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Le 2010-nov-20, l'Osservatore Romano a publié des extraits de Licht der Welt («Lumière du monde»), un livre écrit par Peter Seewald décrivant six entrevues d'une heure qu'il a eues avec le Pape Benoît XVI. Un de ces extraits mentionne les condoms, et cela a embrasé un feu de broussailles qui a duré plusieurs jours. D'un côté, plusieurs gros journaux prétendent que le Pape a maintenant permis l'utilisation des condoms dans certaines circonstances, et de l'autre côté, plusieurs bloggeurs catholiques orthodoxes (et le Vatican lui-même, environ un mois plus tard) prétendent que le Pape a été mal interprété.
Je prétends que le Pape n'est pas entièrement libre de blâme pour toute cette affaire. (Normalement, je m'abstiens de critiquer publiquement le Pape, mais dans ce cas-ci, Benoît XVI n'a publié qu'un livre avec ses opinions personnelles, pas une position officielle de l'Église.) Je vais maintenant tenter de justifier ma prétention.
Les mauvaises compagnies de logiciels nous ont rendu familiers avec les «rustines logicielles» (ou «patches» en anglais), c'est-à-dire des tentatives de réparer des «bugs» après qu'un produit ait été livré. Peut-être que le Vatican est en train de se joindre à cette vogue? Lisons la très récente Note sur la banalisation de la sexualité à propos de certaines interprétations de "Lumière du monde", analysée selon la méthode habituelle.
[Vert] À l'occasion de la publication du livre d'entretiens de Benoît XVI, Lumière du monde, ont été diffusées diverses interprétations erronées, qui ont semé la confusion au sujet de la position de l'Église catholique sur certaines questions de morale sexuelle. La pensée du Pape a été souvent instrumentalisée à des fins et à des intérêts sans lien avec le sens de ses paroles
Bon, alors l'explication officielle est que «le Pape a été mal interprété».
[Vert] alors qu'elle se comprend [Rouge] très bien [Fin Rouge] quand on lit dans leur intégralité les chapitres où il est fait allusion à la sexualité humaine.
Je ne suis pas d'accord avec le «très bien», mais continuons.
[Vert] L'intention du Saint-Père est claire: retrouver la grandeur du dessein de Dieu sur la sexualité, en évitant sa banalisation aujourd'hui courante.
Ici, comme ailleurs où j'ai critiqué Benoît XVI, je n'ai aucun doute sur ses bonnes intentions.
[Vert] Certaines interprétations ont présenté les paroles du Pape comme des affirmations en contradiction avec la tradition morale de l'Église; cette hypothèse a été saluée comme un tournant positif par certains; d'autres, en revanche, ont manifesté leur inquiétude, comme s'il s'agissait d'une rupture avec la doctrine sur la contraception et avec l'attitude de l'Église dans la lutte contre le sida.
[Vert] En réalité, les paroles du Pape qui font allusion en particulier à un comportement gravement désordonné, en l'occurrence la prostitution (cf. Lumière du monde, pp. 159-161), ne modifient ni la doctrine morale, ni la pratique pastorale de l'Église.
Enfin, je l'espère, sinon je change d'Église!
;-)
Sérieusement, le simple fait que ce livre est
non-magistériel
suffit à prouver qu'il ne «modifient ni la doctrine morale, ni la pratique
pastorale de l'Église». Le Pape parlait privément, en tant que théologien
personnel. Même si le livre du Pape avait dit que tout le monde devrait
utiliser le condom, et que la prostitution était la meilleure manière d'aller
au Ciel, cela n'aurait pas été un changement dans les enseignements officiels
de l'Église. Le Pape ne peut pas parler officiellement au nom de l'Église
catholique, s'il ne fait qu'énoncer ses opinions personnelles.
[Vert] [Rouge] Comme il ressort [Fin Rouge] de la lecture du passage en question, le Saint-Père ne parle ni de morale conjugale, ni même de norme morale sur la contraception. Cette norme, traditionnelle dans l'Église, a été reprise en des termes très précis par le Pape Paul VI au n. 14 de l'encyclique Humanae vitae, quand il écrit: «Est exclue également toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation».
Bon, alors ici ils ne font que répéter les enseignements officiels de l'Église (avec une fois de plus la prétention que c'est évident dans le texte).
