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Alors, tu as épousé la mauvaise personne?

Couple mal apparié typique.
Couple mal apparié typique.
[Source]

1) Introduction

Qu'est-ce qui arrive si on épouse la «mauvaise» personne? Pourquoi l'Église catholique interdit-Elle le divorce? Et surtout, pourquoi l'Église catholique refuse-t-Elle la Communion Eucharistique aux gens qui ont eu la «malchance» d'épouser la «mauvaise» personne, et qui ne sont coupables que d'essayer de «reconstruire leur vie» avec une nouvelle «relation»?

Toutes ces questions sont importantes, et je suis loin d'être un expert. Essayons de voir si nous pouvons jeter un peu de lumière sur ce sujet.

2) La Communion Eucharistique comme sceau d'approbation officiel sur votre vie morale

Il y a de nombreuses religions, et chaque religion a normalement plusieurs cérémonies religieuses. Ces cérémonies peuvent nous plaire ou nous déplaire, mais nous n'avons pas l'autorité de changer la signification de ces cérémonies. Ça ressemble beaucoup à d'autres «cérémonies» sociales. Par exemple, si vous passez votre examen de conduite, la Régie des transports va vous accorder un Permis de conduire. La signification de cette «cérémonie» est: «Vous êtes un bon conducteur; nous approuvons vos habiletés de conduite». De la même manière, si un policier vous arrête et vous donne une contravention pour excès de vitesse, cette «cérémonie sociale» signifie: «Vous vous êtes mal comporté en tant que conducteur».

La réception de l'Hostie Eucharistique (ou «Communion») durant une Messe catholique est un événement très complexe. Une des nombreuses significations de cette cérémonie est: «L'Église considère que votre vie morale est apparemment correcte». Vous pouvez être d'accord ou pas avec une telle cérémonie, mais vous ne pouvez pas nier le fait qu'une telle cérémonie existe, et que cette cérémonie a (entre autres) une telle signification.

Voici quelques preuves de ce fait:

Si quelqu'un manque de respect quand il mange le pain ou boit le calice du Seigneur, il pèche contre le corps et le sang du Seigneur.
[1Co 11:27]

Celui qui est conscient d'un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d'accéder à la Communion.
[CÉC, N° 1385]

Ceux qui persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste, ne seront pas admis à la sainte Communion.
[Code de droit canonique, N° 915]

L'Eglise, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l'Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la Communion eucharistique les divorcés remariés.
[Familiaris consortio, N° 84]

3) L'Église catholique devrait-elle avoir une cérémonie qui exclut des gens?

Bon, alors nous avons établi que l'Église enseigne que vous ne pouvez pas aller communier si vous êtes en état de péché mortel, et qu'un bon prêtre catholique doit vous refuser l'Hostie Eucharistique si ce péché est «manifeste et obstiné». Mais l'Église devrait-elle juger ainsi les gens, surtout d'une manière aussi publique? En d'autres mots, l'Église devrait-elle même avoir une seule cérémonie qui pourrait potentiellement exclure des gens?

Comme d'habitude, nul n'est vraiment en désaccord avec l'Église. Pour le voir, il suffit de faire une petite «permutation de préjugé». Si la personne avec laquelle vous discutez est en faveur du remariage des divorcés, alors prenez un autre exemple. Prenez le viol, ou le «tabassage des tapettes», ou l'extermination des juifs dans des camps de concentration, etc. Étant donné que permettre l'accès à la Communion signifie que l'Église ne considère pas que vous êtes en état de péché mortel manifeste, alors donner la Communion à un Nazi voudrait dire: «Tout va très bien, Monsieur le Nazi, et en passant, il est super-mignon votre camp de concentration!»

Une église, n'importe quelle église, qui approuve publiquement et officiellement quelque chose d'horriblement mauvais, est une mauvaise église. Ce n'est pas quelque chose qui a rapport à tel ou tel Pape, mais quelque chose de fondamental à propos de la sociologie et de la religion. Si une religion a une cérémonie qui signifie: «Vous ne faites rien de manifestement très mauvais dans votre vie», alors automatiquement cette religion devra, tôt ou tard, décider quoi faire avec les gens qui essayent d'accéder à cette cérémonie afin de blanchir leur réputation.

4) Le divorce n'est-il pas parfois une bonne chose?

Divorce.
[Source]

Jusqu'ici, nous avons établi que les gens n'ont pas automatiquement le droit d'aller communier. Nous avons aussi établi qu'une bonne religion ne doit pas approuver publiquement des choses très mauvaises. Mais le divorce est-il vraiment si mauvais que ça? Comment peut-on comparer un Nazi sanguinaire qui extermine des juifs avec, par exemple, une pauvre femme qui s'est sauvée d'un mari violent, et qui a enfin trouvé le vrai amour avec un vir tendre et respectueux?

