À l'École de Marie >> La Profession de la Foi
Seul Dieu «est» -Il?
Tandis que les créatures ont reçu de Lui ce qu'elles sont
et ce qu'elles ont, seul Dieu est en Lui-même la plénitude de l'être et de
toutes les perfections. Il est «Celui qui est», sans commencement ni fin.
Jésus révèle qu'Il porte Lui aussi le Nom divin : «Je suis» [Jean 8,
28] .
[CCÉC, No. 39 │CÉC, No. 212-213]
Pourquoi la révélation du Nom de Dieu est-elle importante?
Par la révélation de son Nom, Dieu fait connaître les
richesses contenues dans Son Mystère ineffable : Lui seul existe depuis
toujours et pour toujours. Lui qui transcende (ou qui se situe au-delà...) le
monde et l'histoire. C'est Lui qui a fait le ciel et la terre. Il est le Dieu
fidèle; toujours proche de son peuple pour le sauver. Il est le Saint par
excellence, «riche en miséricorde» [Éphésiens 2,4], toujours
prêt à pardonner. Il est l'Être spirituel, transcendant (qui dépasse...),
tout-puissant, éternel, personnel, parfait. Il est Vérité et Amour.
[CCÉC, No. 40 │CÉC, No. 206-213]
En quel sens Dieu est-il la Vérité?
Dieu est la Vérité même et, comme tel, Il ne se trompe ni ne
peut tromper. Il «est lumière, il n'y a pas de ténèbres en Lui» [Jean
1,5]. Le Fils éternel de Dieu, Sagesse incarnée, a été envoyé dans le
monde «pour rendre témoignage à la Vérité» [Jean 18, 37]
[CCÉC, No. 41 │CÉC, No. 214-217, 231]
Comment Dieu révèle-t-il qu'Il est Amour?
Dieu s'est révélé à Israël comme Celui dont l'amour est
plus fort que l'amour d'un père ou d'une mère pour ses enfants, d'un époux
pour son épouse. En Lui-même, Il est «AMOUR» [1 Jean 4, 8. 16],
qui se donne totalement et gratuitement : Il «a tant aimé le monde qu'Il lui a
donné son Fils unique, [...] pour que, par Lui, le monde soit sauvé»
[Jean 3, 16-17]. En envoyant son Fils et l'Esprit Saint, Dieu
révèle qu'Il est Lui-même éternel échange d'Amour.
[CCÉC, No. 42 │CÉC, No. 218-221]
Que comporte la Foi en un seul Dieu?
Croire en un seul Dieu comporte de connaître Sa grandeur et
Sa majesté, de vivre en Lui rendant grâce, d'avoir toujours confiance en Lui,
même dans les épreuves les plus pénibles, de reconnaître l'unité et la vraie
dignité de tous les hommes, créés à Son Image et à Sa Ressemblance, d'user
avec honnêteté de Sa création.
[CCÉC, No. 43 │CÉC, No.
222-227-229]
Quel est le Mystère central de la Foi et de la vie chrétienne?
Le Mystère central de la Foi et de la vie chrétienne est le
Mystère de la Sainte Trinité. Les Chrétiens sont baptisés au Nom du Père, du
Fils et du Saint-Esprit.
[CCÉC, No. 44 │CÉC, No. 232-237]
As-tu remarqué que depuis le début de notre étude sur le Credo ou la Profession de la Foi, nous méditons davantage les paroles que nous prononçons lorsque nous disons le «Je crois en Dieu»? C'est comme si une lumière nouvelle venait éclairer les Grands Mystères de notre Foi.
Je crois en Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu [Symbole de Nicée-Constantinople]
«Et en Jésus-Christ, son Fils unique, Notre Seigneur» [Symbole des Apôtres]
Que signifie «Jésus»?Jésus signifie «Sauveur».
Que signifie «Christ»?Il signifie «Messie», qui veut dire «Oint» de l'Esprit Saint (consacré).
Que signifie «Fils de Dieu»? Cela indique la relation unique et éternelle de Jésus-Christ avec Dieu, son Père.
