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Parmi les fidèles Catholiques, la conviction grandit que la crise actuelle dans l'Église et le déclin moral dramatique de notre civilisation sont entrées dans une nouvelle phase qui représente un point tournant dans l'histoire du monde.
Dans l'Église, un Synode sur la Famille a dégénéré en une bataille pour défendre l'indissolubilité du mariage à partir d'une attaque de l'intérieur, opposant Cardinaux contre Cardinaux et Évêques contre Évêques. Le Synode a produit un rapport (Relatio) de mi-parcours, approuvé par le Pape lui-même, qui appelle à l'admission des Catholiques divorcés et remariés à la Sainte Communion sur une base de «cas par cas» sans aucune renonciation à leurs relations adultères, contrairement à l'Enseignement explicite du Pape Jean-Paul II en ligne avec la discipline éternelle de l'Église. [1] Le même document parle de «valoriser» l'«orientation sexuelle gaie» en reconnaissant le «soutien précieux pour la vie des partenaires» prétendument assuré par des «unions homosexuelles». [2] Mgr Athanase Schneider relève à juste titre que «c'est la première fois dans l'Histoire de l'Église qu'un tel document si hétérodoxe a été effectivement publié en tant que document d'une réunion officielle des Évêques Catholiques sous la direction d'un Pape, même si le document avait seulement un caractère préliminaire». [3]
En Irlande, un référendum populaire a légalisé le «mariage gai» dans ce pays Catholique autrefois exemplaire tandis qu'aux États-Unis une mince majorité de la Cour suprême a imposé le «mariage gai» à tous les cinquante États. Et pourtant, le Pape et le Vatican observent un silence retentissant. Au même moment, le Vatican organise une conférence sur le changement climatique avec des athées notoires qui prônent le contrôle de la population et des «Objectifs de Développement Durable» (ODD) qui ne feront qu'opprimer les gens ordinaires, y compris les pauvres, tout en laissant intacte l'hégémonie des sociétés multinationales qui, dans les faits, travaillent avec les Nations Unies pour façonner un régime de ODD dans le monde entier. Le Vatican lui-même a approuvé l'ODD appelant les pays membres à «Assurer la santé ainsi que les droits sexuels et de reproduction pour tous». [4]
Comme les Nations descendent de plus en plus rapidement dans un abîme de dépravation, le Pape a publié une encyclique de 185 pages sur une crise écologique qui détourne l'attention de l'effondrement catastrophique de la morale sexuelle dans une civilisation rongée par le divorce, la contraception et l'avortement. Concernant l'avortement, l'encyclique parle de l'«embryon humain» dans le contexte d'une «préoccupation pour la protection de la nature» tout en déplorant plus tôt l'extinction d'espèces animales et végétales comme une perte pour nos enfants et une diminution de la Gloire due à Dieu. [5]
Faisant écho à la croyance de beaucoup de Catholiques, Mgr Schneider a déclaré que nous sommes au milieu de la «quatrième grande crise» de l'Histoire de l'Église qui implique «une formidable confusion au sujet de la Doctrine et de la Liturgie. Nous sommes dans ça depuis 50 ans».[6] Dans ce contexte, le Forum Romain, fondé par feu Dietrich von Hildebrand, a décidé de publier cette Déclaration sur la crise ecclésiale et celle civilisationnelle, demandant à la direction de l'Église, surtout le Souverain Pontife, de revenir sur la voie de laquelle une grande partie de l'élément humain de l'Église a dévié depuis le Concile Vatican II. Parce que nous croyons que cette double crise est christologique et non écologique, nous en appelons en particulier à une reprise de l'Enseignement Traditionnel de l'Église sur le Règne Social du Christ Roi comme le seul remède sûr pour les maux temporels et spirituels qui menacent maintenant l'Église et la société humaine.
Onze ans seulement avant le début du Concile Vatican II, le Pape Pie XII a publié une exhortation prophétique. Parlant de la longue histoire des membres de l'Église, il dit: «en utilisant tous les efforts pour convertir leurs concitoyens à la religion de Jésus- Christ et à façonner leurs moeurs en conséquence, de façon à protéger à la fois la religion et de l'état de danger imminent», Pie XII a alors exhorté à un renouveau de l'activité missionnaire face au spectre montant d'une apostasie civilisationnelle et de ses conséquences mortelles:
«Vénérables Frères, vous êtes bien conscients que presque toute la race humaine aujourd'hui se laisse entraîner en deux camps opposés: pour le Christ ou contre le Christ. La race humaine est aujourd'hui engagée dans une crise ultime qui résultera soit dans son salut par le Christ, soit dans sa destruction désastreuse.»[7]
L'évaluation de Pie XII, en ligne avec celle de ses prédécesseurs de l'Église longtemps en confrontation avec les erreurs du Modernisme, a été brusquement abandonnée après le Concile en faveur de l'«optimisme conciliaire» en regard à Gaudium et Spes qui décrit la situation comme la «tendance actuelle du monde».
