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Mme Fanny B. et ses enfants, donnant une leçon de courage aux pro-vie
Que s'est-il passé durant la Chaîne pour la Vie de Québec 2007? Nous sommes mardi, deux jours après l'événement, et ma tête tourne encore un peu. Je vais essayer de vous décrire mes impressions subjectives, mais n'oubliez pas que j'étais debout, immobile et en prière silencieuse durant toute l'heure, alors je ne peux pas prétendre avoir tout vu et entendu, ni que mes émotions ne perturbent pas mon jugement (Je suis Stefan Jetchick, Secrétaire du Comité de la Semaine de la Vie).
Notice de propriété intellectuelle: toutes les photos dans ce reportage proviennent du compte flickr de Nefac-Québec, les Organisateurs de la contre-manifestation pro-choix ("Nefac" veut dire Northeastern Federation Of Anarcho-Communists). Toutes les photos étaient marquées de «Cette photo est publique», alors je me suis dit que je pouvais m'en servir. Merci beaucoup, Mesdames et Messieurs de Nefac-Québec, pour les bonnes photos! J'avais mon appareil-photo pour immortaliser notre Chaîne pour la Vie après la fin de notre heure de prière, mais je n'ai pas pensé que j'allais manquer toutes les occasions de photos les plus importantes pendant la Chaîne de la Vie! Zut! N'oubliez pas, j'ai un impressionnant diplôme universitaire, alors il ne faut pas trop m'en demander!
Louis Casgrain et moi sommes arrivés vers 13h45 avec les pancartes. Le Pasteur Bernard, porte-parole officiel du Comité de la Semaine pour la Vie, était déjà entouré de journalistes (j'ai vu un immense car de reportage de Radio-Canada, une fourgonnette de TQS, et plus tard j'ai vu TVA; alors, en gros, toutes les chaînes de télévision principales étaient là.) Le côté pro-vie était vide, et le côté pro-choix était déjà occupé par un grand groupe (leur propre estimation est d'environ 80 à marée haute, ce qui m'apparaît correct; nous étions environ 25, et encore longtemps après que l'heure ait commencé).
Groupe pro-choix initial
Un Sergent de la Sûreté du Québec nous a interceptés, Louis et moi, et nous a dit qu'une seule voiture de police était arrivée, et il nous a demandé de ne pas nous installer devant le groupe pro-choix, «pour éviter de les provoquer». Nous avions réservé cet endroit officiellement et il y a longtemps, avec des télécopies au Capitaine Guy Pépin de la police de la Ville de Québec, mais j'imagine que ça ne compte pas. Il nous a aussi dit qu'il y avait des anarchistes dans ce groupe, alors il ne voulait pas qu'il y ait des policiers proches, car les anarchistes ont tendance à être violents envers la police. Alors tout l'événement s'est déroulé avec seulement une voiture de police stationnée très loin.
Nous avons commencé à planter nos affiches, loin des pro-choix. Mais ils ont immédiatement traversé le boulevard Laurier en diagonale, pour venir se mettre directement devant nous, du côté de l'hôpital CHUL. Du côté pro-vie, il y avait bien sûr le Pasteur Bernard, son épouse et leur fille aînée qui n'a jamais froid aux yeux. J'ai remarqué Marc et son épouse, et quelques autres. J'ai distribué quelques Codes de conduite officiels de la Chaîne pour la Vie, puis je me suis mis au travail à tenir ma pancarte. Je me suis planté carrément face à la foule pro-choix, j'ai barré ma bouche à double tour, empoigné ma pancarte «L'avortement tue les enfants» et mon chapelet scout, et j'ai commencé à prier.
Certains pro-choix viennent s'installer du côté pro-vie.
La troisième affiche à partir de la gauche porte la mention:
«Si Marie avait connue l'avortement, on aurait eu moins d'emmerdements»,
ce qui est sémantiquement la même chose que: «MORT À JÉSUS!»