Au coeur de la catéchèse nous trouvons essentiellement une Personne, celle de Jésus de Nazareth, Fils unique du Père... Catéchiser, ou faire le catéchisme, c'est dévoiler dans la Personne de Jésus tout le Dessein éternel de Dieu. C'est chercher à comprendre la signification des gestes et des paroles du Christ, des signes réalisés par Lui.
Le but de la catéchèse est de «mettre en communion avec Jésus-Christ, et de nous faire participer à la vie de la Trinité Sainte.»
Qui mieux que Marie peut nous enseigner cette sublime Science? Elle connaissait bien les Écritures pour les avoir étudié au Temple, Elle les a vues se réaliser sous Ses yeux émerveillés; Elle a vécu dans une Foi plus que héroïque; Elle a communié comme pas une créature à la Douleur infinie de Son Fils; Elle a connu la Joie de la Résurrection et la seconde douleur de la séparation lors de l'Ascension; Elle était là pour les débuts de l'Église et Elle l'assiste encore aujourd'hui pour la mener jusqu'au Royaume de Paix, de Justice et d'Amour. Il nous suffit de demeurer près d'Elle et de Lui demander de nous révéler les événements qu'Elle méditait et conservait dans Son Coeur... À nous d'en profiter!
Que signifie «Notre Seigneur»? Cela signifie la souveraineté de Jésus sur le monde et sur l'Histoire. Notre Foi nous demande donc de croire dans le Fils de Dieu et de L'invoquer comme Seigneur.
À la suite du péché originel, Dieu promet à l'humanité un Rédempteur pour expier son péché : le Fils de Dieu s'est fait homme. Sans perdre la nature Divine, le Verbe assuma la nature humaine.
Oui, le Verbe s'est fait chair pour nous sauver en nous réconciliant avec Dieu : «C'est Dieu qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime pour nous sauver de nos péchés» [1 Jean 4, 10].
Le Verbe s'est fait chair pour que nous connaissions ainsi l'Amour de Dieu : «En ceci s'est manifesté l'Amour de Dieu pour nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par Lui» [1 Jean 4, 9] .
Le Verbe s'est fait chair pour être notre modèle de sainteté :«Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur». [Matthieu 11, 29] «Je suis la Voie, la Vérité et la Vie; nul ne vient au Père sans passer par Moi». [Jean 14, 16] «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés» [Jean 15, 12]. Cet amour demande en retour l'offrande de soi-même à Sa suite.
Le Verbe s'est fait Chair pour nous rendre «participants de la nature divine» [2 Pierre 1, 4], «Car le Fils de Dieu s'est fait homme pour nous faire Dieu», écrivait saint Athanase.
En Jésus-Christ, les deux natures : Divine et humaine, sont parfaitement unies dans l'unique Personne du Fils de Dieu. Il est homme dans Son Corps et dans Son âme, mais uni à la Personne Divine du Fils de Dieu.
L'Incarnation est le Mystère de l'union de la nature divine et humaine dans l'unique Personne du Fils de Dieu. La Vierge Marie fut choisie pour collaborer avec Jésus dans ce Mystère. L'Incarnation du Verbe s'est accomplie par l'opération du Saint-Esprit.
Le Verbe s'est incarné au jour de l'Annonciation, quand l'Archange Gabriel demanda à la Très Sainte Vierge Marie, si Elle voulait devenir la Mère de Dieu.
Dieu avait préparé Marie pour cette Vocation en La préservant du péché originel et en La comblant de toute Grâce et de Bénédiction.
Marie est vraiment Mère de Dieu parce que Son Fils est le Fils même de Dieu. L'Église croit et affirme que Marie fut toujours Vierge.
Dans cette Oeuvre de Salut que l'on appelle la Rédemption, Marie collabora avec Sa Foi et Son Obéissance.
Dans la vie de Jésus, il y a plusieurs Mystères et on peut en distinguer trois qui ont des traits communs :
- toute Sa vie est Révélation du Père : Ses paroles et Ses actes, Ses silences et Ses souffrances, Sa manière d'être et de parler. Jésus peut dire: «Qui me voit, voit le Père» [Jean 14, 9], et le Père : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé; écoutez-Le» [Luc 9, 35] . Notre-Seigneur, s'étant fait homme pour accomplir la Volonté du Père, les moindres de Ses mystères, nous manifestent «l'Amour de Dieu pour nous» [ 1 Jean 4, 9].
