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(Hermann Kern. Le plancher glissant.
[Source])
Ce texte est la récente lettre du Pape Benoît XVI au sujet de la levée de l'excommunication des évêques consacrés par Mgr Lefèbvre, avec quelques-uns de mes commentaires.
Normalement, j'évite de critiquer publiquement le Saint-Père. Je me permets une exception pour quelques raisons. D'abord, le Saint-Père lui-même s'attriste pour ses erreurs dans cette lettre. Ensuite, cette lettre n'est ni une encyclique, ni une lettre apostolique, ni un motu proprio, et de plus elle parle d'un Décret pastoral qui lui-même n'engage pas l'infaillibilité papale. Finalement, selon moi, la présente lettre ne résout pas la grave confusion doctrinale causée par ces «dés-excommunications».
Service d'information du Vatican, 2009-mars-12
[Vert] Chers frères dans l'épiscopat,
[Vert] La levée de l'excommunication des quatre évêques, consacrés en 1988 par Mgr Lefebvre sans mandat du Saint-Siège, a suscité, pour de multiples raisons, au sein et en dehors de l'Église catholique une discussion d'une véhémence telle qu'on n'en avait plus connue depuis très longtemps. Cet événement, survenu à l'improviste et difficile à situer positivement dans les questions et dans les tâches de l'Église d'aujourd'hui, a laissé perplexes de nombreux évêques. Même si beaucoup d'évêques et de fidèles étaient disposés, à priori, à considérer positivement la disposition du Pape à la réconciliation,
Et comme je l'ai dit, Saint-Père, je suis l'un de ces fidèles.
[Vert] néanmoins la question de l'opportunité d'un tel geste face aux vraies urgences d'une vie de foi à notre époque s'y opposait. Inversement, certains groupes accusaient ouvertement le Pape de vouloir revenir en arrière, au temps d'avant le Concile Vatican II: d'où le déchaînement d'un flot de protestations, dont l'amertume révélait des blessures remontant au-delà de l'instant présent. C'est pourquoi je suis amené à vous fournir quelques éclaircissements, qui doivent aider à comprendre les intentions qui m'ont guidé moi-même ainsi que les organes compétents du Saint-Siège à faire ce pas. J'espère contribuer ainsi à la paix dans l'Église.
Jusqu'ici, je suis tout-à-fait d'accord. Moi aussi je suis en faveur de la clarté doctrinale et de la paix dans l'Église.
[Vert] Le fait que le cas Williamson se soit superposé à la levée de l'excommunication a été pour moi un incident fâcheux imprévisible. Le geste discret de miséricorde envers quatre évêques, ordonnés validement mais non légitimement, est apparu tout à coup comme totalement différent: comme le démenti de la réconciliation entre chrétiens et juifs, et donc comme la révocation de ce que le Concile avait clarifié en cette matière pour le cheminement de l'Église. Une invitation à la réconciliation avec un groupe ecclésial impliqué dans un processus de séparation se transforma ainsi en son contraire: un apparent retour en arrière par rapport à tous les pas de réconciliation entre chrétiens et juifs faits à partir du Concile, pas dont le partage et la promotion avaient été dès le début un objectif de mon travail théologique personnel. Que cette superposition de deux processus opposés soit advenue et qu'elle ait troublé un moment la paix entre chrétiens et juifs ainsi que la paix à l'intérieur de l'Église, est une chose que je ne peux que déplorer profondément.
Encore ici, je suis tout-à-fait d'accord. Le cas Williamson est en grande partie de la manipulation médiatique faite par les anti-catholiques, dans le but de salir l'Église et son Chef.
[Vert] Il m'a été dit que suivre avec attention les informations auxquelles on peut accéder par Internet aurait permis d'avoir rapidement connaissance du problème. J'en tire la leçon qu'à l'avenir au Saint-Siège nous devrons prêter davantage attention à cette source d'informations.
J'ai souvent entendu dire que l'humilité s'aquiert par les humiliations, mais à condition d'accepter ces humiliations comme venant de la main de Dieu. Si jamais, Dieu m'en garde, je devais me retrouver à plat ventre devant la planète terre toute entière, avec le pot de lait et les oeufs répandus sur le plancher, j'espère que je me souviendrai de ce bon conseil!
