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L'archevêque de Canterbury, le Dr. Rowan Williams, fait une déclaration sur l'Église et l'infection du VIH [Source]. En bref, il est contre l'épidémie du SIDA. J'ai trouvé l'archepiscopisme suivant particulièrement révélateur:
Nous devons reconnaître qu'il y a des aspects de notre dire et de notre faire qui n'ont certainement pas facilité la lutte contre le VIH et le SIDA.
Alors vous pensez qu'on a pris position? Pensez-y encore. Deux positions ont été prises, des positions mutuellement contradictoires, et celle que vous trouvez dans les propos de l'Archevêque dépend de vos dispositions antécédentes à les décoder. Tout dépend de quels aspects du dire et du faire que nous imaginons complaisamment Sa Grâce avoir en tête. Un chrétien bienveillant pourrait lire sa déclaration comme voulant dire «les discours moraux équivoques et le relâchement des comportements ont encouragé une insouciance sexuelle propice au SIDA». Un activiste gai pourrait tout aussi bien comprendre ces mots comme voulant dire «les attitudes catégoriques envers la promiscuité font qu'il est difficile de transformer le SIDA en manne médiatique pour les homosexuels». Quelle que soit la lutte, elle ne vient pas d'être facilitée.
Cet habile jeu de language explique pourquoi le Dr. Williams est un archevêque, et que vous ne l'êtes pas. Pensez à ces gravures sur bois de tesselations par M. C. Escher, dans lesquelles vous voyez soit des canards volant vers l'est, ou des poissons nageant vers l'ouest, mais jamais les deux du même coup d'oeil: chaque «lecture» du motif détruit l'autre, aussi longtemps que vous pouvez la garder sous le regard de votre esprit. À son plus rusé, le Dr. Williams parle l'équivalent linguistique d'une oeuvre de Escher (feu le Cardinal Joseph Bernardin était le grand maître de ce genre de cascade). Ces déclarations ne sonnent pas comme si on chevauchait une clôture; l'impression initiale est qu'une déclaration bien campée vient d'être faite. Seule une réflexion subséquente dévoile la vérité que, ce qui a été confectionné et communiqué, étaient deux déclarations bien campées en directions exactement contraires. Un manipulateur vraiment habile, ayant lancé un Escher, va ensuite diviser ses auditoires subséquents en petits groupes homogènes, pour qu'il puisse réassurer les fanas des poissons qu'il partage leur point de vue, et qu'il puisse réassurer du contraire les toqués des canards.
Voici la clé pour l'effet Escher: tant que la fiction de l'unité est plus importante, pour les adversaires, que la réalité -- ça marche.
Copyright © 2007 Catholic Culture. Traducteur: SJJ
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