Pendant l'heure, plusieurs «vagues» de pro-choix allaient traverser la rue et venir près de nous, puis retourner de l'autre côté. Certains nous ont insultés, traitant le Pasteur Bernard de pédophile, ou tenant fièrement des affiches blasphématoires. Certains cognaient de gros bâtons sur la route, certains portaient des masques, mais personne ne nous a lancé quoi que ce soit, ni ne nous a touchés.
On pourrait penser qu'ils seraient assez futés pour se rendre compte que s'il
n'y a pas d'Ordre Moral.
alors des terroristes pourraient venir et tuer tout le monde!
Mais le côté pro-choix n'est pas reconnu comme étant particulièrement logique.
Je suis sûr qu'il y avait plusieurs pro-choix calmes, intelligents et polis, mais comme d'habitude durant de tels événements, ce sont ceux avec les plus grosses affiches, les voix les plus fortes et les gestes les plus provocants qui se font remarquer.
Le Pasteur Bernard Westerveld, porte-parole officiel de la
Semaine de la Vie
(à droite, en prière, tête baissée)
Ce qui a manifestement ébranlé les pro-choix était la présence d'un vrai-de-vrai prêtre catholique. J'imagine que, suite à notre invitation officielle, le Cardinal Ouellet a délégué l'abbé Guillaume Loddé pour représenter les cinq évêques et plus de trois cents prêtres du diocèse de Québec. Peut-être le Cardinal s'apprête-il à nommer l'abbé Loddé comme Directeur du Grand séminaire de Québec?
L'abbé Guillaume Loddé, FSSP
Mais quand une mère et ses jeunes enfants se sont agenouillés, se sont signés de la Croix du Christ et ont commencé à prier, la foule de pro-choix s'est mise à hurler (voir la première photo en haut de cette page). J'aurais vraiment voulu avoir une caméra de télévision à ce moment, parce qu'ils se sont vraiment tous mis à hurler contre cette mère chrétienne et ses enfants! (Tous les gens présents peuvent en témoigner.) À bien y penser, tous les médias les ont appelés «pro-choix», mais n'était-ce pas aussi une manifestation anti-chrétienne?
Une partie de la circulaire distribuée par les pro-choix à tout le monde, incluant les automobilistes.
Un chrétien (portant une large Croix sur la poitrine) se fait frapper en bas de la ceinture.
Selon le dessin explicite, et l'endossement tout aussi explicite,
le parti politique
Québec Solidaire
semble en faveur de la violence et du racisme
(À condition que ce soit seulement envers les chrétiens)
D'après ce qu'on m'en dit (je n'ai pas de télévision), toutes les chaînes de télévision ont parlé de nous, et tous les quotidiens locaux avaient au moins un bref article sur l'événement. Bien sûr, la qualité de l'information était souvent tordante. Par exemple, l'article du Journal de Québec (2007-Oct-08, page 8) est intitulé: «Les prières des Pro-Vie enterrées». Je ne sais pas comment on peut enterrer des prières silencieuses. Si un journaliste avait voulu faire de la poésie, il aurait pu dire: «Les insultes pro-choix enterrées dans les prières silencieuses pro-vie», ce qui est exactement ce qui s'est passé. La première phrase de l'article dit «qu'environ 25 personnes ont répondu à l'invitation de l'Église réformée de Sainte-Foy». Jugez par vous-mêmes: Bernard Westerveld est le Pasteur de l'Église Réformée Saint-Marc de Québec, et environ la moitié des participants venaient de sa congrégation, mais l'autre moitié étaient des catholiques, plusieurs affiliés à l'église Saint-François-d'Assise. L'invitation avait été lancée par le Comité oecuménique de la Semaine de la Vie.
De plus, ce journal affirme que «le groupe de M. Westerveld tente de relancer au Québec le mouvement Life Team qui tient des manifestations Pro-Vie à travers le Canada». Primo, c'est «Life Chain» (la Chaîne pour la Vie), pas «Life Team». Secundo, c'est partout en Amérique du Nord, pas juste au Canada. Tertio, on ne peut pas le «relancer» au Québec, puisqu'il ne s'est jamais arrêté (Campaign Quebec Vie et Luc Gagnon l'ont gardé en vie). Cependant, il s'était arrêté dans la ville de Québec pour quelques années.