J'espère aussi que je dirai quelque chose d'approprié comme: «À cause de mon manque de compétence ma chère Épouse, la Sainte Église catholique, a été traînée dans la boue pendant de longues semaines. Je m'en excuse profondément. S'il-vous-plaît, ne blâmez pas la Curie Romaine ou les Cardinaux; c'est ma faute, et uniquement de ma faute. Priez le Seigneur Dieu pour qu'il me pardonne.»
[Vert] J'ai été peiné du fait que même des catholiques, qui au fond auraient pu mieux savoir ce qu'il en était, aient pensé devoir m'offenser avec une hostilité prête à se manifester. C'est justement pour cela que je remercie d'autant plus les amis juifs qui ont aidé à dissiper rapidement le malentendu et à rétablir l'atmosphère d'amitié et de confiance, qui - comme du temps de Jean-Paul II - comme aussi durant toute la période de mon pontificat a existé et, grâce à Dieu, continue à exister.
Comme je l'ai dit ci-haut, Saint-Père, je n'ai jamais insinué que vous étiez anti-sémite.
[Rouge] Une autre erreur, qui m'attriste sincèrement, réside dans le fait que la portée et les limites de la mesure du 21 janvier 2009 n'ont pas été commentées de façon suffisamment claire au moment de sa publication.
Selon moi, comme je vais tenter de l'expliquer ci-bas, le problème est plus grave qu'un simple manque d'éclaircissements.
[Vert] L'excommunication touche des personnes, non des institutions. Une ordination épiscopale sans le mandat pontifical signifie le danger d'un schisme, parce qu'elle remet en question l'unité du collège épiscopal avec le Pape. C'est pourquoi l'Église doit réagir par la punition la plus dure, l'excommunication, dans le but d'appeler les personnes punies de cette façon au repentir et au retour à l'unité. Vingt ans après les ordinations, cet objectif n'a malheureusement pas encore été atteint.
Remarquez bien: le «repentir et [le] retour à l'unité» est un objectif qui «n'a malheureusement pas encore été atteint». C'est exactement une des critiques fondamentales que je fais: le Code de Droit canonique n'a pas été respecté. S'il n'y a pas de repentir, il ne faut pas remettre la peine! Si l'unité n'a pas été ré-établie, il ne faut pas «dés-excommunier»!
[Jaune] La levée de l'excommunication vise le même but auquel sert la punition: inviter encore une fois les quatre évêques au retour.
Distinguo. L'intention est exactement la même. Par contre, le moyen est exactement le contraire! Combien de maladies peuvent être guéries à la fois par un médicament, et son contraire? Combien de voitures en panne peuvent être réparées à la fois par une réparation, et la réparation contraire?
[Rouge] Ce geste était possible une fois que les intéressés avaient exprimé leur reconnaissance de principe du Pape et de son autorité, bien qu'avec des réserves en matière d'obéissance à son autorité doctrinale et à celle du Concile.
Oui, j'ai expliqué quelle interprétation (selon moi incorrecte) il fallait donner aux propos de la FSSPX, pour justifier des «dés-excommunications».
[Vert] Je reviens par là à la distinction entre personne et institution.
Ici, chers spectateurs sur l'Internet, accrochez-vous à votre clavier. Le Pape va vous faire une époustouflante démonstration de patinage artistique!
[Rouge] La levée de l'excommunication était une mesure dans le domaine de la discipline ecclésiastique: les personnes étaient libérées du poids de conscience que constitue la punition ecclésiastique la plus grave. Il faut distinguer ce niveau disciplinaire du domaine doctrinal. Le fait que la Fraternité St-Pie X n'ait pas de statut canonique dans l'Église, ne se base pas en fin de comptes sur des raisons disciplinaires mais doctrinales. Tant que la Fraternité n'a pas une position canonique dans l'Église, ses ministres non plus n'exercent pas de ministères légitimes dans l'Église. Il faut ensuite distinguer entre le niveau disciplinaire, qui concerne les personnes en tant que telles, et le niveau doctrinal où sont en question le ministère et l'institution. Pour le préciser encore une fois: tant que les questions concernant la doctrine ne sont pas éclaircies, la Fraternité n'a aucun statut canonique dans l'Église, et ses ministres - même s'ils ont été libérés de la sanction ecclésiastique - n'exercent de façon légitime aucun ministère dans l'Église.
