À l'École de Marie >> La Messe
Quel est le jour principal pendant lequel on célèbre l'Eucharistie?
C'est le Dimanche, qui est le jour du Seigneur. [CÉC, No. 1193].
Pourquoi le Dimanche est-il le jour du Seigneur?
Parce que c'est le jour où Jésus est ressuscité. [CÉC, No. 1193].
Quand l'Église célèbre-t-elle le Mystère du Christ?
Elle le célèbre tout au long de l'année liturgique. [CÉC, No. 1194].
Qu'est-ce que l'année liturgique?
C'est le déroulement, tout au long de l'année, des divers aspects du Mystère Pascal, réalisé par le Christ et accompli dans les Saints. [CÉC, No. 1171-1173].
Qu'est-ce que le Mystère Pascal, et comment devons-nous considérer la Fête de Pâques?
C'est l'oeuvre du Salut réalisé dans la vie, dans la mort et dans la
résurrection
de Jésus-Christ.
[CÉC, No.
1409].
Nous devons la considérer comme la Fête qui donne un sens à toutes les autres
Fêtes.
[CÉC, No.
1168].
Cette partie de la Messe qui s'étend de la Prière du «Notre Père» jusqu'à la fin, s'appelle «Communion».
La Communion comprend deux parties :
a) La Communion proprement dite : l'âme qui s'unit;
b) L'Action de grâces : l'âme qui remercie.
C'est une question extrêmement importante et lourde de responsabilité pour cette catégorie de Chrétiens stationnaires et tièdes!
Un nouveau converti disait à un Prêtre que l'une des raisons qui l'avait empêché de croire à la Présence réelle de Jésus dans l'Eucharistie, était précisément ce fait de la tiédeur des Chrétiens après avoir communié... Il ajoutait : «Si le Bon Dieu est vraiment là, ces personnes qui communient devraient être saintes! »
Qu'aurions-nous répondu à ce raisonnement aussi sensé? Trop souvent, notre vie, au lieu d'être un vibrant témoignage, vient contredire l'Enseignement de Jésus. Chacun doit entrer en lui-même et se demander pourquoi il n'est pas encore un saint et pourquoi il ne sanctifie pas les autres?... Car, nous pouvons bien affirmer, sans risquer de nous tromper, que c'est parce que notre préparation à recevoir Jésus est nulle ou insuffisante, et peut-être aussi, que nous ne vivons pas pleinement notre Messe...
Personne ne s'étonnera d'apprendre que dès le 4e siècle, le Pater fut introduit dans la liturgie de la Messe. Voici pourquoi :
1) Parce que le Pater est la prière propre du Chrétien, celle qui
exprime
sa qualité par excellence de fils adoptif du Père des cieux.
2) Parce que le Pater est la prière du Seigneur, c'est-à-dire
celle
que le Christ interrogé par Ses Disciples, sur la manière de prier, leur livra
cette prière comme le modèle de l'Oraison parfaite. Il convient donc
pleinement
de la réciter ou de la chanter au moment du Sacrifice.
3) Parce que la Pater a une valeur purificatrice spéciale en vertu des
paroles : pardonne-nous nos offenses...
4) Parce que sa quatrième demande, celle du pain quotidien, s'applique très
profondément à la Communion Eucharistique : donne-nous aujourd'hui notre
pain
de ce jour.
«Oh! Comme il est glorieux, noble et grand d'avoir dans les cieux un Père!», s'écriait Saint François d'Assise!
C'est le grand Mystère des Pensées divines : «Si tu savais le Don de Dieu ! (Jean 4, 10) Réfléchissons un instant!... Pouvoir appeler Dieu, notre Père! Comment ne pas être ravis et transportés de joie et de reconnaissance! Dieu est notre Père et nous sommes Ses enfants; nous avons part à l'héritage du Ciel! Tel est l'ineffable Mystère de notre adoption divine!
Donner à Dieu le nom de Père engendre en nous cette autre obligation qui consiste à nous conduire, à Son égard, comme un petit enfant qui s'abandonne et fait entièrement confiance à ses parents; Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus a découvert cette voie, et elle nous entraîne dans sa petite voie d'enfance spirituelle toute faite de confiance et d'amour pour nous conduire à Dieu, notre Père!
- Dépouillée de sa propre prudence, l'âme est revêtue de celle de Dieu, qui la fait toujours parler et agir à propos, tant qu'elle est fidèle aux Lois de Dieu. L'enfant n'a aucun déguisement. Dès qu'il est capable de dissimilation, il n'est plus un enfant.
- Il ne cherche point à paraître autrement qu'il est, ni à cacher ses défauts ou ses fautes; il n'a pas un confesseur étranger pour ses plus gros péchés...
- L'enfant témoigne son amour avec simplicité; tout en lui exprime les sentiments de son coeur; il est d'autant plus touchant et plus persuasif qu'il n'a rien étudié.
- Il aime son prochain sincèrement, cordialement, ne lui porte aucune espèce d'envie ne de jalousie, ne le raille point, ne le méprise point, ne le trompe pas.
