Adorons Jésus-Eucharistie! | Accueil >> Varia >> Livres >> Table des matières
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§900
Parce que, comme tous les
fidèles, ils sont chargés par Dieu de l'apostolat en vertu du baptême et de la confirmation,
les laïcs sont tenus par l'obligation et jouissent du droit, individuellement
ou groupés en associations, de travailler à ce que le message divin du salut
soit connu et reçu par tous les hommes et par toute la terre; cette
obligation est encore plus pressante lorsque ce n'est que par eux que les
hommes peuvent entendre l'Évangile et connaître le Christ. Dans les communautés
ecclésiales, leur action est si nécessaire que, sans elle, l'apostolat des
pasteurs ne peut, la plupart du temps, obtenir son plein effet (cf. LG 33)..
La participation des laïcs à la charge sacerdotale du Christ
§901
«Les laïcs, en
vertu de leur consécration au Christ et de l'onction de l'Esprit Saint,
reçoivent la vocation admirable et les moyens qui permettent à l'Esprit de
produire en eux des fruits toujours plus abondants. En effet, toutes leurs
activités, leurs prières et leurs entreprises apostoliques, leur vie conjugale
et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d'esprit et de corps, s'ils
sont vécus dans l'Esprit de Dieu, et même les épreuves de la vie, pourvu
qu'elles soient patiemment supportées, tout cela devient 'offrande spirituelle,
agréable à Dieu par Jésus-Christ' (1 P 2, 5); et dans la célébration
eucharistique, ces offrandes rejoignent l'oblation du Corps du Seigneur pour
être offertes en toute piété au Père. C'est ainsi que les laïcs consacrent à
Dieu le monde lui-même, rendant partout à Dieu dans la sainteté de leur vie un
culte d'adoration» (LG 34; cf. LG 10).
§902
De façon particulière, les
parents participent de la charge de sanctification «lorsqu'ils
mènent une vie conjugale selon l'esprit chrétien et procurent à leurs enfants
une éducation chrétienne» (CIC, can. 835, § 4).
§903
Les laïcs, s'ils ont les qualités
requises, peuvent être admis de manière stable aux ministères de lecteurs et
d'acolyte (cf. CIC, can. 230, § 1).
«Là où le besoin de l'Église le demande par défaut de ministres, les
laïcs peuvent aussi, même s'ils ne sont ni lecteurs ni acolytes, suppléer à
certaines de leurs fonctions, à savoir exercer le ministère de la parole,
présider les prières liturgiques, conférer le baptême et distribuer la sainte
communion, selon les dispositions du droit»
(CIC, can. 230, § 3).
Leur participation à la charge prophétique du Christ
§904
«Le Christ (...)
accomplit sa fonction prophétique non seulement par la hiérarchie (...) mais aussi
par les laïcs dont il fait pour cela des témoins en les pourvoyant du sens de
la foi et de la grâce de la parole» (LG 35):
Enseigner quelqu'un pour l'amener à la foi est la tâche de chaque prédicateur et même de chaque croyant (S. Thomas d'A., s. th. 3 71, 4, ad 3).
§905
Leur mission prophétique,
les laïcs l'accomplissent aussi par l'évangélisation, «c'est-à-dire
l'annonce du Christ faite par le témoignage de la vie et par la
parole». Chez les laïcs, «cette action évangélisatrice
(...) prend un caractère spécifique et une particulière efficacité du fait
qu'elle s'accomplit dans les conditions communes du siècle» (LG
35):
Cet apostolat ne consiste pas dans le seul témoignage de la vie: le véritable apôtre cherche les occasions d'annoncer le Christ par la parole, soit aux incroyants (...), soit aux fidèles (AA 6; cf. AG 15).
§906
Ceux d'entre les fidèles laïcs
qui en sont capables et qui s'y forment peuvent aussi prêter leur concours à la
formation catéchétique (cf. CIC, can. 774; 780), à
l'enseignement des sciences sacrées (cf. CIC, can. 229),
aux moyens de communication sociale (cf. CIC, can. 823, §1).
§907
«Selon le devoir, la
compétence et le prestige dont ils jouissent, ils ont le droit et même parfois
le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien
de l'Église et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauves
l'intégrité de la foi et des moeurs et la révérence due aux pasteurs, et tenant
compte de l'utilité commune et de la dignité des personnes»
(CIC, can. 212, § 3).
Leur participation à la charge royale du Christ
§908
Par son obéissance jusqu'à
la mort (cf. Ph 2, 8-9), le Christ a communiqué à ses disciples le don de la
liberté royale, «pour qu'ils arrachent au péché son empire en
eux-mêmes par leur abnégation et la sainteté de leur vie» (LG
36):
Celui qui soumet son propre corps et régit son âme, sans se laisser submerger par les passions est son propre maître: il peut être appelé roi parce qu'il est capable de régir sa propre personne; il est libre et indépendant et ne se laisse captiver par un esclavage coupable (S. Ambroise, Psal. 118, 14, 30: PL 15, 1403A).
§909
«Que les laïcs,
en outre, unissant leurs forces, apportent aux institutions et aux conditions
de vie dans le monde, quand elles provoquent au péché, les assainissements
convenables, pour qu'elles deviennent toutes conformes aux règles de la justice
et favorisent l'exercice de la vertu au lieu d'y faire obstacle. En agissant
ainsi ils imprègnent de valeur morale la culture et les oeuvres
humaines» (LG 36).
§910
«Les laïcs
peuvent aussi se sentir appelés ou être appelés à collaborer avec les pasteurs
au service de la communauté ecclésiale, pour la croissance et la vie de
celle-ci, exerçant des ministères très diversifiés, selon la grâce et les
charismes que le Seigneur voudra bien déposer en eux» (EN 73).
§911
Dans l'Église, «les
fidèles laïcs peuvent coopérer selon le droit à l'exercice du pouvoir de
gouvernement» (CIC, can. 129, § 2).
Ainsi de leur présence dans les Conseils particuliers (can. 443, § 4), les
Synodes diocésains (can. 463, §§ 1. 2), les Conseils pastoraux (can. 511;
536); dans l'exercice de la charge pastorale d'une paroisse (can. 517, §
2); la collaboration aux Conseils des affaires économiques (can. 492, §
1; 536); la participation aux tribunaux ecclésiastiques (can. 1421,
§ 2), etc.
