Adorons Jésus-Eucharistie! | Accueil >> Varia >> Livres >> Table des matières
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I. Ses fondements dans l'Economie du Salut
La maladie dans la vie humaine
§1500
La maladie et la souffrance
ont toujours été parmi les problèmes les plus graves qui éprouvent la vie humaine.
Dans la maladie, l'homme fait l'expérience de son impuissance, de ses limites
et de sa finitude. Toute maladie peut nous faire entrevoir la mort.
§1501
La maladie peut conduire à
l'angoisse, au repliement sur soi, parfois même au désespoir et à la révolte
contre Dieu. Elle peut aussi rendre la personne plus mûre, l'aider à discerner
dans sa vie ce qui n'est pas essentiel pour se tourner vers ce qui l'est. Très
souvent, la maladie provoque une recherche de Dieu, un retour à Lui.
Le malade devant Dieu
§1502
L'homme de l'Ancien
Testament vit la maladie en face de Dieu. C'est devant Dieu qu'il déverse sa
plainte sur sa maladie (cf. Ps 38) et c'est de Lui, le Maître de la vie et de
la mort, qu'il implore la guérison (cf. Ps 6, 3; Is 38). La maladie
devient chemin de conversion (cf. Ps 38, 5; 39, 9. 12) et le pardon de
Dieu inaugure la guérison (cf. Ps 32, 5; 107, 20; Mc 2, 5-12).
Israël fait l'expérience que la maladie est, d'une façon mystérieuse, liée au
péché et au mal, et que la fidélité à Dieu, selon sa Loi, rend la vie:
«car c'est moi, le Seigneur, qui suis ton médecin» (Ex
15, 26). Le prophète entrevoit que la souffrance peut aussi avoir un sens
rédempteur pour les péchés des autres (cf. Is 53, 11). Enfin, Isaïe annonce que
Dieu amènera un temps pour Sion où il pardonnera toute faute et guérira toute
maladie (cf. Is 33, 24).
Le Christ -- médecin
§1503
La compassion du Christ
envers les malades et ses nombreuses guérisons d'infirmes de toute sorte (cf.
Mt 4, 24) sont un signe éclatant de ce «que Dieu a visité son
peuple» (Lc 7, 16) et que le Royaume de Dieu est tout proche. Jésus
n'a pas seulement pouvoir de guérir, mais aussi de pardonner les péchés (cf. Mc
2, 5-12): il est venu guérir l'homme tout entier, âme et corps; il
est le médecin dont les malades ont besoin (cf. Mc 2, 17). Sa compassion envers
tous ceux qui souffrent va si loin qu'il s'identifie avec eux:
«J'ai été malade et vous m'avez visité» (Mt 25, 36). Son
amour de prédilection pour les infirmes n'a cessé, tout au long des siècles,
d'éveiller l'attention toute particulière des chrétiens envers tous ceux qui
souffrent dans leur corps et dans leur âme. Elle est à l'origine des efforts
inlassables pour les soulager.
§1504
Souvent Jésus demande aux
malades de croire (cf. Mc 5, 34. 36; 9, 23). Il se sert de signes pour
guérir: salive et imposition des mains (cf. Mc 7, 32-36; 8, 22-25),
boue et ablution (cf. Jn 9, 6 s). Les malades cherchent à le toucher (cf. Mc 1,
41; 3, 10; 6, 56) «car une force sortait de lui qui les
guérissait tous» (Lc 6, 19). Ainsi, dans les sacrements, le Christ
continue à nous «toucher» pour nous guérir.
§1505
Emu par tant de
souffrances, le Christ non seulement se laisse toucher par les malades, mais il
fait siennes leurs misères: «Il a pris nos infirmités et s'est
chargé de nos maladies» (Mt 8, 17; cf. Is 53, 4). Il n'a pas
guéri tous les malades. Ses guérisons étaient des signes de la venue du Royaume
de Dieu. Ils annonçaient une guérison plus radicale: la victoire sur le
péché et la mort par sa Pâque. Sur la Croix, le Christ a pris sur lui tout le
poids du mal (cf. Is 53, 4-6) et a enlevé le «péché du
monde» (Jn 1, 29), dont la maladie n'est qu'une conséquence. Par sa
passion et sa mort sur la Croix, le Christ a donné un sens nouveau à la
souffrance: elle peut désormais nous configurer à lui et nous unir à sa
passion rédemptrice.
«Guérissez les malades...»
§1506
Le Christ invite ses
disciples à le suivre en prenant à leur tour leur croix (cf. Mt 10, 38). En le
suivant, ils acquièrent un nouveau regard sur la maladie et sur les malades.
Jésus les associe à sa vie pauvre et servante. Il les fait participer à son
ministère de compassion et de guérison: «Ils s'en allèrent
prêcher qu'on se repentît; et ils chassaient beaucoup de démons et
faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades et les
guérissaient» (Mc 6, 12-13).
§1507
Le Seigneur ressuscité
renouvelle cet envoi («Par mon nom ... ils imposeront les mains aux
malades et ceux-ci seront guéris «: Mc 16, 17-18) et le
confirme par les signes que l'Église accomplit en invoquant son nom (cf. Ac 9,
34; 14, 3). Ces signes manifestent d'une manière spéciale que Jésus est vraiment
«Dieu qui sauve» (cf. Mt 1, 21; Ac 4, 12).
§1508
L'Esprit Saint donne à
certains un charisme spécial de guérison (cf. 1 Co 12, 9. 28. 30) pour
manifester la force de la grâce du Ressuscité. Même les prières les plus
intenses n'obtiennent toutefois pas la guérison de toutes les maladies. Ainsi
S. Paul doit apprendre du Seigneur que «ma grâce te suffit:
car ma puissance se déploie dans la faiblesse» (2 Co 12, 9), et que
les souffrances à endurer peuvent avoir comme sens que «je complète
dans ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps qui est
l'Église» (Col 1, 24).
§1509
«Guérissez les
malades!» (Mt 10, 8). Cette charge, l'Église l'a reçue du
Seigneur et tâche de la réaliser autant par les soins qu'elle apporte aux
malades que par la prière d'intercession avec laquelle elle les accompagne.
Elle croit en la présence vivifiante du Christ, médecin des âmes et des corps.
Cette présence est particulièrement agissante à travers les sacrements, et de
manière toute spéciale par l'Eucharistie, pain qui donne la vie éternelle (cf.
Jn 6, 54. 58) et dont S. Paul insinue le lien avec la santé corporelle (cf. 1
Co 11, 30).
§1510
L'Église apostolique
connaît cependant un rite propre en faveur des malades, attesté par S.
Jacques: «Quelqu'un parmi vous est malade? Qu'il appelle
les presbytres de l'Église et qu'ils prient sur lui, après l'avoir oint d'huile
au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient, et le Seigneur le
relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis» (Jc 5,
14-15). La Tradition a reconnu dans ce rite un des sept sacrements de l'Église
(cf. DS 216; 1324-1325; 1695-1696; 1716-1717).
Un sacrement des malades
§1511
L'Église croit et confesse qu'il existe, parmi les sept sacrements,
un sacrement spécialement destiné à réconforter ceux qui sont éprouvés par la
maladie: l'Onction des malades:
Cette onction sainte des malades a été instituée par le Christ notre Seigneur comme un sacrement du Nouveau Testament, véritablement et proprement dit, insinué par Marc [cf. Mc 6, 13], mais recommandé aux fidèles et promulgué par Jacques, apôtre et frère du Seigneur [cf. Jc 5, 14-15] (Cc. Trente: DS 1695).
