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Le journaliste anti-catholique: bruyant, mais intellectuellement pauvre et aveuglé.
(Vasily Vereshchagin. Le mendiant japonais.
Source)
À écouter certains journalistes, on pourrait croire que l'Église catholique est coupable de génocide en Afrique, à cause de ses enseignements sur le condom. L'épidémie du SIDA, selon ces journalistes, serait plus ou moins directement causée par le Pape.
Est-ce vrai?
Dans ce texte, je ne vais pas aborder la moralité du condom. Je ne vais pas non plus parler d'un point de vue religieux. Je vais au contraire tenter d'aborder scientifiquement le problème des condoms, du SIDA et des enseignements de l'Église.
Imaginons que nous sommes des savants, des scientifiques. Que dirions-nous si quelqu'un nous posait la question:
Les enseignements officiels de l'Église catholique au sujet du condom sont-ils un facteur exacerbant ou atténuant de l'épidémie du SIDA?
En tant que savants, notre première réaction serait l'humble prudence, si caractéristique des vrais amoureux de la science. En effet un savant, par définition, c'est une personne qui refuse de se fier à ses préjugés, aux croyances populaires, aux ouï-dires, etc. Un savant est quelqu'un qui s'efforce de ne rien affirmer à moins d'avoir des preuves scientifiques.
Notre deuxième réaction serait donc de faire une recherche dans ce qu'on a coutume d'appeler «la littérature scientifique». En effet, un savant n'est pas supposé être une tête de linotte! Pourquoi se casser la tête à réinventer la roue? Si un autre savant a déjà fait l'effort de faire une expérience scientifique qui répond à notre question, il suffit de retrouver cette étude!
Ici, notre démarche se complique. En effet, pour reconnaître l'étude qui répond à notre question (en supposant qu'elle ait déjà été faite), il faut être capable de faire la différence entre une étude scientifique, et de la bouillie pour chats! Un bon truc, c'est de faire semblant qu'on veut faire une étude à ce sujet.
Concevoir un protocole d'expérimentation au complet n'est pas chose facile. On va se contenter ici d'esquisser quelques principes de ce protocole.
3.1) Il faut pouvoir mesurer les résultats. On cherche à savoir si un quelconque «traitement» (dans ce cas-ci, le catholicisme) empire ou diminue l'épidémie de SIDA. Il faut donc avoir les moyens techniques (tests de séropositivité, équipes de techniciens, ordinateurs pour recueillir les données, etc.) pour mesurer les résultats. Mais les moyens techniques ne suffisent pas: il faut aussi des moyens «politiques». En effet, il faut d'une manière ou d'une autre être capable «d'échantillonner» la population et lui faire subir des tests.
3.2) Il faut avoir un portrait fiable de la situation initiale. On aura beau mesurer «l'après-traitement», si on ne sait pas de quoi avait l'air «l'avant-traitement», on ne peut rien conclure.
3.3) On doit pouvoir garantir la pureté du médicament. Si vous voulez vérifier l'efficacité d'un nouvel antibiotique, mais que vous injectez parfois ce nouvel antibiotique, et parfois de l'eau provenant des égoûts, disons que votre recherche risque de ne pas être très scientifique! C'est la même chose si vous voulez vérifier l'efficacité du catholicisme. Il est facile de constater que toutes sortes de gens prétendent être «catholiques», tout en ne l'étant pas. Bien sûr, un savant qui fait une étude sur le SIDA ne devrait pas avoir besoin d'être un théologien chevronné! Par contre, même le dernier des sociologues pourra concevoir une petite définition opérationnelle d'un catholique. Par exemple, ce pourrait être un petit questionnaire qui demanderait au répondant s'il croit tout ce que l'Église enseigne (surtout concernant les «sujets de démarcation» comme l'avortement, la contraception, l'infaillibilité papale, etc.). Voir aussi «L'Excommunication, ce geste d'amour!», mais en le lisant non pas du point de vue religieux, mais bien du point de vue d'un sociologue qui tente d'établir qui doit être considéré comme catholique, pour les fins de cette étude scientifique.
3.4) Il faut établir précisément ce qu'on considère comme «le traitement». Encore ici, on doit distinguer le point de vue du savant, et celui du curé de la paroisse. Le savant, un peu arbitrairement, peut décider de définir «le traitement» comme étant seulement des choses simples et mesurables, comme:
3.4.1) Un rappel hebdomadaire de se présenter à la messe du dimanche. Ce pourrait être un coup de téléphone, etc.