§912
Les fidèles doivent «distinguer
avec soin entre les droits et devoirs qui leur incombent en tant que membres de
l'Église et ceux qui leur reviennent comme membres de la société humaine.
Qu'ils s'efforcent d'accorder harmonieusement les uns et les autres entre eux,
se souvenant que la conscience chrétienne doit être leur guide en tous domaines
temporels, car aucune activité humaine, fut-elle d'ordre temporel, ne peut être
soustraite à l'empire de Dieu» (LG 36).
§913
«Ainsi tout
laïc, en vertu des dons qui lui ont été faits, constitue un témoin et en même
temps un instrument vivant de la mission de l'Église elle-même 'à la mesure du
don du Christ' (Ep 4, 7)» (LG 33).
III. La vie consacrée
§914
«L'état de vie
constitué par la profession des conseils évangéliques, s'il ne concerne pas la
structure hiérarchique de l'Église, appartient cependant sans conteste à sa vie
et à sa sainteté» (LG 44).
Conseils évangéliques, vie consacrée
§915
Les conseils évangéliques
sont, dans leur multiplicité, proposés à tout disciple du Christ. La perfection
de la charité à laquelle tous les fidèles sont appelés comporte pour ceux qui
assument librement l'appel à la vie consacrée, l'obligation de pratiquer la
chasteté dans le célibat pour le Royaume, la pauvreté et l'obéissance. C'est la
profession de ces conseils dans un état de vie stable reconnu par l'Église,
qui caractérise la «vie consacrée» à Dieu (cf. LG
42-43; PC 1).
§916
L'état de la vie consacrée
apparaît dès lors comme l'une des manières de connaître une consécration
«plus intime», qui s'enracine dans le Baptême et dédie
totalement à Dieu (cf. PC 5). Dans la vie consacrée, les fidèles du Christ se
proposent, sous la motion de l'Esprit Saint, de suivre le Christ de plus près,
de se donner à Dieu aimé par-dessus tout et, poursuivant la perfection de la
charité au service du Royaume, de signifier et d'annoncer dans l'Église la
gloire du monde à venir (cf. CIC, can. 573).
Un grand arbre, de multiples rameaux
§917
«Comme un arbre
qui se ramifie de façons admirables et multiples dans le champ du Seigneur, à
partir d'un germe semé par Dieu, ainsi se développèrent des formes variées de vie
solitaire ou commune, des familles diverses dont le capital spirituel profite à
la fois aux membres de ces familles et au bien de tout le Corps du
Christ» (LG 43).
§918
«Dès les origines de
l'Église, il y eut des hommes et des femmes qui voulurent, par la pratique des
conseils évangéliques, suivre plus librement le Christ et l'imiter plus
fidèlement et qui, chacun à sa manière, menèrent une vie consacrée à Dieu.
Beaucoup parmi eux, sous l'impulsion du Saint-Esprit, vécurent dans la solitude,
ou bien fondèrent des familles religieuses que l'Église accueillit volontiers
et approuva de son autorité» (PC 1).
§919
Les évêques s'efforceront
toujours de discerner les nouveaux dons de vie consacrée confiés par l'Esprit
Saint à son Église; l'approbation de nouvelles formes de vie consacrée
est réservée au Siège Apostolique (cf. CIC, can. 605).
La vie érémitique
§920
Sans toujours professer
publiquement les trois conseils évangéliques, les ermites, «dans un
retrait plus strict du monde, dans le silence de solitude, dans la prière
assidue et la pénitence, vouent leur vie à la louange de Dieu et au salut du
monde» (CIC, can. 603, § 1).
§921
Ils montrent à chacun cet
aspect intérieur du mystère de l'Église qu'est l'intimité personnelle avec le
Christ. Cachée aux yeux des hommes, la vie de l'ermite est prédication
silencieuse de Celui auquel il a livré sa vie, parce qu'Il est tout pour lui.
C'est là un appel particulier à trouver au désert, dans le combat spirituel
même, la gloire du Crucifié.
Les vierges et les veuves consacrées
§922
Dès les temps apostoliques,
des vierges (cf. 1 Co 7, 34-36) et des veuves chrétiennes (cf. Jean-Paul II,
exh. ap. Vita Consecrata, 7), appelées par le Seigneur à s'attacher à
Lui sans partage dans une plus grande liberté de coeur, de corps et d'esprit,
ont pris la décision, approuvée par l'Église, de vivre, respectivement, dans
l'état de la virginité ou de la chasteté perpétuelle «à cause du
Royaume des cieux» (Mt 19, 12).
§923
«Exprimant le
propos sacré de suivre le Christ de plus près, [des vierges] sont consacrées à
Dieu par l'évêque diocésain selon le rite liturgique approuvé, sont épousées
mystiquement par le Christ Fils de Dieu et sont vouées au service de
l'Église» (CIC, can. 604, § 1). Par ce
rite solennel (Consecratio virginum), «la vierge est
constituée personne consacrée, «signe transcendant de l'amour de
l'Église envers le Christ, image eschatologique de cette Épouse du Ciel et de
la vie future» (OCV praenotanda 1).
§924
«Proche des
autres formes de vie consacrée» (CIC, can. 604, §
1), l'ordre des vierges établit la femme vivant dans le monde (ou la
moniale) dans la prière, la pénitence, le service de ses frères et le travail
apostolique, selon l'état et les charismes respectifs offerts à chacune (OCV
praenotanda 2). Les vierges consacrées peuvent s'associer pour garder plus
fidèlement leur propos (cf. CIC, can. 604, § 2).
La vie religieuse
§925
Née en Orient dans les
premiers siècles du christianisme (cf. UR 15) et vécue dans les instituts
canoniquement érigés par l'Église (cf. CIC, can.
573), la vie religieuse se distingue des autres formes de la vie
consacrée par l'aspect cultuel, la profession publique des conseils
évangéliques, la vie fraternelle menée en commun, le témoignage rendu à l'union
du Christ et de l'Église (cf. CIC, can. 607).