§1512
Dans la tradition liturgique,
tant en Orient qu'en Occident, on possède dès l'antiquité, des témoignages
d'onctions de malades pratiquées avec de l'huile bénite. Au cours des siècles,
l'Onction des malades a été conférée de plus en plus exclusivement à ceux qui
étaient sur le point de mourir. A cause de cela elle avait reçu le nom d'
«Extrême-Onction». Malgré cette évolution la liturgie n'a
jamais omis de prier le Seigneur afin que le malade recouvre sa santé si cela
est convenable à son salut (cf. DS 1696).
§1513
La Constitution
apostolique «Sacram unctionem infirmorum» du 30 novembre
1972, à la suite du deuxième Concile du Vatican (cf. SC 73) a établi que
désormais, dans le rite romain, on observe ce qui suit:
Le sacrement de l'Onction des malades est conféré aux personnes dangereusement malades, en les oignant sur le front et sur les mains avec de l'huile dûment bénite -- huile d'olive ou autre huile extraite de plantes -- en disant une seule fois: «Per istam sanctam unctionem et suam piissimam misericordiam adiuvet te Dominus gratia Spiritus Sancti, ut a peccatis liberatum te salvet atque propitius allevet» (Par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté vous réconforte par la grâce de l'Esprit Saint. Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu'Il vous sauve et vous relève -- cf. CIC, can. 847, § 1).
II. Qui reçoit et qui administre ce sacrement?
En cas de maladie grave ...
§1514
L'Onction des malades
«n'est pas seulement le sacrement de ceux qui se trouvent à toute
extrémité. Aussi, le temps opportun pour la recevoir est-il certainement déjà
arrivé lorsque le fidèle commence à être en danger de mort à cause de la
maladie par suite d'affaiblissement physique ou de vieillesse» (SC
73; cf. 1007; CCEO, can. 738).
§1515
Si un malade qui a reçu
l'Onction recouvre la santé, il peut, en cas de nouvelle maladie grave,
recevoir de nouveau ce sacrement. Au cours de la même maladie, ce sacrement
peut être réitéré si la maladie s'aggrave. Il est approprié de recevoir
l'Onction des malades au seuil d'une opération importante. Il en va de même pour
les personnes âgées dont la fragilité s'accentue.
«...qu'il appelle les presbytres de l'Église»
§1516
Seuls les prêtres (évêques
et presbytres) sont les ministres de l'Onction des malades (cf. Cc.
Trente: DS 1697; 1719; CIC, can.
1003; CCEO, can. 739, § 1). C'est le devoir des pasteurs d'instruire
les fidèles des bienfaits de ce sacrement. Que les fidèles encouragent les
malades à faire appel au prêtre pour recevoir ce sacrement. Que les malades se préparent
pour le recevoir dans les bonnes dispositions, avec l'aide de leur pasteur et
de toute la communauté ecclésiale qui est invitée à entourer tout spécialement
les malades de ses prières et de ses attentions fraternelles.
III. Comment est célébré ce sacrement?
§1517
Comme tous les sacrements,
l'Onction des malades est une célébration liturgique et communautaire(cf. SC
27), qu'elle ait lieu en famille, à l'hôpital ou à l'Église, pour un seul malade
ou pour tout un groupe d'infirmes. Il est très convenable qu'elle soit célébrée
au sein de l'Eucharistie, mémorial de la Pâque du Seigneur. Si les
circonstances y invitent, la célébration du sacrement peut être précédée du
sacrement de Pénitence et suivie du sacrement de l'Eucharistie. En tant que
sacrement de la Pâque du Christ, l'Eucharistie devrait toujours être le dernier
sacrement de la pérégrination terrestre, le «viatique»
pour le «passage» vers la vie éternelle.
§1518
Parole et sacrement
forment un tout inséparable. La Liturgie de la Parole, précédée d'un acte de
pénitence, ouvre la célébration. Les paroles du Christ, le témoignage des
Apôtres éveillent la foi du malade et de la communauté pour demander au
Seigneur la force de son Esprit.
§1519
La célébration du
sacrement comprend principalement les éléments suivants: «les
prêtres de l'Église» (Jc 5, 14) imposent -- en silence -- les mains
aux malades; ils prient sur les malades dans la foi de l'Église (cf. Jc
5, 15); c'est l'épiclèse propre de ce sacrement; ils donnent alors
l'onction avec l'huile bénite, si possible, par l'évêque.
Ces actions liturgiques indiquent quelle grâce ce sacrement confère aux malades.
IV. Les effets de la célébration de ce sacrement
§1520
Un don particulier de
l'Esprit Saint. La grâce première de ce sacrement est une grâce de
réconfort, de paix et de courage pour vaincre les difficultés propres à l'état
de maladie grave ou à la fragilité de la vieillesse. Cette grâce est un don du
Saint-Esprit qui renouvelle la confiance et la foi en Dieu et fortifie contre
les tentations du malin, tentation de découragement et d'angoisse de la mort
(cf. He 2, 15). Cette assistance du Seigneur par la force de son Esprit veut
conduire le malade à la guérison de l'âme, mais aussi à celle du corps, si
telle est la volonté de Dieu (cf. Cc. Florence: DS 1325). En outre,
«s'il a commis des péchés, ils lui seront remis» (Jc 5,
15; cf. Cc. Trente: DS 1717).
§1521
L'union à la Passion du
Christ. Par la grâce de ce sacrement, le malade reçoit la force et le don
de s'unir plus intimement à la Passion du Christ: il est d'une certaine
façon consacré pour porter du fruit par la configuration à la Passion
rédemptrice du Sauveur. La souffrance, séquelle du péché originel, reçoit un
sens nouveau: elle devient participation à l'oeuvre salvifique de Jésus.
§1522
Une grâce ecclésiale.
Les malades qui reçoivent ce sacrement, «en s'associant librement à
la Passion et à la mort du Christ», apportent «leur part
pour le bien du peuple de Dieu» (LG 11). En célébrant ce sacrement,
l'Église, dans la communion des saints, intercède pour le bien du malade. Et le
malade, à son tour, par la grâce de ce sacrement, contribue à la sanctification
de l'Église et au bien de tous les hommes pour lesquels l'Église souffre et
s'offre, par le Christ, à Dieu le Père.
§1523
Une préparation au
dernier passage. Si le sacrement de l'Onction des malades est accordé à
tous ceux qui souffrent de maladies et d'infirmités graves, il l'est à plus
forte raison à ceux qui sont sur le point de sortir de cette vie (In exitu
vitae constituti: Cc. Trente: DS 1698), de sorte qu'on l'a aussi
appelé sacramentum exeuntium (ibid.). L'Onction des malades achève de
nous conformer à la mort et à la résurrection du Christ, comme le Baptême avait
commencé de le faire. Elle parachève les onctions saintes qui jalonnent toute
la vie chrétienne; celle du Baptême avait scellé en nous la vie
nouvelle; celle de la Confirmation nous avait fortifiés pour le combat de
cette vie. Cette dernière onction munit la fin de notre vie terrestre comme
d'un solide rempart en vue des dernières luttes avant l'entrée dans la Maison
du Père (ibid.: DS 1694).
