À l'École de Marie >> La Messe
CÉLÉBRER LA LITURGIE DE L'ÉGLISE
Quels sont les éléments importants de la Célébration sacramentelle?
Il y en a deux : la liturgie de la Parole et la liturgie du Sacrement. [CÉC, No. 1190]
La musique et le chant sont-ils importants dans la célébration?
Oui, parce qu'avec la musique et le chant, on prie et on loue Dieu. [CÉC, No. 1157-1158-1191]
Les images saintes sont-elles importantes?
Oui, parce qu'elles nous unissent davantage au Christ, à la Sainte Vierge et aux Saints ; et aussi parce qu'elles stimulent notre prière. [CÉC, No. 1162]
Un Chrétien adore-t-il les images du Christ, de la Sainte Vierge et des Saints?
Non, mais par le moyen de ces images, nous adorons le Christ Lui-même et honore les personnes qu'elles représentent. [CÉC, No. 1192]
Cette deuxième partie de la Messe commence avec la Préface et se termine avec l'anamnèse ou «Par Lui, avec Lui et en Lui...». Elle comprend les prières et les gestes qui précèdent, accompagnent ou suivent la Consécration, sommet culminant de la Messe.
On appelle «Préface» le commencement de l'action de grâce eucharistique. Elle est une prière très solennelle, dont l'allure majestueuse contraste avec le style des prières d'offrande qui précèdent. Elle est entonnée par le Prêtre seul, porte-voix de toute l'assemblée. Elle débute par un dialogue très caractéristique et plein d'élan à la pensée de Celui qui vient! Tous ensemble, petits et grands, nous devons participer à ce grand concert d'amour et de louange, chanté par toute la création (le Ciel et la terre) à la gloire de la Majesté de Dieu.
Avant d'entreprendre la grande action, il faut quitter plus complètement cette terre et ses bassesses pour nous élever à Dieu. C'est alors que, joignant à la parole un geste expressif, le Prêtre élève les mains vers le Ciel et les maintient ainsi en disant : «Élevons notre coeur!»
Ayons les pieds sur la terre et la tête au Ciel! Trêve donc, aux pensées mesquines ou profanes ; haut les coeurs!
Rappelons-nous que notre coeur ne s'élèvera vraiment vers Dieu qu'à partir de l'instant où nous l'aurons allégé du poids de ses passions et des préoccupations terrestres.
Il est vraiment juste et bon de Te rendre grâce... Nos coeurs seraient bien ingrats s'ils demeuraient froids en face de si grands Bienfaits.
Toujours et partout : le Bon Dieu ne prend pas de vacances ; nous devons faire de même. C'est partout et en tout temps que nous devons Le remercier et Le louer : pas seulement à l'église, ou lorsque nous nous mettons à genoux, le matin et le soir pour faire notre prière, mais aussi en marchant ; en roulant en voiture ; à l'école ou au travail ; dans nos occupations ; au milieu de notre vie trépidante et exigeante parfois, etc. Oui, nous pouvons en arriver à remercier Dieu toujours et partout, cela est possible, si nous faisons passer notre désir de prière par le Christ, notre Seigneur.
Jésus s'est chargé Lui-même de notre action de grâce voulant se faire notre Médiateur auprès de Son Père, et notre Père, qui est dans les cieux. Pour nous, Il s'offre à tous les instants du jour et ainsi, Il supplée à notre insuffisance en faisant monter vers le Ciel des hommages infinis, seuls dignes de l'Infinie Majesté divine.
C'est pourquoi avec les Anges et tous les Saints, nous proclamons ta gloire, en chantant d'une seule voix... Ici les paroles de la Préface nous transportent en plein ciel et nous y montrent une scène d'une incomparable grandeur : toute la Cour céleste rangée autour de Jésus-Christ, et s'unissant à Lui pour adorer l'Éternel et pour chanter Sa gloire.
Quel tableau magnifique que ces neuf Choeurs des Anges partagés en trois ordres (on se souvient de la leçon sur les Anges...) :
1) Les Séraphins, les Chérubins, les Trônes,
2) Les Dominations, les Vertus, les Puissances,
3) Les Principautés, les Archanges, les Anges.
