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La Profession de la Foi (2)

Bonjour à toi!

En poursuivant nos leçons de catéchisme, nous comprenons mieux cette première partie du catéchisme où il est question de ce que nous devons croire, c'est-à-dire, le Credo. Qui dit «Je crois», dit «J'adhère à ce que nous croyons». Cela signifie que nous entrons en communion avec Dieu le Père, Seigneur de toutes choses ; avec Dieu le Fils, Rédempteur de tous les hommes et avec Dieu le Saint-Esprit, principe et source de toute sanctification, et aussi avec toute l'Église du Christ.

Cette communion dans la Foi a besoin d'un langage commun de la Foi, et ce langage, c'est le Credo qui est divisé en trois parties et qui pourtant, sont très liées entre elles. C'est la coutume aussi de présenter l'ensemble de ce que nous devons croire en douze articles dans le Credo, cela symbolise le nombre des Apôtres, de là le nom de ce dernier : le « Symbole des Apôtres».

Dans le Credo, l'Église a voulu recueillir dans l'Écriture Sainte l'essentiel de sa Foi. Le Credo, c'est un peu comme une toute petite graine de semence qui contient un grand nombre de branches, de même ce résumé de la Foi contient en quelques paroles toute la connaissance de la vraie piété contenue dans l'Ancien et le Nouveau Testament. C'est pourquoi le «Symbole de la Foi» sert de point de référence premier et fondamental de la catéchèse.

Le Credo est le sceau spirituel, il est la méditation de notre coeur et la garde toujours présente, il développe l'esprit de prière, il est, à coup sûr, le trésor de notre âme!

Le Credo

Notre Profession de Foi commence par Dieu, car Dieu est «le Premier et le Dernier» [Isaïe 44, 6], le Commencement et la Fin de tout. Le Credo commence par Dieu le Père, parce que le Père est la Première Personne Divine de la Très Sainte Trinité; il commence par la création du ciel et de la terre, parce que la création est le commencement et le fondement de toutes les Oeuvres de Dieu.

Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre

Je crois en Dieu

Le Dieu des Chrétiens, notre Dieu, est un Dieu unique; Il est aussi un Dieu vivant, tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d'amour; et surtout, Il est VÉRITÉ ET AMOUR.

Sainte Thérèse d'Avila écrivait un jour : «Il est Vivant le Dieu devant Qui je me tiens.» Elle avait fait l'expérience de la Présence réelle de Dieu dans sa vie à cause de sa Foi profonde et de sa générosité à correspondre aux nombreuses Grâces actuelles de chaque journée; cette Présence de Dieu est aussi réelle et bien Vivante dans notre vie mais nous sommes peut-être un peu distrait, étourdi ou «dans la lune...» à cause de nos nombreuses occupations...

Dieu, est donc Présent et Vivant; Il nous a même révélé son Nom qui nous dit d'où Il vient, Qui Il est et ce qu'Il désire. Dieu a un nom, et donner son nom, c'est se faire connaître aux autres; c'est se rendre accessible, capable d'être connu plus intimement et d'être appelé, personnellement. Tu te souviens du récit Biblique où Dieu appelle Moïse du buisson ardent qui brûle sans se consumer?

Dieu dit à Moïse : «Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob» [Exode 3,6]. Puis Il ajouta : «Je suis Celui qui Suis». Voici ce que tu diras aux Israélites : «Je suis m'a envoyé vers vous. (...) C'est mon Nom pour toujours, c'est ainsi que l'on M'invoquera de génération en génération» [Exode 3, 13-15]. Le Nom divin «Je suis» exprime la fidélité de Dieu qui, malgré l'infidélité du péché des hommes et du châtiment qu'il mérite, nous accorde toujours le secours de Sa Grâce.

Dieu nous révèle ainsi qu'Il est riche en Miséricorde en allant jusqu'à nous donner Son propre Fils. Et, c'est en donnant Sa vie pour nous libérer du péché que Jésus révélera qu'Il porte Lui-même le Nom divin : «Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous saurez que Je suis» [Jean 8, 28] .

