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«Qui dit vrai?» La Revue de ceux qui refusent de croire
que la vérité n'existe pas en Philosophie et en Politique.
Si je devais participer à la fondation d'une revue, comment m'y prendrais-je? Quel nom pourrait avoir cette revue? Quelle pourrait être son orientation principale? Comment s'y prendrait-on pour écrire ses articles?
Le nom de la revue, «Qui dit vrai?», et son slogan, «La revue de ceux qui refusent de croire que la vérité n'existe pas en philosophie et en politique», résument plusieurs idées importantes.
D'abord, la revue ne s'intitule pas d'un nom vague et universitaire comme «L'Éternelle discussion», car nous ne voulons pas «pelleter des nuages» en buvant de la bière. Au moment où on se parle, des enfants meurent dans des pays ravagés par la guerre, des millions de familles vivent dans une pauvreté abjecte (parfois même près de chez nous), notre environnement se fait détruire par la pollution, nos petits-enfants se font imposer le fardeau de notre irresponsabilité financière, et ainsi de suite. Il faut agir, et l'orientation fondamentale de notre revue est donc l'action concrète.
Mais pour agir efficacement, il faut agir en grand nombre, et avec cohésion. Le mot traditionnel pour parler de ce type d'action est «politique» (même si ce mot n'est pas populaire dans certains milieux). Et pour faire de la bonne politique, on doit régler les grands problèmes, ou du moins les diminuer. Or, pour régler un problème, il faut le comprendre à fond, ce qui est une autre manière de dire qu'il faut le connaître par ses causes ultimes. Le mot traditionnel pour parler de ce type de connaissance est «philosophie». Notre revue va donc surtout parler de philosophie et de politique.
De nos jours, le mot «vérité» n'est pas à la mode, encore moins quand on parle de philosophie ou de politique! Pourtant, et de manière un peu provocante, nous refusons de croire que la vérité n'existe pas. Remarquez bien que nous n'établissons pas notre revue sur une sorte «d'acte de foi» en la raison et la vérité! Au contraire, notre position est tout simplement le résultat de constatations répétées. À chaque fois que nous avons rencontré quelqu'un qui croyait que la vérité n'existait pas, et que nous avons eu un «mini-débat», cette personne a mal paru:
«La vérité n'existe pas!»
«Comme ça, l'énoncé "La vérité n'existe pas" est vrai, ou faux?»
«Oups, ma voiture est stationnée en double! Au revoir!»
Ou encore:
«Toi, tu as ta réalité, et moi j'ai ma réalité.»
«OK, on va aller sur le bord de la rue, et quand moi, dans ma réalité, je vais voir une voiture venir à toute vitesse, je vais rester sur le trottoir. Par contre toi, comme tu es dans une autre réalité, tu va pouvoir traverser.»
«Mmmmm, ouais, bien, là, parfois nous sommes dans la même réalité.»
Ou encore:
«Il n'y a pas de vérité en éthique. Après tout, de l'ÊTRE («sein» en allemand), on ne peut pas déduire le DEVOIR ÊTRE («sollen» en allemand).»
«OK, passe-moi ta main. Je vais te couper un doigt. Après tout, de l'ÊTRE de ta main, tu ne peux pas déduire que ton doigt DEVRAIT y ÊTRE attaché.»
«Non! Arrête! C'est vraiment mauvais de vouloir faire ça!»
Et ainsi de suite. (Ceci est exposé ailleurs, comme l'explication pour la paume du «Gant du philosophe», et le paragraphe N° 2 de «Concedo, Nego, Distinguo».)
Le logo résume l'approche utilisée pour écrire les articles de cette revue. La situation de départ, entre des gens qui ont des opinions différentes, ressemble souvent à ceci:
Après avoir fait un effort pour trouver au moins quelques énoncés sur lesquels on s'entend, la situation s'améliore de deux manières, au moins. D'abord, la «quantité de désaccord» diminue, et ensuite une sorte de «pont» est établi entre les opinions divergentes:
Remarquez qu'on ne prétend pas pouvoir éliminer tous les désaccords! Remarquez aussi que les trois cases du logo ressemblent à la mise-en-page typique des articles de la revue, où on place les énoncés commun en premier, pour bien montrer que les auteurs ont fait l'effort pour se parler avant de décrire ce qui les sépare.