3.4.2) Une messe du dimanche dite selon les règles de l'Église. Pour simplifier l'étude, le savant pourrait poser que la messe soit dite par un prêtre de la FSSP. En effet, statistiquement, en ce moment les prêtres de la FSSP sont ceux qui ont les taux d'hérésie et de «défroquage» parmi les moins élevés de tout le clergé catholique.
3.4.3) Une demi-heure de lecture quotidienne de la Bible et du Catéchisme de l'Église catholique. Il est facile de s'assurer que chaque famille, ou chaque personne qui participe à cette étude, possède un exemplaire de ces livres à la maison.
3.4.4) La récitation d'un chapelet par jour. Encore ici, n'oublions pas que nous ne prenons pas le point de vue du prêtre, mais du savant. Un prêtre va faire une syncope si ses paroissiens ne font que réciter machinalement un chapelet, sans prier de tout leur coeur! Mais le savant lui ne fait que regarder les phénomènes extérieurs et prendre des notes.
3.5) Il faut tenir compte de la «compliance». Si vous voulez vérifier l'efficacité d'un médicament, il faut vous assurer que les patients le prennent! Non seulement les patients doivent le prendre, mais il doivent aussi le prendre correctement, selon le mode d'emploi. Bien sûr, un médicament peut être plus ou moins difficile à prendre, et on peut même en venir à la conclusion que le médicament est efficace, mais peu recommandable car trop dur à prendre! Mais dans tous les cas, on doit mesurer la compliance et l'inclure dans l'évaluation finale du traitement.
3.6) Ne pas biaiser l'échantillonnage. Bien entendu, si vous comparez d'un côté des couples riches, instruits, et mariés avec des enfants en bas âge, et de l'autre côté des jeunes hommes pauvres, sans emploi et coupés de leurs parents, vous risquez de détecter plus de séropositifs dans le deuxième groupe.
Etc., etc...
À ma connaissance, une telle expérience n'a jamais été faite.
Pourtant, en théorie, tout indique que «le traitement» catholique devrait marcher. En effet, l'Église enseigne que les gens doivent éviter de prendre de la drogue. De plus, l'Église enseigne que les gens doivent rester vierges jusqu'à leur mariage, et qu'ils doivent rester fidèles à leur conjoint après le mariage, et ne jamais se divorcer. Si une population appliquait ces règles à la lettre, le SIDA disparaîtrait.
Ne vous précipitez pas pour dire que c'est irréaliste. Vous vous feriez accuser, avec raison, de projeter sur les autres vos propres défaillances.
À l'inverse, il me semble bien que certaines campagnes actuelles de distribution de condoms ne font qu'empirer le problème. J'ai déjà traduit des vidéos pour une campagne «pro-condom» contre le SIDA en Afrique du Sud, et on y affirmait très clairement que l'homme est incapable de contrôler ses pulsions sexuelles. Primo, c'est faux, et je peux vous montrer des preuves vivantes n'importe quand. Secundo, l'homme est pour certaines choses très «malléable». Si vous lui répétez constamment qu'il est incapable de contrôler ses pulsions sexuelles, à un moment donné, vous allez probablement le convaincre! (Voir aussi «L'Église catholique et le Sexe-vaudou»)
Même si je n'ai jamais entendu parler d'une étude scientifique sur l'efficacité du catholicisme pour combattre l'épidémie du SIDA, j'ai néanmoins lu de nombreux articles où des journalistes accusaient l'Église de génocide. Si seulement ces journalistes citaient des études à ce sujet! Mais non, même dans les revues les plus «scientifiques», on ne fait que lancer l'accusation, et prendre la fuite.
Si la seule victime de ce comportement était l'Église catholique, cela ne serait pas si terrible que ça. Les catholiques sont habitués à être injustement diffamés (et même donnés en pâture aux lions!). Ce qui est triste, c'est que l'épidémie du SIDA est très réelle, et que les Africains ont désespérément besoin de la science humble et vraie. Si l'Église catholique a raison, alors les campagnes pour distribuer des condoms et faire la promotion du sexe récréatif ne sont pas motivées par la science, mais bien par des idéologies politiques, et elles causent un grand tort aux Africains.
Parfois, j'ai l'impression que certains journalistes se sont mis un gros condom sur la tête, pour éviter d'être «contaminés» par la science...
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