§926
La vie religieuse relève du
mystère de l'Église. Elle est un don que l'Église reçoit de son Seigneur et
qu'elle offre comme un état de vie stable au fidèle appelé par Dieu dans la
profession des conseils. Ainsi l'Église peut-elle à la fois manifester le
Christ et se reconnaître Épouse du Sauveur. La vie religieuse est invitée à
signifier, sous ses formes variées, la charité même de Dieu, dans le langage de
notre temps.
§927
Tous les religieux, exempts
ou non (cf. CIC, can. 591), prennent place parmi
les coopérateurs de l'évêque diocésain dans sa charge pastorale (cf. CD 33-35).
L'implantation et l'expansion missionnaire de l'Église requièrent la présence
de la vie religieuse sous toutes ses formes dès les débuts de l'évangélisation
(cf. AG 18; 40). «L'histoire atteste les grands mérites des
familles religieuses dans la propagation de la foi et dans la formation de
nouvelles Églises, depuis les antiques Institutions monastiques et les Ordres
médiévaux jusqu'aux Congrégations modernes» (Jean-Paul II, RM 69).
Les instituts séculiers
§928
«L'institut séculier
est un institut de vie consacrée où les fidèles vivant dans le monde tendent à
la perfection de la charité et s'efforcent de contribuer surtout de l'intérieur
à la sanctification du monde» (CIC, can. 710).
§929
Par une «vie
parfaitement et entièrement consacrée à [cette] sanctification» (Pie
XII, const. ap. «Provida Mater»), les membres de ces
instituts participent à la tâche d'évangélisation de l'Église, «dans
le monde et à partir du monde», où leur présence agit «à
la manière d'un ferment» (PC 11). Leur témoignage de vie chrétienne
vise à ordonner selon Dieu les réalités temporelles et pénétrer le monde de la
force de l'Évangile. Ils assument par des liens sacrés les conseils
évangéliques et gardent entre eux la communion et la fraternité propres à leur
mode de vie séculier (cf. CIC, can. 713).
Les sociétés de vie apostolique
§930
Au côté des formes diverses de
vie consacrée «prennent place les sociétés de vie apostolique dont
les membres, sans les voeux religieux, poursuivent la fin apostolique propre de
leur société et, menant la vie fraternelle en commun, tendent, selon leur mode
de vie propre, à la perfection de la charité par l'observation des constitutions.
Il y a parmi elles des sociétés dont les membres assument les conseils
évangéliques», selon leurs constitutions (CIC, can. 731, §§ 1. 2).
Consécration et mission: annoncer le Roi qui vient
§931
Livré à Dieu suprêmement
aimé, celui que le Baptême avait déjà voué à Lui se trouve ainsi consacré plus
intimement au service divin et dédié au bien de l'Église. Par l'état de
consécration à Dieu, l'Église manifeste le Christ et montre comment l'Esprit Saint
agit en elle de façon admirable. Ceux qui professent les conseils évangéliques
ont donc d'abord pour mission de vivre leur consécration. Mais puisqu'ils se
vouent au service de l'Église en vertu même de leur consécration, ils sont
tenus par obligation de travailler de manière spéciale à l'oeuvre missionnaire,
selon le mode propre à leur Institut» (CIC, can. 783; cf. RM 69).
§932
Dans l'Église qui est comme
le sacrement, c'est-à-dire le signe et l'instrument de la vie de Dieu, la vie
consacrée apparaît comme un signe particulier du mystère de la Rédemption.
Suivre et imiter le Christ «de plus près», manifester
«plus clairement» son anéantissement, c'est se trouver
«plus profondément» présent, dans le coeur du Christ, à
ses contemporains. Car ceux qui sont dans cette voie «plus
étroite» stimulent leurs frères par leur exemple, ils rendent ce
témoignage éclatant «que le monde ne peut être transfiguré et offert
à Dieu sans l'esprit des béatitudes» (LG 31).
§933
Que ce témoignage soit
public, comme dans l'état religieux, ou plus discret, ou même secret, la venue
du Christ demeure pour tous les consacrés l'origine et l'orient de leur
vie:
Comme le Peuple de Dieu n'a pas ici-bas de cité permanente, [cet état] (...) manifeste pour tous les croyants la présence, déjà dans ce siècle, des biens célestes; il témoigne de la vie nouvelle et éternelle acquise par la Rédemption du Christ, il annonce la résurrection future et la gloire céleste (LG 44).
EN BREF
§934
«D'institution divine, il y
a dans l'Église parmi les fidèles des ministres sacrés, qui en droit sont aussi
appelés clercs; quant aux autres, ils sont nommés laïcs». Il y
a enfin des fidèles qui appartiennent à l'une et l'autre catégorie et qui, par
la profession des conseils évangéliques, se sont consacrés à Dieu et servent
ainsi la mission de l'Église (CIC, can. 207, § 1.
2).
§935
Pour annoncer la foi et pour implanter son Règne, le Christ envoie ses apôtres
et leurs successeurs. Il leur donne part à sa mission. De lui ils reçoivent le
pouvoir d'agir en sa personne.
§936
Le Seigneur a fait de S. Pierre le fondement visible de son Église. Il lui en a
remis les clefs. L'évêque de l'Église de Rome, successeur de S. Pierre, est
«le chef du Collège des Évêques, Vicaire du Christ et Pasteur de
l'Église toute entière sur cette terre» (CIC, can. 331).
§937
Le Pape «jouit, par institution divine, du pouvoir suprême, plénier,
immédiat, universel pour la charge des âmes» (CD 2).
§938
Les évêques, établis par l'Esprit Saint, succèdent aux apôtres. Ils sont,
«chacun pour sa part, principe visible et fondement de l'unité dans
leurs Églises particulières» (LG 23).
§939
Aidés des prêtres, leurs coopérateurs, et des diacres, les évêques ont la
charge d'enseigner authentiquement la foi, de célébrer le culte divin, surtout
l'Eucharistie, et de diriger leur Église en vrais pasteurs. A leur charge
appartient aussi le souci de toutes les Églises, avec et sous le Pape.