À leurs chants, nous demandons à Dieu de mêler nos voix avec les leurs : «Saint! Saint! Saint!». Quel honneur! Et quelle audace! Nous avec les Anges! Eux sont purs, et nous, nous sommes de pauvres pécheurs! Eux sont toujours attentifs, et nous, presque toujours distraits. Eux sont brûlants d'amour, et nous, oublieux et parfois, indifférents... Quel stimulant! Les Anges et les Saints du Ciel fusionnent leurs voix pour n'en faire qu'une! Dans cette immense chorale qui couvre le Ciel et la terre, toute créature doit unir sa voix dans cette hymne de reconnaissance envers Dieu, Auteur de tout bien.
Voici la raison : les paroles du Sanctus sont tirées d'un passage du livre d'Isaïe, prophète de l'Ancien Testament, qui eut la vision suivante : «L'année de la mort du roi Osias, je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des Séraphins se tenaient au-dessus de Lui ; ils avaient chacun six ailes : de deux ils se couvraient la face, de deux ils se couvraient les pieds, et de deux ils volaient. Et ils se disaient l'un à l'autre ces paroles : Saint! Saint! Saint! est le Dieu des armées! Toute la terre est pleine de Sa gloire!». (Isaïe 6, 1-3)
On appelle donc le Sanctus : «Hymne Séraphique» parce qu'elle est chantée par les Séraphins.
«Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur!» Oui, qu'Il soit béni, le Christ, notre Sauveur! Il va descendre parmi nous! Il sera tout à l'heure sur l'autel... Réjouissons-nous et soyons pleins d'allégresse comme la foule qui acclamait Jésus lors de son entrée triomphale à Jérusalem... «Hosanna! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur!»
Nous savons que les quatre fins de la Messe consistent à adorer, rendre grâce, expier et demander.
N'assistons jamais à la Messe sans nous transporter, en esprit, à la nuit où notre Sauveur institua l'Eucharistie et où Il endura, par amour pour nous, sa cruelle Passion et Sa mort douloureuse...
Le premier sentiment que la Passion nous demande, et dont tous les autres découlent comme de leur source : c'est la contrition ; c'est-à-dire que notre coeur est comme brisé, broyé par le souvenir de des péchés qui ont tant fait souffrir notre Jésus, tant notre repentir est grand. Nous éprouvons un sentiment de douleur, qui peut même émouvoir la sensibilité, mais ajoutons que le regret des péchés commis provoque une douleur d'esprit, non pas des sens.
L'avantage de nous habituer à cette pratique, c'est que la contrition parfaite (parfaite parce qu'elle est inspirée par l'amour de Dieu), nous donne toujours la Grâce sanctifiante donc, nous demeurons dans cet état d'amitié avec le bon Dieu (voir «La Grâce» : notre première leçon de l'année...). De plus, avec cette bonne habitude, nous aurons plus de chance de réussir un acte de contrition parfaite, advenant un danger de mort, alors que nous ne pouvons avoir un Prêtre pour nous confesser... Un cri d'amour partant du coeur suffit, même s'il n'est pas extériorisé. Il n'est pas nécessaire de réciter tout au long la grande formule que nous avons apprise par coeur. Celle-ci peut suffire : «Mon Dieu, j'ai un extrême regret de T'avoir offensé, parce que Tu es infiniment Bon.»
Songeons au bon larron, un voleur de grands chemins... Il a bien assisté à la Première Messe dite sur le Clavaire... Il y a pris une part personnelle par ses souffrances... Il a dit quelques mots bien sentis : «Seigneur, souviens-Toi de moi!» Et, instantanément, il a été transformé, canonisé! Il a gagné une Éternité de Bonheur! Il a pris place dans la sublime légion des élus du Ciel...
Ce jour-là, Jésus nous a montré clairement «la valeur» d'une seule Messe, l'importance qu'elle doit avoir à nos yeux. À nous de faire toujours de nouveaux efforts pour mieux participer au grand Mystère de l'Eucharistie! Rivalisons d'amour, de respect et d'attention pour l'Eucharistie et lorsque nous assistons à la Messe!
