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Quand une envie vous prend d'avoir des relations sexuelles hors-mariage,
priez
[1Co 10:13],
gardez vos vêtements, et allez lire un bon livre!
(Ivan Kramskoy. Sophia Kramskaya en train de lire.
Source)
Est-il bon d'avoir des relations sexuelles avant le mariage? Il faut se demander au départ sur «quel terrain» se situe ce débat: la science ou la religion? En effet, si par exemple un guru d'une quelconque religion affirme que Dieu tout-puissant interdit aux mortels de porter des souliers, et que tout le monde doit porter des bottes de caoutchouc, on peut sans danger l'envoyer promener. Il aura beau nous citer des versets de son «écriture sainte», brandir l'excommunication et l'enfer, cela ne changera rien: sa religion est cinglée.
Alors pourquoi un non-catholique devrait-il même s'intéresser à l'enseignement de l'Église catholique concernant les rapports sexuels avant le mariage? Parce que l'Église dit que son enseignement à ce sujet relève de la loi naturelle. En d'autres mots, que tous les hommes doivent respecter cet enseignement, quelle que soit leur religion, parce qu'une grande partie de cet enseignement ne dépend pas de la religion.
Bien sûr, pour parler d'immoralité, il faut d'abord avoir une petite idée de ce qu'est la morale! Vous pouvez commencer avec un bref essai, comme «Qu'est-ce que la morale?». En résumé, la moralité d'un acte va dépendre de ce qu'est la nature humaine, car si l'homme n'est qu'un organisme purement biologique dont la fin est de jouir physiquement le plus possible, les relations sexuelles avant le mariage semblent tout à fait «morales». Dans ce cas, c'est plutôt le mariage qui serait immoral!
Il est possible, étant donné une réflexion longue et sérieuse, de constater que l'homme dépasse les autres organismes vivants en ce qu'il est une personne, doué de raison et de libre-arbitre, et qu'il est appelé au bonheur, seule fin qui puisse le satisfaire. De cette nature humaine découle des exigences spéciales pour assurer son épanouissement, c'est-à-dire une morale très différente des autres êtres vivants.
Pour assurer le développement normal d'un nouvel homme, il faut non seulement générer un corps, mais aussi assurer tout ce qui est nécessaire à la personne. Si l'homme était comme un cheval, on pourrait accoucher par terre et laisser le bébé se débrouiller. Mais l'homme est une personne, alors il faut l'accoucher dans «un sanctuaire de vie et un berceau d'amour» (Jean-Paul II).
Le mariage, c'est ce que la nature humaine exige pour la procréation et l'éducation des enfants, ainsi que l'épanouissement des parents. Construire un mariage n'est pas comme construire une maison, mais il y a tout de même des règles à suivre. Par exemple, il ne faut pas commettre l'adultère, car une telle trahison vient briser la confiance et l'amour (pour reprendre notre métaphore, elle vient «briser les briques de la maison»). De plus, il faut se préparer adéquatement au mariage.
À partir de ce qui est nécessaire durant un mariage, on peut trouver ce qu'il faut faire avant le mariage. Durant un mariage, il faut (entre autres, car on résume rapidement):
4.1) Être une personne très aimante. Aimer quelqu'un, c'est l'aider à se rapprocher du bonheur. Or pour fournir une telle aide, il faut souvent s'oublier soi-même, sacrifier son petit plaisir personnel immédiat, prendre des mesures concrètes pour découvrir ce dont l'autre a besoin et tout faire en son pouvoir pour lui fournir. Contrairement à l'attraction sexuelle, l'amour n'est jamais instinctif; il s'apprend. Pour apprendre à aimer, il faut entre autres vaincre l'égoïsme, cette tendance naturelle à penser qu'on aime, alors qu'en fait on recherche son propre intérêt. Tant qu'on demeure dans cet égoïsme enfantin, l'amour vrai est impossible. En s'interdisant les relations sexuelles avant le mariage, on se place dans une situation idéale pour prouver à l'autre qu'on l'aime pour sa personne et non pour son corps. On est aussi très bien placé pour démasquer les intentions peu louables (quelles soient les nôtres, celles de la personne avec qui on sort, ou les deux). Vous connaissez probablement au moins un couple qui s'est brisé à cause de l'égoïsme d'un ou des deux partenaires.
4.2) Être maître de sa concupiscence. Pour user correctement de la sexualité dans le mariage, il faut se maîtriser soi-même. Évidemment, si on est incapable de s'empêcher d'avoir des relations sexuelles, on ne pourra rester fidèle même après s'être marié. Mais en plus de ce cas extrême, il faut dire que l'apprentissage de la continence sexuelle est une école de liberté et de respect, sans lequel un mariage réussi est impossible. S'interdire les relations sexuelles avant le mariage, c'est comme s'interdire de plonger dans une rivière tumultueuse avant d'avoir appris à nager dans la barboteuse municipale. On ne pourra jamais réussir son mariage si on n'est même pas capable de réussir sa continence. Si on a des progrès à faire dans ce domaine, aussi bien le savoir avant d'impliquer conjoint et enfants.
4.3) Être prêt pour la venue de l'enfant. Plus ce qui s'en vient est noble et important, plus on doit se préparer soigneusement. Or l'enfant est une personne, et rien au monde n'est plus important. Il faut donc se préparer financièrement (avoir une sécurité financière suffisante), physiquement (il faut être en santé pour être un bon parent, ne pas prendre de drogue ou d'alcool, être en forme, bien se nourrir, etc.), intellectuellement, spirituellement, moralement, etc. Avoir des relations sexuelles avant le mariage, c'est amener un enfant dans le monde avant de lui avoir préparé le «sanctuaire de vie et le berceau d'amour» auquel il a droit. Et si on tripote notre corps de façon à le rendre artificiellement stérile (de façon temporaire ou autre), on ajoute le mensonge à nos autres gestes immoraux. En effet, l'acte sexuel a sa vérité propre: il est quelque chose et il veut dire quelque chose. Avoir des rapports sexuels en refusant la venue de l'enfant, c'est la duplicité des bouches, dont l'une dit «Je t'aime, je t'aimerai toujours, et je veux t'aimer dans l'enfant que je fais avec toi», et l'autre «Hors de ma vie, sale gosse, je veux du plaisir, pas des responsabilités!».
4.4) Être avec la bonne personne. Le choix du conjoint est important, et difficile. Tout ce qui peut nous aider à choisir la personne avec laquelle on s'entend le mieux, avec laquelle on pourra s'aimer et aimer les enfants le plus, est bon. La sexualité, comme elle est ordonnée aux biens du mariage, est une force, une sorte de colle ultra-adhésive qui nous attire vers le conjoint et qui diminue ce qui pourrait nous en séparer (comme les défauts du conjoint, les petits malentendus, etc.). Mais cette force est d'autant plus mauvaise avant le mariage qu'elle est bonne après! En effet, avant le mariage on ne veut surtout pas avoir de la misère à voir les défauts du candidat ou de la candidate! Et si on s'aperçoit qu'on n'est pas avec la bonne personne, il faut pouvoir se quitter vite et sans dommages! Vous connaissez sûrement au moins une personne qui a été ainsi attirée et maintenue dans une relation sans grand avenir, et qui l'aurait facilement évitée si elle en était resté aux rencontres, lettres, conversations, etc., sans avoir de rapports sexuels.
Etc., etc.
Les relations sexuelles avant le mariage nuisent à l'épanouissement des parents comme des enfants, ce qui les rend donc mauvaises.
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