§940
«Le propre de l'état des laïcs étant de mener leur vie au milieu du
monde et des affaires profanes, ils sont appelés par Dieu à exercer leur
apostolat dans le monde à la manière d'un ferment, grâce à la vigueur de leur
esprit chrétien» (AA 2).
§941
Les laïcs participent au sacerdoce du Christ: de plus en plus unis à Lui,
ils déploient la grâce du Baptême et de la Confirmation dans toutes les
dimensions de la vie personnelle, familiale, sociale et ecclésiale, et
réalisent ainsi l'appel à la sainteté adressé à tous les baptisés.
§942
Grâce à leur mission prophétique les laïcs «sont aussi appelés à
être, en toute circonstance et au coeur même de la communauté humaine, les
témoins du Christ» (GS 43, § 4).
§943
Grâce à leur mission royale, les laïcs ont le pouvoir d'arracher au péché son
empire en eux-mêmes et dans le monde par leur abnégation et la sainteté de leur
vie (cf. LG 36).
§944
La vie consacrée à Dieu se caractérise
par la profession publique des conseils évangéliques de pauvreté, de chasteté
et d'obéissance dans un état de vie stable reconnu par l'Église.
§945
Livré à Dieu suprêmement aimé, celui que le Baptême avait déjà destiné à Lui se
trouve, dans l'état de vie consacrée, voué plus intimement au service divin et
dédié au bien de toute l'Église.
Paragraphe 5. LA COMMUNION DES SAINTS
§946
Après avoir confessé
«la sainte Église catholique», le Symbole des apôtres
ajoute «la communion des saints». Cet article est, d'une certaine
façon, une explicitation du précédent: «Qu'est-ce que l'Église
sinon l'assemblée de tous les saints?» (Nicétas, symb.
10: PL 52, 871B). La communion des saints est précisément l'Église.
§947
«Puisque tous
les croyants forment un seul corps, le bien des uns est communiqué aux autres
(...) Il faut de la sorte croire qu'il existe une communion des biens dans
l'Église. Mais le membre le plus important est le Christ, puisqu'Il est la tête
(...) Ainsi, le bien du Christ est communiqué à tous les membres, et cette
communication se fait par les sacrements de l'Église» (S. Thomas
d'A., symb. 13). «Comme cette Église est gouvernée par un seul et
même Esprit, tous les biens qu'elle a reçus deviennent nécessairement un fonds
commun» (Catech. R. 1, 10, 24).
§948
Le terme
«communion des saints» a dès lors deux significations,
étroitement liées: «communion aux choses saintes, sancta»
et «communion entre les personnes saintes, sancti».
«Sancta sanctis ! (Ce qui est saint pour ceux qui sont saints)» est proclamé par le célébrant dans la plupart des liturgies orientales lors de l'élévation des saints Dons avant le service de la communion. Les fidèles (sancti) sont nourris du Corps et du Sang du Christ (sancta) afin de croître dans la communion de l'Esprit Saint (Koinônia) et de la communiquer au monde.
I. La communion des biens spirituels
§949
Dans la communauté
primitive de Jérusalem, les disciples «se montraient assidus à
l'enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction
du pain et aux prières» (Ac 2, 42):
La communion dans la foi. La foi des fidèles est la foi de l'Église reçue des apôtres, trésor de vie qui s'enrichit en étant partagé.
§950
La communion des
sacrements. «Le fruit de tous les sacrements appartient à tous.
Car les sacrements, et surtout le Baptême qui est comme la porte par laquelle
les hommes entrent dans l'Église, sont autant de liens sacrés qui les unissent
tous et les attachent à Jésus-Christ. La communion des saints, c'est la
communion des sacrements (...). Le nom de communion peut s'appliquer à chacun
d'eux, car chacun d'eux nous unit à Dieu (...). Mais ce nom convient mieux à
l'Eucharistie qu'à tout autre, parce que c'est elle principalement qui consomme
cette communion» (Catech. R. 1, 10, 24).
§951
La communion des
charismes: Dans la communion de l'Église, l'Esprit Saint
«distribue aussi parmi les fidèles de tous ordres (...) les grâces
spéciales» pour l'édification de l'Église (LG 12). Or, «à
chacun la manifestation de l'Esprit est donnée en vue du bien
commun» (1 Co 12, 7).
§952
«Ils mettaient tout en
commun» (Ac 4, 32): «Tout ce que le vrai
chrétien possède, il doit le regarder comme un bien qui lui est commun avec
tous, et toujours il doit être prêt et empressé à venir au secours de
l'indigent et de la misère du prochain» (Catech. R. 1, 10, 27). Le
chrétien est un administrateur des biens du Seigneur (cf. Lc 16, 1. 3).
§953
La communion de la
charité: dans la sanctorum communio «nul d'entre
nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même» (Rm 14,
7). «Un membre souffre-t-il? tous les membres souffrent avec
lui. Un membre est-il à l'honneur? tous les membres prennent part à sa
joie. Or vous êtes le Corps du Christ, et membres chacun pour sa
part» (1 Co 12, 26-27). «La charité ne cherche pas ce qui
est à elle» (1 Co 13, 5; cf. 10, 24). Le moindre de nos actes
fait dans la charité retentit au profit de tous, dans cette solidarité avec
tous les hommes, vivants ou morts, qui se fonde sur la communion des saints.
Tout péché nuit à cette communion.
II. La communion de l'Église du ciel et de la terre
§954
Les trois états de l'Église. «En
attendant que le Seigneur soit venu dans sa majesté accompagné de tous les
anges et que la mort détruite, tout lui soit soumis, les uns parmi ses
disciples continuent sur terre leur pèlerinage; d'autres, ayant achevé
leur vie, se purifient encore; d'autres enfin sont dans la gloire
contemplant 'dans la pleine lumière, tel qu'il est, le Dieu un en trois
Personnes'» (LG 49):
Tous cependant, à des degrés divers et sous des formes diverses, nous communions dans la même charité envers Dieu et envers le prochain, chantant à notre Dieu le même hymne de gloire. En effet, tous ceux qui sont du Christ et possèdent son Esprit, constituent une seule Église et se tiennent mutuellement comme un tout dans le Christ (LG 49).