Dans l'Église, plus de plus, nous avons assisté durant l'époque post-conciliaire ce que le futur célèbre Pape Benoît XVI décrit comme «un processus continu de déclin qui s'est poursuivi en grande partie sur la base des appels du Concile, et qui a ainsi discrédité le Concile aux yeux de beaucoup de gens».[8] Un oecuménisme mal défini favorise ce que le Pape Pie XI a appelé «une erreur très grave, par laquelle les fondements de la Foi Catholique sont complètement détruits» -- signifiant l'idée que l'unité des Chrétiens ne nécessite plus «le retour à la seule véritable Église du Christ de ceux qui sont séparés d'Elle» [9] -- comme si l'appartenance à l'Église Catholique ne comptait plus pour le salut des âmes. Un perpétuel processus de «dialogue» remplace la proclamation franche de l'Église sur la nécessité de la conversion à l'unique vraie religion à la fois pour l'épanouissement humain dans cette vie et le bonheur éternel dans la vie à venir. En parallèle à ces développements, une réforme liturgique sans précédent conçue par un comité s'est terminée avec ce que le cardinal Ratzinger a appelé «l'effondrement de la liturgie» [10] et plus tard, en tant que Pape Benoît XVI, la «banalisation de la liturgie». [11]
Bien que l'on trouve encore l'Enseignement Traditionnel dans les documents officiels de l'Église, les ecclésiastiques en pratique semblent répudier son statut divinement donné comme étant l'axis mundi (pilier du monde), selon lequel toutes les choses terrestres sont ordonnées à la Gloire de Dieu et au Bien commun transcendant de la béatitude éternelle. Cette tendance alarmante, décrite comme si elle était éminemment favorable en tant qu'«ouverture au monde», a eu des conséquences négatives sur tous les aspects de la vie de l'Église y compris l'accent sur cette Déclaration: l'Enseignement Social Catholique sur les devoirs des hommes et des Nations envers le Christ-Roi et les conséquences désastreuses de ne pas honorer ces devoirs dans la vie personnelle, civique et politique.
L'Enseignement Social authentique de l'Église Catholique a constamment rappelé aux fidèles leur devoir divinement imposé de répondre aux besoins des pauvres selon la destinée universelle des biens de la terre et dans l'obéissance à l'injonction de Notre Seigneur: «En vérité Je vous le dis, dans la mesure où comme vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, vous l'avez fait à Moi».[12] Il n'y a pas une organisation purement humaine qui n'ait jamais excellé comme l'Église dans sa charge pour les pauvres même si ce n'est pas sa mission primaire sur Terre. Mais nulle part, elle enjoint les fidèles à toute obligation de soumettre l'administration de la justice et de la charité ou bien à une «main invisible» ou bien à des bureaucraties réglementaires contrôlées par des personnes sans foi qui sont plus souvent qu'autrement des oppresseurs des pauvres agissant sous le couvert de la défense de leurs droits. Nous voyons les conséquences de cette soumission, par exemple, dans la misère en Amérique Latine où le capitalisme mondial a cyniquement exploité le travail et où la «théologie de la libération» a fomenté des révolutions violentes tout en libérant nulconque.