Ouf, que de choses à dire ici!
Primo, où sont les citations de la Bible, du Catéchisme, du Code de Droit canonique, de la Somme théologique? Nous voici dans le coeur même du débat, et le Pape n'a aucune référence sur laquelle s'appuyer? N'est-ce pas un peu louche?
Secundo, comme je l'ai déjà dit, on s'en fiche du statut canonique de la FSSPX. Si ces quatre évêques sont en-dehors de l'Église, pourquoi les a-t-on «dés-excommuniées»? Et s'ils sont en-dedans, pourquoi leur refuse-t-on tout rôle dans l'Église, et pourquoi est-ce qu'on leur demande de commencer à accepter l'autorité du Pape et de Vatican II?
Tertio, ces quatre évêques sont l'autorité doctrinale suprême de la FSSPX! Si la FSSPX n'est pas en communion avec l'Église, c'est à cause de ces quatre évêques! Si la FSSPX revenait dans l'Église, c'est parce que ces quatre évêques changeraient la position de la FSSPX! Comment la cause de la non-communion peut-elle être «dés-excommuniée»?
Quarto, comme je l'ai déjà dit, le Canon 1374 ainsi que son explicitation dans Quaesitum est nous dit qu'on ne peut pas séparer l'institution de la personne aussi facilement que ça. Par exemple, adhérer obstinément à une institution foncièrement hérétique, c'est adhérer à une hérésie. Remarquez que l'argument vaut aussi en sens inverse: parce que j'adhère obstinément à l'Église catholique (une institution), moi (une personne), je possède la Foi catholique!
Quinto, toute l'argumentation de Benoît XVI repose sur une contradiction:
Parce que la personne n'est pas la même chose que l'institution, on peut «dés-excommunier» une personne, même si cette personne fait partie d'une institution qui n'est pas en communion.
Mais ensuite, parce que cette personne est encore membre de cette institution, il faut traiter cette personne comme si elle n'était pas en communion (en lui refusant ce auquel elle aurait droit si elle était en communion, et en lui demandant de commencer à faire les choses qu'elle devrait faire, si elle voulait être en communion).
[Vert] À la lumière de cette situation, j'ai l'intention de rattacher à l'avenir la Commission pontificale Ecclesia Dei - institution compétente, depuis 1988, pour les communautés et les personnes qui, provenant de la Fraternité St-Pie X ou de regroupements semblables, veulent revenir à la pleine communion avec le Pape - à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Il devient clair ainsi que les problèmes qui doivent être traités à présent sont de nature essentiellement doctrinale et regardent surtout l'acceptation du Concile Vatican II et du magistère post-conciliaire des Papes.
En d'autres mots, parce que ces quatre évêques ont été déclarés libres de toute hérésie (étant donné qu'ils ont été «dés-excommuniés»), on va maintenant référer leur cas au Département de l'Église qui s'occupe des hérésies. Hum...
[Vert] Les organismes collégiaux avec lesquels la Congrégation étudie les questions qui se présentent (spécialement la réunion habituelle des Cardinaux le mercredi et l'Assemblé plénière annuelle ou biennale) garantissent l'engagement des Préfets des diverses Congrégations romaines et des représentants de l'épiscopat mondial dans les décisions à prendre.
[Vert] On ne peut geler l'autorité magistérielle de l'Église à l'année 1962. Ceci doit être bien clair pour la Fraternité. Cependant, à certains de ceux qui se proclament comme de grands défenseurs du Concile, il doit aussi être rappelé que Vatican II renferme l'entière histoire doctrinale de l'Église. Celui qui veut obéir au Concile, doit accepter la foi professée au cours des siècles et il ne peut couper les racines dont l'arbre vit.
Amen! Je me bats d'ailleurs depuis des années contres les exagérations dans un sens et dans l'autre, et moi aussi je prône «l'Herméneutique de la continuité» (mais avec des expressions moins impressionnantes que celles du Saint-Père!).
[Vert] J'espère avoir ainsi éclairci la signification positive ainsi que les limites de la mesure du 21 janvier 2009.
Non, pas du tout. Pour réussir ce tour de force, il faudrait expliquer comment on peut être «dés-excommunié», tout en n'étant pas en communion.