V. Le Viatique, dernier sacrement du chrétien
§1524
A ceux qui vont quitter
cette vie, l'Église offre, en plus de l'Onction des malades, l'Eucharistie comme
viatique. Reçue à ce moment de passage vers le Père, la Communion au Corps et
au Sang du Christ a une signification et une importance particulières. Elle est
semence de vie éternelle et puissance de résurrection, selon les paroles du
Seigneur: «Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie
éternelle et moi, je le ressusciterai au dernier jour» (Jn 6, 54).
Sacrement du Christ mort et ressuscité, l'Eucharistie est ici sacrement du
passage de la mort à la vie, de ce monde vers le Père (cf. Jn 13, 1).
§1525
Ainsi, comme les
sacrements du Baptême, de la Confirmation et de l'Eucharistie constituent une
unité appelée «les sacrements de l'initiation
chrétienne», on peut dire que la Pénitence, la Sainte Onction et
l'Eucharistie, en tant que viatique, constituent, quand la vie chrétienne
touche à son terme, «les sacrements qui préparent à la
Patrie» ou les sacrements qui achèvent la pérégrination.
EN BREF
§1526
«Quelqu'un parmi vous
est-il malade? Qu'il appelle les presbytres de l'Église et qu'ils prient
sur lui, après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi
sauvera le patient, et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils
lui seront remis» (Jc 5, 14-15).
§1527
Le sacrement de l'Onction des malades a pour but de conférer une grâce spéciale
au chrétien qui éprouve les difficultés inhérentes à l'état de maladie grave ou
à la vieillesse.
§1528
Le temps opportun pour recevoir la Sainte Onction est certainement arrivé
lorsque le fidèle commence à se trouver en danger de mort pour cause de maladie
ou de vieillesse.
§1529
Chaque fois qu'un chrétien tombe gravement malade, il peut recevoir la Sainte
Onction, de même lorsqu'après l'avoir reçue la maladie s'aggrave.
§1530
Seuls les prêtres (presbytres et évêques) peuvent donner le sacrement de
l'Onction des malades; pour le conférer ils emploient de l'huile bénite
par l'Evêque, ou, au besoin, par le presbytre célébrant lui-même.
§1531
L'essentiel de la célébration de ce sacrement consiste en l'onction sur le
front et les mains du malade (dans le rite romain) ou sur d'autres parties du
corps (en Orient), onction accompagnée de la prière liturgique du prêtre
célébrant qui demande la grâce spéciale de ce sacrement.
§1532
La grâce spéciale du Sacrement de
l'Onction des malades a comme effets:
-- l'union du malade à la Passion du Christ, pour son bien et pour celui de toute l'Église;
-- le réconfort, la paix et le courage pour supporter chrétiennement les souffrances de la maladie ou de la vieillesse;
-- le pardon des péchés si le malade n'a pas pu l'obtenir par le sacrement de la Pénitence;
-- le rétablissement de la santé, si cela convient au salut spirituel;
-- la préparation au passage à la vie éternelle.
LES SACREMENTS DU SERVICE DE LA COMMUNION
§1533
Le Baptême, la Confirmation
et l'Eucharistie sont les sacrements de l'initiation chrétienne. Ils fondent la
vocation commune de tous les disciples du Christ, vocation à la sainteté et à
la mission d'évangéliser le monde. Ils confèrent les grâces nécessaires pour la
vie selon l'Esprit en cette vie de pèlerins en marche vers la patrie.
§1534
Deux autres sacrements,
l'Ordre et le Mariage, sont ordonnés au salut d'autrui. S'ils contribuent
également au salut personnel, c'est à travers le service des autres qu'ils le
font. Ils confèrent une mission particulière dans l'Église et servent à
l'édification du peuple de Dieu.
§1535
En ces sacrements, ceux
qui ont été déjà consacrés par le Baptême et la Confirmation (cf. LG 10)
pour le sacerdoce commun de tous les fidèles, peuvent recevoir des consécrations
particulières. Ceux qui reçoivent le sacrement de l'Ordre sont consacrés
pour être, au nom du Christ, «par la parole et la grâce de Dieu les
pasteurs de l'Église» (LG 11). De leur côté, «les époux
chrétiens, pour accomplir dignement les devoirs de leur état, sont fortifiés et
comme consacrés par un sacrement spécial» (GS 48, 2).
Article 6
LE SACREMENT DE L'ORDRE
§1536
L'Ordre est le sacrement
grâce auquel la mission confiée par le Christ à ses Apôtres continue à être
exercée dans l'Église jusqu'à la fin des temps: il est donc le sacrement
du ministère apostolique. Il comporte trois degrés: l'épiscopat, le
presbytérat et le diaconat.
[Sur l'institution et la mission du ministère apostolique par le Christ v. N. 871 s. Ici, il n'est question que de la voie sacramentelle par laquelle est transmis ce ministère]
I. Pourquoi ce nom de sacrement de l'ordre?
§1537
Le mot Ordre, dans
l'antiquité romaine, désignait des corps constitués au sens civil, surtout le
corps de ceux qui gouvernent. Ordinatio désigne l'intégration dans un ordo.
Dans l'Église, il y a des corps constitués que la Tradition, non sans fondements
dans l'Écriture Sainte (cf. He 5, 6; 7, 11; Ps 110, 4), appelle dès
les temps anciens du nom de taxeis (en grec), d'ordines:
ainsi la liturgie parle de l'ordo episcoporum, de l'ordo
presbyterorum, de l'ordo diaconorum. D'autres groupes, reçoivent
aussi ce nom d'ordo: les catéchumènes, les vierges, les époux, les
veuves...
§1538
L'intégration dans un de
ces corps de l'Église se faisait par un rite appelé ordinatio, acte
religieux et liturgique, qui était une consécration, une bénédiction ou un
sacrement. Aujourd'hui le mot ordinatio est réservé à l'acte sacramentel
qui intègre dans l'ordre des évêques, des presbytres et des diacres et qui va
au delà d'une simple élection, désignation, délégation ou institution
par la communauté, car elle confère un don du Saint-Esprit permettant d'exercer
un «pouvoir sacré» (sacra potestas: cf. LG
10) qui ne peut venir que du Christ lui-même, par son Église. L'ordination est
aussi appelée consecratio car elle est une mise à part et une investiture
par le Christ lui-même, pour son Église. L'imposition des mains de
l'évêque, avec la prière consécratoire, constituentle signe visible de cette
consécration.
II. Le sacrement de l'Ordre dans l'économie du salut
Le sacerdoce de l'Ancienne Alliance
§1539
Le peuple élu fut
constitué par Dieu comme «un royaume de prêtres et une nation
consacrée» (Ex 19, 6; cf. Is 61, 6). Mais au-dedans du peuple
d'Israël, Dieu choisit l'une des douze tribus, celle de Lévi, mise à part pour
le service liturgique (cf. Nb 1, 48-53); Dieu lui-même est sa part
d'héritage (cf. Jos 13, 33). Un rite propre a consacré les origines du
sacerdoce de l'Ancienne Alliance (cf. Ex 29, 1-30; Lv 8). Les prêtres y
sont «établis pour intervenir en faveur des hommes dans leur
relations avec Dieu, afin d'offrir dons et sacrifices pour les
péchés» (cf. He 5, 1)
§1540
Institué pour annoncer la
parole de Dieu (cf. Ml 2, 7-9) et pour rétablir la communion avec Dieu par les
sacrifices et la prière, ce sacerdoce reste pourtant impuissant à opérer le
salut, ayant besoin de répéter sans cesse les sacrifices, et ne pouvant aboutir
à une sanctification définitive (cf. He 5, 3; 7, 27; 10, 1-4), que
seul devait opérer le sacrifice du Christ.