Avant de même pouvoir commencer à répondre à cette question, il faut réfuter bien des erreurs. Les médias anti-catholiques répètent sans cesse toute une série de mensonges concernant le mariage, le divorce et les enseignements de l'Église:

4.1) «L'Église enseigne qu'une femme battue doit toujours rester avec son mari». Faux. L'église condamne le divorce, pas la séparation physique. Lorsqu'un des époux met en danger l'âme ou le corps de l'autre époux ou des enfants, la séparation physique est légitime [Canon 1153].

4.2) «L'Église punit les pauvres femmes qui ont été abandonnées par un mari qui a imposé un divorce». Faux. Vous ne pouvez pas commettre un péché, si vous n'êtes pas responsable. Si on vous a imposé un divorce, et sachant que le lien d'un mariage valide est indissoluble, vous vous abstenez de vous impliquer dans une nouvelle union, rien ne vous empêche d'aller communier [Familiaris consortio, N° 83]

4.3) «L'Église est contre la vraie amitié après un échec dans un mariage». Faux. L'Église n'a rien contre l'amitié. Le problème est que l'expression «vraie amitié» est souvent de la manipulation verbale qui signifie plutôt «copulation sexuelle avec un nouveau partenaire».

4.4) «L'Église refuse de voir que parfois, nous épousons un étranger, une personne bien différente de celle avec qui nous sommes tombés en amour». Faux. S'il y a bien une institution sur cette planète qui est en faveur de vous aider à examiner soigneusement avec qui vous êtes «tombé en amour», c'est l'Église catholique. Une des raisons pour laquelle l'Église condamne le sexe avant le mariage, c'est pour que vous puissiez mieux voir quelles sont les vraies intentions de cet étranger, et pour que vous puissiez vous en débarasser au plus vite si quelque chose ne tourne pas rond. Ce n'est pas une coïncidence que la popularité de l'expression «longues et chastes fiançailles» est inversement proportionnelle au taux de divorce.

4.5) «L'Église est trop arrogante pour voir que l'amour est quelque chose de libre qui ne peut pas être contrôlé». Faux. Le désir érotique n'est pas parfaitement contrôlable, mais l'amour strictement parlant est quelque chose d'intensément humain, c'est-à-dire sujet à notre libre arbitre. Voir Vive la différence entre la charité et les émotions amoureuses!

Etc., etc...

5) Comment le divorce pourrait-il être si mauvais?

Comment le divorce pourrait-il être si mauvais? Réponse brève: parce que le mariage est si bon.

D'une certaine manière, il y a une connexion entre le marriage, et la bonté infinie de Dieu. Comme vous le savez, il n'y a qu'un seul Dieu, une Nature divine, néanmoins il y a un mystère de communion de Personnes «à l'intérieur» de Dieu, puisque le Père, le Fils et le Saint-Esprit s'aiment les uns les autres:

Dieu est amour. Il vit en lui-même un mystère de communion et d'amour. En créant l'humanité du vir et de la femme à son image [...] Dieu inscrit en elle la vocation, et donc la capacité et la responsabilité correspondantes, à l'amour et à la communion
[CÉC, N° 2331]

Que le vir et la femme soient créés l'un pour l'autre, l'Écriture Sainte l'affirme: «Il n'est pas bon que le vir soit seul» [Gn 2:18]. La femme, «chair de sa chair» [Gn 2:23], son égale, toute proche de lui, lui est donnée par Dieu comme un «secours» [Gn 2:18], représentant ainsi le «Dieu en qui est notre secours». «C'est pour cela que le vir quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux deviennent une seule chair» [Gn 2:24]. Que cela signifie une unité indéfectible de leur deux vies, le Seigneur lui-même le montre en rappelant quel a été, «à l'origine», le dessein du Créateur: «Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair» [Mt 19:4].
[CÉC, N° 1605]

Afin de comprendre jusqu'à quel point le divorce est mauvais, il faudrait que je comprenne complètement beaucoup plus de choses que je ne comprends en ce moment. C'est comme si je voulais comprendre jusqu'à quel point il est mauvais de mettre du sable dans le réservoir d'huile d'un moteur d'auto. Parce que le système de lubrification a une influence sur presque toutes les pièces du moteur, nous ne pouvons pas comprendre tout le dommage que du sable peut faire, à moins d'en apprendre sur les pistons qui vont et viennent dans les cylindres, sur les vilebrequins qui tournent dans les paliers de vilebrequin, sur les soupapes d'admission et d'échappement qui glissent dans leurs guides de soupape, etc.