Croire en Dieu et L'aimer de tout notre être a des conséquences immenses pour tout notre être et toute notre vie :

C'est connaître Sa grandeur et Sa majesté car Il dépasse toute notre science, et c'est pour cela qu'Il doit être «Premier servi» comme l'avait si bien compris sainte Jeanne d'Arc.

C'est vivre en action de grâce en répétant les paroles du Psaume 116, au verset 12 : «Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'Il m'a fait?».

C'est connaître l'unité et la vraie dignité de tous les hommes car nous avons tous été créés «à l'image et à la ressemblance de Dieu» [Genèse 1,26].

C'est faire un bon usage de la création; saint Nicolas de Flüe faisait une très belle prière à ce sujet : «Mon Seigneur et mon Dieu, prends-moi tout ce qui m'éloigne de Toi. Mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi tout ce qui me rapproche de Toi. Mon Seigneur et mon Dieu, détache-moi de moi- même pour me donner tout à Toi.»

C'est aussi faire confiance à Dieu en toute circonstance, même dans les épreuves les plus pénibles. Une prière de sainte Thérèse d'Avila l'exprime très bien :

«Que rien ne te trouble, que rien ne t'effraie, tout passe!

Dieu ne change pas; la patience obtient tout!

Celui qui a Dieu, ne manque de rien, Dieu seul suffit!»

Le Père

Nous, Chrétiens, nous sommes baptisés «au Nom» du Père et du Fils et du Saint-Esprit car il n'y a qu'un Seul Dieu, le Père Tout-Puissant et son Fils Unique et l'Esprit Saint; c'est le Mystère de la Sainte Trinité, Mystère central de notre Foi, Mystère qui est aussi la Source de tous les autres Mystères de la Foi qui les illumine. La Foi de tous les Chrétiens repose sur la Trinité.

Jésus nous a révélé Son Père tout au long de Sa Vie publique et plus spécialement dans le Discours si touchant de la Cène : «Père saint, garde-les dans ton nom que tu m'as donné, pour qu'ils soient Un comme nous» [Jean 17, 11 ; 21-23].

La Trinité est Une. Nous ne confessons pas trois Dieux, mais un seul Dieu en trois Personnes. C'est un dogme de Foi (Mystère qui est une Vérité que nous ne pouvons pas comprendre, mais que nous devons croire parce que c'est Dieu qui l'a révélée). À cause de cette Unité, le Père est tout entier dans le Fils, tout entier dans le Saint-Esprit; et il en est de même pour le Fils et pour le Saint-Esprit. Dieu s'est manifesté comme Trinité particulièrement lors du Baptême de Jésus [Matthieu 3, 13 et suivants] et par l'ordre de Jésus, après la Résurrection, à ses Apôtres, d'aller de par les nations, de faire des disciples et de les baptiser «au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit» [Matthieu 28, 19; Romains 8, 14-17; Galates 4, 4-7] .

Tout-Puissant

En confessant dans le Credo que Dieu est Tout-Puissant, nous croyons que rien ne Lui est impossible. Dieu manifeste Sa Toute-Puissance en nous créant, en pardonnant nos péchés, en nous sanctifiant par Sa Grâce.

- Sa Toute-Puissance est universelle, car Dieu a tout créé, Il gouverne tout et Il peut tout : «Tout ce qu'il veut, Il le fait» [Psaume 115, 3],

- Sa Toute-Puissance est aussi aimante, car Dieu est notre Père, «Tu as pitié de tous, parce que Tu peux tout» [Sagesse 11, 23],

- enfin, Sa Toute-Puissance est mystérieuse, car seule la Foi peut la reconnaître lorsqu'«elle se déploie dans la faiblesse». [2 Corinthiens 12, 9]

Créateur du ciel et de la terre

Le «Credo» ou le «Symbole de la Foi» reprend ces paroles pour confesser que Dieu, le Père Tout-puissant, est le Créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible.

La création est l'oeuvre de la Sainte Trinité : «Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre», lisons-nous dans la Genèse, Premier Livre de la Bible. Le Père Éternel a posé un commencement à tout ce qui existe.

