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Grand Canyon, USA
(Source)
Comment change-t-on la religion d'un peuple? Comme on creuse le «Grand Canyon» aux USA: goutte-à-goutte! Pour faire apostasier tout un peuple, il suffit en effet de trouver des moyens astucieux pour faire commettre, par tous les fidèles, des petits sacrilèges à chaque semaine, année après année.
Dans ce texte, je vais examiner deux de ces moyens: les «Prions en Église» (des petits livrets qui permettent aux fidèles de suivre la Messe) et la communion dans les mains (par opposition à la communion sur la langue).
La même Parole de Dieu, dessous dans un Missel respecté toute une vie,
et dessus dans un «Prions en Église» qu'on jette à chaque semaine.
Rien ne dit qu'une religion doit avoir des cérémonies compliquées. Dans les faits, il y a sûrement des religions qui ont des cérémonies très simples, mais ce n'est pas le cas du catholicisme. La Messe, par exemple, est très riche en chants, en paroles, en gestes. Pour comprendre ce qui se passe et en profiter pleinement, il est très utile d'avoir en main les textes de la Messe, autant dans la langue de l'Église (le latin) que dans sa langue maternelle.
Avant le Concile Vatican II, ces textes étaient rassemblées dans un «Missel des fidèles», un livre assez gros qu'on se faisait normalement donner à un jeune âge, et qu'on conservait toute sa vie.
Au Québec de nos jours, les fidèles subventionnent la maison d'édition Novalis. Novalis publie le «Prions en Église», les petits missels qui sont distribués à chaque dimanche à tous les paroissiens dans presque toutes les églises du Québec. Ces missels jetables contiennent les textes liturgiques pour la Messe, des éditoriaux et autres articles écrits par le personnel de Novalis, ainsi que de la publicité pour des produits Novalis. Franchement, cette maison d'édition devrait s'appeler «Sacrilégis», pas Novalis:
2.1) Un contenu liturgique douteux. Les «Prions en Église», au moment où on se parle, ne contiennent même pas le texte officiel (Tertio editio typica) de la Messe. Bien sûr, ils n'ont jamais de latin (alors que le Concile Vatican II stipule que l'usage du latin doit être conservé dans la liturgie), ni de chants grégoriens (alors que ce même Concile dit qu'il doit avoir la première place). Pour les parties de la liturgie où l'Église accorde une petite place aux adaptations, Novalis prend un kilomètre alors que l'Église concédait un centimètre. Même les photos et dessins évitent systématiquement les oeuvres chrétiennes classiques, et même les sujets religieux!
2.2) La Parole de Dieu jetable. Avez-vous des bijoux qui vous viennent de votre grand-mère? Ou un objet personnel qui appartenait à un de vos enfants qui est tragiquement décédé? Ou un trophée ou une médaille que vous avez gagné? Auriez-vous l'audace de jeter ces objets aux vidanges, pour qu'ils soient brûlés dans l'incinérateur municipal? Or, c'est ce que nous faisons pour les «Prions en Église», dans presque chaque paroisse, à chaque semaine. Et ils contiennent la Parole de Dieu!
2.3) Les articles hérétiques. À chaque semaine, les «Prions en Église» contiennent plusieurs articles qui ne sont pas liés à la Messe. Bon, pourquoi pas? Ils pourraient citer le Catéchisme de l'Église catholique, ou des enseignements du Magistère, ou expliquer à chaque semaine une partie de la Messe avec des citations de saints canonisés, etc. Mais non, ce sont des articles d'opinion, écrits par des employés de Novalis, et des opinions qui oscillent entre une comateuse insipidité et une criante hérésie.
2.4) La Parole de Dieu mélangée aux annonces publicitaires. Pouvez-vous concevoir un Président ou un Premier ministre qui, en plein milieu de son discours, arrêterait pour dire: «Et maintenant, une pause-pub pour notre commanditaire: ROTA-COLA! Buvez ROTA-COLA, la boisson qui fait roter de plaisir! Alors, comme je le disais, notre pays traverse une crise grave, et donc j'ai demandé au Parlement de [...]» Vous riez? À chaque semaine, les «Prions en Église» font ainsi de la publicité pour les produits de Novalis. Comme si cela n'était pas assez insultant, les produits annoncés sont souvent hérétiques! (Ai-je besoin de mentionner l'absence totale de publicité dans mon vieux missel?)
2.5) Directeur peu recommandable. Imaginez si vous deviez embaucher un directeur de l'assurance-qualité, pour une usine qui fabrique des petits pots de nourriture pour bébés. Embaucheriez-vous n'importe qui? Si un seul petit pot de bébé causait la mort d'un enfant, ou même seulement une maladie grave, votre compagnie pourrait faire faillite! Que dire maintenant si vous embauchiez un homme qui avait déjà perdu son emploi pour cause d'infractions à la politique de salubrité, et qui ne se lavait jamais les mains, et qui en plus n'avait jamais entendu parler de la «salmonellose», ou de bactéries «Escherichia coli», etc.? Or, le directeur de «Prions en Église», Jacques Lison, un prêtre Dominicain défroqué, est apparemment pro-choix et contre la Transsubstantiation, d'après ce que je peux comprendre de son langage codé (voir son éditorial dans l'Édition dominicale, vol. 69, no. 31. Mais à peu près n'importe quel numéro à n'importe quelle semaine pourrait aussi faire l'affaire). Et c'est lui qui contrôle la qualité du contenu des «Prions en Église»!
