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L'Eucharistie : sommet de la prière et coeur vivant de la Messe! (1)

«CATÉ-QUIZ»

De quoi traite la seconde partie du Catéchisme?

Elle traite de la liturgie. [ CÉC, No. 15]

Qu'est-ce que la liturgie?

La liturgie est l'ensemble des actions par le moyen desquelles le Christ, Rédempteur et souverain Prêtre, continue dans l'Église, avec Lui et par Lui, l'oeuvre de notre Rédemption. [CÉC, No. 1070-1073]

Comment Jésus continue-t-Il l'oeuvre de sa Rédemption?

Il la continue principalement par le moyen de ses Sacrements. [ CÉC, No. 1076]

De qui la liturgie est-elle l'oeuvre?

La liturgie est l'oeuvre de la Sainte Trinité : Père, Fils et Saint-Esprit. [ CÉC, No. 1082]

Introduction

Situation de la Messe dans le Plan divin

Pour nous aider à mieux comprendre la Messe, il faut voir quelle place elle occupe dans le Plan divin.

Une chose placée dans son milieu retrouve toute sa signification et devient quasi lumineuse pour notre intelligence. Pour beaucoup, la Messe est un office religieux quelconque, un peu plus long qu'une «cérémonie pénitentielle avec absolution individuelle», ou encore une «Bénédiction du Saint-Sacrement», mais qui ne s'en distingue pas énormément... Certaines personnes trouvent que ce sont des offices liturgiques qui se ressemblent...

Afin de chasser les ténèbres et avoir des notions plus exactes, remontons à la source première de toutes choses, la Très Sainte Trinité, et voyons quelle place occupe la Messe dans le Plan de Dieu.

La Sainte Trinité

La Famille divine que forment les Trois Personnes, dans l'unité de leur nature, est pleinement heureuse. Cette vie communautaire est parfaite; Dieu n'a pas d'insuffisance à combler en Lui; Il n'a rien à acquérir ou à augmenter. Sa Bonté lui suffit, elle est source d'un Bonheur parfait.

Cependant, la Très Sainte Trinité, débordante d'amour et de joie, veut trouver hors d'elle-même une louange aussi parfaite que possible et décrète tout d'abord à cette fin l'Incarnation du Fils de Dieu. Dans le Plan de Dieu, le Christ Jésus, le Verbe incarné, est le Centre du monde. Dieu a tout créé pour Jésus.

«Par une disposition tout à fait libre et mystérieuse de sa sagesse et de sa bonté, le Père éternel a créé l'univers.» [ Lumen Gentium, No. 2]. À son Fils, en qui il a mis toutes ses complaisances, Il donnera des amis : et voici la création des hommes. (Ce sont les amis de l'Époux dont parlera Notre-Seigneur dans l'Évangile.)

À ce Fils qu'Il aime, Il donne une maison et un jardin : et voici la création de l'univers.

Créés pour Jésus, les hommes sont aimés de Lui.

Nous sommes donc un peu comme un cadeau de noces du Père à l'Époux, Jésus-Christ. En Lui, par Lui et pour Lui, nous sommes agréables au Père céleste. En dehors de Lui, nous ne sommes rien. Ceci est bien important pour bien comprendre la Messe. Nos sacrifices ont de la valeur qu'en étant unis au Sacrifice du Christ.

Sortis du Coeur de Dieu pour le plaisir de Jésus, nous sommes tous frères. La création elle-même nous est fraternelle. «Eh, oui, cette hirondelle qui passe en sifflant, cette violette qui se cache humblement mais que son parfum trahit, nous pouvons les appeler «ma soeur».» Saint François d'Assise l'avait bien saisi : «Elle et moi, que sommes-nous, si ce n'est une délicatesse du Père envers son divin Fils?»

Le Plan général de la création nous apparaît alors comme une image et un prolongement de la fécondité de la Très Sainte Trinité.

Chronologiquement, le Plan de la création se déroule ainsi :

- création des astres;
- préparation de la terre;
- création des minéraux, des végétaux, des animaux;
- création de l'homme.

