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François-Joseph Thonnard
Voir Oeuvres de F.-J. Thonnard dans la Page d'accueil de la Section de Philosophie de ce site web.
Source: L'Assomption et ses oeuvres, N° 579, 1974, p. 31.
François-J. Thonnard est né à Barvaux-sur-Ourthe le jeudi 5 novembre 1896, dans le Luxembourg belge. Il est baptisé le lendemain. Le curé de son village lui donne ses premières leçons de latin (1908-1910). En septembre 1910, le jeune homme entre à l'alumnat de Bure. Il est estimé suffisamment mûr pour être envoyé à Ascona en Suisse pour ses humanités (1911-1913). Le P. Damascène Dhers le fait entrer au noviciat de Limpemberg (Grand-Duché de Luxembourg) où il prend l'habit le 14 août 1913. La guerre ayant éclaté et interrompant toutes les relations avec la Congrégation, sa première profession doit être reportée. L'insuffisance de la nourriture aggrave la fatigue des travaux manuels indispensables à la survie, mais le Frère François-J. ne se laisse pas détourner des études, même s'il doit se livrer à la culture des betteraves. Les novices de deuxième année commencent sur place leurs études de philosophie (1915-1917), complétées à Louvain en 1918 et immédiatement suivies des études de théologie (1918-1922). Profès annuel le 19 mai 1918, il est admis à la profession perpétuelle le 16 mai 1921 et ordonné prêtre par Mgr Nicotra, nonce apostolique à Bruxelles, le 23 juillet 1922, également à Louvain.
Dès l'année 1922, le Père François-Joseph commence une belle carrière professorale, d'abord à Taintegnies (1922-1923), puis à Louvain (1923-1924), enfin à Saint-Gérard (1925-1939). Il consacre tout son temps à l'étude et à l'enseignement de la philosophie, servi par une intelligence de qualité et soutenu par un travail régulier et persévérant. Il s'exprime avec aisance, alors qu'il cherche parfois ses mots dans la conversation ordinaire. Il a le don de présenter une même idée sous divers aspects, de rendre l'enseignement le plus abstrait limpide et aime se livrer, grâce à la technique des interrogations, aux joutes intellectuelles. Il écrit au tableau ses schémas devenus légendaires, illustrant et synthétisant clairement les questions les plus difficiles. Sa vie est conduite avec une régularité toute monacale. Tôt levé, fidèle à tous les exercices religieux communautaires, il se plonge sans perdre une minute dans l'étude et prépare soigneusement ses cours. Après le déjeuner, il aime se retrouver en récréation en compagnie de ses confrères. On lit les journaux et on attend ses commentaires qui donnent lieu à des débats qu'il a l'art de conclure victorieusement et joyeusement.
En 1939, ses supérieurs le chargent du supériorat à Saint-Gérard. Cette expérience fait l'épreuve des temps difficiles avec la guerre: Saint-Gérard regroupe tous les étudiants belges philosophes et théologiens, Louvain ayant été détruit. En 1946, il est remplacé comme supérieur par le P. Joseph Maurissen qui en 1948 passe à Hal où sont transférés les théologiens. Le P. François-Joseph reprend la charge de supérieur à Saint-Gérard (1948-1952) sans abandonner son cher enseignement. En septembre 1952, il quitte Saint-Gérard non sans émotion pour rejoindre l'équipe des Études augustiniennes, établie en France au scolasticat de Lormoy (Essonne). Il continue un temps à y donner un cours d'histoire de la philosophie, mais à la fin de 1954, l'Institut des Études augustiniennes est transféré à la rue François 1er, à Paris, qui devient sa résidence. Il a tout loisir de mettre à profit sa riche expérience de professeur en se consacrant plus directement à la recherche, prolongeant une oeuvre de publication depuis longtemps déjà commencée.