§1541
La liturgie de l'Église
voit cependant dans le sacerdoce d'Aaron et le service des lévites, tout comme
dans l'institution des soixante-dix «Anciens» (cf. Nb 11,
24-25), des préfigurations du ministère ordonné de la Nouvelle Alliance. Ainsi,
dans le rite latin, l'Église prie dans la préface consécratoire de l'ordination
des évêques:
Dieu et Père de Jésus Christ notre Seigneur, (...) tout au long de l'ancienne Alliance tu commençais à donner forme à ton Église; dès l'origine, tu as destiné le peuple issu d'Abraham à devenir un peuple saint; tu as institué des chefs et des prêtres et toujours pourvu au service de ton sanctuaire ... (Pontificale Romanum. De Ordinatione Episcopi, presbyterorum et diaconorum 47; ed. typica altera, Polyglotte Vaticane 1990 p. 24)
§1542
Lors de l'ordination des prêtres,
l'Église prie:
«Seigneur, Père très saint, ... déjà dans l'Ancienne Alliance, et comme pour annoncer les sacrements à venir, tu avais mis à la tête du peuple des grands prêtres chargés de le conduire, mais tu as aussi choisi d'autres hommes que tu as associés à leur service et qui les ont secondés dans leur tâche. C'est ainsi que tu as communiqué à soixante-dix hommes, pleins de sagesse, l'esprit que tu avais donné à Moïse, et tu as fait participer les fils d'Aaron à la consécration que leur père avait reçue» (ibid n. 159 p. 91-92).
§1543
Et dans la prière
consécratoire pour l'ordination des diacres, l'Église confesse:
«Père très saint ... , pour l'édification de ce temple nouveau (l'Église), tu as établi des ministres des trois ordres différents, les évêques, les prêtres et les diacres, chargés, les uns et les autres, de te servir, comme autrefois, dans l'Ancienne Alliance, pour le service de ta demeure, tu avais mis à part les fils de la tribu de Lévi et tu étais leur héritage» (ibid n. 207).
L'unique sacerdoce du Christ
§1544
Toutes les préfigurations
du sacerdoce de l'Ancienne Alliance trouvent leur accomplissement dans le
Christ Jésus «unique médiateur entre Dieu et les hommes»
(1 Tm 2, 5). Melchisédech, «prêtre du Dieu Très Haut» (Gn
14, 18), est considéré par la Tradition chrétienne comme une préfiguration du
sacerdoce du Christ, unique «Grand prêtre selon l'ordre de
Melchisédech» (He 5, 10; 6, 20), «saint, innocent,
immaculé» (He 7, 26), qui, «par une oblation unique a
rendu parfaits pour toujours ceux qu'il sanctifie» (He 10, 14), c'est-à-dire
par l'unique sacrifice de sa Croix.
§1545
Le sacrifice rédempteur du
Christ est unique, accompli une fois pour toutes. Et pourtant, il est rendu
présent dans le sacrifice eucharistique de l'Église. Il en est de même de
l'unique sacerdoce du Christ: il est rendu présent par le sacerdoce
ministériel sans que soit diminuée l'unicité du sacerdoce du Christ:
«Aussi le Christ est-Il le seul vrai prêtre, les autres n'étant que
ses ministres» (S. Thomas d'A., Hebr. 7, 4).
Deux participations à l'unique sacerdoce du Christ
§1546
Le Christ, grand prêtre et
unique médiateur, a fait de l'Église «un Royaume de prêtres pour son
Dieu et Père» (Ap 1, 6; cf. Ap 5, 9-10; 1 P 2, 5. 9).
Toute la communauté des croyants est, comme telle, sacerdotale. Les fidèles
exercent leur sacerdoce baptismal à travers leur participation, chacun selon sa
vocation propre, à la mission du Christ, Prêtre, Prophète et Roi. C'est par les
sacrements du Baptême et de la Confirmation que les fidèles sont
«consacrés pour être ... un sacerdoce saint» (LG 10).
§1547
Le sacerdoce ministériel
ou hiérarchique des évêques et des prêtres, et le sacerdoce commun de tous les
fidèles, bien que «l'un et l'autre, chacun selon son mode propre,
participent de l'unique sacerdoce du Christ» (LG 10), diffèrent
cependant essentiellement, tout en étant «ordonnés l'un à
l'autre» (LG 10). En quel sens? Alors que le sacerdoce commun
des fidèles se réalise dans le déploiement de la grâce baptismale, vie de foi,
d'espérance et de charité, vie selon l'Esprit, le sacerdoce ministériel est au
service du sacerdoce commun, il est relatif au déploiement de la grâce
baptismale de tous les chrétiens. Il est un des moyens par lesquels le
Christ ne cesse de construire et de conduire son Église. C'est pour cela qu'il
est transmis par un sacrement propre, le sacrement de l'Ordre.
En la personne du Christ-Tête (In persona Christi Capitis)...
§1548
Dans le service ecclésial
du ministre ordonné, c'est le Christ lui-même qui est présent à son Église en
tant que Tête de son corps, Pasteur de son troupeau, grand prêtre du sacrifice
rédempteur, Maître de la Vérité. C'est ce que l'Église exprime en disant que le
prêtre, en vertu du sacrement de l'Ordre, agit in persona Christi Capitis
(cf. LG 10; 28; SC 33; CD 11; PO 2; 6):
C'est le même Prêtre, le Christ Jésus, dont en vérité le ministre tient le rôle. Si, en vérité, celui-ci est assimilé au Souverain Prêtre, à cause de la consécration sacerdotale qu'il a reçue, il jouit du pouvoir d'agir par la puissance du Christ lui-même qu'il représente (virtute ac persona ipsius Christi) (Pie XII, enc. «Mediator Dei»).
Le Christ est la source de tout le sacerdoce: car le prêtre de l'ancienne loi était figure du Christ et le prêtre de la nouvelle agit en la personne du Christ (S. Thomas d'A., s. th. 3, 22 , 4).
§1549
Par le ministère ordonné,
spécialement des évêques et des prêtres, la présence du Christ comme chef de
l'Église, est rendue visible au milieu de la communauté des croyants (cf. LG
21). Selon la belle expression de S. Ignace d'Antioche, l'évêque est typos
tou Patros, il est comme l'image vivante de Dieu le Père (Trall. 3,
1; cf. Magn. 6, 1).
§1550
Cette présence du Christ
dans le ministre ne doit pas être comprise comme si celui-ci était prémuni
contre toutes les faiblesses humaines, l'esprit de domination, les erreurs,
voire le péché. La force de l'Esprit Saint ne garantit pas de la même manière
tous les actes des ministres. Tandis que dans les sacrements cette garantie est
donnée, de sorte que même le péché du ministre ne peut empêcher le fruit de
grâce, il existe beaucoup d'autres actes où l'empreinte humaine du ministre
laisse des traces qui ne sont pas toujours le signe de la fidélité à
l'Évangile, et qui peuvent nuire par conséquent à la fécondité apostolique de
l'Église.
§1551
Ce sacerdoce est ministériel.