- toute Sa vie est Mystère de Rédemption. La Rédemption nous vient avant-tout par le Sang de la Croix, mais ce Mystère est à l'oeuvre dans toute la vie du Christ : dans Son Incarnation, par Sa pauvreté; dans Sa vie cachée, dans Sa soumission; dans Sa parole qui purifie Ses auditeurs; dans Ses guérisons par lesquelles Il prend nos infirmités et se charge de nos maladies; dans Sa Résurrection par laquelle Il nous justifie.
- toute Sa vie est un Mystère de Récapitulation. Tout ce que Jésus a fait, dit et souffert, avaient pour but de rétablir l'homme déchu dans sa vocation première: lorsqu'Il s'est incarné et s'est fait homme, Il a récapitulé en Lui-même la longue histoire des hommes et nous a procuré le Salut en raccourci, de sorte que ce que nous avions perdu en Adam, c'est-à- dire d'être à l'Image et à la Ressemblance de Dieu, nous le recouvrions dans le Christ Jésus. C'est d'ailleurs pourquoi le Christ est passé par tous les âges de la vie, rendant par là, à tous les hommes, la communion avec Dieu.
La vie terrestre de Jésus nous enseigne tout ce qu'Il a fait, tout ce qu'Il a dit et tout ce qu'Il a souffert pour nous redonner l'amitié avec Dieu. Nous devons donc imiter Son exemple, suivre Son enseignement parce qu'Il est le Modèle parfait!
Son Enfance : Sa naissance à Bethléem, la circoncision, l'Épiphanie, la Présentation au Temple et la fuite en Égypte.
Bergers ou Mages, vieillard Syméon ou prophétesse Anne, on ne peut atteindre Dieu ici-bas qu'en s'agenouillant devant la Crèche de Noël et en l'adorant caché dans la faiblesse d'un enfant...
Sa Vie cachée : La vie de travail quotidien, la vie de prière et d'obéissance à Nazareth et l'événement de Jésus perdu et retrouvé dans le Temple.
Ces Mystères nous enseignent à être saints dans la vie familiale quotidienne et dans le travail.
Sa Vie publique : Le Baptême et les tentations au désert, la prédication du Royaume de Dieu et les miracles, la Transfiguration et l'entrée triomphale à Jérusalem.
Par ces Mystères, nous apprenons Son acceptation totale de la Volonté du Père, pour notre Salut. Ils nous enseignent à vaincre le démon par l'obéissance à la Volonté de Dieu. Ils nous enseignent que le Règne de Dieu est un Mystère, qu'Il est déjà présent et agit au milieu des hommes, et que nous sommes tous appelés à y entrer. Ils nous enseignent à vivre avec Foi et Espérance les souffrances et les croix de la vie. Ils nous enseignent que le Royaume de Jésus appartient aux petits et aux humbles de coeur. Enfin, ils nous manifestent la venue du Règne de Jésus par la Pâque de Sa Mort et de Sa Résurrection.
Jésus fut condamné à mort par l'autorité judaïque parce qu'Il semblait s'opposer aux choses les plus sacrées du peuple élu : la Loi, le Temple et Jéhovah, le Dieu unique. C'est le grand prêtre Caïphe, Pilate et les membres du Sanhédrin qui furent les acteurs principaux du procès infâme de Jésus.
L'Église, dans le Magistère de sa Foi et dans le témoignage de ses Saints, n'a jamais oublié que «les pécheurs eux-mêmes furent les auteurs et comme les instruments de toutes les peines qu'endura le divin Rédempteur.» Tenant compte du fait que nos péchés atteignent le Christ Lui-même, l'Église n'hésite pas à attribuer aux chrétiens la responsabilité la plus grave dans le supplice de Jésus, responsabilité dont ils ont trop souvent accablé uniquement les Juifs.
Jésus mourut en croix pour nos péchés selon les Écritures. Il accepta de mourir crucifié pour montrer l'Amour Rédempteur de Son Père à tous les hommes. Les effets de la mort de Jésus nous ont valu la Rédemption et l'expiation de nos péchés et de ceux de tout le genre humain. À la dernière Cène, Jésus anticipa Son oeuvre rédemptrice : «Ceci est mon Corps qui est donné pour vous» [Luc 22,19].