§955
«L'union de ceux
qui sont encore en chemin avec leurs frères qui se sont endormis dans la paix
du Christ ne connaît pas la moindre intermittence; au contraire, selon la
foi constante de l'Église, cette union est renforcée par l'échange des biens
spirituels» (LG 49).
§956
L'intercession des saints. «Étant
en effet plus intimement liés avec le Christ, les habitants du ciel contribuent
à affermir plus solidement l'Église en sainteté (...). Ils ne cessent
d'intercéder pour nous auprès du Père, offrant les mérites qu'ils ont acquis
sur terre par l'unique Médiateur de Dieu et des hommes, le Christ Jésus (...).
Ainsi leur sollicitude fraternelle est du plus grand secours pour notre
infirmité» (LG 49):
Ne pleurez pas, je vous serai plus utile après ma mort et je vous aiderai plus efficacement que pendant ma vie (S. Dominique, mourant, à ses frères, cf. Jourdain de Saxe, lib. 93).
Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre (Ste. Thérèse de l'Enfant-Jésus, verba).
§957
La communion avec les saints. «Nous
ne vénérons pas seulement au titre de leur exemple la mémoire des habitants du
ciel; nous cherchons bien davantage par là à renforcer l'union de toute
l'Église dans l'Esprit grâce à l'exercice de la charité fraternelle. Car tout
comme la communion entre les chrétiens de la terre nous approche de plus près
du Christ, ainsi la communauté avec les saints nous unit au Christ de qui
découlent, comme de leur chef, toute grâce et la vie du Peuple de Dieu
lui-même» (LG 50):
Le Christ, nous l'adorons, parce qu'il est le fils de Dieu; quant aux martyrs, nous les aimons comme disciples et imitateurs du Seigneur, et c'est juste, à cause de leur dévotion incomparable envers leur roi et maître; puissions-nous, nous aussi, être leurs compagnons et leurs condisciples (S. Polycarpe, mart. 17).
§958
La communion avec les défunts. «Reconnaissant
dès l'abord cette communion qui existe à l'intérieur de tout le corps mystique
de Jésus-Christ, l'Église en ses membres qui cheminent sur terre a entouré de
beaucoup de piété la mémoire des défunts dès les premiers temps du
christianisme en offrant aussi pour eux ses suffrages; car 'la pensée de
prier pour les morts, afin qu'ils soient délivrés de leurs péchés, est une
pensée sainte et pieuse' (2 M 12, 45)» (LG 50). Notre prière pour
eux peut non seulement les aider mais aussi rendre efficace leur intercession
en notre faveur.
§959
Dans l'unique famille de Dieu. «Lorsque
la charité mutuelle et la louange unanime de la Très Sainte Trinité nous font
communier les uns aux autres, nous tous, fils de Dieu qui ne faisons dans le
Christ qu'une seule famille, nous répondons à la vocation profonde de
l'Église» (LG 51).
EN BREF
§960
L'Église est «communion des
saints «: cette expression désigne d'abord les
«choses saintes» (sancta), et avant tout
l'Eucharistie, par laquelle «est représentée et réalisée l'unité des
fidèles qui, dans le Christ, forment un seul Corps» (LG 3).
§961
Ce terme désigne aussi la communion des «personnes
saintes» (sancti)
dans le Christ qui est «mort pour tous», de sorte que ce
que chacun fait ou souffre dans et pour le Christ porte du fruit pour tous.
§962
«Nous croyons à la communion de tous les fidèles du Christ, de ceux
qui sont pèlerins sur la terre, des défunts qui achèvent leur purification, des
bienheureux du ciel, tous ensemble formant une seule Église, et nous croyons
que dans cette communion l'amour miséricordieux de Dieu et de ses saints est
toujours à l'écoute de nos prières» (SPF 30).
Paragraphe 6. MARIE -- MERE DU CHRIST, MERE DE L'ÉGLISE
§963
Après avoir parlé du rôle
de la Vierge Marie dans le mystère du Christ et de l'Esprit, il convient de considérer
maintenant sa place dans le mystère de l'Église. «En effet, la
Vierge Marie (...) est reconnue et honorée comme la véritable Mère de Dieu et
du Rédempteur (...). Elle est aussi vraiment 'Mère des membres [du Christ]
(...) ayant coopéré par sa charité à la naissance dans l'Église des fidèles qui
sont les membres de ce Chef' (S. Augustin, virg. 6: PL 40,
399)» (LG 53). «... Marie Mère du Christ, Mère de
l'Église» (Paul VI, discours 21 novembre 1964).
I. La maternité de Marie envers l'Église
Toute unie à son Fils...
§964
Le rôle de Marie envers
l'Église est inséparable de son union au Christ, elle en découle directement.
«Cette union de Marie avec son Fils dans l'oeuvre du salut est
manifeste dès l'heure de la conception virginale du Christ, jusqu'à sa
mort» (LG 57). Elle est particulièrement manifeste à l'heure de sa
passion:
La bienheureuse Vierge avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l'union avec son Fils jusqu'à la Croix où, non sans un dessein divin, elle était debout, souffrant cruellement avec son Fils unique, associée d'un coeur maternel à son sacrifice, donnant à l'immolation de la victime, née de sa chair, le consentement de son amour, pour être enfin, par le même Christ Jésus mourant sur la Croix, donnée comme sa Mère au disciple par ces mots: «Femme, voici ton fils» (Jn 19, 26-27) (LG 58).
§965
Après l'Ascension de son
Fils, Marie a «assisté de ses prières l'Église naissante»
(LG 69). Réunie avec les apôtres et quelques femmes, «on voit Marie
appelant elle aussi de ses prières le don de l'Esprit qui, à l'Annonciation,
l'avait déjà elle-même prise sous son ombre» (LG 59).
... aussi dans son Assomption...