«Cette charge, confiée par le Seigneur aux pasteurs de son
peuple, est un véritable service» (LG 24). Il est entièrement
référé au Christ et aux hommes. Il dépend entièrement du Christ et de son
sacerdoce unique, et il a été institué en faveur des hommes et de la communauté
de l'Église. Le sacrement de l'Ordre communique «un pouvoir
sacré», qui n'est autre que celui du Christ. L'exercice de cette
autorité doit donc se mesurer d'après le modèle du Christ qui par amour s'est
fait le dernier et le serviteur de tous (cf. Mc 10, 43-45; 1 P 5, 3).
«Le Seigneur a dit clairement que le soin apporté à son troupeau
était une preuve d'amour pour Lui» (S. Jean Chrysostome, sac. 2,
4: PG 48, 635 D; cf. Jn 21, 15-17).
«Au nom de toute l'Église»
§1552
Le sacerdoce ministériel
n'a pas seulement pour tâche de représenter le Christ -- Tête de l'Église -- face
à l'assemblée des fidèles, il agit aussi au nom de toute l'Église lorsqu'il
présente à Dieu la prière de l'Église (cf. SC 33) et surtout lorsqu'il offre le
sacrifice eucharistique (cf. LG 10).
§1553
«Au nom de toute
l'Église», cela ne veut pas dire que les prêtres soient les délégués
de la communauté. La prière et l'offrande de l'Église sont inséparables de la
prière et de l'offrande du Christ, son Chef. C'est toujours le culte du Christ
dans et par son Église. C'est toute l'Église, corps du Christ, qui prie et qui
s'offre, «per ipsum et cum ipso et in ipso», dans l'unité
du Saint-Esprit, à Dieu le Père. Tout le corps, «caput et
membra», prie et s'offre, et c'est pourquoi ceux qui, dans le corps,
en sont spécialement les ministres, sont appelés ministres non seulement du
Christ, mais aussi de l'Église. C'est parce que le sacerdoce ministériel
représente le Christ qu'il peut représenter l'Église.
III. Les trois degrés du sacrement de l'ordre
§1554
«Le ministère
ecclésiastique, institué par Dieu, est exercé dans la diversité des ordres par
ceux que déjà depuis l'antiquité on appelle évêques, prêtres,
diacres» (LG 28). La doctrine catholique, exprimée dans la liturgie,
le magistère et la pratique constante de l'Église, reconnaît qu'il existe deux
degrés de participation ministérielle au sacerdoce du Christ: l'épiscopat
et le presbytérat. Le diaconat est destiné à les aider et à les servir. C'est
pourquoi le terme sacerdos désigne, dans l'usage actuel, les évêques et
les prêtres, mais non pas les diacres. Néanmoins, la doctrine catholique
enseigne que les degrés de participation sacerdotale (épiscopat et presbytérat)
et le degré de service (diaconat) sont tous les trois conférés par un acte
sacramentel appelé «ordination», c'est-à-dire par le
sacrement de l'Ordre:
Que tous révèrent les diacres comme Jésus-Christ, comme aussi l'évêque, qui est l'image du Père, et les presbytres comme le sénat de Dieu et comme l'assemblée des apôtres: sans eux on ne peut parler d'Église (S. Ignace d'Antioche, Trall. 3, 1).
L'ordination épiscopale -- plénitude du sacrement de l'Ordre
§1555
«Parmi les
différents ministères qui s'exercent dans l'Église depuis les premiers temps, la
première place, au témoignage de la Tradition, appartient à la fonction de ceux
qui, établis dans l'épiscopat, dont la ligne se continue depuis les origines,
sont les sarments par lesquels se transmet la semence apostolique»
(LG 20).
§1556
Pour remplir leur haute
mission, «les apôtres furent enrichis par le Christ d'une effusion
spéciale de l'Esprit Saint descendant sur eux; eux-mêmes, par
l'imposition des mains, transmirent à leurs collaborateurs le don spirituel qui
s'est communiqué jusqu'à nous à travers la consécration épiscopale»
(LG 21).
§1557
Le deuxième Concile du
Vatican «enseigne que, par la consécration épiscopale, est conférée la
plénitude du sacrement de l'Ordre, que la coutume liturgique de l'Église et
la voix des saints Pères désignent en effet sous le nom de sacerdoce suprême,
de réalité totale (summa) du ministère sacré» (Ibid.).
§1558
«La
consécration épiscopale, en même temps que la charge de sanctifier, confère
aussi des charges d'enseigner et de gouverner ... En effet, ... par
l'imposition des mains et par les paroles de la consécration, la grâce de
l'Esprit Saint est donnée et le caractère sacré imprimé, de telle sorte que les
évêques, d'une façon éminente et visible, tiennent la place du Christ lui-même,
Maître, Pasteur et Pontife et jouent son rôle (in Eius persona agant)»
(ibid.). «Aussi, par l'Esprit Saint qui leur a été donné, les
évêques ont-ils été constitués de vrais et authentiques maîtres de la foi,
pontifes et pasteurs» (CD 2).
§1559
«C'est en vertu
de la consécration sacramentelle et par la communion hiérarchique avec le chef
du collège et ses membres que quelqu'un est fait membre du corps
épiscopal» (LG 22). Le caractère et la nature collégiale de
l'ordre épiscopal se manifestent entre autres dans l'antique pratique de
l'Église qui veut que pour la consécration d'un nouvel évêque plusieurs évêques
participent au sacre (cf. ibid). Pour l'ordination légitime d'un Evêque, une
intervention spéciale de l'Evêque de Rome est requise aujourd'hui, en raison de
sa qualité de lien suprême visible de la communion des Églises particulières
dans l'Église une et de garant de leur liberté.
§1560
Chaque évêque a, comme
vicaire du Christ, la charge pastorale de l'Église particulière qui lui a été
confiée, mais en même temps il porte collégialement avec tous ses frères dans
l'épiscopat la sollicitude pour toutes les Églises: «Si
chaque évêque n'est pasteur propre que de la portion du troupeau confiée à ses
soins, sa qualité de légitime successeur des Apôtres par institution divine le
rend solidairement responsable de la mission apostolique de
l'Église» (Pie XII, enc. «Fidei donum «; cf. LG 23; CD 4;
36; 37; AG 5; 6; 38).
§1561
Tout ce qu'on vient de
dire explique pourquoi l'Eucharistie célébrée par l'évêque a une signification
toute spéciale comme expression de l'Église réunie autour de l'autel sous la
présidence de celui qui représente visiblement le Christ, Bon Pasteur et Tête
de son Église (cf. SC 41; LG 26).
L'ordination des presbytres -- coopérateurs des évêques
§1562
«Le Christ, que
le Père a consacré et envoyé dans le monde, a, par les apôtres, fait leurs
successeurs, c'est-à-dire les évêques, participants de sa consécration et de sa
mission. A leur tour, les évêques ont légitimement transmis, à divers membres
de l'Église, et suivant des degrés divers, la charge de leur
ministère» (LG 28). «Leur fonction ministérielle a été
transmise aux prêtres à un degré subordonné: ceux-ci sont établis dans
l'Ordre du presbytérat pour être les coopérateurs de l'Ordre épiscopal
dans l'accomplissement de la mission apostolique confiée par le
Christ» (PO 2).