[Vert] Cependant demeure à présent la question: cette mesure était-elle nécessaire? Constituait-elle vraiment une priorité? N'y a-t-il pas des choses beaucoup plus importantes? Il y a certainement des choses plus importantes et plus urgentes. Je pense avoir souligné les priorités de mon pontificat dans les discours que j'ai prononcés à son début. Ce que j'ai dit alors demeure de façon inaltérée ma ligne directive. La première priorité pour le Successeur de Pierre a été fixée sans équivoque par le Seigneur au Cénacle: Toi, affermis tes frères. Pierre lui-même a formulé de façon nouvelle cette priorité dans sa première Epître: Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l'espérance qui est en vous. À notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s'éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s'alimenter, la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et d'ouvrir aux hommes l'accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l'amour poussé jusqu'au bout, en Jésus-Christ crucifié et ressuscité. En ce moment de notre histoire, le vrai problème est que Dieu disparaît de l'horizon des hommes et que tandis que s'éteint la lumière provenant de Dieu, l'humanité manque d'orientation, et les effets destructeurs s'en manifestent toujours plus en son sein.
Amen! Magnifique!
[Vert] Conduire les hommes vers Dieu, vers le Dieu qui parle dans la Bible: c'est la priorité suprême et fondamentale de l'Église et du Successeur de Pierre aujourd'hui. D'où découle, comme conséquence logique, que nous devons avoir à coeur l'unité des croyants. En effet, leur discorde, leur opposition interne met en doute la crédibilité de ce qu'ils disent de Dieu. C'est pourquoi l'effort en vue du témoignage commun de foi des chrétiens - par l'ocuménisme - est inclus dans la priorité suprême. À cela s'ajoute la nécessité que tous ceux qui croient en Dieu recherchent ensemble la paix, tentent de se rapprocher les uns des autres, pour aller ensemble, même si leurs images de Dieu sont diverses, vers la source de la lumière. C'est là le dialogue interreligieux. Qui annonce Dieu comme Amour jusqu'au bout doit donner le témoignage de l'amour: se consacrer avec amour à ceux qui souffrent, repousser la haine et l'inimitié. C'est la dimension sociale de la foi chrétienne, dont j'ai parlé dans l'encyclique Deus Caritas Est.
Encore ici: Amen! Amen!
[Vert] Si donc l'engagement ardu pour la foi, pour l'espérance et pour l'amour dans le monde constitue en ce moment - et, dans des formes diverses, toujours - la vraie priorité pour l'Église, alors les réconciliations petites et grandes en font aussi partie.
[Jaune] Que l'humble geste d'une main tendue soit à l'origine d'un grand tapage,
Pardon, Saint-Père, mais permettez-moi de faire ici quelques distinctions. «Tendre la main» est une expression qui se prend soit au sens strict, soit au sens métaphorique. Si les quatres évêques de la FSSPX étaient en train de sombrer dans les sables mouvants, il serait bien sûr très charitable de leur «tendre la main», afin de les tirer vers la terre ferme.
Sauf que dans notre cas, nous ne parlons pas de sables mouvants ni de vrai main en chair et en os. Nous parlons de gens qui rejettent Vatican II et les Papes Paul VI et Compagnie, et d'un Décret qui, malgré ce rejet, «dés-excommunie» ces gens.
[Vert] devenant ainsi le contraire d'une réconciliation, est un fait dont nous devons prendre acte. Mais maintenant je demande:
[Jaune] Était-il et est-il vraiment erroné d'aller dans ce cas aussi à la rencontre du frère qui a quelque chose contre toi, et de chercher la réconciliation?
Encore ici, «aller à la rencontre» est pris dans un sens métaphorique. Vous ne parlez pas de faire vos bagages et d'acheter un billet d'avion. Vous parlez d'un Décret qui «dés-excommunie» des gens, sans que ceux-ci se soient repentis, ni qu'ils aient tenté de réparer les dommages qu'ils ont causé.
Très Saint-Père, vous revenez constamment sur la bonté de votre intention, sauf que nous sommes tous d'accord que votre intention est bonne et louable.
Vous insistez aussi, Saint-Père, sur de belles métaphores qui font allusion au moyen que vous employez pour tenter d'atteindre ce but. Nous sommes tous d'accord que ces métaphores sont belles. Mais qu'en est-il de la réalité? Pour opérer un rapprochement avec la FSSPX, le meilleur moyen était-il de jeter la planète terre dans une confusion doctrinale monstre?