- L'enfant est docile, obéissant; il sent qu'il n'est pas fait pour faire sa volonté. C'est d'ailleurs la première disposition de l'enfance spirituelle : se soumettre entièrement à la Volonté de Dieu, et de tout ce qui lui représente Dieu. Pour sa conduite intérieure, il s'abandonne sans réserve à l'Esprit Saint et au Prêtre ou Directeur d'âmes à qui il a donné sa confiance.
Et pour sa conduite extérieure, il cède volontiers à tous ceux qui ont autorité sur lui. Dans les choses indifférentes, il aime mieux s'accommoder à la volonté des autres, plutôt que d'amener les autres à la sienne.
- L'enfant va toujours droit devant lui.
- L'enfant est faible, et il sent sa faiblesse; c'est ce qui le rend si soumis, si défiant de lui-même et si confiant envers ceux qui lui veulent du bien. Pour cette même raison, comme il se reconnaît petit et faible, il ne s'étonne pas de ses chutes; son amour-propre n'en est pas dépité; alors il appelle Dieu à son secours.
- L'innocence, la paix, la joie pure est le partage des enfants; ils sont heureux sans penser qu'ils le sont; ils n'ont aucun souci : leurs parents pensent tout pour eux!
Image bien faible de l'enfance spirituelle; ce Bonheur, comme celui de l'enfant, n'est ni aperçu, ni réfléchi, mais il est réel; nous pouvons en vivre! Dieu le répand Lui-même dans l'âme; Il pense à tout; Il pourvoit à tout. Ce Bonheur se maintient au milieu des plus grands orages de la vie spirituelle; ce n'est pas que l'enfance spirituelle rende insensible, mais elle nous élève, par l'abandon à la Volonté de Dieu, à une paix sereine et confiante, au-dessus de tout sentiment.
Personne ne peut comprendre ceci clairement sans en faire l'expérience. C'est pourquoi cela mérite d'être médité et vécu! C'est ce que Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus par sa petite voie, et Saint François d'Assise, par sa vie simple et obéissante, nous enseignent! En méditant leur exemple de vie, nous parviendrons sûrement à la sainteté!
Pour ce qui est du Pater ou le Notre Père, rappelons-nous que c'est Jésus qui nous l'a enseigné; sur les sept demandes de cette prière, deux sont formulées pour demander au Père de ne point nous laisser succomber à la tentation et de nous délivrer du Mal.
Jésus, dans l'Évangile, met constamment Ses disciples en garde contre le péché : «L'esprit est ardent, mais la chair est faible.» (Matthieu 26,41)
On lit aussi dans la Sainte Écriture qu'il existe un moyen pour ne jamais offenser le Bon Dieu et ce moyen est celui-ci : «Pensez à vos fins dernières et vous ne pêcherez pas!» Or, c'est une de nos quatre fins dernières avec la mort, le jugement et le Ciel.
Saint Philippe de Néri disait souvent cette prière à Jésus : «Seigneur, faites bien attention à votre Philippe, car il peut vous jouer les plus vilains tours!»
Thérèse d'Avila avait vu, dans une vision, la place qui lui était réservée dans l'Enfer si elle ne se corrigeait pas de l'esprit mondain qui dirigeait toute sa vie... Elle a correspondu à la Grâce, et aujourd'hui, elle est non seulement une grande Sainte, mais aussi une des premières femmes à qui l'Église a décerné le titre de Docteur de l'Église.
Que notre conduite prouve la sincérité de notre repentir et redisons à Jésus : «Ah! Seigneur, s'il faut que je brûle, que ce soit au Feu de Ton Amour!»
Après le Pater, le Prêtre fait une courte prière pour demander la paix pour l'Église et son unité parfaite, et l'Assemblée répond : «Amen». Et le Prêtre poursuit en ajoutant : «Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous.» L'Assemblée répond, une fois de plus : «Et avec votre esprit.»
Maintenant, vient la prière «Délivre-nous de tout mal, Seigneur et donne la paix à notre temps...», qui est le prolongement de la dernière demande du Pater. Ensuite, le Prêtre rompt la Sainte Hostie au-dessus du calice afin que les parcelles, qui pourraient s'en détacher, se mêlent au Précieux Sang.
Il divise d'abord l'Hostie dans le sens de la hauteur en deux parties; il dépose celle de droite sur la patène; il détache, au bas de l'autre moitié, un fragment de forme triangulaire qu'il laisse tomber dans le calice en disant : «Que le Corps et le Sang de Jésus-Christ, réunis dans cette coupe, nourrissent en nous la vie éternelle.»
Cette cérémonie rituelle nous reporte à la Dernière Cène où le Seigneur rompit le pain avant de le donner à Ses Apôtres. C'est à la fraction du Pain que les disciples d'Emmaüs reconnurent Jésus.
Ici, comme au Cénacle, le divin Maître a béni le Pain avant de le distribuer. Tout porte à croire que ce fut une véritable consécration et le premier renouvellement de la Cène.