«Au commencement était le Verbe. Et le Verbe était Dieu. /.../ Tout a été fait par Lui et sans Lui rien n'a été fait» [Jean 1, 1-3]. Le Prologue de saint Jean nous dit que Dieu a tout créé par le Verbe Éternel, Son Fils bien-aimé.

Saint Paul poursuit : C'est en Jésus, «qu'ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre /.../ Tout a été créé par Lui et pour Lui. Il est avant toute chose et tout subsiste en Lui» [Colossiens 1, 16-17].

La Foi de l'Église affirme aussi la même action créatrice de l'Esprit Saint : Il est Celui qui donne la vie, l'Esprit Créateur, la Source de tout bien.

Le monde a été créé par Dieu pour Sa gloire, non pour faire grandir Sa gloire, mais bien pour la manifester et surtout, nous la communiquer. Car Dieu, dans Sa Sagesse, n'a pas d'autre raison pour créer que Son Amour et Sa Bonté : «C'est la clé de l'amour qui a ouvert sa main pour produire les créatures», écrivait saint Thomas d'Aquin, le plus grand des théologiens.

Rappelons-nous que le Bon Dieu créa le monde par Sa seule Parole; Il n'a pas eu besoin de quelques matériaux de base pour créer l'univers. Un artisan humain peut fabriquer ou inventer une oeuvre mais il faut d'abord qu'il possède et sache se servir des outils nécessaires et ensuite, qu'il puisse se procurer le matériel nécessaire... Pour le Bon Dieu, ce n'est pas ainsi; puisqu'Il peut créer à partir de rien, Il peut aussi par l'Esprit Saint, donner la vie de l'âme à des pécheurs en créant en eux un coeur pur, et donner la vie du corps aux défunts, par la Résurrection. Et puisque, par Sa Parole, Il a pu faire resplendir la lumière des ténèbres, Il peut aussi donner la lumière de la Foi à ceux qui l'ignorent ou ceux qui demandent et désirent croire.

Par la Divine Providence, Dieu réalise Son Plan d'Amour. En effet, la création n'est pas sortie tout achevée des mains du Créateur. Elle a été créée dans un état de cheminement vers une perfection finale encore à atteindre , à laquelle Dieu l'a destinée [Éphésiens 1, 3-10].

La Divine Providence gouverne tout avec douceur [Sagesse 8, 1], elle est réelle et rapide, elle prend soin de tout, des moindres petites choses jusqu'aux grands événements du monde et de l'Histoire. Avec force et beaucoup d'éloquence les Livres Saints affirment la Grandeur, la Puissance et la Majesté absolues de Dieu dans le cours des événements.

Ici, je vais soulever une question que l'on entend souvent et à laquelle il faut savoir répondre... «Si Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du monde ordonné et bon, prend soin de toutes ses créatures, pourquoi le mal existe-t- il?»

À cette question aussi douloureuse que mystérieuse, aucune réponse rapide ne suffira. C'est l'ensemble de la Foi Chrétienne qui donne la réponse à cette question; tout ce que Dieu a créé était beau et bon, mais il arriva le drame du péché... L'amour patient et Miséricordieux du Bon Dieu vint, et vient encore aujourd'hui, au-devant de l'homme, par Ses Alliances, par l'Incarnation rédemptrice de Son Fils, par les Dons de l'Esprit Saint , par la Force et les Grâces que nous procurent les Sacrements, par l'appel à une vie bienheureuse, à laquelle nous sommes tous invités d'avance à accepter, mais à laquelle nous pouvons, aussi d'avance, par un terrible Mystère, nous dérober...

Parce qu'il est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, l'homme, créature intelligente et libre, n'est pas seulement quelque chose, mais «quelqu'un». Il est capable de se connaître, de se posséder et de librement se donner et d'entrer en communion avec d'autres personnes; et il est appelé, par la Grâce, à une alliance avec son Créateur, à Lui offrir une réponse de Foi et d'Amour que nul autre ne peut donner à sa place.