[Vert] L'idée qu'on puisse déduire des paroles de Benoît XVI qu'il est licite, dans certains cas, de recourir à l'usage du préservatif pour éviter les grossesses non désirées, est tout à fait arbitraire et ne correspond ni à ses paroles ni à sa pensée.
Hum, peut-être que Benoît XVI devrait envoyer un texto au célèbre P. Martin Rhonheimer, un prêtre de l'Opus Dei qui enseigne à l'université pontificale de la Sainte Croix à Rome. Rhonheimer a des idées bizarres à propos des condoms, et il prétend que ses idées sont étayées par «Lumière du monde»:
Le Pape Benoît, après ce que je présume avoir été une soigneuse réflexion, a rendu public un énoncé qui a changé le discours sur ces questions, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Église. Pour la première fois il a été dit par le Pape lui-même, [...] que l'Église «n'interdit pas» sans conditions l'usage prophylactique des condoms.
Et:
Je considère qu'un homme qui au moins s'assure que sa partenaire sexuelle
occasionnelle ne tombe pas enceinte agit plus responsablement - ou moins
irresponsablement - qu'un homme qui se fiche qu'il puisse détruire toute la
vie d'une fille [...] Appliquer les enseignements de l'Église sur la
contraception [...] à de tels cas, selon moi mène à des conclusions
contre-intuitives.
[Une
réponse au P. Rhonheimer à props des condoms, par Janet Smith, 2010-déc-19]
Rappelez-vous que c'est un prêtre de l'Opus Dei qui enseigne à Rome, et qui se vante que ses positions ont été approuvées par la Congrégation pour la doctrine de la Foi, et qui, au moins pour quelques jours après cette crise, a été très présent dans les médias. Et Rhonheimer n'est que la petite pointe de l'iceberg...
[Vert] À ce sujet, le Pape propose au contraire des chemins humainement et éthiquement viables, sur lesquels les pasteurs sont appelés à travailler «plus et mieux» (Lumière du monde, p. 194), c'est-à-dire des chemins qui respectent pleinement le lien insécable du sens unitif avec le sens procréatif de chaque acte conjugal, grâce au recours éventuel aux méthodes naturelles de régulation de la fécondité en vue d'une procréation responsable.
[Vert] En ce qui concerne le passage en question, le Saint-Père se référait au cas totalement différent de la prostitution, comportement que la morale chrétienne a toujours considéré comme un acte gravement immoral (cf. Concile Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, 27; Catéchisme de l'Église Catholique, 2355). Au sujet de la prostitution, la recommandation de la tradition chrétienne tout entière - et pas seulement la sienne -, peut se résumer dans les paroles de saint Paul: «Fuyez la fornication» (1 Co 6, 18). La prostitution doit donc être combattue, et les organismes d'aide de l'Église, de la société civile et de l'Etat, doivent travailler pour libérer les personnes impliquées.
[Vert] À ce propos, il convient de relever que la situation qui s'est créée, par suite de la propagation actuelle du sida dans de nombreuses régions du monde, a rendu le problème de la prostitution encore plus dramatique. Celui qui se sait infecté par le VIH et donc susceptible de transmettre l'infection, commet non seulement un péché grave contre le sixième commandement, mais aussi un autre contre le cinquième, puisqu'il met sciemment en danger la vie d'une autre personne, ce qui a également des répercussions sur la santé publique. A cet égard, le Saint-Père affirme clairement que les préservatifs ne constituent pas la «solution véritable et morale» au problème du sida et aussi que «la seule fixation sur le préservatif représente une banalisation de la sexualité», parce qu'on ne veut pas faire face à l'égarement humain qui est à la base de la transmission de la pandémie.
J'aurais arrêté ici. Cette Note, si elle avait arrêté ici, aurait clarifié bien des choses. Le dommage causé par le livre bizarre du Pape aurait été partiellement réparé.
Mais si cette Note avait arrêté ici, elle aurait donné mauvaise figure au Pape Benoît XVI... Alors, vont-ils choisir de réparer le dommage causé aux âmes par ce scandale public, ou vont-ils choisir de protéger l'image des opinions privées d'un célèbre théologien?
[Jaune] Par ailleurs, il est indéniable que celui qui recourt au préservatif dans le but de diminuer le risque pour la vie d'une autre personne, entend réduire le mal lié à son comportement désordonné.