§966
«Enfin la Vierge
immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant
accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du
ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l'univers, pour être ainsi
plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du
péché et de la mort» (LG 59; cf. la proclamation du dogme de
l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie par le Pape Pie XII en 1950:
DS 3903). L'Assomption de la Sainte Vierge est une participation singulière à
la Résurrection de son Fils et une anticipation de la résurrection des autres
chrétiens:
Dans ton enfantement tu as gardé la virginité, dans ta dormition tu n'as pas quitté le monde, ô Mère de Dieu: tu as rejoint la source de la Vie, toi qui conçus le Dieu vivant et qui, par tes prières, délivreras nos âmes de la mort (Liturgie byzantine, Tropaire de la fête de la Dormition [15 août]).
... elle est notre Mère dans l'ordre de la grâce
§967
Par son adhésion entière à
la volonté du Père, à l'oeuvre rédemptrice de son Fils, à toute motion de
l'Esprit Saint, la Vierge Marie est pour l'Église le modèle de la foi et de la
charité. Par là elle est «membre suréminent et absolument unique de
l'Église» (LG 53), elle constitue même «la réalisation
exemplaire», typus, de l'Église (LG 63).
§968
Mais son rôle par rapport à
l'Église et à toute l'humanité va encore plus loin. «Elle a apporté
à l'oeuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareil par son obéissance,
sa foi, son espérance, son ardente charité, pour que soit rendue aux âmes la
vie surnaturelle. C'est pourquoi elle est devenue pour nous, dans l'ordre de la
grâce, notre Mère» (LG 61).
§969
«A partir du
consentement qu'elle apporta par sa foi au jour de l'Annonciation et qu'elle
maintint dans sa fermeté sous la Croix, cette maternité de Marie dans
l'économie de la grâce se continue sans interruption jusqu'à la consommation
définitive de tous les élus. En effet, après son Assomption au ciel, son rôle
dans le salut ne s'interrompt pas: par son intercession répétée elle
continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. (...) C'est
pourquoi la bienheureuse Vierge est invoquée dans l'Église sous les titres
d'avocate, d'auxiliatrice, de secourable, de médiatrice» (LG 62).
§970
«Le rôle maternel de
Marie à l'égard des hommes n'offusque cependant et ne diminue en rien l'unique
médiation du Christ: il en manifeste au contraire la vertu. Car toute
influence salutaire de la part de la bienheureuse Vierge (...) découle de la
surabondance des mérites du Christ; elle s'appuie sur sa médiation, dont
elle dépend en tout et d'où elle tire toute sa vertu» (LG 60).
«Aucune créature en effet ne peut jamais être mise sur le même plan
que le Verbe incarné et rédempteur. Mais tout comme le sacerdoce du Christ est
participé sous formes diverses, tant par les ministres que par le peuple
fidèle, et tout comme l'unique bonté de Dieu se répand réellement sous des
formes diverses dans les créatures, ainsi l'unique médiation du Rédempteur
n'exclut pas, mais suscite au contraire une coopération variée de la part des
créatures, en dépendance de l'unique source» (LG 62).
II. Le culte de la Sainte Vierge
§971
«Toutes les générations me
diront bienheureuse» (Lc 1, 48): «La
piété de l'Église envers la Saint Vierge est intrinsèque au culte
chrétien» (MC 56). La sainte Vierge «est légitimement
honorée par l'Église d'un culte spécial. Et de fait, depuis les temps les plus
reculés, la bienheureuse Vierge est honorée sous le titre de 'Mère de
Dieu'; les fidèles se réfugient sous sa protection, l'implorant dans tous
leurs dangers et leurs besoins (...). Ce culte (...) bien que présentant un
caractère absolument unique (...) n'en est pas moins essentiellement différent
du culte d'adoration qui est rendu au Verbe incarné ainsi qu'au Père et à
l'Esprit Saint; il est éminemment apte à le servir» (LG
66); il trouve son expression dans les fêtes liturgiques dédiées à la
Mère de Dieu (cf. SC 103) et dans la prière mariale, telle le Saint Rosaire,
«abrégé de tout l'Évangile» (cf. MC 42).
III. Marie -- Icône eschatologique de l'Église
§972
Après avoir parlé de
l'Église, de son origine, de sa mission et de sa destinée, nous ne saurions
mieux conclure qu'en tournant le regard vers Marie pour contempler en elle ce
qu'est l'Église dans son mystère, dans son «pèlerinage de la
foi», et ce qu'elle sera dans la patrie au terme de sa marche, où l'attend,
«dans la gloire de la Très Sainte et indivisible
Trinité», «dans la communion de tous les
saints» (LG 69), celle que l'Église vénère comme la Mère de son
Seigneur et comme sa propre Mère:
Tout comme dans le ciel où elle est déjà glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l'Église en son achèvement dans le siècle futur, de même sur terre, en attendant la venue du jour du Seigneur, elle brille déjà comme un signe d'espérance assurée et de consolation devant le Peuple de Dieu en pèlerinage (LG 68).
EN BREF
§973
En prononçant le
«fiat» de l'Annonciation et en donnant son consentement
au mystère de l'Incarnation, Marie collabore déjà à toute l'oeuvre que doit
accomplir son Fils. Elle est mère partout où Il est Sauveur et Tête du Corps
mystique.
§974
La Très Sainte Vierge Marie, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut
enlevée corps et âme à la gloire du ciel, où elle participe déjà à la gloire de
la résurrection de son Fils, anticipant la résurrection de tous les membres de
son Corps.
§975
«Nous croyons que la Très Sainte Mère de Dieu, nouvelle Eve, Mère de
l'Église, continue au ciel son rôle maternel à l'égard des membres du
Christ» (SPF 15).
«JE CROIS AU PARDON DES PECHES»
§976
Le Symbole des apôtres lie
la foi au pardon des péchés à la foi en l'Esprit Saint, mais aussi à la foi en
l'Église et en la communion des saints. C'est en donnant l'Esprit Saint à ses
apôtres que le Christ ressuscité leur a conféré son propre pouvoir divin de
pardonner les péchés: «Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous
remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les
retiendrez, ils leur seront retenus» (Jn 20, 22-23).
(La deuxième partie du Catéchisme traitera explicitement du pardon des péchés par le Baptême, le sacrement de Pénitence et les autres sacrements, surtout l'Eucharistie. Il suffit donc d'évoquer ici brièvement quelques données de base).
