| Accueil >> Bottin des brebis et des loups

Correspondance avec la Base des Forces canadiennes Valcartier

Valcartier.
[Source]

Table des matières

1) S. Jetchick (2016-février-11)
2) Affaires publiques, Forces armées canadiennes (2016-février-16)
3) S. Jetchick (2016-février-18)
4) Major Martin (2016-février-25, appel terminé à 13h47)

1) S. Jetchick (2016-février-11)

-------- Forwarded Message --------
Subject: Demande de permission pour aller distribuer
des circulaires dans «la zone réfugiés»
Date: Thu, 11 Feb 2016 15:43:55 -0500
From: Stefan Jetchick
To: AffairesPubliquesGS (rajouter l'arobas) forces.gc.ca

Québec, le jeudi 11 février 2016.

Officier des affaires publiques
Base des Forces canadiennes Valcartier
Case postale 1 000, succursale Forces
Courcelette, QC
G0A 4Z0
Téléphone: (418) 844-5000, poste 7641
Télécopieur: (418) 844-5340

Bonjour,

J'aimerais venir sur la base militaire de Valcartier,
plus précisément dans la zone réservée aux
«réfugiés» Syriens, afin de distribuer la circulaire
suivante:

	«Aimons les musulmans! Haïssons l'islam!»

La version MS-Word (imprimable) de ce même
document est ici:

	Version imprimable

Attention! Je ne veux pas venir distribuer des
circulaires sur une base militaire! Je me doute
bien que c'est interdit!

Mais «la zone réfugiés» n'est précisément pas
une base militaire,
et les lois ordinaires canadiennes s'appliquent
dans cette zone (entre autre les protections
constitutionnelles sur la liberté d'expression).

J'essaie de vérifier, par ces actions, si dans
«la zone réfugiés», la constitution canadienne est
suspendue, et que c'est plutôt la «charia», la
loi islamique qui va s'appliquer dans cette zone.

Je le répète, je ne demande absolument pas un
laisser-passer pour circuler sur la base militaire.
Au contraire, je serais tout-à-fait d'accord pour
être escorté de l'entrée de la base jusqu'à
l'intérieur de «la zone réfugiés», et d'être
escorté aussi sur mon chemin de retour (exactement
comme les civils qui viennent tirer sur le champ
de tir Iberville).

Merci beaucoup!

Stefan Jetchick
[coordonnées habituelles]

2) Affaires publiques, Forces armées canadiennes (2016-février-16)

-------- Forwarded Message --------
Subject: RE: Demande de permission pour aller distribuer des circulair
Date: Tue, 16 Feb 2016 15:19:50 +0000
From: AffairesPubliquesGS
To: sjj

Bonjour M. Jetchick,

Nous avons pris connaissance de votre demande. Tout d'abord,
permettez-nous de vous expliquer la situation actuelle à la Base
Valcartier par rapport à l'accueil de réfugiés syriens.

À l'heure actuelle, nous n'avons aucune confirmation si nous aurons
à héberger des réfugiés, mais nous sommes prêts à les accueillir et
à appuyer le plan gouvernemental. Puisque le site d'hébergement se
situe sur une base des Forces armées canadiennes (FAC), les règles
de sécurité et les juridictions ne changent pas et sont régies par
la Loi sur la défense nationale et le Règlement sur les secteurs
d'accès contrôlés.

Malheureusement nous ne pouvons vous aider avec la distribution de
vos feuillets. Par souci d'impartialité nous ne distribuons pas de
missives d'organismes ou pour des projets externes aux FAC sur nos
bases et garnisons.

Nos salutations

Affaires publiques, Groupe de soutien de la 2e Division du Canada
Forces armées canadiennes

3) S. Jetchick (2016-février-18)

-------- Forwarded Message --------
Subject: Re: Demande de permission pour aller distribuer des circulaires
Date: Thu, 18 Feb 2016 19:28:52 -0500
From: Stefan Jetchick
To: AffairesPubliquesGS

Bonsoir,

>> Nous avons pris connaissance de votre demande.

Et comme vous n'avez émis aucune réserve ou objection
quant au contenu de la circulaire, il est raisonnable
de présumer que vous considérez que cette circulaire ne
contrevient en rien aux lois canadiennes.


