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Je pensais que certaines erreurs philosophiques étaient si évidentes, qu'elles n'avaient pas besoin d'être réfutées sur mon site web. Puis, il y a quelques jours, j'ai eu une conversation avec un jeune type qui a commencé à m'expliquer comment Dieu n'existait pas, comment la musique de Bach lui donnait la chair de poule, comment on n'a pas festoyé tant qu'on n'a pas vomi, et ainsi de suite.
Alors, cher Jeune Gentilhomme, où que vous soyiez, voici ma meilleure tentative pour réfuter votre erreur.
Au moment où je dactylographie ces mots pour vous, Jeune Gentilhomme, je suis dans mon coin préféré. Je suis assis devant mon ordinateur portatif, avec la très belle musique de Jean-Sébastien Bach dans mes oreilles (le Clavier bien tempéré), en sirotant un café. Si je lève les yeux un peu vers la droite, je peux voir ma croix et mon icône de la Vierge Marie.
Ce matin, en attendant debout à côté du confessional sous-utilisé dans la magnifique église du Très-Saint-Sacrement, je regardais tous les gens assis dans les bancs, et j'ai eu une drôle de pensée: «Les pauvres, assis là-bas pendant qu'on distribue le gros lot de grâces juste ici, tout-à-fait gratuitement!» Je me suis senti presque coupable.
La lecture à la Messe était: «Voici quelle est la religion sincère et sans reproche aux yeux de Dieu notre Père: prendre soin des orphelins et des veuves en détresse et ne pas se laisser contaminer par le monde» [Jc 1:27]. C'est donc comme ça que je vais passer mon dimanche, cher Jeune Gentilhomme: je vais essayer de prendre soin de vous, puisque vous êtes un orphelin (ayant tué Dieu le Père dans votre vie), et un veuf (ayant divorcé d'avec la Sagesse).
Jeune Gentilhomme, lorsque vous vous réunissez avec vos connaissances pour avoir une «fête», vous faites exactement ce qu'Aristote et saint Thomas d'Aquin disent que font les hommes: ils cherchent le bonheur [Summa Theologica, I-II, q. 1-3, etc.].
Tout comme une roche commence à tomber dès qu'elle cesse d'être soutenue par quelque chose, ainsi nous cherchons le bonheur dès qu'on devient conscient. Nous ne pouvons pas nous empêcher de ressentir qu'il nous manque quelque chose de très gros et de très fondamental, alors on le cherche. Mais quoi qu'on soit nécessairement attiré par le bonheur ultime, il n'y a pas de tel bonheur ultime autour de nous, juste des «bonheurs» petits, incomplets, partiels. À cause de leur nature limitée, ces «petits bonheurs» ne «capturent» pas notre volonté nécessairement. Nous restons libres de choisir l'un ou l'autre.
Mais tous les choix ne sont pas égaux. Certains «petits bonheurs» ne sont qu'apparents, et en fait nous éloignent du vrai bonheur. Parce que nous avons une nature humaine bien définie, certains actes sont mauvais, et certains sont bons. L'étude de ces actes s'appelle «la morale».
Alors, qu'est-ce qu'une bonne fête? Cela dépend pour qui est cette fête. Si un groupe de ratons-laveurs se rassemble pour festoyer, ils ne peuvent pas faire grand chose de plus que manger, boire, et faire des bébés ratons-laveurs. Les ratons-laveurs n'ont pas la raison et le libre-arbitre comme nous. Ce qui satisfait un raton-laveur ne peut pas nous satisfaire, parce que nous n'avons pas la même nature.
[Source]
En fait, les choses sont un peu plus compliquées, parce que même les ratons-laveurs ne feraient pas les choses que font certains hommes. Prenez le vomissement par exemple: il n'y a rien d'agréable à vomir, et vomir est une réaction du corps à quelque chose qui n'aurait pas dû être ingéré. Lorsque le système digestif détecte quelque chose qui pourrait lui nuire, il tente de se défendre en le dégurgitant violemment.
Les ratons-laveurs ne sont pas stupides. Ils examinent soigneusement ce qu'ils sont sur le point de manger ou de boire, afin d'éviter d'ingérer quelque chose qui pourrait leur faire du mal. De plus, lorsqu'ils ont assez mangé et bu, ils arrêtent. Lorsqu'un homme tente de s'abaisser et de se comporter comme une bête (c'est-à-dire, de choisir un plaisir corporel plutôt que la vertu), il aboutit plus bas que la bête (c'est-à-dire à faire des choses dégradantes que même les bêtes sans raison ne feraient jamais).
Un autre exemple de la stupidité des hommes est la drogue et l'alcool. Imaginez un triste raton-laveur, un raton-laveur qui n'avait rien à manger, un raton-laveur dont la tanière avait besoin de réparations car tout se mouillait quand il pleuvait, un raton-laveur qui était ésseulé car il était si faible et laid qu'aucune dame-raton ne voulait l'approcher. Qu'est-ce qu'un raton-laveur ferait? Il commencerait à fouiner pour trouver de la nourriture, à creuser une nouvelle tanière, à faire de l'exercice pour être plus attirant, etc.
Un raton-laveur ne se dirait pas: «Je pourrais bien régler mes problèmes, mais je vais plutôt juste faire semblant de les régler. Je vais prendre de la drogue et de l'alcool, afin d'avoir les mêmes émotions plaisantes que j'aurais, si mes problèmes étaient réglés!»
On peut définir le bonheur comme étant: «L'activité la plus parfaite de notre faculté la plus élevée». Imaginez par exemple ce que le bonheur serait pour un tournevis. Bien sûr, on peut faire toutes sortes de choses avec un tournevis, comme ouvrir un pot de peinture, ou pousser une souris morte et à moitié pourrie dans un sac de vidange. Mais «le bonheur» pour un tournevis serait probablement plus comme visser la bonne sorte de vis (par exemple des Robertson N° 2), les visser bien droit et à la bonne profondeur, et faire ça afin d'assembler quelque chose de noble, comme de bonnes étagères pour contenir de bons livres.
C'est un peu la même chose pour nous. Le vrai bonheur pour nous n'est certainement pas de dégurgiter douloureusement des choses mauvaises qui peuvent nuire à une des facultés les moins élevées de notre corps (notre système digestif), mais plutôt d'absorber avec plaisir et joie les bonnes choses qui satisfont les facultés les plus élevées de notre âme (notre intellect et notre volonté).
[Source pour sagesse du raton-laveur,
Source pour raton-grimpeur]
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