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Les faits de la vie et la culture de la mort

Alors le Petit Chaperon Rétrovirus décida d'aller visiter Mère-grand...
[Source]

«Papa aimait Maman, alors ils se sont mariés et ont eu des enfants». C'est ainsi que mon petit vif d'esprit de 4 ans résumait les mystères de l'amour conjugal. À des fins scientifiques, cet énoncé est terriblement incomplet. À des fins philosophiques, c'est en plein dans le mille.

Avec ces mots, Phil Lawler commençait un article dans le Wall Street Journal de mars 1996 [Source]. Le point de vue de son enfant est en contraste instructif avec un article dans le New York Times d'aujourd'hui, intitulé: «Parler avec les enfants de sexualité et de SIDA: à quel âge commencer?» [Source]. La réponse suggérée est: «Mettons, euh, 4?» Le reporteur nous dit que c'est le sujet d'un nouveau vidéo éducatif: «Je l'ai visionné le mois dernier», dit-il, «à un visionnement pour conseillers en SIDA pour un Centre de santé gai», -- c'est-à-dire dans un environnement où la froide objectivité scientifique prime sur tout, et où la politique ne contamine jamais la quête de la vérité. Écoutez ça:

Dans [le vidéo], deux soeurs incroyablement mignonnes et précoces -- Vineeta et Sevilla Hennessey, âgées de 6 et 4 ans -- accompagnent leurs parents, les vidéastes, à la Conférence internationale du SIDA de 2006, à Toronto. Ils font des entrevues avec des sommités en SIDA, des militants gais, des distributeurs de condoms, une vendeuse de jouets sexuels, un travesti qui joue la reine Élisabeth II et un hijra Indien transgendré vêtu(e) d'un sari.

L'aspect étonnant est que, une question enfantine menant à une autre, elles posent des questions comme: «Comment le SIDA entre-il dans votre corps?» et «Pourquoi voudraient-ils coucher l'un avec l'autre?»

Prenez du recul pour considérer ce qui se passe ici. Lorsque les «faits de la vie» (ou l'éducation sexuelle, NDT. L'euphémisme est plus qu'un euphémisme) sont transmis à un enfant, il ne se produit pas seulement un échange d'information. L'enfant apprend des notions de biologie, il est vrai, mais on lui enseigne aussi comment réagir au mystère émotivement, moralement et spirituellement, de par l'attitude qu'en a son professeur. J'appelle ça un mystère parce que la compréhension de l'enfant des faits biologiques va venir avant son expérience de la libido pour laquelle ces faits sont pertinents. Lorsque le professeur de l'enfant est son propre parent, et que le parent a une expérience positive de l'amour, du mariage et de la famille, l'enfant va apprendre que la sexualité est une bonne chose -- tout à la fois importante, précieuce, enrobée d'amour, potentiellement comique, et orientée vers une nouvelle vie humaine saine. Même les années gauches de l'adolescence, durant lesquelles l'enfant entend parler de manières par lesquelles le désir sexuel peut dévier, ne changera normalement pas l'attente positive et agréable d'amour sexuel qu'il aura appris au sein de sa famille.

Maintenant, revenez au New York Times et au Centre de santé gai, et leurs efforts pour avancer l'éducation sexuelle:

À un moment donné, Vineeta dessine pour la caméra une image de deux personnes au lit. «Ici, ce sont des condoms» explique-t-elle à propos du bol à côté d'eux, «On les met sur le pénis du garçon, pour qu'il n'attrape pas le SIDA avec une fille ou un gars. Un gars peut le faire avec un autre gars, si vous aimez ça».

Quelles associations est-ce que cette fillette va attacher à la sexualité humaine, lorsqu'elle aura onze, douze, treize ans, et plus? Elle en est venue à apprendre les «faits de la vie» dans un contexte de maladie, de mort, d'appétit charnel anarchique, de dispositifs en latex, et d'un nihilisme moral omniprésent. Sa compréhension du SIDA est naturellement juvénile maintenant, mais on peut s'attendre à ce que son éducation soit complétée avec les détails sur la chlamydia, l'herpès, la gonorrhée, le papillomavirus, la syphilis, de même que l'encadrement, sans jugement de valeur, sur les grotesqueries sexuelles par lesquelles ces infections sont transmises. La grossesse, l'avortement, et la stérilisation (autant temporaire que définitive) lui seront présentés dans une seule leçon, comme étant des aspects d'un problème particulièrement désagréable, sous la rubrique commune «d'évitement des risques». Quelles sont les probabilités, quand cette fillette aura l'âge de se marier, que les mots «sexe, amour, enfants, joie», soient des éléments d'une expérience personnelle unique?

Si un doute a plané, il devrait être maintenant dissipé: la grande majorité des partisans de l'éducation sexuelle et des éducateurs du SIDA sont eux-mêmes des désaxés sexuels, et leur envie brûlante d'être dans les salles de classe avec les enfants -- les enfants des autres -- ne vient pas d'un désir de protéger ces enfants du mal, mais du besoin de justifier leurs propres choix sexuels. Les personnes normales ont un sens inné de la dignité de la sexualité humaine, qui les fait hésiter à aborder le sujet avec les enfants, surtout les enfants d'étrangers. Les personnes normales croient que la sexualité humaine est gouvernée par des normes morales, même s'ils ne s'entendent pas sur les détails. Mais les gens qui enseignent à la petite Vineeta comment se servir de condoms se servent de sa santé comme d'un prétexte. Ils savent très bien qu'ils ont une meilleure chance de lui donner des cauchemars, que de la protéger contre un danger inattendu. Ils perçoivent son innocence de fillette de 6 ans, comme ils perçoivent toute innocence, c'est-à-dire comme un reproche à leur perversion. Détestant l'innocence, qui doit les faire souffrir à chaque fois qu'ils la rencontrent, ils doivent l'exterminer aussitôt que possible, et aussi complètement que possible. C'est pourquoi ils veulent mettre les pieds dans les salles de classe de première année.

C.S. Lewis a dit un jour: «La sexualité normale, loin d'aller de soi, est atteinte par un processus long et délicat de suggestion et d'ajustement, qui s'avère trop difficile pour certaines personnes et, parfois, pour des sociétés entières». Dans notre société, aujourd'hui, plusieurs veulent augmenter plutôt que diminuer ces difficultés. Ils veulent y arriver d'abord en enlevant la prérogative éducative aux parents, pour la donner à l'État -- et donc, de plus en plus, pour se la donner à eux-mêmes. Toutefois, appelez ça une des batailles de la Guerre culturelle, et vous serez accusé de «répandre la panique et le découragement».

C'est où encore, que ce vidéo a été visionné?

Copyright © 2008 Catholic Culture. Traducteur: SJJ

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