Parce que le mariage est si fondamental, on ne peut pas comprendre tous les effets nocifs du divorce sans connaître de nombreux domaines:

5.1) La psychologie enfantine. Le développement mental d'un enfant est directement influencé par l'amour (ou l'absence d'amour) que les parents ont l'un pour l'autre. J'espère un jour trouver un bon livre qui explique tous les dommages qu'un divorce fait au développement d'un enfant.

5.2) La psychologie adulte. La santé mentale d'un adulte dépend beaucoup de sa sincérité envers lui-même ou elle-même. Une fois que vous vous êtes déconnectés de la réalité, il n'y a pas de limites aux dommages que vous pouvez infliger à vous-même et aux autres. À la racine de tout divorce, il y a normalement un mensonge. Aussi, fuir vos problèmes plutôt que de les régler n'est pas la meilleure manière de façonner votre caractère. Un autre problème est «l'infantilisation»: seul un adulte peut signer un contrat et tenir parole (et le mariage est un tel engagement sérieux).

5.3) L'économie. Le mariage est la base de la famille, et la famille est la cellule fondamentale de la société. Ceci n'est pas seulement vrai politiquement, mais aussi économiquement. Parce que le divorce diminue l'attrait du mariage pour les jeunes, et encourage l'hédonisme, il y a un changement correspondant dans l'économie. Les jeunes vont avoir tendance à gaspiller plus leur argent, comme voyager dans des pays étranger avec leur concubine, ou dépenser leurs deux revenus sur des biens luxueux, plutôt que d'investir dans la procréation et l'éducation d'une famille (qui tend à encourager l'économie locale tout en préparant la prochaine génération de travailleurs).

5.4) La science politique. En attaquant la Loi naturelle (qui exige l'indissolubilité du mariage), le divorce encourage tous les citoyens à croire que le bien et le mal ne sont qu'une question de vote. Ceci à son tour affaiblit les fondements de la civilisation.

5.5) La sociologie. Une société qui tolère et même encourage le divorce, se met bientôt à engendrer toute une série de pathologies sociales, comme le concubinage, les taux de fertilité insuffisants, un nombre plus élevé de célibataires qui ne fonderont jamais de foyer, etc. (Voir entre autres Thonnard, Précis de philosophie, §1333)

5.6) La criminologie. Il n'y a pas de substitut pour des enfants élevés dans une famille stable et aimante. Le divorce ne transforme pas automatiquement les enfants en criminels, mais les criminels sont de manière disproportionnée les produits de foyers disloqués.

5.7) La théologie morale. Attaquer le lien d'un mariage valide cause la perte de la grâce sanctifiante, ce qui signifie le feu éternel de l'Enfer (à moins de se repentir). Ce n'est pas un petit détail!

Etc., etc...

Un jour, j'espère devenir moins ignorant, pour que je puisse allonger cette liste et que je puisse y ajouter de nombreuses références bibliographiques. En attendant, vous pouvez croire l'Église sur parole:

Le divorce est une offense grave à la loi naturelle. Il prétend briser le contrat librement consenti par les époux de vivre l'un avec l'autre jusqu'à la mort. Le divorce fait injure à l'Alliance de salut dont le mariage sacramentel est le signe. Le fait de contracter une nouvelle union, fût-elle reconnue par la loi civile, ajoute à la gravité de la rupture: le conjoint remarié se trouve alors en situation d'adultère public et permanent.
[CÉC, N° 2384]

Le divorce tient aussi son caractère immoral du désordre qu'il introduit dans la cellule familiale et dans la société. Ce désordre entraîne des préjudices graves: pour le conjoint, qui se trouve abandonné; pour les enfants, traumatisés par la séparation des parents, et souvent tiraillés entre eux; pour son effet de contagion, qui en fait une véritable plaie sociale.
[CÉC, N° 2385]

6) Conclusion

Alors, vous avez épousé la «mauvaise» personne? Dans ce cas, devenez la bonne personne!

Ce n'est pas un conseil dur. C'est le gros bon sens, et la doctrine chrétienne. D'une certaine manière, nous sommes tous «prisonniers d'un mauvais mariage», puisque nous sommes tous pris avec une personne trop souvent stupide, paresseuse, orgueilleuse et hédoniste: nous-même! Nul ne peut être heureux avec une telle personne, que ce soit notre époux ou notre épouse, nos enfants, ou nous-même. (Une manière fleurie de dire la même chose est «Amicitia inter malos esse non potest», c'est-à-dire l'amitié entre personnes vicieuses est impossible.) Le divorce ne réglera pas ce problème. Nous devons nous repentir de nos péchés et être rachetés par le Christ. Tous les jours.

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