Après la mort de Jésus sur la croix, son Corps fut enseveli mais ne subit pas la corruption.
Cela signifie que Jésus est mort réellement, qu'Il est descendu aux Enfers et qu'avec sa mort, Il a vaincu la nôtre.
La Résurrection est un événement historique, mais aussi quelque chose qui va au-delà de l'histoire.
Le tombeau vide et les apparitions de Jésus à Ses disciples pendant quarante jours sont les signes qui témoignent de la Résurrection de Jésus.
Les effets de la Résurrection du Christ peuvent se résumer en trois points importants :
1° Ils ont confirmé tout ce que Jésus a fait et enseigné;
2° Ils ont confirmé aussi Sa Divinité;
3° Ils nous ont ouvert l'entrée à une vie nouvelle d'amitié avec Dieu.
La Résurrection de Jésus est la garantie de notre propre résurrection.
- Lorsque nous disons que Jésus est monté au Ciel, cela signifie que Jésus-Christ, Fils de Dieu, est entré au Ciel avec Son humanité.
- Lorsque nous disons que Jésus est assis à la droite de Dieu, cela signifie que Jésus a inauguré le Royaume de Dieu, vers lequel nous cheminons dans l'espérance de vivre avec Lui éternellement.
- Lorsque nous disons que le Père est Tout-Puissant, nous entendons la gloire et l'honneur de la Divinité de Dieu, Maître de tout. Jésus intercède sans cesse pour nous à la droite de Dieu.
Comme le Christ est aussi la Tête de l'Église qui est son Corps, le Règne du Christ est déjà mystérieusement présent dans l'Église, germe et commencement de ce Royaume sur la terre. En effet, entre l'Ascension et la Seconde Venue du Christ, l'Église inaugure et fait grandir le Royaume de Dieu sur la terre, se laissant guider par l'Esprit Saint, en donnant son témoignage et luttant contre le Mal.
La Seconde Venue du Christ ne nous est pas connue puisqu'elle est connue de Dieu seul et qu'elle adviendra à un moment déterminé de l'Histoire.
Le Jugement du Christ consistera dans la Révélation des dispositions secrètes du coeur de chacun et Il rendra à chacun selon ses oeuvres.
Pour répondre à la demande du Bon Dieu : «Soyez saints, car Moi, je suis Saint» [Lévitique 19, 2 - 1 Pierre 1, 16], nous essayerons, ensemble, de comprendre en quoi consiste cette sainteté, grâce aux écrits et enseignements de la Petite Thérèse de l'Enfant-Jésus, nommée Docteur de l'Église, par le Pape Jean-Paul II, le 19 octobre 1997*.
La sainteté est l'idéal sublime (très grand et très noble) où l'âme généreuse doit tendre constamment. On veut aimer Dieu de tout son coeur, de toutes ses forces, mais... on ne L'aimera que dans la mesure où l'on s'approchera de Lui par la perfection de l'Amour.
Nous croyons, à tort, que pour devenir des «saints», il faut poser des actes extraordinaires et compliqués, mais non!
À travers les messages laissés à sainte Marguerite-Marie, Jésus voulut, Lui- même, nous réapprendre une chose presqu'oubliée, et rapporter à la terre, ce secret que les âmes avaient perdu. Il nous montre Son Coeur. Dès lors, une attention particulière s'orienta vers plus de confiance, plus d'abandon, d'humilité et plus d'amour.
Dieu, pour mieux nous en convaincre et mieux nous attirer, forma, dans le secret, avec un amour infini, une «miniature exquise et fine de sainteté parfaite»; Il nous donna cette toute humble, cette toute petite et pure enfantqui s'appela Thérèse de l'Enfant-Jésus...
(Nous poursuivrons, à la prochaine leçon, mais je termine en laissant quelques extraits de l'homélie du Pape, lors de la réception de son «titre» de Docteur de l'Église.)