Voici arrivé le moment le plus solennel de la Messe où Jésus devient présent sur l'autel! «En cet instant sublime, disait le Curé d'Ars, si un Prêtre avait le sentiment de ce qu'il fait, il mourrait d'étonnement, d'indignité ou d'amour.» C'est à ce moment que nos pauvres offrandes déposées sur la patène et dans le calice vont acquérir une valeur d'Éternité! Il convient donc de bien nous recueillir...
Retenons bien que le rite de la Consécration rend le Sacrifice de la Croix sacramentellement présent dans la liturgie et dans la Messe. Suivons attentivement, dans notre «Missel», les paroles que prononcent le Prêtre, au moment le plus solennel de la Messe.
La Prière eucharistique commence... : après la Préface ou la Louange à Dieu pour la création de l'univers qui est suivie du Sanctus, il y a la Louange à Dieu pour le Mystère du Salut et la création de l'homme ; le rappel des Premières alliances ; la venue du Fils de Dieu parmi les hommes ; la Rédemption ; l'invocation pour demander l'envoi de l'Esprit Saint en vue de la consécration ; puis c'est le Récit de l'institution de l'Eucharistie et la Consécration* ; suivent l'Acclamation de l'assemblée ; le Mémorial du Mystère pascal et l'offrande du Corps et du Sang du Christ ; l'Invocation pour demander l'envoi de l'Esprit Saint en vue de la communion ; la Prière d'intercession auprès de l'Esprit Saint, de la Vierge Marie, des Apôtres, des Martyrs, et de tous les Saints : pour nous ; pour l'Église ; pour le Pape, les Évêques, les Prêtres et tout le peuple des rachetés ; pour la famille de Dieu et les enfants dispersés ; pour nos frères défunts. Puis c'est l'acclamation finale de la Prière eucharistique ou l'Anamnèse** à laquelle toute l'assemblée répond en disant ou en chantant : AMEN.
Le Prêtre baisse la tête et prononce avec ferveur, sur le pain, les paroles de Jésus à la Dernière Cène : «Prenez, et mangez-en tous, ceci est mon Corps livré pour vous.» Aussitôt après, le Prêtre, tenant déjà dans ses mains la Sainte Hostie, qui est devenu le Corps même du Sauveur, l'élève en gardant les yeux fixés sur l'Hostie, et la présente à notre adoration ; c'est le moment pour nous, de relever la tête pour regarder et adorer Jésus, présent dans l'Hostie, durant le temps que le Prêtre la tient élevée.
Lorsque le Prêtre la dépose sur la patène et fait la génuflexion, nous nous inclinons pour adorer le Corps du Christ, et nous pouvons dire à la suite de Saint Thomas :«Mon Seigneur et mon Dieu!». Le grand Miracle s'accomplit une fois de plus : Jésus, le Verbe incarné, l'Homme-Dieu, le Sauveur du monde, le Crucifié du Calvaire, le Roi glorieux du Ciel est réellement présent sur l'autel... Adorons-Le!
Puis, le Prêtre va consacrer le vin qui deviendra le Sang de Jésus. Il reprend encore les paroles de Jésus en disant : «Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon Sang, le Sang de l'Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi.»
Le Prêtre montre la coupe au peuple ; une fois de plus, nous élevons notre regard vers le calice pour adorer le Précieux Sang du Christ, tant que le Prêtre le tient élevé pour notre adoration.
Quand le Prêtre le dépose sur l'autel et fait la génuflexion, là encore, nous inclinons la tête pour adorer et dire à Jésus, dans notre coeur : «Seigneur, je crois, mais augmente ma Foi!» Tous adorent le Sang du Christ.
La Prière eucharistique touche à sa fin. Le Prêtre, dans cette courte prière - qui est comme un résumé de tout ce qui précède - fait ressortir que le Christ est Médiateur, entre les créatures et Dieu le Père, de toutes les offrandes dirigées vers le Ciel.
Par le Christ, Dieu a créé le pain et le vin qui représentent tous les dons de la nature ; à la Messe, Il les a sanctifiés, Il en a fait le Pain et le Breuvage de la Vie surnaturelle ; par l'Eucharistie, Il a ouvert la source des plus riches bénédictions, et maintenant, ils doivent être offerts pour nous dans la Communion.