§1563
«La fonction
des prêtres, en tant qu'elle est unie à l'Ordre épiscopal, participe à
l'autorité par laquelle le Christ lui-même construit, sanctifie et gouverne son
Corps. C'est pourquoi le sacerdoce des prêtres, s'il suppose les sacrements de
l'initiation chrétienne, est cependant conféré au moyen du sacrement
particulier qui, par l'onction du Saint-Esprit, les marque d'un caractère
spécial, et les configure ainsi au Christ Prêtre pour les rendre capables
d'agir au nom du Christ Tête en personne» (PO 2).
§1564
«Tout en n'ayant
pas charge suprême du pontificat et tout en dépendant des évêques dans
l'exercice de leur pouvoir, les prêtres leur sont cependant unis dans la
dignité sacerdotale; et par la vertu du sacrement de l'Ordre, à l'image
du Christ prêtre suprême et éternel (cf. He 5, 1-10; 7, 24; 9,
11-28) ils sont consacrés pour prêcher l'Évangile, pour être les pasteurs des
fidèles et pour célébrer le culte divin en vrais prêtres du Nouveau
Testament» (LG 28).
§1565
En vertu du sacrement de
l'Ordre les prêtres participent aux dimensions universelles de la mission
confiée par le Christ aux Apôtres. Le don spirituel qu'ils ont reçu dans
l'ordination les prépare, non pas à une mission limitée et restreinte,
«mais à une mission de salut d'ampleur universelle, 'jusqu'aux
extrémités de la terre'»(PO 10), «prêts au fond du coeur à
prêcher l'Évangile en quelque lieu que ce soit» (OT 20).
§1566
«C'est dans le
culte ou synaxe eucharistique que s'exerce par excellence leur charge
sacrée: là, tenant la place du Christ et proclamant son mystère, ils
joignent les demandes des fidèles au sacrifice de leur chef, rendant présent et
appliquant dans le sacrifice de la messe, jusqu'à ce que le Seigneur vienne,
l'unique sacrifice du Nouveau Testament, celui du Christ s'offrant une fois
pour toutes à son Père en victime immaculée»(LG 28). De ce sacrifice
unique, tout leur ministère sacerdotal tire sa force (cf. PO 2).
§1567
«Coopérateurs
avisés de l'ordre épiscopal dont ils sont l'aide et l'instrument, appelés à
servir le peuple de Dieu, les prêtres constituent, avec leur évêque, un seul presbyterium
aux fonctions diverses. En chaque lieu où se trouve une communauté de fidèles,
ils rendent d'une certaine façon présent l'évêque auquel ils sont associés d'un
coeur confiant et généreux, assumant pour leur part ses charges et sa
sollicitude, et les mettant en oeuvre dans leur souci quotidien des
fidèles» (LG 28). Les prêtres ne peuvent exercer leur ministère
qu'en dépendance de l'évêque et en communion avec lui. La promesse d'obéissance
qu'ils font à l'évêque au moment de l'ordination et le baiser de paix de
l'évêque à la fin de la liturgie de l'ordination signifient que l'évêque les
considère comme ses collaborateurs, ses fils, ses frères et ses amis, et qu'en
retour ils lui doivent amour et obéissance.
§1568
«Du fait de
leur ordination, qui les a fait entrer dans l'ordre du presbytérat, les prêtres
sont tous intimement liés entre eux par la fraternité sacramentelle; mais,
du fait de leur affectation au service d'un diocèse en dépendance de l'évêque
local, ils forment tout spécialement à ce niveau un presbyterium
unique» (PO 8). L'unité du presbyterium trouve une expression
liturgique dans l'usage qui veut que les presbytres imposent à leur tour les
mains, après l'évêque, pendant le rite de l'ordination.
L'ordination des diacres -- «en vue du service»
§1569
«Au degré
inférieur de la hiérarchie, se trouvent les diacres auxquels on a imposé les
mains 'non pas en vue du sacerdoce, mais en vue du service'» (LG
29; cf. CD 15). Pour l'ordination au diaconat, seul l'évêque impose les
mains, signifiant ainsi que le diacre est spécialement rattaché à l'évêque dans
les tâches de sa «diaconie» (cf. S. Hippolyte, trad. ap.
8).
§1570
Les diacres participent
d'une façon spéciale à la mission et à la grâce du Christ (cf. LG 41; AA
16). Le sacrement de l'Ordre les marque d'une empreinte
(«caractère») que nul ne peut faire disparaître et qui
les configure au Christ qui s'est fait le «diacre»,
c'est-à-dire le serviteur de tous (cf. Mc 10, 45; Lc 22, 27; S.
Polycarpe, ep. 5, 2). Il appartient entre autres aux diacres d'assister
l'évêque et les prêtres dans la célébration des divins mystères, surtout de
l'Eucharistie, de la distribuer, d'assister au mariage et de le bénir, de
proclamer l'Évangile et de prêcher, de présider aux funérailles et de se
consacrer aux divers services de la charité (cf. LG 29; SC 35, § 4;
AG 16).
§1571
Depuis le deuxième
Concile du Vatican, l'Église latine a rétabli le diaconat «en tant
que degré propre et permanent de la hiérarchie» (LG 29), alors que
les Églises d'Orient l'avaient toujours maintenu. Ce diaconat permanent,
qui peut être conféré à des hommes mariés, constitue un enrichissement
important pour la mission de l'Église. En effet, il est approprié et utile que
des hommes qui accomplissent dans l'Église un ministère vraiment diaconal, soit
dans la vie liturgique et pastorale, soit dans les oeuvres sociales et
caritatives «soient fortifiés par l'imposition des mains transmise
depuis les apôtres et plus étroitement unis à l'autel, pour qu'ils s'acquittent
de leur ministère plus efficacement, au moyen de la grâce sacramentelle du
diaconat» (AG 16).
IV. La célébration de ce sacrement
§1572
La célébration de
l'ordination d'un évêque, de prêtres ou de diacres, de par son importance pour
la vie de l'Église particulière, réclame le concours du plus grand nombre
possible de fidèles. Elle aura lieu de préférence le dimanche et à la
cathédrale, avec une solennité adaptée à la circonstance. Les trois
ordinations, de l'évêque, du prêtre et du diacre, suivent le même mouvement.
Leur place est au sein de la liturgie eucharistique.
§1573
Le rite essentiel
du sacrement de l'Ordre est constitué, pour les trois degrés, de l'imposition
des mains par l'évêque sur la tête de l'ordinand ainsi que de la prière
consécratoire spécifique qui demande à Dieu l'effusion de l'Esprit Saint et de
ses dons appropriés au ministère pour lequel le candidat est ordonné (cf. Pie
XII, const. ap. «Sacramentum
Ordinis «: DS 3858).
§1574
Comme dans tous les
sacrements, des rites annexes entourent la célébration. Variant fortement dans
les différentes traditions liturgiques, ils ont en commun d'exprimer les
multiples aspects de la grâce sacramentelle. Ainsi, les rites initiaux, dans le
rite latin, -- la présentation et l'élection de l'ordinand, l'allocution de
l'évêque, l'interrogatoire de l'ordinand, les litanies des saints -- attestent
que le choix du candidat s'est fait conformément à l'usage de l'Église et
préparent l'acte solennel de la consécration, après laquelle plusieurs rites viennent
exprimer et achever d'une manière symbolique le mystère qui s'est
accompli: pour l'évêque et le prêtre l'onction du saint chrême, signe de
l'onction spéciale du Saint-Esprit qui rend fécond leur ministère; remise
du livre des Évangiles, de l'anneau, de la mitre et de la crosse à l'évêque en
signe de sa mission apostolique d'annonce de la Parole de Dieu, de sa fidélité
à l'Église, épouse du Christ, de sa charge de pasteur du troupeau du
Seigneur; remise au prêtre de la patène et du calice, «l'offrande
du peuple saint» qu'il est appelé à présenter à Dieu; remise
du livre des Évangiles au diacre qui vient de recevoir mission d'annoncer
l'Évangile du Christ.