Était-ce vraiment le seul moyen à votre disposition?
Que choisirait la FSSPX? La pilule rouge, ou la pilule bleue?
[Source]
Permettez-moi, très Saint-Père, de vous lancer un petit défi amical. Présentez deux options à la FSSPX, et demandez laquelle des deux lui donnerait plus envie de revenir dans l'Église:
Pilule rouge:
Les quatre évêques de la FSSPX sont «dés-excommuniés», mais on leur dit qu'ils
doivent maintenant «accepter Vatican II», sinon ils ne seront jamais
«réintégrés» (et en plus, on n'explique jamais ce que signifie exactement
«accepter Vatican II»).
Pilule bleue:
Le Pape excommunie quelques douzaines de célèbres clowns pseudo-catholiques qui
se pavanent continuellement devant les médias, en faisant la promotion de
l'avortement, de la sodomie, du protestantisme, etc. Non seulement le Pape les
punit (de même que leurs évêques incompétents), mais il le fait
en se servant des enseignements de Vatican II.
Un exemple de clown pseudo-catholique? Raymond Gravel! Un autre exemple? Nancy Pelosi! N'oubliez pas que hier le Président des USA a légalisé la récolte et la destruction des embryons humains. En le faisant, il a mentionné expressément Pelosi, disant qu'elle est «catholique», et qu'elle approuve totalement cette nouvelle loi. (En ce moment, il est très difficile de soutenir que Pelosi est excommuniée, puisqu'elle vous a rencontré à Rome, Saint-Père, il y a quelques jours, et que vous n'avez rien dit de clair, même si elle se pavane continuellement devant les médias, en faisant la promotion de l'avortement, de la sodomie, du protestantisme, etc.)
Quelle pilule choisirait la FSSPX? Quelle pilule associerait des émotions positives avec Vatican II?
[Vert] La société civile aussi ne doit-elle pas tenter de prévenir les radicalisations et de réintégrer - autant que possible - leurs éventuels adhérents dans les grandes forces qui façonnent la vie sociale, pour en éviter la ségrégation avec toutes ses conséquences? Le fait de s'engager à réduire les durcissements et les rétrécissements, pour donner ainsi une place à ce qu'il y a de positif et de récupérable pour l'ensemble, peut-il être totalement erroné? Moi-même j'ai vu, dans les années qui ont suivi 1988, que, grâce au retour de communautés auparavant séparées de Rome, leur climat interne a changé, que le retour dans la grande et vaste Église commune a fait dépasser des positions unilatérales et a atténué des durcissements de sorte qu'ensuite en ont émergé des forces positives pour l'ensemble.
Je le répète, je n'ai rien contre votre intention, qui est très louable. Ce qui m'inquiète, c'est le moyen que vous avez choisi.
[Vert] Une communauté dans laquelle se trouvent 491 prêtres, 215 séminaristes, 6 séminaires, 88 écoles, 2 instituts universitaires, 117 frères, 164 sours et des milliers de fidèles peut-elle nous laisser totalement indifférents? Devons-nous impassiblement les laisser aller à la dérive loin de l'Église? Je pense par exemple aux 491 prêtres. Nous ne pouvons pas connaître l'enchevêtrement de leurs motivations. Je pense toutefois qu'ils ne se seraient pas décidés pour le sacerdoce si, à côté de différents éléments déformés et malades, il n'y avait pas eu l'amour pour le Christ et la volonté de L'annoncer et avec lui le Dieu vivant. Pouvons-nous simplement les exclure, comme représentants d'un groupe marginal radical, de la recherche de la réconciliation et de l'unité? Qu'en sera-t-il ensuite?
Je le répète, je n'ai rien contre votre intention, qui est très louable. Ce qui m'inquiète, c'est le moyen que vous avez choisi.