* * * * *
(La première partie est en italien mais la traduction suit immédiatement après le numéro 3)
3. «Quando, infatti, il Magistero proclama qualcuno Dottore della Chiesa, intende segnalare a tutti i fedeli, e in modo speciale a quanti rendono nella Chiesa il fondamentale servizio della predicazione o svolgono il delicato compito della ricerca e dell'insegnamento teologico, che la dottrina professata e proclamata da una certa persona può essere un punto di riferimento, non solo perché conforme alla verità rivelata, ma anche perché porta nuova luce sui misteri della fede, una più profonda comprensione del mistero di Cristo. Il Concilio ci ha ricordato che, sotto l'assistenza dello Spirito Santo, cresce continuamente nella Chiesa la comprensione del "depositum fidei", e a tale processo di crescita contribuisce non solo lo studio ricco di contemplazione cui sono chiamati i teologi, né solo il Magistero dei Pastori, dotati del "carisma certo di verità", ma anche quella "profonda intelligenza delle cose spirituali" che è data per via di esperienza, con ricchezza e diversità di doni, a quanti si lasciano guidare docilmente dallo Spirito di Dio (cfr Dei Verbum, 8). La Lumen gentium, da parte sua, insegna che nei Santi "Dio stesso ci parla" (n. 50) E' per questo che, al fine dell'approfondimento dei divini misteri, che rimangono sempre più grandi dei nostri pensieri, va attribuito speciale valore all'esperienza spirituale dei Santi, e non a caso la Chiesa sceglie unicamente tra essi quanti intende insignire del titolo di "Dottore".»
Traduction : «Lorsque, en fait, le Magistère proclame quelqu'un le titre de «Docteur de l'Église», il entend signaler à tous les fidèles et, d'une manière spéciale à ceux qui rendent dans l'Église le service fondamental de la prédication et accomplissent le devoir délicat de la recherche et de l'enseignement théologique, que la doctrine professée et proclamée, d'une certaine personne, peut être un point de référence, non seulement parce que conforme à la Vérité révélée, mais aussi parce qu'elle apporte une lumière nouvelle sur les Mystères de la Foi, une compréhension plus profonde du Mystère du Christ. Le Concile nous a rappelé que, sous l'assistance de l'Esprit Saint, la compréhension du «Dépôt de la Foi» croît continuellement dans l'Église, et à un tel processus de croissance contribue, non seulement l'étude riche de contemplation à laquelle sont appelés les théologiens, ni seulement le Magistère des Pasteurs, dotés du «charisme sûr de la vérité», mais aussi cette «profonde intelligence des choses spirituelles» qui sont donnés par voie d'expérience, avec richesse et diversité des dons, à ceux qui se laissent guider docilement par l'Esprit de Dieu (Dei Verbum, [ou La Révélation divine], chapitre 8 : Document du Concile Vatican II). Le Document «Lumen gentium» (ou L'Église) [du Concile Vatican II; un autre Document parmi les seize de ce Concile], pour sa part, enseigne que dans les Saints, «Dieu Lui-même nous parle» [no 50] . C'est pour cela que, dans le but d'un approfondissement des Mystères divins, qui restent toujours plus grand dans nos pensées, une valeur spéciale est attribuée à l'expérience spirituelle des Saints, et ce n'est pas par hasard que l'Église choisie uniquement parmi eux, ceux qu'Elle entend orner du titre de «Docteur».
4. «Parmi les «Docteurs de l'Église», Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face est la plus jeune, mais son itinéraire spirituel ardent montre tant de maturité, et les intuitions de la foi exprimées dans ses écrits sont si vastes et si profondes, qu'ils lui méritent de prendre place parmi les grands maîtres spirituels.
«Dans la Lettre apostolique que j'ai écrite à cette occasion, j'ai souligné quelques aspects saillants de sa doctrine. Mais comment ne pas rappeler ici, ce que l'on peut en considérer comme le sommet, à partir du récit de la découverte bouleversante qu'elle fit de sa vocation particulière dans l'Église? «La Charité - écrit-elle - me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l'Église avait un corps composé de différents membres, le plus noble de tous ne lui manquait pas; je compris que l'Église avait un Coeur, et que ce Coeur était brûlant d'Amour. Je compris que l'Amour seul faisait agir les membres de l'Église, et que si l'Amour venait à s'éteindre, les Apôtres n'annonceraient plus l'Évangile; les Martyrs refuseraient de verser leur sang... Je compris que l'Amour renfermait toutes les Vocations... Alors, dans l'excès de ma joie délirante, je me suis écriée : Ô Jésus mon Amour... ma vocation, enfin je l'ai trouvée, ma vocation, c'est l'Amour!» [Manuscrits autobiographiques, 3 v.].