V. Qui peut conférer ce sacrement?
§1575
C'est le Christ qui a
choisi les Apôtres et leur a donné part à sa mission et à son autorité. Élevé à
la droite du Père, il n'abandonne pas son troupeau, mais le garde par les
Apôtres sous sa constante protection et le dirige encore par ces mêmes pasteurs
qui continuent aujourd'hui son oeuvre (cf. MR, Préface des Apôtres). C'est donc
le Christ «qui donne» aux uns d'être apôtres, aux autres,
pasteurs (cf. Ep 4, 11). Il continue d'agir par les évêques (cf. LG 21).
§1576
Puisque le sacrement de
l'Ordre est le sacrement du ministère apostolique, il revient aux évêques en
tant que successeurs des Apôtres, de transmettre «le don
spirituel» (LG 21), «la semence apostolique»
(LG 20). Les évêques validement ordonnés, c'est-à-dire qui sont dans la ligne
de la succession apostolique, confèrent validement les trois degrés du
sacrement de l'Ordre (cf. DS 794 et 802; CIC, can.
1012; CCEO, can. 744; 747).
VI. Qui peut recevoir ce sacrement?
§1577
«Seul un homme
(vir) baptisé reçoit validement l'ordination sacrée»
(CIC, can. 1024). Le Seigneur Jésus a choisi des
hommes (viri) pour former le collège des douze apôtres (cf. Mc 3,
14-19; Lc 6, 12-16), et les apôtres ont fait de même lorsqu'ils ont
choisi les collaborateurs (cf. 1 Tm 3, 1-13; 2 Tm 1, 6; Tt 1, 5-9)
qui leur succèderaient dans leur tâche (S. Clément de Rome, Cor. 42, 4;
44, 3). Le collège des évêques, avec qui les prêtres sont unis dans le
sacerdoce, rend présent et actualise jusqu'au retour du Christ le collège des
douze. L'Église se reconnaît liée par ce choix du Seigneur lui-même. C'est
pourquoi l'ordination des femmes n'est pas possible (cf. MD 26-27; CDF,
décl. «Inter insigniores»).
§1578
Nul n'a un droit à
recevoir le sacrement de l'Ordre. En effet, nul ne s'arroge à soi-même cette
charge. On y est appelé par Dieu (cf. He 5, 4). Celui qui croit reconnaître les
signes de l'appel de Dieu au ministère ordonné, doit soumettre humblement son
désir à l'autorité de l'Église à laquelle revient la responsabilité et le droit
d'appeler quelqu'un à recevoir les ordres. Comme toute grâce, ce sacrement ne
peut être reçu que comme un don immérité.
§1579
Tous les ministres
ordonnés de l'Église latine, à l'exception des diacres permanents, sont
normalement choisis parmi les hommes croyants qui vivent en célibataires et qui
ont la volonté de garder le célibat «en vue du Royaume des
cieux» (Mt 19, 12). Appelés à se consacrer sans partage au Seigneur
et à «ses affaires» (cf. 1 Co 7, 32), ils se donnent tout
entier à Dieu et aux hommes. Le célibat est un signe de cette vie nouvelle au
service de laquelle le ministre de l'Église est consacré; accepté d'un
coeur joyeux, il annonce de façon rayonnante le Règne de Dieu (cf. PO 16).
§1580
Dans les Églises
Orientales, depuis des siècles, une discipline différente est en vigueur:
alors que les évêques sont choisis uniquement parmi les célibataires, des hommes
mariés peuvent être ordonnés diacres et prêtres. Cette pratique est depuis
longtemps considérée comme légitime; ces prêtres exercent un ministère
fructueux au sein de leurs communautés (cf. PO 16). D'ailleurs, le célibat des
prêtres est très en honneur dans les Églises Orientales, et nombreux sont les
prêtres qui l'ont choisi librement, pour le Royaume de Dieu. En Orient comme en
Occident, celui qui a reçu le sacrement de l'Ordre ne peut plus se marier.
VII. Les effets du sacrement de l'Ordre
Le caractère indélébile
§1581
Ce sacrement configure au
Christ par une grâce spéciale de l'Esprit Saint, en vue de servir d'instrument
du Christ pour son Église. Par l'ordination l'on est habilité à agir comme
représentant du Christ, Tête de l'Église, dans sa triple fonction de prêtre,
prophète et roi.
§1582
Comme dans le cas du
Baptême et de la Confirmation, cette participation à la fonction du Christ est
accordée une fois pour toutes. Le sacrement de l'Ordre confère, lui aussi, un caractère
spirituel indélébile et il ne peut pas être réitéré ni être conféré
temporairement (cf. Cc. Trente:
DS 1767; LG 21; 28; 29; PO 2).
§1583
Un sujet validement ordonné
peut, certes, pour de graves motifs, être déchargé des obligations et des
fonctions liées à l'ordination ou être interdit de les exercer (cf. CIC,
can. 290-293; 1338,
§ 2), mais il ne peut plus redevenir laïc au sens strict (cf. Cc.
Trente: DS 1774) car le caractère imprimé par l'ordination l'est pour
toujours. La vocation et la mission reçues au jour de son ordination le
marquent d'une façon permanente.
§1584
Puisque en fin de compte
c'est le Christ qui agit et opère le salut à travers le ministre ordonné,
l'indignité de celui-ci n'empêche pas le Christ d'agir (cf. Cc. Trente:
DS 1612; DS 1154). S. Augustin le dit avec force:
Quant au ministre orgueilleux, il est à ranger avec le diable. Le don du Christ n'en est pas pour autant profané, ce qui s'écoule à travers lui garde sa pureté, ce qui passe par lui reste limpide et vient jusqu'à la terre fertile. ... La vertu spirituelle du sacrement est en effet pareille à la lumière: ceux qui doivent être éclairés la reçoivent dans sa pureté et, si elle traverse des êtres souillés, elle ne se souille pas (Augustin, ev. Jo. 5, 15).
La grâce du Saint-Esprit
§1585
La grâce du Saint-Esprit
propre à ce sacrement est celle d'une configuration au Christ Prêtre, Maître et
Pasteur dont l'ordonné est constitué le ministre.
§1586
Pour l'évêque, c'est
d'abord une grâce de force («L'Esprit qui fait chefs «:
Prière de consécration de l'évêque du rite latin -- Pontificale Romanum. De
Ordinatione Episcopi, presbyterorum et diaconorum, 47): celle de
guider et de défendre avec force et prudence son Église comme un père et un
pasteur, avec un amour gratuit pour tous et une prédilection pour les pauvres,
les malades et les nécessiteux (cf. CD 13 et 16). Cette grâce le pousse à
annoncer l'Évangile à tous, à être le modèle de son troupeau, à le précéder sur
le chemin de la sanctification en s'identifiant dans l'Eucharistie avec le
Christ Prêtre et Victime, sans craindre de donner sa vie pour ses brebis:
Accorde, Père qui connais les coeurs, à ton serviteur que tu as choisi pour l'épiscopat, qu'il fasse paître ton saint troupeau et qu'il exerce à ton égard le souverain sacerdoce sans reproche, en te servant nuit et jour; qu'il rende sans cesse ton visage propice et qu'il offre les dons de ta sainte Église; qu'il ait en vertu de l'esprit du souverain sacerdoce le pouvoir de remettre les péchés suivant ton commandement, qu'il distribue les charges suivant ton ordre et qu'il délie de tout lien en vertu du pouvoir que tu as donné aux apôtres; qu'il te plaise par sa douceur et son coeur pur, en t'offrant un parfum agréable, par ton Enfant Jésus-Christ ... (S. Hippolyte, trad. ap. 3).