Mais l'homme, s'il est le roi des créatures qui l'ont précédé dans l'existence, n'est pas le point central. Simple anneau de cette chaîne qui doit remonter jusqu'à Dieu, l'Homme prépare la venue de la Femme; de Marie dont Dieu regardait la transparente humilité avant que le monde fut; Marie elle-même étant l'Écrin du joyau de Celui sur qui tout repose : Jésus.

Jésus est le centre du monde.

«Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ. C'est ainsi qu'Il nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l'amour, déterminant d'avance que nous serions pour Lui des fils adoptifs par Jésus-Christ. Tel fut le bon plaisir de sa volonté, à la louange de gloire de sa grâce, dont Il nous a gratifiés dans le Bien-Aimé.» [Éphésiens 1, 3-6; voir aussi : Colossiens 1,12-20]

«Je suis l'Alpha et l'Oméga, le Premier et le Dernier, le Principe et la Fin.» (Apocalypse 22, 13)

Pourquoi Jésus est le modèle de la Création?

Comment se fait-il, pensons-nous, que Jésus soit, dans la pensée de Dieu, le Premier voulu, l'Exemplaire ou le Modèle de la Création... et qu'Il apparaisse sur la terre longtemps après la venue du premier homme?

Pour nous aider à mieux comprendre, prenons une comparaison : supposons que toi, à Québec, décides de te rendre à Montréal. La première idée qui te vient à l'esprit en entreprenant ce voyage, c'est Montréal. Mais avant de parvenir dans cette ville, tu devras faire des démarches; il te faudra te trouver un véhicule ou t'acheter un billet d'autobus ou de train, tu auras à franchir les villes et les villages intermédiaires et ce n'est qu'en dernier lieu seulement que tu atteindras Montréal. Voilà pourquoi on dit : que ce qui est premier dans l'ordre d'intention, est dernier dans l'ordre de la réalisation.

Dieu avait un Dessein bienveillant qu'Il nous a révélé par Ses Prophètes, en faisant Alliance avec Son Peuple, et en le préparant à recevoir Son Fils, Jésus.

Venu de Dieu, l'homme doit retourner à Dieu, sa fin dernière

Oeuvre de pure Miséricorde, démarche de Dieu vers la créature, la création revient vers son Créateur en chantant une hymne de louange et d'action de grâces.

Ce nouveau-né qui s'éveille à la vie et qui grandit dans une famille unie, ce chant d'oiseau qui annonce le printemps, ces rayons de soleil qui vivifient, réchauffent et illuminent ce qu'ils pénètrent, cette goutte de rosée qui tombe doucement des pétales de la fleur sur le limon de la terre, cette fourmi qui se hâte au travail tout l'été, ce germe qui meurt en terre pour produire son fruit, ces astres qui gravitent dans le firmament sans jamais se heurter, bref, toute l'harmonie de la création, Dieu la dirige tout entière vers la fin magnifique à laquelle Il l'a prédestinée : la joie de l'homme, le bonheur du Christ et, en dernier lieu, la gloire de la Très Sainte Trinité.

L'homme regarde. La pureté de son coeur lui permet de lire les messages de Dieu écrits en lettres merveilleuses dans le grand livre de l'univers. Il aperçoit aussitôt le sens de l'intense mouvement de vie qui agite la création tout entière. L'homme entend la prière de toutes les créatures qui l'invitent à louer le Seigneur qui leur a donné l'existence.

Voici l'oeuvre admirable confiée à l'homme : être l'intermédiaire, le lien vivant entre la création et le Créateur en passant par le Christ : il devient ainsi une «action de grâce».

Par son refus, l'homme peut rompre cette belle harmonie du Plan de Dieu

Hélas ! L'homme a la liberté de briser l'harmonie et la finalité de la création; il suffit que, dans un mouvement d'orgueil et d'égoïsme, il rejette Dieu et Ses Lois, pour répéter à la suite de Satan : «Je ne servirai plus». Par son refus, l'homme se détourne alors de Dieu et de plus, il «brise» le monde. (Un philosophe français disait : «Dieu pardonne toujours; l'homme, quelques fois; la nature, jamais!»).