Le Pasteur Westerveld m'a dit que ce journaliste lui a téléphoné le lendemain de l'événement, car il l'avait manqué! Il aurait aussi avoué ne pas avoir réussi à rejoindre le côté pro-choix, avant d'écrire son article! De plus, ce «reportage» a apparemment aussi servi pour le Journal de Montréal et d'autres quotidiens canadiens! Étudiants en journalisme, combien d'erreurs pouvez-vous compter?
Une autre caractéristique frappante de la couverture médiatique est que (à ma connaissance), aucun des gestes peu glorieux des pro-choix n'a abouti à la télévision ou dans les journaux. Je n'ai pas vu ou entendu parler des nombreuses insultes anti-chrétiennes qu'ils ont criées ou affichées, ni vu des photos des hommes masqués qui se moquaient de nous, ni des vidéos des pro-choix dessinant un jeu de marelle à la peinture aérosol, en plein milieu du boulevard le plus passant de Québec, pour ensuite encourager deux jeunes enfants (environ 5 et 7 ans) à aller dans la rue pour jouer, pendant que les adultes restaient bien en sécurité sur le trottoir. (Pourquoi n'ont-ils pas utilisé de la craie plutôt que de la peinture en aérosol? Et pourquoi le milieu du boulevard, alors que le trottoir devant l'entrée du CHUL est immensément large?) Et à bien y penser, pourquoi 80 pro-choix, presque tous dans leur vingtaine ou trentaine, avaient seulement 2 enfants de leur côté, alors que nous étions environ 25 et que nous étions en grande partie des couples mariés avec de très jeunes enfants? Ceci a-t-il un quelconque rapport avec les positions philosophiques que nous défendons respectivement?
En parlant de couverture médiatique, la vice-présidente du Comité de la Semaine pour la Vie, madame Isabelle Bégin, a donné une entrevue de 20 minutes au poste radio 93,3 FM, le lendemain de la Chaîne pour la Vie. Quatre auditeurs et une auditrice ont téléphoné. Ces gens étaient tous en défaveur de l'avortement, chacun avec un point de vue différent et complémentaire et très bien présenté. Elle a pu donner l'adresse web www.droitdesavoir.org à plusieurs reprises, et l'animateur s'est dit très surpris de tout ce dont elle l'informait. Isabelle a eu l'occasion de défaire bon nombre de mythes («Droit constitutionnel à l'avortement»; «l'enfant-à-naître n'est pas une personne humaine»; «les femmes choisissent librement l'avortement, en connaissance de cause et avec un bon accès aux autres options», etc.). En terminant, Isabelle a suggéré à l'animateur de nous réinviter durant une émission spéciale, et elle l'a remercié de son ouverture d'esprit.
Le moment le plus frustrant pour moi, durant la Chaîne pour la Vie, a été lorsque la plupart des pro-choix se sont calmés un peu, ont cessé de crier des insultes, et ont commencé à poser de simples questions. La Chaîne de la Vie est une heure de prière silencieuse, alors je ne pouvais pas leur parler. Plusieurs pro-choix ont conclu que le dialogue ne nous intéressait pas, ce qui bien sûr est absolument faux. Je suis sûr que si nous avions eu l'occasion de prendre un bon chocolat chaud ensemble, et que nous avions pu exprimer nos points de vue, ils auraient été beaucoup plus amicaux avec nous. L'année prochaine, durant la Semaine de la Vie, je pense personnellement que nous devrions avoir un «Débat pour la Vie» avant la Chaîne pour la Vie.
La partie difficile serait de trouver quelqu'un ou un quelconque organisme assez «neutre» pour accueillir les deux parties, pour avoir un débat courtois et franc sur ce dossier très important. Peut-être que les chrétiens et les anarchistes communistes pourraient s'entendre afin de prier pour ça!
L'année prochaine, nous avons besoin d'un Débat pour la Vie, avant la Chaîne pour la Vie!