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(Source)
Quelle que soit la quantité de rouge à lèvres que vous mettrez sur un cochon, il restera toujours un cochon. Et quelle que soit la quantité de Projet de loi C-384 que vous beurrerez sur le suicide, il restera toujours le suicide.
Mais d'abord, quelques faits à propos du Projet de loi C-384. Il est sur www.parl.gc.ca, il est parrainé par Francine Lalonde (députée du Bloc Québécois), et en gros il dit que si le patient souffre beaucoup (physiquement ou mentalement) et qu'il veut se suicider, le «practicien médical» peut tuer ce patient. Le reste du Projet de loi n'est que des détails pour s'assurer que ce patient veut vraiment commettre le suicide (c'est-à-dire que le patient doit avoir 18 ans ou plus, il doit être «apparemment lucide», la demande doit être par écrit, etc.).
Nous pourrions nous chamailler à propos d'imperfections mineures dans ce Projet de loi. Par exemple, la Section «222.7.a.i.A» dit qu'un patient peut refuser un «traitement approprié» pour sa douleur mentale, et quand même demander à être tué. Alors selon le libellé actuel, votre médecin pourrait légalement vous tuer parce que l'équipe de hockey du Canadien de Montréal n'a aucune chance de gagner la Coupe Stanley, et que cela vous cause une douleur mentale aigüe, même si un traitement approprié existe pour vous guérir (arrêter de boire de la bière et commencer à vivre pour de vrai).
Mais je vais plutôt me concentrer sur l'essentiel. Comme d'habitude, tout dépend des suppositions non-écrites. Dévoilons la supposition non-écrite du Projet de loi C-384:
Un batteur à oeufs n'a pas de valeur en soi, mais est un pur instrument conçu pour battre les oeufs. Si les oeufs disparaissent, le batteur à oeufs n'a plus de raison d'exister et on peut l'éliminer.
C'est la même chose pour les
hommes.
L'homme est un instrument purement matériel qui existe pour ressentir le
plaisir physique. Si ses possibilités d'avoir du plaisir physique diminuent, ou
s'il gêne le plaisir d'un autre, l'homme n'a plus de raison d'exister et doit
donc être éliminé, par lui-même ou par les autres, avec ou contre son gré.
[Source]
Quelles que soient vos opinions sur le Projet de loi C-384, il n'en demeure pas moins que nous allons tous mourir. Quelles que soient vos croyances, le fait demeure que nous sommes soit des êtres purement matériels, soit non. Et si nous sommes des êtres purement matériels, alors la «dignité humaine» n'existe pas. Si nous sommes des êtres purement matériels, alors nous ne sommes que des tas de molécules temporairement regroupées par une évolution sans but, ou comme le dit Dogbert: «des bio-accumulateurs de douleur en chute libre vers le néant».
L'expression «mourir avec dignité» est une contradiction dans les termes. Si nous sommes des êtres purement matériels, il n'y a aucune dignité, ni dans la mort, ni dans la vie.
Mais si nous avons une âme spirituelle, alors Quelqu'Un a dû nous la donner, et ce Quelqu'Un devrait décider quand notre vie terrestre se termine, pas nous.
Paru à l'origine dans le Quebec Chronicle-Telegraph, 2009-nov-11.
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