La Bonne Presse a déjà édité ses deux petits livres sur saint Bernard et saint Thomas d'Aquin. Son Précis de Philosophie, paru en 1937, a reçu un grand succès et a consacré sa notoriété dans le monde savant spécialisé. Il renouvelle son Précis d'Histoire de la philosophie, composé à partir de son cours polycopié et traduit en six langues. Il remet à jour les Extraits des grands philosophes dont la première édition remonte à 1946. Tout en étant un fervent disciple de saint Thomas d'Aquin, le Père Thonnard fait allégeance à un autre maître, Augustin, auquel il va donner une place privilégiée dans ses nouvelles publications. Déjà avant d'être rangé sous la houlette du P. Cayré, le Père François-Joseph s'est chargé de la traduction et du commentaire de deux volumes des Oeuvres de saint Augustin, volumes 6 et 7, avec la collaboration du P. Guy Finaert. Il collabore à la publication des Oeuvres du Patriarche de l'Occident, à la Revue des Études Augustiniennes et au Bulletin Augustinien. Ses nombreux articles ont été recensés par le P. Ange Brix dans un inventaire bibliographique général publié par une firme américaine à Boston, sous forme de 4 grands volumes: on ne compte pas moins de 40 titres d'études dus au P. François-Joseph, touchant à tel ou tel aspect de la doctrine augustinienne, plus particulièrement la philosophie et la grâce. Il est peu de volumes publiés par la Bibliothèque Augustinienne depuis 1954 que le Père n'ait revu et enrichi de ses notes, notamment les 5 volumes de la Cité de Dieu.
La mort vient stopper le P. François-Joseph la plume à la main, à tel point que plusieurs de ses ouvrages ne sont publiés qu'après son décès. Homme de science, le Père est surtout un religieux d'une vie spirituelle profonde. La pensée d'Augustin convient parfaitement à son coeur aussi bien qu'à son esprit. Il a réussi à synthétiser la doctrine spirituelle du Maître dans son Traité de vie spirituelle à l'école de saint Augustin (1959), étude magistrale monnayée dans 50 cahiers de la Vie Augustinienne, parus entre 1953 et 1961. Malgré la forme scolastique donnée à l'ouvrage, il a saisi la profondeur et l'unité d'une doctrine que résume la conclusion: «Tous les aspects de la spiritualité augustinienne se rejoignent dans la charité. L'amour en ce sens est aussi le poids qui les entraîne, l'esprit qui les fait vivre et qui les harmonise en une parfaite unité». En 1963, le P. François-Joseph fête son jubilé d'or d'entrée au noviciat, préparé par une retraite de trente jours aux Essarts. En 1968, il fête ses 50 ans de profession religieuse à Lormoy. Mais il est atteint d'artériosclérose au cerveau. Le 29 septembre 1969, il regagne la maison de Saint-Gérard. En février 1972, il souffre d'une arthrite aiguë. Son calvaire prend fin le 1er mai 1974. Il est inhumé le 4 à Saint-Gérard.
Source: www.assomption.org
Tout d'abord, je ne sais pas qui a écrit la biographie ci-haut. J'aime croire que Thonnard a un peu glissé dans l'auto-biographie ici!
Le vieux Frère Pierre-Jean Genest, du Montmartre Canadien (environ 10 minutes à pied de chez nous), assure que le P. Thonnard est déjà venu chez eux.
J'ai découvert le Précis d'histoire à mon passage au Collège Dominicain d'Ottawa, au milieu des années 1980. Je voyais que la plupart des Dominicains étaient hérétiques et pervers sexuels, et je voyais aussi qu'ils se débarassaient de certains livres, donc je me suis dit que ces livres devaient être très bons, puisqu'ils étaient rejetés par des gens si mauvais!
Une vingtaine d'années plus tard, mon demi-frère Jean-Sébastien a vu le Précis de philosophie (que je ne connaissais même pas et qui selon moi est beaucoup plus important que le Précis d'histoire) à l'Université Laval, dans une quelconque «vente de feu» (était-ce l'Université qui se débarassait de livres «mauvais»? Il faudrait que je lui redemande). Jean-Sébastien l'a acheté à tout hasard, parce que (m'a-t-il dit) je lui avait fortement recommandé Thonnard. Alors il m'a refilé ce livre qui est devenu LE livre de philosophie le plus important de ma carrière!
Il y a longtemps, l'Université Laval était un chef-lieu du thomisme en Amérique du Nord, et ils avaient de nombreux exemplaires des livres de Thonnard dans leur section de Philosophie. Donc, à un moment donné, l'Université pensait que ces livres étaient si importants qu'il fallait en avoir plusieurs, car de nombreux étudiants les emprunteraient en même temps. Mais j'ai fait tout mon Bac et toute ma scolarité de Maîtrise en Philo à Laval, sans que jamais un professeur ne mentionne l'existence de Thonnard. Pourtant, j'aurais pu faire facilement toutes mes études en Philosophie avec ces deux livres!
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