[Vert] Certainement, depuis longtemps, et puis à nouveau en cette occasion concrète, nous avons entendu de la part de représentants de cette communauté beaucoup de choses discordantes, comme suffisance et présomption, fixation sur des unilatéralismes etc. Par amour de la vérité je dois ajouter que j'ai reçu aussi une série de témoignages émouvants de gratitude, dans lesquels était perceptible une ouverture des coeurs. Mais la grande Église ne devrait-elle pas se permettre d'être aussi généreuse, consciente de la grande envergure qu'elle possède, consciente de la promesse qui lui a été faite? Ne devrions-nous pas, comme de bons éducateurs, être aussi capables de ne pas prêter attention à différentes choses qui ne sont pas bonnes et nous préoccuper de sortir des étroitesses? Et ne devrions-nous pas admettre que dans le milieu ecclésial aussi sont ressorties quelques discordances?
Je le répète, je n'ai rien contre votre intention, qui est très louable. Ce qui m'inquiète, c'est le moyen que vous avez choisi.
[Vert] Parfois on a l'impression que notre société a besoin d'un groupe au moins, auquel ne réserver aucune tolérance, contre lequel pouvoir tranquillement se lancer avec haine. Et si quelqu'un ose s'en rapprocher [Jaune] - dans le cas présent le Pape - [Fin Jaune] il perd lui aussi le droit à la tolérance et peut lui aussi être traité avec haine sans crainte ni réserve.
En passant, Saint-Père, avez-vous invité Monseigneur Williamson à souper? Pourtant, vous priez dans des mosquées (une religion qui compare la Très Sainte Eucharistie à un excrément), et vous avez bien soupé amicalement avec Hans Küng, un hérétique qui a consacré sa vie à la destruction de l'Église. C'est sûr que Williamson a été mis au ban de l'Église sans procès et sans accusation écrite, mais vous pourriez au moins lui payer à souper avant de le livrer à Satan? Après tout, c'est un de vos frères dans l'épiscopat...
[Vert] Chers Confrères, durant les jours où il m'est venu à l'esprit d'écrire cette lettre, par hasard, au Séminaire romain, j'ai dû interpréter et commenter le passage de l'Epître aux Galates. J'ai noté avec surprise la rapidité avec laquelle ces phrases nous parlent du moment présent: Que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme. Au contraire mettez-vous, par amour, au service les uns des autres. Car toute la Loi atteint sa perfection dans un seul commandement: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde: vous allez vous détruire les uns les autres! J'ai toujours été porté à considérer cette phrase comme une des exagérations rhétoriques qui parfois se trouvent chez saint Paul. Sous certains aspects, il peut en être ainsi. Mais malheureusement ce mordre et dévorer existe aussi aujourd'hui dans l'Église comme expression d'une liberté mal interprétée. Est-ce une surprise que nous aussi nous ne soyons pas meilleurs que les Galates? Que tout au moins nous soyons menacés par les mêmes tentations? Que nous devions toujours apprendre de nouveau le juste usage de la liberté? Et que toujours de nouveau nous devions apprendre la priorité suprême: l'amour? Le jour où j'en ai parlé au grand séminaire, à Rome, on célébrait la fête de la Vierge de la Confiance. De fait, Marie nous enseigne la confiance. Elle nous conduit à son Fils, auquel nous pouvons tous nous fier. Il nous guidera, même en des temps agités. Je voudrais ainsi remercier de tout coeur tous ces nombreux évêques, qui en cette période m'ont donné des signes émouvants de confiance et d'affection et surtout m'ont assuré de leur prière.
[Vert] Ce remerciement vaut aussi pour tous les fidèles qui ces jours-ci m'ont donné un témoignage de leur fidélité immuable envers le Successeur de Pierre.
Parfois, la «fidélité immuable» est précisément ce qui offre une correction fraternelle... l'amour vrai n'est pas la même chose que la mollesse et la complaisance.
[Vert] Que le Seigneur nous protège tous et nous conduise sur le chemin de la paix! C'est un souhait qui jaillit spontanément du coeur en ce début du Carême, qui est un temps liturgique particulièrement favorable à la purification intérieure et qui nous invite tous à regarder avec une espérance renouvelée vers l'objectif lumineux de Pâques.
Je le répète, je n'ai rien contre votre intention, qui est très louable. Ce qui m'inquiète, c'est le moyen que vous avez choisi.
[Vert] Avec une Bénédiction Apostolique spéciale, je demeurs Vôtre dans le Seigneur.
Benoît XVI
Conclusion doctrinale? Même que précédemment.
Conclusion spirituelle? Même que d'habitude.
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