I. Un seul baptême pour le pardon des péchés
§977
Notre Seigneur a lié le
pardon des péchés à la foi et au Baptême: «Allez par le monde
entier, proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et
sera baptisé, sera sauvé» (Mc 16, 15-16). Le Baptême est le premier
et principal sacrement du pardon des péchés parce qu'il nous unit au Christ
mort pour nos péchés, ressuscité pour notre justification (cf. Rm 4, 25), afin
que «nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle» (Rm
6, 4).
§978
«Au moment où
nous faisons notre première profession de Foi, en recevant le saint Baptême qui
nous purifie, le pardon que nous recevons est si plein et si entier, qu'il ne
nous reste absolument rien à effacer, soit de la faute originelle, soit des
fautes commises par notre volonté propre, ni aucune peine à subir pour les
expier (...). Mais néanmoins la grâce du Baptême ne délivre personne de toutes
les infirmités de la nature. Au contraire nous avons encore à combattre les
mouvements de la concupiscence qui ne cessent de nous porter au mal»
(Catech. R. 1, 11, 3).
§979
En ce combat avec
l'inclination au mal, qui serait assez vaillant et vigilant pour éviter toute
blessure du péché? «Si donc il était nécessaire que l'Église
eût le pouvoir de remettre les péchés, il fallait aussi que le Baptême ne fût
pas pour elle l'unique moyen de se servir de ces clefs du Royaume des cieux
qu'elle avait reçues de Jésus-Christ; il fallait qu'elle fût capable de
pardonner leurs fautes à tous les pénitents, quand même ils auraient péché
jusqu'au dernier moment de leur vie» (Catech. R. 1, 11, 4).
§980
C'est par le sacrement de
Pénitence que le baptisé peut être réconcilié avec Dieu et avec l'Église:
Les pères ont eu raison d'appeler la pénitence «un baptême laborieux» (S. Grégoire de Naz., or. 39, 17: PG 36, 356A). Ce sacrement de Pénitence est, pour ceux qui sont tombés après le Baptême, nécessaire au salut, comme l'est le Baptême lui-même pour ceux qui ne sont pas encore régénérés (Cc. Trente: DS 1672).
II. Le pouvoir des clefs
§981
Le Christ après sa
résurrection a envoyé ses apôtres «annoncer à toutes les nations le repentir
en son nom en vue de la rémission des péchés» (Lc 24, 47). Ce
«ministère de la réconciliation» (2 Co 5, 18), les
apôtres et leurs successeurs ne l'accomplissent pas seulement en annonçant aux
hommes le pardon de Dieu mérité pour nous par le Christ et en les appelant à la
conversion et à la foi, mais aussi en leur communicant la rémission des péchés
par le Baptême et en les réconciliant avec Dieu et avec l'Église grâce au
pouvoir des clefs reçu du Christ:
L'Église a reçu les clés du Royaume des cieux, afin que se fasse en elle la rémission des péchés par le sang du Christ et l'action du Saint-Esprit. C'est dans cette Église que l'âme revit, elle qui était morte par les péchés, afin de vivre avec le Christ, dont la grâce nous a sauvés (S. Augustin, serm. 214, 11: PL 38, 1071-1072).
§982
Il n'y a aucune faute,
aussi grave soit-elle, que la Sainte Église ne puisse remettre. «Il
n'est personne, si méchant et si coupable qu'il soit, qui ne doive espérer avec
assurance son pardon, pourvu que son repentir soit sincère» (Catech.
R. 1, 11, 5). Le Christ qui est mort pour tous les hommes, veut que, dans son
Église, les portes du pardon soient toujours ouvertes à quiconque revient du
péché (cf. Mt 18, 21-22).
§983
La catéchèse s'efforcera
d'éveiller et de nourrir chez les fidèles la foi en la grandeur incomparable du
don que le Christ ressuscité a fait à son Église: la mission et le
pouvoir de pardonner véritablement les péchés, par le ministère des apôtres et
de leurs successeurs:
Le Seigneur veut que ses disciples aient un pouvoir immense: il veut que ses pauvres serviteurs accomplissent en son nom tout ce qu'il avait fait quand il était sur la terre (S. Ambroise, poenit. 1, 34: PL 16, 477A).
Les prêtres ont reçu un pouvoir que Dieu n'a donné ni aux anges ni aux archanges. (...) Dieu sanctionne là-haut tout ce que les prêtres font ici-bas (S. Jean Chrysostome, sac. 3, 5: PG 48, 643A).
Si dans l'Église il n'y avait pas la rémission des péchés, nul espoir existerait, nulle espérance d'une vie éternelle et d'une libération éternelle. Rendons grâce à Dieu qui a donné à son Église un tel don (S. Augustin, serm. 213, 8: PL 38, 1064).
EN BREF
§984
Le Credo met en relation
«le pardon des péchés» avec la profession de foi en
l'Esprit Saint. En effet, le Christ ressuscité a confié aux apôtres le pouvoir
de pardonner les péchés lorsqu'il leur a donné l'Esprit Saint.
§985
Le Baptême est le premier et principal sacrement pour le pardon des
péchés: il nous unit au Christ mort et ressuscité et nous donne l'Esprit
Saint.
§986
De par la volonté du Christ, l'Église possède le pouvoir de pardonner les
péchés des baptisés et elle l'exerce par les évêques et les prêtres de façon
habituelle dans le sacrement de pénitence.
§987
«Dans la rémission des péchés, les prêtres et les sacrements sont de
purs instruments dont notre Seigneur Jésus-Christ, unique auteur et
dispensateur de notre salut, veut bien se servir pour effacer nos iniquités et
nous donner la grâce de la justification» (Catech. R. 1, 11, 6).
«JE CROIS A LA RESURRECTION DE LA CHAIR»
§988
Le Credo chrétien --
profession de notre foi en Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit, et dans
son action créatrice, salvatrice et sanctificatrice -- culmine en la
proclamation de la résurrection des morts à la fin des temps, et en la vie
éternelle.