Enfin, il y a plusieurs manières d'interpréter cet énoncé. Supposons que le sodomite utilise le condom tout simplement pour appliquer le principe: «Qui veut aller loin, ménage sa monture»? Imaginez un violeur ou un voleur qui serait gentil avec sa victime, pour qu'il puisse violer ou voler sa victime encore et encore. Aurait-il vraiment l'intention de «diminuer le mal» liée à son activité immorale? Serait-il «gentil» par amour pour sa victime, ou par un surcroît d'égoïsme satanique?
[Jaune] En ce sens, le Saint-Père note que le recours au préservatif, «dans l'intention de réduire le risque de contamination, peut cependant constituer un premier pas sur le chemin d'une sexualité vécue autrement, une sexualité plus humaine».
Il y a plusieurs manières d'interpréter cet énoncé. Je vais les examiner dans la Section suivante.
[Vert] Cette observation est [Rouge] tout-à-fait [Fin Rouge] compatible avec l'autre affirmation du Saint-Père: «Ce n'est pas la véritable manière de répondre au mal que constitue l'infection par le virus VIH».
[Vert] Certains ont interprété les paroles de Benoît XVI en recourant à la théorie de ce qu'on appelle le «moindre mal». Cette théorie, toutefois, est susceptible d'interprétations déviantes de caractère proportionnaliste (cf. Jean-Paul II, Encyclique Veritatis splendor, nn. 75-77). Une action mauvaise par son objet, même s'il s'agit d'un moindre mal, ne peut être licitement voulue. Le Saint-Père n'a pas dit que la prostitution avec recours au préservatif pouvait être licitement choisie comme un moindre mal, comme certains l'ont soutenu. L'Église enseigne que la prostitution est immorale et doit être combattue.
[Jaune] Celui qui, pourtant, en la pratiquant, tout en étant infecté par le VIH, s'emploie à réduire le risque de contamination, y compris par l'utilisation du préservatif, peut accomplir un premier pas vers le respect de la vie des autres,
Il y a plusieurs manières d'interpréter cet énoncé. Je vais les examiner dans la Section suivante.
[Vert] même si le mal de la prostitution demeure dans toute sa gravité.
[Jaune] Ces jugements sont en harmonie avec tout ce que la tradition théologico-morale de l'Église a soutenu aussi par le passé.
M'enfin, c'est y aller de manière très diplomatique. Je dirait qu'une position aussi bizarre peut être interprétée (en fendant beaucoup de cheveux en quatre) de manière à ce qu'elle soit «en harmonie avec toute la tradition théologico-morale de l'Église».
[Vert] En conclusion, dans la lutte contre le sida, les membres et les institutions de l'Église catholique savent qu'ils doivent rester proches des personnes, en soignant les malades; ils savent aussi qu'ils doivent former tout le monde à vivre l'abstinence avant le mariage et la fidélité au sein de l'alliance conjugale. A cet égard, il faut également dénoncer les comportements qui banalisent la sexualité, car comme le dit le Pape, ils sont justement à l'origine d'un phénomène dangereux: bien des personnes ne perçoivent plus dans la sexualité l'expression de leur amour. «C'est la raison pour laquelle le combat contre la banalisation de la sexualité est aussi une partie de la lutte menée pour que la sexualité soit vue sous un jour positif, et pour qu'elle puisse exercer son effet bénéfique dans tout ce qui constitue notre humanité» (Lumière du monde, p. 160).
OK, quelques déclamations sirupeuses pour conclure. (Pouvez-vous vous imaginer Jésus en train de dire: «La sexualité doit être vue sous un jour positif, pour qu'elle puisse exercer son effet bénéfique dans tout ce qui constitue notre humanité»? Pas moi.)
Fendre des cheveux en quatre.
(Source)
Ré-examinons cette citation:
Le recours au préservatif, «dans l'intention de réduire le risque de contamination, peut cependant constituer un premier pas sur le chemin d'une sexualité vécue autrement, une sexualité plus humaine»
Que signifie exactement cette citation? Amusons-nous et remplaçons des mots!