>> nous sommes prêts à les accueillir [les réfugiés]

Moi aussi! Vous êtes prêts à vous occuper de leur
corps, en leur fournissant logement, nourriture
et vêtements (aux frais du contribuable). Moi je
suis prêt à nourrir leur âme, en leur fournissant
l'occasion de s'adapter culturellement au Canada
(à mes frais).

En effet, au Canada, il est légal de critiquer les
religions.


>> nous ne pouvons vous aider avec la distribution de
>> vos feuillets.

Je n'ai jamais demandé d'aide pour distribuer mes
circulaires! C'est moi qui vais les distribuer!


>> Puisque le site d'hébergement se
>> situe sur une base des Forces armées canadiennes (FAC),
>> les règles de sécurité et les juridictions ne changent pas

Êtes-vous en train de me dire qu'un politicien (je me
présente à chaque élection fédérale depuis 2006 pour
le Parti de l'Héritage chrétien)
n'a pas le droit d'avoir accès à de futurs citoyens
canadiens?

C'est intéressant ça. Êtes-vous bien sûr que c'est
légal, d'empêcher un politicien canadien d'avoir accès
à des électeurs canadiens, en sol canadien?

Moi, de mon côté, je demande un avis juridique. Si j'étais
vous, je m'assurerais de contacter un avocat des
Forces Armées Canadiennes. S'il devait y avoir contestation
devant les tribunaux, vous seriez sûrement content
d'avoir signalé cette possibilité à vos supérieurs.
(Dans les deux langues officielles du Canada, on dit:
«Cover Your Derrière»!).


>> nous ne distribuons pas de
>> missives d'organismes ou pour des projets externes
>> aux FAC sur nos bases et garnisons.

En passant, et nonobstant les démarches juridiques
ultérieures, à quelle distance de la guérite d'entrée
dois-je me tenir, pour ne pas être sous la juridiction
de la «Loi sur la défense nationale» et le «Règlement
sur les secteurs d'accès contrôlés»?

Aussi, est-ce que je peux venir avec ma tente et
camper dans la zone des réfugiés, étant donné que
même des non-Canadiens ont droit de le faire?

Je vous souhaite la meilleure des journées,

Stefan Jetchick

4) Major Martin (2016-février-25, appel terminé à 13h47)

Appel téléphonique d'un personne s'identifiant comme le Major Martin
appelant du 418-844-5000, qui dit qu'il fait suite à mes courriels
envoyés au Capitain Brouillette. (Au moins j'ai deux noms!)

J'ai bien demandé au Major Martin de m'envoyer un courriel
pour me dire par écrit ce qu'il me disait verbalement, mais
il ne voulait pas. Je lui ai dit que ayant été
moi-même militaire, on nous avait habitués à préférer les
ordres par écrit. Mais il m'a dit que bien des choses ont
changé dans l'Armée.

Je lui ai demandé où la loi sur l'accès cessait de s'appliquer,
et il m'a dit «à l'extérieur de la gate».

Il a répété que je ne pourrais pas avoir accès à la «zone
réfugiés» pour y distribuer mes circulaires. Ici la
conversation a tourné un peu en rond. Il
a dit par exemple que seul les gens qui travaillent sur la
base y ont accès. Je lui ai fait remarquer que les réfugiés
ne travaillent pas sur la base. Lui est parti sur une longue
explication qu'il doit obéir aux ordres de ses supérieurs,
etc. Je lui ai fait remarquer qu'avant d'être militaire, il
était citoyen canadien, et qu'il était bizarre qu'avec un si
grand pays, on aille mettre des réfugiés à l'intérieur
d'une base militaire, pour ensuite y interdire l'accès aux
citoyens canadiens. «Je ne veux pas entrer dans un tel débat»,
m'a-t-il répondu.

Je lui ai bien expliqué que je comprenais qu'il avait le
doigt entre l'arbre et l'écorce, mais lui semblait surtout
empressé de se couvrir le derrière, au diable les historiettes
de liberté d'expression et de droits égaux pour tous les
citoyens. Bref, conversation polie mais froide.

Les militaires ont le mandat de protéger nos libertés
et nos droits, mais après une telle conversation j'ai plutôt
l'impression qu'ils sont là pour défendre leur chèque de
paie et leur pension de retraite, pas nos libertés et
nos droits...

| Accueil >> Bottin des brebis et des loups