrifice, et représenté sous les signes du «pain et du vin», était le même que Celui qu'Elle avait porté et conçu en Elle!

Recevoir l'Eucharistie devait être pour Marie, comme si Elle accueillait de nouveau le Verbe de Dieu, ce Coeur qui avait battu à l'unisson du sien, et comme si Elle revivait ce dont Elle avait fait l'expérience au pied de la Croix.

Faites cela en mémoire de Moi

Ce que le Christ a accompli envers sa Mère, Il l'accomplit aussi en notre faveur. En effet, Il lui a confié le disciple bien-aimé et, en ce disciple, Il lui confie également chacun de nous : «Voici ton fils!». De même, Il dit aussi à chacun de nous : «Voici ta Mère!» (Jean 19, 26-27).

Nous pouvons donc «emprunter», et faire nôtres, les sentiments et l'accueil de Marie pour vivre dans l'Eucharistie, le «mémorial» de la mort de Jésus, et aussi, pour recevoir continuellement ce «don de Dieu» qui est Marie, notre Mère!

Cela signifie de La prendre chez nous, à l'exemple de saint Jean. Cela signifie, en même temps, de nous engager à nous «modeler» sur le Christ, en nous mettant à l'école de sa Mère et en nous laissant accompagner par Elle. Si l'Église et l'Eucharistie constituent un binôme inséparable, il faut en dire autant du binôme Marie et Eucharistie. C'est pourquoi aussi la mémoire de Marie, dans la Célébration eucharistique, se fait de manière unanime, depuis l'antiquité, dans les Églises d'Orient et d'Occident.

La Visitation

Après l'Annonciation, Marie se rendit en toute hâte vers la région montagneuse de la région de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth, car l'Ange avait informé Marie que sa cousine - déjà avancée en âge - était, elle-aussi, enceinte. Dès que celle-ci entendit la salutation de Marie, l'enfant qu'elle portait a tressaillit d'allégresse et elle ajoute : «Oui, bienheureuse Celle qui a cru en l'accomplissement  de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur!» (Luc 1, 39-45)

Le «Magnificat» de Marie

Marie dit alors :

«Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur!
Il s'est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom!
Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël, son serviteur, il se souvient de son amour,
De la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais!» (Luc 1, 46-55)

Le «Magnificat» dans une perspective eucharistique

Lorsque Marie fait monter vers Dieu son hymne de louange du Magnificat, Elle loue le Père «pour» Jésus, et son action de grâce se poursuit «en» Jésus et «avec» Jésus ; telle est la véritable «attitude eucharistique» qu'Elle nous enseigne. Existe-t-il une union plus intime, plus profonde et plus belle que celle qu'Elle a eue avec son Jésus?

Dans son Magnificat, Elle «chante les «cieux nouveaux» et la «terre nouvelle» qui, dans l'Eucharistie, trouvent leur anticipation et, en un sens, leur «dessein» programmé.

Si le Magnificat exprime la spiritualité de Marie, rien ne nous aide à mieux vivre le Mystère eucharistique autant que cette spiritualité! L'Eucharistie nous est donnée pour que notre vie, comme la sienne, soit tout entière un Magnificat!

En résumé :

Rappelons-nous que l'Eucharistie est un vrai banquet, dans lequel Jésus s'offre en nourriture pour nos âmes. À la table de l'Alliance, Il nous convie : nous partageons le Pain de Dieu, et Il fait couler en nous, sa Vie!

L'Eucharistie est le «sommet vers lequel tend l'action de l'Église et en même temps la source d'où découle toute sa force» (Novo Millennio ineunte, #35)

L'Eucharistie, sommet des mystères lumineux, est aussi le Coeur vivant qui nous attire à Jésus, dans l'adoration, et à chacune de nos Messes.

Avec Marie, demandons au Père, que la présence de Jésus, dans «le Tabernacle, devienne un pôle d'attraction pour un nombre toujours plus grand d'âmes, pleines d'amour, capables d'écouter Sa voix et d'entendre presque», dans le Ciel de leur âme, «les battements de Son Coeur»! (Mane nobiscum Domine, #18- Lettre apostolique du Saint-Père pour l'Année eucharistique 2004-2005 )


Exemples de la puissance de l'Eucharistie dans la Vie des Saints :

Au terme de cette leçon, qui plus que Marie - qui a reçu la «plénitude de la Grâce» au jour de l'Annonciation - peut nous aider à développer et faire grandir notre amour et notre dévotion envers Jésus-Eucharistie?! Je crois qu'il nous serait très profitable de relire le «Magnificat» en pensant aux innombrables Bienfaits que nous apporte l'Eucharistie.

Plus l'Eucharistie sera placée au «sommet de notre prière», plus nous découvrirons le «Coeur vivant» de Jésus à chacune de nos Messes, et plus aussi nous goûterons ces moments de silence et de douce intimité où notre coeur s'ouvre à l'Amour de Dieu, pour ensuite rayonner en actes de charité pour nos frères et soeurs en humanité!

 

Capsules de gentillesse

La prière, nous enseigne la Bible et l'Église, est d'une efficacité si grande qu'elle peut tout obtenir du Coeur de Dieu.

Si la prière est toute-puissance sur le Coeur de Dieu, il va sans dire qu'elle est encore plus puissante contre les forces du mal ; elle devient ainsi synonyme de combat, de lutte et, si nous demeurons fidèles, de victoire du Bien.

L'amour provoque l'amour. L'amour et la joie engendrent le sacrifice et le don de soi. Les dépouillements de toutes sortes ne seront efficaces que dans la mesure où il y a d'abord un feu intérieur, une vie jaillissante, une force propulsive qui a sa source dans la prière eucharistique.

À l'aurore d'une Année toute neuve, et qui est spécialement consacrée à l'Eucharistie, renouvelons notre «Offrande au Coeur Eucharistique de Jésus»:

Coeur Eucharistique de Jésus, uni substantiellement au Verbe Éternel, unissez ma vie à la vôtre afin qu'elle soit une incessante louange d'amour à la gloire du Père et de toute la Trinité!

Vous êtes l'adorateur du Père, le glorificateur parfait. Que ma louange, passant par votre Coeur divin, s'élève vers la Trinité Sainte en esprit d'adoration, d'action de grâces, de prière et d'immolation qui donne à Dieu une gloire infinie et redescende sur tous les hommes de la terre pour les transformer en Vous et les diviniser.

Je veux vivre identifié à votre âme et à tous les sentiments de votre Coeur pour la plus grande gloire du Père et la rédemption du monde.

Que mon existence éphémère s'achève un jour dans l'intimité du Père, dans la lumière du Verbe, dans l'élan éternel d'un même Esprit d'amour, consommée dans l'Unité de la Trinité!

Notre Dame du Coeur Eucharistique, soyez la Médiatrice de mon offrande et gardez mon âme, unie à la vôtre, en un Magnificat éternel.

Amen.

V/ Coeur Eucharistique de Jésus :

R/ que votre Règne arrive!

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