Créée pour être les amis de Jésus-Sauveur, l'humanité n'a plus ni forme ni beauté. Les hommes n'étant plus unifiés par la vie de Jésus qui faisait d'eux un seul corps et les rendait, en Lui, agréables au Père, s'opposent et s'entre-déchirent. La séparation d'avec le Christ déchaîne fatalement la haine, et pire encore : l'indifférence, les larmes, le sang, la mort, la damnation. Le monde, de par sa propre faute, vit dans l'épouvante. Le Bon Dieu va-t-Il demeurer sourd et insensible au cri de détresse de sa créature? Non !

Jésus va alors intervenir...

N'écoutant que son Divin Coeur, Jésus intervient pour nous, auprès de son Père, car nous sommes le signe de son Amour, et nous sommes Ses enfants. Nous appartenons à Jésus, et c'est pour Jésus que Dieu nous a donné l'existence et la vie. Déjà nous avons pris son Coeur car Il s'est incarné pour nous sauver; puisque nous ne pouvions connaître sa Joie, à la suite des conséquences du péché originel, Il a bien voulu partager notre peine et nous en délivrer. Jamais Il ne nous abandonnera !

Jésus devait venir dans la gloire, comme l'époux le jour du mariage, quand la foule des invités attend sa venue dans la joie.

Il viendra sous le règne du péché, dans un corps que la souffrance pourra pressurer, avec un coeur que l'amertume abreuvera mais que l'amour seul fera éclater. Il viendra briser le péché, ce «mur de séparation» élevé entre Dieu et l'homme, et entre les hommes eux-mêmes. Dans son Sang, Il réconciliera le Ciel et la terre, Il unifiera tous les peuples.

L'Amour a vaincu la haine

Du haut de la Croix, la Vie domine maintenant le monde. Il faut qu'elle se répande sur lui comme une ondée bienfaisante. Ce sera le rôle du Centurion dont le coup de lance fait éclater le Coeur de Jésus, et le monde entier ressent alors la douce influence de la vie qui s'échappe du pauvre corps en lambeaux.

Peu de temps avant, tous les crimes du monde montaient en flots pressés, pour ensevelir, sous leur poids, Celui qui s'était présenté comme la Vie du monde. Maintenant, la vie victorieuse descend du Calvaire comme un torrent impétueux, entraînant tout sur son passage, poursuivant le péché.

Désormais, la Voie pour revenir au Père est douloureuse. Incorporés au Christ par le Baptême, nous devons, chacun de nous, personnellement, mourir à nous-mêmes et vivre de la vie de Jésus !

Vivre unis à Jésus

Pour que nos bonnes oeuvres, nos sacrifices, nos souffrances acquièrent une valeur d'éternité et soient agréables au Père céleste, il est nécessaire que nous soyons unis à Jésus : c'est en Lui, par Lui et avec Lui que nous bénéficions des complaisances du Bon Dieu et de sa Miséricorde.

Rappelons-nous la parole de Jésus : «Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui- même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive.» [Matthieu 16, 24]

Un chrétien adulte, responsable, c'est quelqu'un qui, en fin de compte, porte une «parcelle» de la Croix de Jésus. Comme Simon de Cyrène, nous sommes réquisitionnés pour porter la Croix de Jésus (Matthieu 27,32); pour nous unir à ce grand Mystère de la Croix comme Marie ou Jean [Jean 19, 25-27], ou le «bon larron» [Luc 23,39-43], ou encore comme les saintes femmes [Matthieu 27, 55-56].

Quoi qu'il en soit, pensons et croyons fermement que c'est une grande faveur que le Seigneur nous fait lorsqu'Il nous «visite» par l'épreuve; nous devons croire alors que ce qui nous semble un «mal» pour nous, présentement, est permis par Dieu car Il sait qu'il en sortira un plus grand Bien pour notre âme, en plus de nous unir plus intimement à Lui. Si nous conservons cette disposition et cette certitude de Foi en notre coeur, nous connaîtrons une grande joie que «l'esprit du monde» ne peut ni offrir, ni soupçonner, ni goûter.