Nous semblons vivre dans une société où les gens peuvent s'exprimer de plus en plus, mais où il y a relativement peu de vrais débats. Les journaux publient des opinions diverses, mais les auteurs de ces opinions n'ont jamais l'occasion de chercher le terrain commun avant de présenter ce qui les sépare. Certaines émissions de télévision et de radio présentent des «débats», mais ce sont surtout des émissions «son et lumière», où on insiste sur la discordance des points de vue et les émotions soulevées, afin de faire grimper les cotes d'écoute. Et que dire des «blogues» Internet, où n'importe qui peut dire n'importe quoi, sans jamais être confronté ni aux autres opinions, ni aux faits!
Personnellement, je ne paierais pas pour m'abonner à une revue du genre «L'Éternelle discussion». J'ai déjà trop de choses à lire. À quoi bon une autre cacophonie l'opinions discordantes, qui n'ont même pas fait l'effort de se parler avant de me demander d'investir mon temps précieux à lire leurs articles désarticulés?
Par contre, je serais prêt à payer pour une revue «à valeur ajoutée». Plus il y aura d'auteurs, plus ces auteurs auront des idées diamétralement opposés, plus ces idées concerneront des problèmes philosphiques et politiques importants, et plus grand sera «le terrain d'entente» entre tous ces auteurs, alors plus cher je serai prêt à payer.
Ah? Vous n'êtes pas entièrement d'accord avec cet énoncé? Excellent, alors allons prendre un chocolat chaud ensemble, afin d'en discuter!
Voici quelques leçons de mon peu d'expérience:
a1.1) Ne vous attendez pas à des miracles. Un débat intelligent exige beaucoup de temps, de charité et d'efforts.
a1.2) Règles du débat. Assurez-vous de bien vous entendre au départ sur les règles du débat. Je suggère: «Concedo, Nego, Distinguo», et bien sûr cet article même («Qui dit vrai?»)
a1.3) Coloriez en vert le plus de choses possibles de l'autre côté. Lisez attentivement ce que votre adversaire écrit de son côté, et essayez de trouver le plus possible d'énoncés avec lesquels vous êtes d'accord. Demandez ensuite la permission de les promouvoir à la section «Concedo».
Pour certaines phrases, il sera facile de simplement déclarer «Concedo». Mais l'activité intéressante et productive est non seulement d'être d'accord avec les choses qui sont manifestement recevables, mais aussi de trouver du vert ou des morceaux de «Concedo», là où apparemment il n'y en a pas (ou du moins, pas beaucoup). Plusieurs trucs peuvent vous aider à faire cela, tous basés sur l'idée du «Distinguo». Souvent, s'arranger pour que l'autre personne définisse un terme clé va dissiper un malentendu. Vous pouvez aussi couper des phrases, pour en accepter une partie seulement, ou rajouter habilement des petits mots-clés, comme «si» ou «ceteris paribus», ce qui vous permettra de rendre certains énoncés acceptables pour vous.
a1.4) Ne faites pas le débat dans la grille tripartite. La grille tripartite (ou à trois parties) décrite ci-haut NE DOIT PAS servir pour le débat en tant que tel. Considérez la grille tripartite comme une vitrine fragile où sont présentés les produits finis, pas l'atelier en tant que tel où ces produits sont fabriqués, un atelier remplis de rabotures, d'outils, et d'essais manqués entassés dans un coin pour être recyclés plus tard. Le débat en tant que tel devrait être, par exemple, dans les courriels échangés entre les participants.
La grille tripartite devrait seulement être modifiée en collaboration avec tous les participants. Par exemple, vous lisez soigneusement le plus récent courriel envoyé par votre opposant, vous délimitez quelque chose avec lequel vous êtes d'accord, et vous suggérez de le promouvoir à la section «Concedo» de la grille tripartite. Si votre opposant manifeste son consentement par écrit, alors vous pouvez modifier la grille tripartite.
a1.5) Résumez ce avec quoi vous êtes en désaccord. Quand vous avez trouvé un point précis de désaccord, c'est plus poli et logique de d'abord résumer la position de votre adversaire de votre côté, pour bien montrer que vous l'avez comprise. (Ceci permet d'éviter le tristement célèbre phénomène du «dialogue de sourds».) Ensuite, présentez vos arguments contre sa position.
a1.6) Conservez la version «brute» des arguments. La grille tripartite devrait être le résumé de vos échanges, la partie que les autres vont lire avec plaisir et édification. Mais il est aussi bon de conserver en archive tout ce qui a été dit pour en arriver à ce résultat (comme par exemple tous les courriels), au cas où il y aurait des contestations.
M. Andrew J. Fletcher et Mme Marie-Claude Bisson ont fourni les idées, et
(Erden Degertas ou "Tchadach") a fourni le chocolat chaud.
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