§989
Nous croyons fermement, et
ainsi nous espérons, que de même que le Christ est vraiment ressuscité des
morts, et qu'il vit pour toujours, de même après leur mort les justes vivront
pour toujours avec le Christ ressuscité et qu'il les ressuscitera au dernier
jour (cf. Jn 6, 39-40). Comme la sienne, notre résurrection sera l'oeuvre de la
Très Sainte Trinité:
Si l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité Jésus-Christ d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous (Rm 8, 11; cf. 1 Th 4, 14; 1 Co 6, 14; 2 Co 4, 14; Ph 3, 10-11).
§990
Le terme
«chair» désigne l'homme dans sa condition de faiblesse et
de mortalité (cf. Gn 6, 3; Ps 56, 5; Is 40, 6). La «résurrection
de la chair» signifie qu'il n'y aura pas seulement, après la mort,
la vie de l'âme immortelle, mais que même nos «corps
mortels» (Rm 8, 11) reprendront vie.
§991
Croire en la résurrection
des morts a été dès ses débuts un élément essentiel de la foi chrétienne.
«Une conviction des chrétiens: la résurrection des
morts; cette croyance nous fait vivre» (Tertullien res. 1,
1):
Comment certains d'entre vous peuvent-ils dire qu'il n'y a pas de résurrection des morts? S'il n'y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Mais si le Christ n'est pas ressuscité, alors notre prédication est vide, vide aussi votre foi. (...) Mais non, le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis (1 Co 15, 12-14. 20).
I. La résurrection du Christ et la nôtre
REVELATION PROGRESSIVE DE LA RESURRECTION
§992
La résurrection des morts a
été révélée progressivement par Dieu à son Peuple. L'espérance en la
résurrection corporelle des morts s'est imposée comme une conséquence
intrinsèque de la foi en un Dieu créateur de l'homme tout entier, âme et corps.
Le créateur du ciel et de la terre est aussi Celui qui maintient fidèlement son
alliance avec Abraham et sa descendance. C'est dans cette double perspective
que commencera à s'exprimer la foi en la résurrection. Dans leurs épreuves, les
martyrs Maccabées confessent:
Le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle, nous qui mourons pour ses lois (2 M 7, 9). Mieux vaut mourir de la main des hommes en tenant de Dieu l'espoir d'être ressuscité par lui (2 M 7, 14; cf. 7, 29; Dn 12, 1-13).
§993
Les Pharisiens (cf. Ac 23,
6) et bien des contemporains du Seigneur (cf. Jn 11, 24) espéraient la
résurrection. Jésus l'enseigne fermement. Aux Sadducéens qui la nient il
répond: «Vous ne connaissez ni les Écritures ni la puissance
de Dieu, vous êtes dans l'erreur» (Mc 12, 24). La foi en la
résurrection repose sur la foi en Dieu qui «n'est pas un Dieu des
morts, mais des vivants» (Mc 12, 27).
§994
Mais il y a plus:
Jésus lie la foi en la résurrection à sa propre personne: «Je
suis la Résurrection et la vie» (Jn 11, 25). C'est Jésus lui-même
qui ressuscitera au dernier jour ceux qui auront cru en lui (cf. Jn 5,
24-25; 6, 40) et qui auront mangé son corps et bu son sang (cf. Jn 6,
54). Il en donne dès maintenant un signe et un gage en rendant la vie à certains
morts (cf. Mc 5, 21-42; Lc 7, 11-17; Jn 11), annonçant par là sa
propre Résurrection qui sera cependant d'un autre ordre. De cet événement
unique Il parle comme du «signe de Jonas» (Mt 12, 40), du
signe du Temple (cf. Jn 2, 19-22): il annonce sa Résurrection le
troisième jour après sa mise à mort (cf. Mc 10, 34).
§995
Être témoin du Christ,
c'est être «témoin de sa Résurrection» (Ac 1, 22;
cf. 4, 33), «avoir mangé et bu avec lui après sa Résurrection
d'entre les morts» (Ac 10, 41). L'espérance chrétienne en la
résurrection est toute marquée par les rencontres avec le Christ ressuscité.
Nous ressusciterons comme Lui, avec Lui, par Lui.
§996
Dès le début, la foi
chrétienne en la résurrection a rencontré incompréhensions et oppositions (cf.
Ac 17, 32; 1 Co 15, 12-13). «Sur aucun point la foi chrétienne
ne rencontre plus de contradiction que sur la résurrection de la
chair» (S. Augustin, Psal. 88, 2, 5). Il est très communément
accepté qu'après la mort la vie de la personne humaine continue d'une façon
spirituelle. Mais comment croire que ce corps si manifestement mortel puisse
ressusciter à la vie éternelle?
Comment les morts ressuscitent-ils?
§997
Qu'est-ce que
«ressusciter «? Dans la mort, séparation
de l'âme et du corps, le corps de l'homme tombe dans la corruption, alors que
son âme va à la rencontre de Dieu, tout en demeurant en attente d'être réunie à
son corps glorifié. Dieu dans sa Toute-Puissance rendra définitivement la vie
incorruptible à nos corps en les unissant à nos âmes, par la vertu de la
Résurrection de Jésus.
§998
Qui ressuscitera? Tous les hommes qui sont morts:
«ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui
auront fait le mal, pour la damnation» (Jn 5, 29; cf. Dn 12,
2).
§999
Comment? Le Christ
est ressuscité avec son propre corps: «Regardez mes mains et
mes pieds: c'est bien moi» (Lc 24, 39); mais Il n'est
pas revenu à une vie terrestre. De même, en Lui, «tous ressusciteront
avec leur propre corps, qu'ils ont maintenant» (Cc. Latran IV:
DS 801), mais ce corps sera «transfiguré en corps de
gloire» (Ph 3, 21), en «corps spirituel» (1 Co
15, 44):
Mais, dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils? Avec quel corps reviennent-ils? Insensé! Ce que tu sèmes, toi, ne reprend vie, s'il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps à venir, mais un grain tout nu (...). On sème de la corruption, il ressuscite de l'incorruption; (...) les morts ressusciteront incorruptibles (...). Il faut en effet que cet être corruptible revête l'incorruptibilité, que cet être mortel revête l'immortalité (1 Co 15, 35-37. 42. 52-53).
Catéchisme de l'Église catholique © Libreria Editrice Vaticana 1992.
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