(Source)
Comme je l'ai déjà dit, rien ne dicte aux religions comment structurer leurs croyances. Il y a même des religions qui n'ont pas vraiment de concept de Dieu! Le catholicisme lui a un concept très clair de Dieu: c'est l'Être Suprême, doté de toutes les perfections à un degré infini. Curieusement (pour un sociologue de la religion), le catholicisme enseigne que Dieu s'est «incarné», que Dieu a assumé la nature humaine, pour devenir un «Homme-Dieu» (techniquement appelé «Jésus-Christ»). Comme si cela ne suffisait pas, le catholicisme a aussi une cérémonie où Jésus-Christ Se rend présent, réellement et substantiellement, sous les apparences du pain et du vin (suite à ce qu'on appelle techniquement la «transsubstantiation»).
Un des moments importants d'une Messe catholique est la «communion», où les fidèles qui n'ont pas de péché mortel sur la conscience vont s'unir à Jésus-Christ, en allant manger ce qui semble être un petit morceau de pain (techniquement appelée «l'Hostie consacrée»). Avant le Concile Vatican II, les fidèles devaient s'agenouiller derrière une barrière (la «balustrade» ou «Sainte Table»), et le prêtre leur remettait l'Hostie directement sur la langue. De nos jours, en général, les fidèles reçoivent l'Hostie dans les mains, debout, et se la mettent eux-même dans la bouche.
Je ne veux pas discuter ici des méandres liturgico-ecclésiologiques qui ont mené à ce changement (les textes du Concile ne mentionnent pas la communion dans les mains). Je ne veux pas non plus mettre en doute la validité sacramentelle de cette pratique (l'Hostie n'est pas «dé-transsubstantiée» par le contact avec les mains du fidèle). Finalement, je ne veux pas insinuer que Jésus veut seulement être touché par le prêtre; après tout, notre langue fait autant partie de notre corps que nos mains! Par contre, l'ancienne façon de communier évite de nombreuses occasions de sacrilège:
3.1) Jésus-Christ foulé aux pieds. Vous avez peut-être entendu parler des musulmans qui ont hurlé au meurtre lorsqu'un pasteur américan a menacé de brûler le coran. Sauf que l'islam n'enseigne pas que le coran est Dieu. Par contre, le catholicisme enseigne que même le plus petit fragment d'Hostie est réellement Dieu! Ayant moi-même souvent léché mes mains pour récupérer des fragments d'Hostie qui étaient restées après avoir communié, et ce soin étant rare, il est certain que Jésus-Christ est foulé aux pieds dans de nombreuses églises, à tous les jours. Ajoutez à cela la quasi-inévitable absence de patène (pourtant exigée), et la profanation du Saint-Sacrement est quasi-inévitable.
3.2) Le vol d'Hostie. Les cultes sataniques ont besoin d'Hosties consacrées. Une fois l'Hostie dans la main, il est plus facile de La glisser dans sa poche, etc. Par contre, si le prêtre La met dans la bouche du communiant, le vol est plus difficile. (J'ai moi-même déjà interrompu la file de communion, pour signaler au prêtre qu'un fidèle s'était sauvé avec l'Hostie. Le prêtre et moi avons dû aller dans les bancs, et sommer ce fidèle de consommer l'Hostie.) Les lois de l'Église disent que le fidèle doit consommer l'Hostie devant la personne qui lui a donné, mais au Québec de nos jours, ce comportement est presque l'exception.
3.3) Les communions sacrilèges. De nos jours, nombreux sont les anti-catholiques qui veulent venir communier, pour «prouver» que leur comportement déviant est acceptable (par exemple, les divorcés remariés, ou les sodomites enragés, etc.). Les lois de l'Église interdisent la communion aux pécheurs notoires, mais si le délinquant est à genoux derrière une barrière, il est tactiquement désavantagé. À l'inverse, si quelqu'un est debout devant vous, avec rien entre lui et vous, c'est beaucoup plus difficile de lui refuser quelque chose. Ajoutez à cela la mode moderne d'avoir beaucoup de «ministres extraordinaires de la communion» (normalement des laïcs âgés et faibles), qui n'ont pas l'autorité d'un prêtre, et la probabilité de communions sacrilèges augmente encore plus.
3.4) Les attitudes corporelles irrespectueuses. Il est bien entendu possible de se mettre à genoux, et d'avoir l'âme remplie d'orgueil ou de distraction. Par contre, il est plus facile d'être humble et attentif à genoux. Le contraire d'une posture humble, c'est par exemple être debout, en brandissant les poings, prêt au combat. La posture à genoux est, de par sa nature, une position de vulnérabilité, de soumission. De même, le contraire d'une posture attentive, c'est d'être debout et de courailler en gesticulant et en essayant de regarder tout ce qui passe autour de nous. Se mettre à genoux les mains jointes est un peu comme mettre ses systèmes de locomotion et de préhension à «OFF», afin d'envoyer toutes nos énergies vers notre système d'attention.
Jeter aux vidanges la Parole de Dieu comme si elle n'était qu'un bout de papier ordinaire, et piétiner Jésus comme s'Il n'était qu'une miette ordinaire tombée d'une table à dîner, sont des petits sacrilèges qui tombent goutte-à-goutte sur la Foi d'un peuple, et qui finissent par creuser le grand canyon de l'apostasie.
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