L'Enseignement Social Catholique nous oblige à reconnaître et à nous opposer au matérialisme capitaliste individualiste ainsi qu'au socialisme matérialiste collectiviste. Les deux manquent du sens propre catholique ainsi que de l'ordre naturel et les deux ont été brutalement irrespectueux de la morale chrétienne et de la terre de Dieu. Le capitalisme mondialiste (ou globaliste), permis par les privilèges et les protections gouvernementales ainsi que par des appels de partisans à «l'exceptionnalisme américain», a gagné beaucoup de faveur dans les milieux Catholiques conservateurs. D'autre part, les programmes socialistes millénaristes, portant sur des éléments comme les «Objectifs de Développement Durable», qui sont essentiellement des régimes mondiaux de réglementation, y compris les cadres juridiques intrinsèquement anti-chrétiens des Nations Unies, regagnent maintenant la faveur à l'aide du Pape actuel. Les deux sont tout aussi destructeurs pour une compréhension correcte de la façon de traiter les vrais problèmes de la famille, de l'ordre civil dans son ensemble, de la paix universelle et de l'environnement. Car les deux négligent également le contexte crucial de la destinée de l'homme comme la seule créature possédant une âme immortelle et rationnelle qui a besoin de la grâce pour son rachat, pour la persévérance dans l'évitement de toute conduite gravement mauvaise et dans la réalisation ultime de la béatitude éternelle -- le plus grand bien auquel toutes les activités terrestres devraient être ordonnées. Ainsi, comme l'a souligné le Pape Léon XIII dans son encyclique sociale importante Rerum Novarum:
La vie sur terre, quoique bonne et souhaitable en soi, n'est pas le but final pour lequel l'homme a été créé; c'est seulement la manière et les moyens pour l'atteinte de la Vérité et de l'Amour de la Bonté qui est ce en quoi la vie complète de l'âme est composée. C'est l'âme qui est faite à l'image et à la ressemblance de Dieu; c'est dans l'âme que réside la souveraineté en vertu de quoi il est commandé à l'homme de régner sur les créatures en dessous de lui et à utiliser toute la terre et l'océan à son profit et à son avantage. «Remplissez la terre et soumettez-la; et dominez sur les poissons de la mer et les oiseaux du ciel et tous les êtres vivants qui se déplacent sur la terre».[13]
Les Papes avant le Concile Vatican II, en respectant l'observance des principes moraux universellement applicables à la société énoncés dans l'Enseignement Social Catholique, n'ont jamais hésité dans leur insistance pour dire que, en vertu de la fondation divine et de la mission universelle de l'Église, celle-ci a la capacité unique d'établir la fraternité entre les hommes qui, autrement, est un rêve utopique destiné à produire des résultats dystopiques.
L'Église n'a jamais cessé de lancer un appel à tous les hommes de bonne volonté qui, par la lumière de la raison naturelle, cherchent le bien et déplorent les maux qui assaillent la société humaine de notre époque. Cet appel, toutefois, ne doit pas être confondu avec une collaboration sans discernement avec des dirigeants laïques dont les plans et les structures sociopolitiques et économiques se montrent si souvent être contraires aux valeurs éternelles que les hommes de bonne volonté reconnaîtront naturellement. C'est plutôt une invitation à entrer dans la voie de l'Église Catholique là où les chercheurs de vérité trouveront ce qu'ils cherchent en surabondance. Ceci n'est pas un simple «triomphalisme» mais plutôt une reconnaissance joyeuse des biens incomparables, à la fois naturels et surnaturels, que Dieu donne à l'humanité à travers son Église. L'Église ne rejette pas le monde, mais recherche plutôt sa perfection dans la grâce.
Comme le Pape Pie XI a déclaré dans Ubi Arcano Dei (1922), sa grande encyclique sur «la Paix du Christ dans le Royaume du Christ», la Sainte Église Catholique est «par institution divine la seule dépositaire et interprète des idéaux et des Enseignements du Christ» et «qu'elle seule possède, dans tout son sens complet et exact, le pouvoir de lutter efficacement contre cette philosophie matérialiste qui a déjà fait et menace encore un tort si immense aux ménages et à l'Etat». «En conséquence, c'est l'Église, et seulement elle, qui «est capable de définir à la fois la vie publique et privée sur la route de la Justice en demandant que toutes choses et toutes les personnes deviennent obéissantes à Dieu...» [14]
Comme le Pape Pie X a déclaré en ce qui concerne les efforts malavisés pour empêtrer l'Église dans les entreprises du monde pour la promotion d'une fraternité universelle, si «le plus haut sommet possible de bien-être pour la société et ses membres doit être atteint grâce à la fraternité ou, comme c'est aussi appelé, la solidarité universelle, tous les esprits doivent être unis dans la connaissance de la Vérité, toutes les volontés réunies dans la moralité et tous les coeurs dans l'amour de Dieu et de son Fils Jésus-Christ. Mais cette union est réalisable seulement par la Charité Catholique, et c'est pourquoi la Charité Catholique, seule, peut conduire les gens dans la marche du progrès vers la civilisation idéale».[15]
Aujourd'hui, cependant, les dirigeants de l'Église actuelle présente son rôle comme simplement proposer une «contribution» à un vaste projet sans espoir de nature néo-pélagienne [Pélage: l'homme seul sans Dieu peut se mériter le Ciel, NDT] dont les Nations Unies ou quelqu'autre «autorité politique mondiale» serviraient de cadre juridique pour un ordre mondial solidaire dans lequel les «croyants», indépendamment de leur religion, ainsi que les incroyants seraient des co-participants égaux. Ce projet est dirigé non pas vers le haut, vers le Ciel pour le salut des âmes, mais de l'avant dans l'histoire vers La Ville de l'Homme sans Dieu, sans espoir, douloureusement banale et faussement saluée comme une «civilisation de l'amour» ou un «renouveau de l'humanité».