§1587
Le don spirituel que
confère l'ordination presbytérale est exprimé par cette prière propre au rite
byzantin. L'évêque, en imposant la main, dit entre autres:
Seigneur, remplis du don du Saint-Esprit celui que tu as daigné élever au degré du sacerdoce afin qu'il soit digne de se tenir sans reproche devant ton autel, d'annoncer l'Évangile de ton Royaume, d'accomplir le ministère de ta parole de vérité, de t'offrir des dons et des sacrifices spirituels, de renouveler ton peuple par le bain de la régénération; de sorte que lui-même aille à la rencontre de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, ton Fils unique, au jour de son second avènement, et qu'il reçoive de ton immense bonté la récompense d'une fidèle administration de son ordre (Liturgia Byzantina. 2 oratio chirotoniae presbyteralis, Euchologion, [Roma 1873] p. 136).
§1588
Quant aux diacres,
«la grâce sacramentelle leur donne la force nécessaire de servir le
peuple de Dieu dans la 'diaconie' de la liturgie, de la parole et de la
charité, en communion avec l'évêque et son presbyterium» (LG 29).
§1589
Devant la grandeur de la
grâce et de la charge sacerdotales, les saints docteurs ont ressenti l'urgent
appel à la conversion afin de correspondre par toute leur vie à Celui dont le
sacrement les constitue les ministres. Ainsi, S. Grégoire de Nazianze, tout
jeune prêtre, s'écrie:
Il faut commencer par se purifier avant de purifier les autres; il faut être instruit pour pouvoir instruire; il faut devenir lumière pour éclairer, s'approcher de Dieu pour en rapprocher les autres, être sanctifié pour sanctifier, conduire par la main et conseiller avec intelligence (Or. 2, 71: PG 35, 480B; Or. 2, 74: PG 46, 481B; Or. 2, 73: PG 35, 481A). Je sais de qui nous sommes les ministres, à quel niveau nous nous trouvons et quel est celui vers lequel nous nous dirigeons. Je connais la hauteur de Dieu et la faiblesse de l'homme, mais aussi sa force (ibid., 74). [Qui est donc le prêtre? Il est] le défenseur de la vérité, il se dresse avec les anges, il glorifie avec les archanges, il fait monter sur l'autel d'en haut les victimes des sacrifices, il partage le sacerdoce du Christ, il remodèle la créature, il rétablit [en elle] l'image [de Dieu], il la recrée pour le monde d'en haut, et, pour dire ce qu'il y a de plus grand, il est divinisé et il divinise (ibid., 73).
Et le saint Curé d'Ars: «C'est le prêtre qui continue l'oeuvre de rédemption sur la terre» ... «Si l'on comprenait bien le prêtre sur la terre, on mourrait non de frayeur, mais d'amour» ... «Le Sacerdoce, c'est l'amour du coeur de Jésus» (Nodet, Jean-Marie Vianney 100).
EN BREF
§1590
S. Paul dit à son disciple
Timothée: «Je t'invite à raviver le don que Dieu a déposé en
toi par l'imposition de mes mains» (2 Tm 1, 6), et «celui
qui aspire à la charge d'évêque, désire une noble fonction» (1 Tm 3,
1). A Tite, il disait: «Si je t'ai laissé en Crète, c'est pour
y achever l'organisation, et pour établir dans chaque ville des presbytres,
conformément à mes instructions» (Tt 1, 5).
§1591
Toute l'Église est un peuple sacerdotal. Grâce au Baptême, tous les fidèles
participent au sacerdoce du Christ. Cette participation s'appelle
«sacerdoce commun des fidèles». Sur sa base et à son
service existe une autre participation à la mission du Christ; celle du
ministère conféré par le sacrement de l'Ordre, dont la tâche est de servir au
nom et en la personne du Christ-Tête au milieu de la communauté.
§1592
Le sacerdoce ministériel diffère essentiellement du sacerdoce commun des
fidèles parce qu'il confère un pouvoir sacré pour le service des fidèles. Les
ministres ordonnés exercent leur service auprès du peuple de Dieu par
l'enseignement (munus
docendi), le culte divin (munus liturgicum) et par le gouvernement
pastoral (munus regendi).
§1593
Depuis les origines, le ministère ordonné a été conféré et exercé à trois
degrés: celui des Évêques, celui des presbytres et celui des diacres. Les
ministères conférés par l'ordination sont irremplaçables pour la structure
organique de l'Église: Sans l'Evêque, les presbytres et les diacres, on
ne peut parler d'Église (cf. S. Ignace d'Antioche, Trall. 3,1).
§1594
L'Evêque reçoit la plénitude du sacrement de l'Ordre qui l'insère dans le
Collège épiscopal et fait de lui le chef visible de l'Église particulière qui
lui est confiée. Les Évêques, en tant que successeurs des Apôtres et membres du
Collège, ont part à la responsabilité apostolique et à la mission de toute
l'Église sous l'autorité du Pape, successeur de S. Pierre.
§1595
Les presbytres sont unis aux évêques dans la dignité sacerdotale et en même temps
dépendent d'eux dans l'exercice de leur fonctions pastorales; ils sont appelés à être les
coopérateurs avisés des Évêques; ils forment autour de leur Evêque le
«presbyterium» qui porte avec lui la responsabilité de
l'Église particulière. Ils reçoivent de l'évêque la charge d'une
communauté paroissiale ou d'une fonction ecclésiale déterminée.
§1596
Les diacres sont des ministres ordonnés pour les tâches de service de
l'Église; ils ne reçoivent pas le sacerdoce ministériel, mais l'ordination
leur confère des fonctions importantes dans le ministère de la Parole, du culte
divin, du gouvernement pastoral et du service de la charité, tâches qu'ils
doivent accomplir sous l'autorité pastorale de leur Evêque.
§1597
Le sacrement de l'Ordre est conféré par l'imposition des mains suivie d'une
prière consécratoire solennelle qui demande à Dieu pour l'ordinand les grâces
du Saint Esprit requises pour son ministère. L'ordination imprime un caractère
sacramentel indélébile.
§1598
L'Église confère le sacrement de l'Ordre seulement à des hommes (viris) baptisés, dont les aptitudes
pour l'exercice du ministère ont été dûment reconnues. C'est à l'autorité de
l'Église que revient la responsabilité et le droit d'appeler quelqu'un à
recevoir les ordres.
§1599
Dans l'Église latine, le sacrement de l'Ordre pour le presbytérat n'est conféré
normalement qu'à des candidats qui sont prêts à embrasser librement le célibat
et qui manifestent publiquement leur volonté de le garder pour l'amour du
Royaume de Dieu et du service des hommes.
Catéchisme de l'Église catholique © Libreria Editrice Vaticana 1992.
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