La fraction du Pain est l'ancien nom de la Messe. Les Premiers fidèles se réunissaient pour la fraction du Pain c'est-à-dire pour le Repas Eucharistique. On ne coupait pas le pain; sous forme de larges galettes, les pains étaient fragmentés avec la main et distribués par le maître de la maison.
Les milliards d'Hosties qui, depuis la Dernière Cène, ont été semées dans les âmes, ne font qu'un seul et même Jésus-Christ. Toutes celles qui, aujourd'hui, d'un bout du monde à l'autre, s'élèvent au-dessus de l'Autel, par les mains du Prêtre, renouvellent l'Unique Sacrifice Rédempteur et nous font entrer plus profondément dans l'Unité.
La fraction de l'Hostie est le symbole expressif de la mort violente du Sauveur, du déchirement produit par la séparation de Son Âme et de Son Corps. Elle se fait au-dessus du Calice pour rappeler que le Sang, qui y est contenu, a coulé des plaies et du Corps déchiré de Jésus.
Jusqu'ici, la division des Espèces du Pain et du Vin figurait la mort du Sauveur; maintenant, la réunion de ces Espèces devient l'image de la Résurrection. Le Corps et le Sang de Jésus sont ostensiblement réunis. C'est comme une nouvelle Consécration, une résurrection, un gage de Vie éternelle pour ceux qui communient.
La Vie éternelle, c'est la Vie de la Résurrection. Jésus est ressuscité, nous, Ses membres, nous ressusciterons aussi, si nous Lui restons unis : l'Eucharistie, c'est une union. Et sur cette terre déjà, nous devons, en tant que Chrétiens régénérés par le Baptême, morts avec Jésus et ressuscités à la Grâce avec Lui, inaugurer cette vie toute de lumière, de sainteté, et de pureté.
Cette Vie de la Grâce, que va développer la Communion, c'est l'avant-goût du Ciel; mieux encore, c'est la Vie éternelle même, mais en germe, dans la Foi, n'ayant pas encore atteint tout son développement. C'est comme la rose dans le bouton! Le Ciel sera l'épanouissement de la Grâce sanctifiante de cette terre : la Foi se transformera en vision , l'Espérance en possession et la Charité sera la Vie d'union en Dieu-Trinité, avec aussi Marie Immaculée, les Choeurs des Anges et toute l'Église triomphante!
Soyons-en plus que jamais assurés : la Sainte Communion que nous recevons, est destinée à nous procurer la Vie éternelle! Préparons-nous avec ferveur à recevoir l'Agneau de Dieu...
Cette triple formule est empruntée à Saint Jean-Baptiste qui désigna le Sauveur : «Voici l'Agneau de Dieu, voici Celui qui efface le péché du monde.» (Jean 1,29)
Jusqu'ici, nous nous sommes adressés au Père. La Victime de l'Autel apparaissait en quelque sorte comme anéantie. Depuis que le Prêtre a réuni le Corps au Sang de Jésus, par la fraction de l'Hostie dans le Calice, symbole de la Résurrection, l'Église s'adresse directement à l'Agneau de Dieu, Jésus Lui-même.
Nous donnons à Jésus un nom fait de tendresse, de douceur, de confiance, mais aussi, un nom qui rappelle Son Sacrifice : son état de Victime pour les pauvres pécheurs que nous sommes... Prends pitié de nous qui T'avons si souvent offensé... et, donne-nous la paix...
Comme nous pouvons le constater, toute la préparation à la Communion s'organise sous le signe de la paix.
Mise en un tel relief, la paix se présente à nous comme la condition indispensable pour être en état d'accomplir l'acte final de la Messe : la Sainte Communion!
D'ailleurs, parvenus à ce point de la Messe, se pourrait-il qu'il y eut place encore au trouble, à la crainte, à la désunion?...
La paix que Jésus donne à Ses Apôtres, et à nous, dans la suite des temps, est celle qui installe l'âme dans un abandon filial entre les Mains du Père céleste dont elle se sait aimée et qu'elle aime...
C'est la paix qui engendre la confiance sereine en Celui qui peut tout et veille sur nous...
C'est la paix qui entretient l'union à Dieu en dépit des tentations, des doutes, des peurs, des aridités intérieures, des soucis que nous occasionnent souvent notre devoir d'état et notre apostolat...
«Car c'est la paix qui engendre les fils de Dieu, qui favorise l'amour, qui enfante l'Unité, qui est le repos des Bienheureux, la Demeure de l'Éternité. Son ouvrage propre, son Bienfait particulier, c'est d'unir à Dieu ceux qu'elle sépare du monde.» (Saint Léon le Grand)
Voilà la paix que nous apporte Jésus, notre véritable Ami qui bientôt, va se donner à nos âmes...
La suite et la fin de la Messe à la prochaine leçon...
O Jésus, je crois que tu vas venir à moi dans la Sainte Communion. Je T'aime de tout mon coeur, et je veux T'aimer toute ma vie! Viens donc, Jésus, viens dans mon coeur que je Te donne! Prends-en possession, purifie mon âme; remplis-la de Tes grâces et de Tes bienfaits. Amen.
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