Mais la Vérité est que l'Église Catholique, qui est le Corps Mystique du Christ, est le renouvellement de l'humanité, un renouveau rendu possible par la transformation des hommes déchus vers l'état de grâce sanctifiante et l'élévation conséquente de la société humaine à des hauteurs qu'elle ne pourrait atteindre par tout effort strictement humain. Ainsi, c'est le monde qui est tenu de contribuer à l'Oeuvre de l'Église. Pourtant, nous assistons avec stupéfaction à une inversion soudaine historique de l'ordre propre des choses dans l'approche de l'Église à sa mission dans la société humaine.
Avec toutes ces considérations en vue, nous devons nous demander: qu'est-ce qui est arrivé à la certitude de l'Église concernant son rôle exclusif et divinement ordonné dans la bonne organisation des affaires humaines et l'encouragement à la vraie fraternité entre les hommes? Est-ce que les dirigeants ont oublié que le Fondateur de l'Église est Dieu incarné? Ils ont en quelque sorte déplacé le commandement divin de «faire des disciples de toutes les nations»? [16] Croient-ils toujours au dogme défini par l'Église qui statue que l'Église est la seule arche de salut? Sont-ils toujours conscients de l'avertissement de Notre Seigneur: «sans Moi vous ne pouvez rien faire»? [17] N'ont-ils plus désormais confiance en Sa Promesse: «Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et Sa Justice et toutes les autres choses vous seront données par surcroît»? [18]
Si l'effondrement de l'ordre social dans le monde entier pouvait à tout égard être caractérisé par une crise écologique, comment pourrait-il en être autre chose que la manifestation d'une crise profonde christologique -- une mutinerie universelle contre le Christ et la Loi de l'Évangile déplorée pape après pape devant l'émergence de cet optimisme conciliaire inexplicable? Dans un retour au réalisme sobre de ses prédécesseurs -- qui sont maintenant rabaissés comme «prophètes de malheur» -- le Pape Benoît a averti dans un discours au clergé de Rome, à moins de deux ans avant la fin abrupte de son pontificat, que le «consensus fondamental dérivé de l'Héritage Chrétien» a été perdu, que le «lieu du raisonnement moral... s'est retourné en une rationalité instrumentale», «que les règles les plus élémentaires de l'humanité s'effondrent» avec comme conséquence «la raison qui s'éclipse ... L'avenir véritable du monde est en jeu». [19]
Le destin du monde à toutes les époques depuis l'Incarnation a été lié avec l'état de l'Église. Le pouvoir de l'Église de renouveler la face de la terre implique non seulement une restauration de la foi, de l'espérance et de la charité dans les âmes des hommes, mais aussi la défense de la raison naturelle contre les assauts des sophistes à chaque âge. Elle seule a maintenu la synthèse correcte de la Foi et de la Raison [20] Le succès de l'Église à accomplir ce puissant travail à travers l'histoire a toujours dépendu sur sa vigueur pour avancer ce qu'elle appelle la Royauté Sociale du Christ. Mais c'est précisément le Règne Social du Christ que le «monde moderne» a rejeté tandis que le clergé passe sous silence les revendications du Christ-Roi sur les personnes et les nations. Aujourd'hui, l'Église se retire non seulement de toute confrontation avec «les dirigeants du monde de ces ténèbres» et «des esprits méchants dans les hauts lieux» [21], mais elle cherche obsessionnellement le dialogue et la collaboration avec les forces mêmes qui désirent rien de plus ardemment que la capitulation finale de l'Église à l'esprit du monde actuel.