Le recours à l'exercice régulier, «dans l'intention de réduire le risque de crises cardiaques, peut cependant constituer un premier pas sur le chemin d'une alimentation vécue autrement, une alimentation plus humaine»
Si le Pape disait ça, blâmeriez-vous un journaliste qui dirait: «Le Pape encourage l'exercice régulier pour diminuer le risque des crises cardiaques»? De plus, si le Pape disait ça, est-ce que vous considéreriez cette phrase comme manifestement compatible avec: «Mais l'exercice régulier n'est pas vraiment la manière de gérer le mal des crises cardiaques»?
Tentons une autre approche. Le Pape dit: «peut constituer un premier pas». Bon, un premier pas dans une direction positive est une très bonne chose! Et le Pape dit «peut constituer», ce qui semble impliquer qu'il y a plusieurs premiers pas possibles dans cette direction positive. Par exemple, un prostitué pourrait décider de se convertir au catholicisme, et arrêter de flanquer son [vous-savez-quoi] dans toutes sortes d'endroits bizarres. Cela serait un bon premier pas! Mais si vous relisez la citation du Pape, une autre interprétation possible semble être de porter un condom.
Maintenant, rappelez-vous que nous parlons d'un auditoire-cible qui est totalement opposé au catholicisme, et qui va hurler et appeler la police et vous accuser de diffuser la «haine» ou «l'homophobie», si vous tentez de leur dire d'arrêter de flanquer leur [vous-savez-quoi] dans toutes sortes d'endroits bizarres.
Alors s'il y a deux premiers pas possibles dans la bonne direction, mais qu'un de ces premiers pas est inacceptable, que faites-vous? Manifestement, vous recommandez que les gens essaient l'autre premier pas! Alors vous distribuez des condoms! Mais la Note dit (heureusement): «les préservatifs ne constituent pas la solution véritable et morale».
Alors, c'est un «premier pas» dans la bonne direction, mais vous ne devriez pas prendre ce premier pas? C'est le «premier pas dans la bonne direction» le plus étrange que j'ai jamais vu!
Essayons une autre approche. Infecter quelqu'un avec une maladie mortelle est très mal. OK, coché. Alors maintenant, quel est la pire maladie? Le péché mortel, bien sûr! Tuer le corps de quelqu'un est mal, mais tuer son âme est beaucoup, beaucoup plus mal! [Mt 10:28] Alors entraîner quelqu'un à commettre un péché mortel (comme la sodomie, ou la fornication, ou l'adultère, etc.), est infiniment pire que transmettre une maladie mortelle à leur corps. OK, jusqu'ici ça va.
Donc, faire quelque chose de bien pire que transmettre le virus du sida, est le premier pas dans la direction de «voir la sexualité sous un jour positif, pour qu'elle puisse exercer son effet bénéfique dans tout ce qui constitue notre humanité»? Huuuummmmmm... Quelque chose ne tourne pas rond!
Comparons des citations de «Lumière du monde» de Benoît XVI, et des citations de Elvis 1.
Les citations de Benoît XVI viennent d'un livre en papier, qui est protégé par copyright, et vendu pour un profit dans les librairies. Lorsque la controverse a éclaté, la plupart des journalistes n'avaient pas accès au livre du Pape, et il n'y a toujours pas de copie libre de droits sur l'Internet.
Le Pape Elvis 1, de l'autre côté, a un style de papauté différent. Soit qu'il se taise, soit qu'il publie des documents officiels et disponibles gratuitement sur le site web du Vatican. De plus, même lorsqu'il était prêtre, Elvis 1 était déjà trop occupé à défendre l'Église pour publier un livre flattant la vanité de ses opinions personnelles. Mais heureusement pour cet article, avant que Elvis 1 ne devienne diacre, il avait organisé un débat publique à l'université où il étudiait, alors nous avons une source officielle de ses opinions personnelles.
Pape Benoît XVI
Journaliste: «Votre Sainteté, y a-t-il des cas où les condoms sont justifiés?»
Benoît XVI:
«Il peut y avoir des cas particuliers, par exemple lorsqu'un prostitué utilise
un préservatif, dans la mesure où cela peut être un premier pas vers une
moralisation, un premier élément de responsabilité permettant de développer à
nouveau une conscience du fait que tout n'est pas permis et que l'on ne peut
pas faire tout ce que l'on veut.»
[Lumière du monde,
Ignatius Press, Nov. 2010, 256 pages.]
Pape Elvis 1
Journaliste: «Y a-t-il des cas où les condoms sont justifiés?»
Elvis 1: «Non.»