Par Lui, avec Lui, et en Lui! Mais n'est-ce pas toute la formule de sanctification à réaliser? En effet, cette formule est le résumé de toute la Messe et le programme de toute vie chrétienne, qui doit être une vie d'incorporation au Christ, une vie d'union à Sa Vie ; union qui doit tendre à l'identification à la Sienne.
Ce seront nos souffrance, nos petites «croix» et surtout, notre amour et notre joie, unis à Jésus, qui rendront à la Trinité Sainte, la gloire que nous Lui devons à notre tour...
Tout honneur et toute gloire... dans les siècles des siècles. Ce, à quoi l'assemblée répond : Amen : qu'il en soit ainsi!
En répondant «Amen», l'assemblée accueille pleinement tout ce qu'a fait le Prêtre, c'est-à-dire toute l'action de grâce eucharistique. C'est avec conviction, qu'il doit être dit cet «Amen» qui clôture la Prière eucharistique!
Ainsi se termine la Prière eucharistique : la deuxième partie de la Messe des fidèles. Vient ensuite le moment de la Communion où l'âme s'unit à Jésus! Nous verrons cela à la prochaine leçon...
Le désir de Jésus est de nous prendre avec Lui, tout comme le Bon Berger qui porte la brebis égarée sur Son Coeur après l'avoir retrouvée ; Il veut que nous vivions avec Lui dès ici-bas, et bien davantage pendant toute l'Éternité. Acceptons toujours la Volonté de Dieu, même si elle nous brise parfois... Songeons que notre coeur peut devenir un autel où Jésus s'immole quotidiennement pour nous.
Que notre coeur, s'il est pur de tout péché, peut aussi devenir un Tabernacle où Dieu habite et où nous pouvons continuellement L'adorer en faisant toutes nos actions avec le plus d'amour possible... Il ne suffit pas de faire le Bien, il faut aussi et surtout, bien faire ce que l'on fait.
Notre coeur peut aussi devenir un ostensoir qui fera transparaître Jésus à tous, par la bonté, la charité, la douceur, la patience...
Enfin, notre coeur pourra être un vivant ciboire qui pourra communiquer «l'esprit de Dieu» à chaque âme qui nous approche...
En tout cela, nous avons un Modèle, par excellence, qui a parfaitement accompli ce programme de vie ; vous vous en doutez peut-être? En effet : c'est Marie, la Mère de notre Jésus. Elle est là, tout près de nous, pour nous redire les mêmes paroles qu'Elle a données aux serviteurs de la noce, à Cana, en Galilée : «Faites tout ce qu'Il vous dira.».
Par sa vie toute entière, Marie est une « Femme Eucharistique». L'Église, donc, chaque âme, regardant Marie comme son Modèle, est appelée à L'imiter aussi dans son union au grand Mystère de Foi qu'est l'Eucharistie. Soyons assurés qu'Elle nous aidera toutes les fois que nous nous tournerons vers Elle pour aviver notre dévotion à l'Eucharistie!
Afin de mieux nous unir à la multitude d'Anges qui chantent leur hymne de louange pour Dieu, notre Père, lors du «Sanctus», prenons la bonne habitude de Les invoquer à tous les jours : le matin, ou avant la Messe.
Nous avons intérêt à mieux Les connaître et à leur demander leur puissant secours car toute leur activité se déploie pour la Gloire de Dieu et le Bien des âmes.
* Séraphins ardents, embrasez-moi ;
* Chérubins très sages, enseignez-moi;
* Trônes suprêmes, pacifiez-moi ;
* Dominations très élevées, commandez-moi ;
* Vertus célestes, fortifiez-moi ;
* Puissances invincibles, défendez-moi ;
* Principautés souveraines, gouvernez-moi ;
* Archanges très nobles, conduisez-moi ;
* Anges très saints, gardez-moi, afin que je puisse servir, bénir et glorifier
la Très Sainte Trinité maintenant et dans tous les siècles. Amen.
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