Et pourtant, la Vérité demeure. Comme Pie X insistait à la fin du 20ème siècle: «La société ne peut pas être mise en place si l'Église ne jette pas les bases et ne supervise pas le travail; non, la civilisation n'est pas quelque chose encore à trouver, ni la Nouvelle Ville à être construite sur des notions floues; elle a été en existence et elle existe toujours: c'est la Civilisation Chrétienne, c'est la Ville Catholique. Il faut seulement la mettre en place et la restaurer continuellement contre les attaques inlassables des rêveurs insensés, des rebelles et des mécréants. INSTAURARE OMNIA IN CHRISTO.»[22]
Dans un contraste remarquable, la mentalité dominante qui est à la racine de la crise ecclésiale considère la croyance de ce Saint Pape à n'être rien d'autre qu'un fantasme idyllique -- même s'il reflète la forme et le modèle nourrissant et guidant l'ensemble de notre civilisation chrétienne. Perdus par les représentants de ce rejet facile de la Doctrine Sociale de Notre Roi, c'est l'ironie de leur propre poursuite idéologique de ce que Pie X a appelé «une simple construction verbale et chimérique dans laquelle nous verrons, brillants dans un fouillis et dans une confusion séduisante, les mots Liberté, Justice, Fraternité, Amour, Égalité, et l'exultation humaine, le tout reposant sur une dignité humaine mal comprise» et produisant, si jamais ça se réalise, «une démocratie qui ne sera ni Catholique, ni protestante, ni juive. Ce sera une religion... plus universelle que l'Église Catholique, unissant toutes les personnes comme frères et camarades enfin dans le «Royaume de Dieu....» [23]
La conversion des Nations au Christ et la confiance dans la Divine Providence sont les deux piliers de toute société véritablement juste. Pourtant, après cinquante ans d'un « renouveau» ecclésial imaginaire, la majorité des dirigeants de l'Église semblent avoir répudié en pratique le devoir de rechercher la conversion des Nations, comme s'ils croyaient que la metanoia (changement social universel heureux) sociale était désormais impossible, même pour Dieu. Derrière cette perte de militantisme, il y a un affaiblissement de la Foi elle-même. Dans son chef-d'oeuvre sur la crise post-conciliaire, Iota Unum, le grand Romano Amerio a observé que «la Foi dans la Providence proclame la possibilité que le monde pourrait s'élever et être guéri par une metanoia qu'il ne peut pas initier par lui-même mais dont il est capable d'accepter une fois que ça lui est offert.» [24] Cette offre doit venir de l'Église, comme ce fut le cas à chaque âge lorsque l'effondrement de la civilisation a été renversé d'une manière miraculeuse sous son influence surnaturelle.
La crise ecclésiale et la crise civilisationnelle qui lui est intimement liée prendra fin que lorsque l'offre de l'Église d'une metanoia sociale sera renouvelée une fois de plus. Mais seulement le Vicaire du Christ peut effectivement étendre cette offre au monde. Lui seul peut mettre fin à ce qui équivaut à une suspension de facto sans précédent de la vraie mission de l'Église au nom d'un Concile dont l'«esprit» agité se déplaçant bien loin au-delà des textes conciliaires problématiques, a produit ce que Benoît XVI a dit à peine quelques jours avant sa mystérieuse abdication de la papauté et qu'il a décrit comme «tant de désastres, tant de nombreux problèmes, tant de souffrances» dans l'Église. [25]
Par conséquent, nous implorons le Pontife Romain régnant d'inverser le cours de l'Église depuis ces cinquante dernières années, d'abandonner une «ouverture au monde» désastreuse, un «dialogue» sans fin et la collaboration infructueuse avec des adversaires implacables de l'Église. En ce qui concerne le Synode, nous demandons de toute urgence au Pape de mettre un terme à tous les autres efforts visant à utiliser le processus synodal pour miner l'indissolubilité du mariage -- et ainsi l'ensemble de l'édifice moral de l'Église -- par les moyens d'une disjonction sophistiquée entre la Doctrine et la Pratique, tournant en dérision non seulement les Paroles de Notre-Seigneur Lui-Même, mais aussi l'Enseignement de Jean-Paul II qui dit que c'est «seulement par l'acceptation de l'Évangile que sont les espoirs que l'homme place légitimement dans le mariage et dans la famille qui sont susceptibles d'être remplis.»[26]
Et enfin, nous supplions le Pontife Romain pour accomplir son devoir en tant que Vicaire du Christ et Pasteur Universel en menant la voie à une restauration de la continuité entre le Vénérable Enseignement de l'Église sur la Royauté Sociale du Christ -- qui n'a jamais été abrogé -- et la pratique des membres du haut comme du bas clergé. Ceci est en accord avec le nouveau Catéchisme de l'Église Catholique, qui rappelle l'obligation sacrée des Catholiques d'évangéliser leurs concitoyens et de travailler à la transformation de l'ordre social en harmonie avec la Royauté du Christ:
En évangélisant constamment les hommes, l'Église travaille à leur permettre «d'insuffler l'esprit chrétien dans leur mentalité et leurs moeurs, les lois et les structures des communautés dans lesquelles ils vivent. Le devoir social des Chrétiens est de respecter et d'éveiller en chaque homme l'amour de la Vérité et du Bien. Cela les oblige à faire connaître le culte de l'unique vraie religion qui subsiste dans l'Église Catholique et Apostolique. Les Chrétiens sont appelés à être la lumière du monde. Ainsi, l'Église montre la Royauté du Christ sur toute la création et en particulier sur les sociétés humaines.» [27]
À ces intentions, nous faisons nôtre la prière de Notre Seigneur pour le premier Pape qui sûrement s'applique aussi à chacun de ses successeurs, en particulier en cette ère de désorientation diabolique inégalée: «Et le Seigneur dit: «Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment. Mais Moi, j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne disparaisse pas; et toi, quand tu seras revenu à Moi, affermis tes frères.» [28]
Marie, Secours des Chrétiens, priez pour nous!