«C'est là une page admirable qui suffit à elle seule à montrer que l'on peut appliquer à sainte Thérèse le passage de l'Évangile que nous avons entendu dans la liturgie de la Parole : «Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits» [Matthieu 11, 25].
5. «Thérèse de Lisieux n'a pas seulement saisi et décrit la vérité profonde de l'Amour comme le centre et le coeur de l'Église, mais elle l'a vécu intensément dans sa brève existence. C'est justement cette convergence (action de tendre vers un but précis) entre la doctrine et l'expérience concrète, entre la vérité et la vie, entre l'enseignement et la pratique, qui resplendit avec une particulière clarté dans cette Sainte, et qui en fait un Modèle attrayant, spécialement pour les jeunes et pour ceux qui sont à la recherche du vrai sens à donner à leur vie.
«Devant le vide de tant de mots, Thérèse présente une autre solution, l'unique Parole du salut qui, comprise et vécue dans le silence, devient une source de vie renouvelée. À une culture rationaliste (selon que tout ce qui existe peut être expliqué par la raison humaine), et trop souvent envahie par un matérialisme pratique (ceux dont la vie entière est entièrement tournée vers les avantages des choses matérielles), elle oppose avec une désarmante simplicité la «petite voie» qui, en revenant à l'essentiel, conduit au secret de toute existence : l'Amour divin qui enveloppe et pénètre toute l'aventure humaine.»
«En un temps comme le nôtre, marqué bien souvent par la culture de l'éphémère (de très courte durée- qui ne dure pas...) et de l'hédonisme (c'est-à-dire avoir le plaisir comme seul but dans la vie...), ce nouveau Docteur de l'Église se montre doué d'une singulière efficacité pour éclairer l'esprit et le coeur de ceux qui ont soif de vérité et d'amour.
6. «Sainte Thérèse est présentée comme Docteur de l'Église, le jour où nous célébrons la Journée mondiale des Missions. Elle eut l'ardent désir de se consacrer à l'annonce de l'Évangile et elle aurait voulu couronner son témoignage par le sacrifice suprême du martyre [Manuscrits autobiographiques, 3 r]. On sait aussi avec quel intense engagement personnel elle soutint le travail apostolique des Pères Maurice Bellière et Adolphe Roulland, missionnaires l'un en Afrique et l'autre en Chine. Dans son élan d'amour pour l'évangélisation, Thérèse avait un seul idéal, comme elle le dit elle-même : «Ce que nous Lui demandons, c'est de travailler pour sa gloire, c'est de l'aimer et de le faire aimer» [Lettre 220].
«Le chemin qu'elle a parcouru pour arriver à cet idéal de vie n'est pas celui des grandes entreprises réservées au petit nombre, mais c'est au contraire une voie à la portée de tous, la «petite voie», chemin de la confiance et de la remise totale de soi-même à la Grâce du Seigneur. Ce n'est pas une voie à banaliser, comme si elle était moins exigeante. Elle est en réalité exigeante, comme l'est toujours l'Évangile. Mais, c'est une voie où l'on est pénétré du sens de l'abandon confiant à la Miséricorde divine, qui rend léger, même l'engagement spirituel le plus rigoureux.
«Par cette voie, où elle reçoit tout comme «Grâce», par le fait qu'elle met au centre de tout son rapport avec le Christ et son choix de l'amour, par la place qu'elle donne aussi aux élans du coeur dans son itinéraire spirituel, Thérèse de Lisieux est une sainte qui reste jeune, malgré les années qui passent, et elle se propose comme un modèle éminent et un guide sur la route des chrétiens pour notre temps qui arrive au troisième millénaire.»
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Et nous, qui lisons ces pages, nous voilà déjà arrivés à la sixième année de ce nouveau millénaire! Il est temps que nous fassions, nous-aussi, quelque chose de beau et de durable pour l'Église, notre Mère!
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