Comment entretenir cette vie divine en nous?

Comment offrir à notre Père du Ciel, à l'exemple de Jésus, notre adoration et notre prière, nos actions de grâce et notre louange, nos réparations et nos expiations, nos offrandes et nos demandes?

Par le moyen de la Messe : Sacrifice du Corps Mystique

Par la Messe, nous pouvons être un prolongement de la vie de Jésus :

- dans l'offrande de nous-mêmes avec Lui,
- dans la consécration de nous-mêmes par Lui,
- dans la communion de nous-mêmes en Lui,

pour la plus grande gloire de la Très Sainte Trinité et la sanctification de notre âme.

Le pécheur y puise des grâces de conversion. L'âme juste y trouve la ferveur en se dépassant d'une consécration à l'autre.

Voilà quelle place occupe la Messe dans le Plan du Bon Dieu : comme le Christ, elle est au centre de notre vie, tel un soleil, pour éclairer, réchauffer, transformer, faire monter la création tout entière vers Dieu, en un cantique d'action de grâces.

Dans notre vie, la Messe doit occuper non pas la première place, comme un personnage important, mais bien toute la place!

La Messe : prélude de notre vie céleste :

* Nous pouvons nous offrir au Bon Dieu, en unissant notre volonté à la Sienne.

* Nous y trouvons aussi les forces pour nous consacrer - on pourrait presque dire «nous transsubstancier» - pour mieux vivre de la vie de Jésus, et faire mourir en nous le péché.

* Plus nous serons unis à Jésus, plus nous serons identifiés à Lui, et nous pourrons accomplir des oeuvres fécondes pour l'Église et les âmes.

* Nous rendrons aussi, par Jésus, à la Sainte Trinité, une louange d'amour et de reconnaissance.

Bienheureuse l'âme qui désire le Ciel durant sa vie sur la terre, et qui profite pleinement des moyens qui lui sont donnés, elle possède déjà les prémices de la vie céleste en attendant son éternité bienheureuse !

Nous poursuivrons notre étude lors des prochaines leçons...

Exemples de la puissance de l'Eucharistie dans la Vie des Saints :

En cette fête de Notre-Dame de Lourdes, pensons à tous les Bienfaits accordés aux âmes en ce Sanctuaire eucharistique et marial qui accueille plus de cinq millions de visiteurs, de pèlerins et de malades du monde entier, chaque année, qui se rendent pour prier et demander des faveurs afin d'obtenir la grâce de la conversion et le soulagement de leurs épreuves.

La Vierge Marie est apparue 18 fois à Bernadette Soubirous, entre le 11 février et le 16 juillet 1858, à la grotte de Massabielle, près de Lourdes. Elle demanda à Bernadette d'établir un lieu de prière et de pèlerinage. Marie lui confirma le dogme proclamé, quatre ans plus tôt par le Pape Pie IX, en disant : «Je suis l'Immaculée Conception».

 

Capsules de gentillesse : L'Indulgence plénière

N'oublions pas de mettre à profit, pour le Bien de notre âme, le don de l'Indulgence plénière qui nous est si généreusement offert, et que nous pouvons obtenir à chacune de nos journées !

Il nous suffit de nous confesser pour que notre âme soit pure de tout péché grave, d'avoir «l'esprit totalement détaché de toute attache au péché», de recevoir la communion eucharistique, de prier aux intentions du Saint-Père (spécialement le Notre Père et le Je crois en Dieu). On nous demande aussi d'ajouter une invocation en l'honneur de Jésus-Eucharistie, par exemple : «Jésus-Hostie, je crois en Toi.«, ou «Loué soit à tout moment, Jésus au Saint-Sacrement.«, ou «Loué et adoré soit Jésus-Eucharistie !«, etc.

Pensons à tous les mérites que nous pouvons accumuler pour les âmes et la nôtre !

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