Le 9 juillet 2015 Le 23ème Symposium annuel d'été du Forum Romain Gardone Riviera
John C. Rao, D. Phil. (Oxford), Directeur, Le Forum Romain
Rev. Richard A. Munkelt, Ph.D., Membre du conseil, Le Forum Romain
Prof. Dr. Thomas Heinrich Stark, Membre de la Faculté, le Forum Romain
Christopher A. Ferrara, Prés., Président, Association des Avocats Catholiques Américains
Michael J. Matt, Editeur, The Remnant
John Vennari, Editeur, Catholic Family News
Sebastian Morello, Membre de faculté, Forum Romain
[1] Jean-Paul II, Familiaris Consortio (1981), n. 84.
[2] «Rapport après la discussion" (traduction officielle italienne), nn. 47, 50, 52 @ vatican.va.
[3] Entretien avec la vie du site Nouvelles, le 5 Novembre 2014.
[4] Voix de la famille, "l'approbation du Vatican des objectifs de développement de l'ONU menace les enfants à naître,«La vie du site Nouvelles, Avril 30 2014; consultée au https://www.lifesitenews.com/opinion/vatican-endorsement-of-un-development-goals-threatens-unborn-children.
[5] Francis, Laudato si (2015), nn. 33, 120.
[6] Sarah Atkinson, "évêque Athanase Schneider: «Nous sommes dans la quatrième grande crise de l'Eglise, «catholicherald.co.uk" 6 Juin 2014
[7] Pie XII, Evangelii Praecones (1951), n. 70. Nous soulignons ici et partout
[8] le cardinal Joseph Ratzinger, L'Osservatore Romano, le 9 Novembre 1984, plus tard connu sous le nom de Rapport Ratzinger
[9] Pie XI Mortalium Animos (1928), n. 10.
[10] le cardinal Joseph Ratzinger, Jalons, p. 148
[11] Benoît XVI, Discours au clergé de Rome, le 14 Février 2013.
[12] Matt. 25:40.
[13] Léon XIII, Rerum Novarum (1891), n. 40.
[14] Pie XI, Ubi Arcano Dei (1922), nn. 42-43.
[15] Pie X, Notre Charge Apostolique (1910)
[16] Matt. 28:19.
[17] Jn. 15: 5.
[18] Matt. 06h33.
[19] Benoît XVI, Voeux de Noël à la Curie romaine, le 20 Décembre 2010.
[20] Cf. Premier Concile oecuménique Vatican II, Dei Filius DogmaticConstitution, Ch. 4: Sur Foi et la Raison; Jean-Paul II, Fides et Ratio, n. 6.
[21] Eph. 06h12.
[22] Pie X, Notre Charge Apostolique.
[23] Ibid.
[24] Iota unum, p. 761.
[25] Benoît XVI, Discours au clergé de Rome, le 14 Février 2013.
[26] Familiaris consortio, n. 3
[27] Catéchisme de l'Église catholique, § 2105.
[28] Lc. 22: 31-32.
Original anglais
Traduction française
J'ai demandé que mon nom soit ajouté à la liste des signataires de cette
Déclaration, mais ils n'ont jamais répondu. Alors pour les «punir» je re-publie
ce qui est sur leur site web, mais sans leur demander la permission.
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