Nous devons donc cheminer vers notre destinée définitive par un choix libre et un amour de préférence. (Bien sûr, si nous avions 37 vies, nous pourrions facilement en donner «une» au Bon Dieu et garder les autres pour nous... Mais, nous n'avons qu'«une» vie, et, dans un certain sens, c'est nous qui décidons, librement, de l'orienter vers Dieu, qui est la voie qui mène au Bonheur, ou vers l'esprit du Monde, avec tous ses faux plaisirs et ses mirages... C'est à nous que revient, librement, le choix de nous tourner vers Dieu, et nous sommes assurés et confiants que Dieu peut nous aider et nous soutenir avec Sa Grâce, à vivre généreusement et fidèlement.) Mais, hélas, nous pouvons aussi nous détourner de la finalité du Plan d'Amour que Dieu avait pour nous... En fait, c'est ce qu'on appelle le péché, et qui vient briser l'ordre et l'harmonie du Projet divin.

C'est ainsi que le mal moral est entré dans le monde, et les conséquences se répercutent sur toute la création qui est bafouée. Dieu n'est en aucune façon, ni directement ni indirectement, la cause du mal moral. Il le permet cependant, respectant la liberté de sa créature, et, mystérieusement, Il sait en tirer le Bien.

Saint Augustin écrivait : «Le Dieu Tout-Puissant, puisqu'Il est souverainement Bon, ne laisserait jamais un mal quelconque exister dans Ses oeuvres s'Il n'était assez Puissant et Bon pour faire sortir le Bien du Mal lui-même». Rappelons-nous l'histoire de Joseph qui fut vendu par ses frères aux égyptiens; c'était vraiment méchant de la part de ses propres frères et pourtant, lorsque la famine arriva dans tout le pays, sauf en Égypte, et que Joseph reconnut ses frères qui venaient acheter du blé, il leur dit : «Ce n'est pas vous qui m'avez envoyé ici, c'est Dieu; /.../ Le mal que vous aviez projeté de me faire, le Dessein de Dieu l'a tourné en Bien afin de /.../ sauver la vie d'un peuple nombreux» [Genèse 37, 3-28; 45, 8 ; 50, 20] .

Pensons enfin au mal moral, le plus grand qui ait jamais été commis, le rejet et le meurtre du Fils de Dieu, causé par les péchés de tous les hommes. Dieu, par la surabondance de Sa Grâce [Romains 5,20], a tiré le plus grand des biens : la glorification du Christ et notre Rédemption. (Cela ne veut pas dire que le Mal devient pour autant un Bien.)

Rappelons-nous que «tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu» [Romains 8, 28]. Le témoignage des Saints ne cesse de confirmer cette Vérité : saint Thomas More, peu avant son martyre, console sa fille : «Rien ne peut arriver que Dieu ne l'ait voulu. Or, tout ce qu'Il veut, si mauvais que cela puisse paraître, est cependant ce qu'il y a de meilleur pour nous.»

Nous croyons fermement que Dieu est le Maître du monde et de l'Histoire. Mais les chemins de Sa Providence nous sont souvent inconnus. Ce n'est qu'à la fin, lorsque nous verrons Dieu «face à face» [1 Corinthiens 13, 12], que les voies nous seront pleinement connues, voies, par lesquelles, même à travers les drames du Mal et du péché, Dieu aura conduit Sa création jusqu'au repos de ce Sabbat définitif [Genèse 2,2], en vue duquel Il a créé le ciel et la terre.

En résumé:

Le mot symbole signifie «un résumé», un signe : une chose au moyen de laquelle on en désigne une autre. Par exemple : le Symbole des Apôtres est un abrégé des principales Vérités de la religion. Il ne renferme pas toutes les Vérités de la religion, mais seulement les plus importantes et celles qui contiennent toutes les autres, c'est ce qu'on veut dire par le mot «principales».

Dieu est Père, Tout-Puissant; il n'y a pas pour Dieu, comme pour nous, des choses plus difficiles les unes que les autres; Il fait tout ce qui Lui plaît, sans effort, et par Sa seule Volonté. En Dieu, pouvoir et vouloir, c'est la même chose!

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