Journaliste: [Pris par surprise] «Mais, mais, que faire si, supposons, un homme marié a le sida, et qu'il ne veut pas infecter son épouse?»
Elvis 1: «C'est drôle, mais les journalistes gauchistes ne mentionnent jamais la pauvre épouse dans ce cas-là. Pourquoi ce type-là a-t-il le sida pour commencer? Ne se souvient-il pas du jour de son mariage, où il a promis à son épouse qu'il serait fidèle? On n'attrape pas le sida sur les sièges de toilette!»
Journaliste: [Insistant] «Bon, supposons qu'il a attrapé le sida suite à une transfusion sanguine.»
Elvis 1: «Quand bien même il aurait attrapé le sida après avoir été frappé par un météorite gai provenant de l'espace intersidéral, il demeure qu'il a une maladie mortelle. La seule protection garantie à 100% pour son épouse, est que le mari pratique maintenant la continence absolue.»
Journaliste: «Mais que faire d'un prostitué qui veut éviter d'infecter ses partenaires?»
Elvis 1: «Pourquoi ne pas arrêter de se prostituer? C'est fantastique pour la santé du corps et de l'âme, et la plus grande preuve de vrai amour envers ses partenaires et soi-même.»
Journaliste: «Mais que faire s'il est incapable de s'empêcher de sodomiser?»
Elvis 1: «C'est impossible. Dieu tout-puissant nous promet que nous ne serons jamais tentés au-dessus de nos forces.»
Journaliste: [Confus, fouillant dans ses papiers] «Oui, mais, n'est-il pas en train de faire un premier pas vers la moralisation, en portant un condom? Qu'arrive-t-il dans ce cas?»
Elvis 1: «Moins creux en Enfer, peut-être.»
Pape Benoît XVI
Journaliste: «Votre Sainteté, l'Église catholique devrait-Elle ordonner des femmes?»
Benoît XVI: «La formulation de Jean-Paul II est très importante:
«L'Église n'a en aucune façon la faculté de conférer l'ordination sacerdotale
aux femmes». Il ne s'agit pas de ne pas vouloir mais de ne pas pouvoir. Le
Seigneur a donné une forme à l'Église avec les Douze puis leur succession, avec
les évêques et les presbytres (les prêtres). Ce n'est pas nous qui avons créé
cette forme de l'Église, même si elle en est un élément constitutif à partir de
lui. La respecter est un acte d'obéissance, peut-être l'un des plus difficiles
dans la situation actuelle.»
[Lumière du monde,
Ignatius Press, Nov. 2010, 256 pages.]
Pape Elvis 1
Journaliste: «L'Église catholique devrait-Elle ordonner des femmes?»
Elvis 1: «Non.»
Journaliste: «L'interdiction d'ordonner les femmes n'est-elle pas un enseignement méchant de l'Église, auquel vous êtes forcés d'obéir? Cette interdiction n'est-elle pas un lourd fardeau pour vous?»
Elvis 1: «Non. C'est un bon enseignement avec lequel je suis tout-à-fait d'accord. Si je n'étais pas pleinement d'accord avec les enseignements de l'Église, j'aurais changé d'église il y a longtemps!»
Journaliste: [Regardant sa montre, manifestement désappointé que le temps ne file pas plus vite] «OK, mais comment pouvez-vous être d'accord avec un enseignement aussi sexiste?»
Elvis 1: «Parce qu'il n'est pas sexiste.»
Pape Benoît XVI
Journaliste: «Votre Sainteté, devrions-nous prier pour que les juifs se convertissent au christianisme?»
Benoît XVI: «Il m'a aussi paru nécessaire d'apporter un changement
dans l'ancienne liturgie. En effet, la formule était telle qu'elle blessait
vraiment les juifs et elle n'exprimait sûrement pas de manière positive la
grande, la profonde unité entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Voilà
pourquoi j'ai pensé qu'une modification de l'ancienne liturgie était
nécessaire, en particulier en ce qui concerne notre rapport avec nos amis
juifs. Je l'ai modifiée de telle sorte qu'elle contienne notre foi, à savoir
que le Christ est le salut de tous. Qu'il n'existe pas deux voies de salut,
que le Christ est donc aussi le Sauveur des juifs et pas seulement celui des
païens. Mais aussi de telle sorte que l'on ne prie pas directement pour la
conversion des juifs au sens missionnaire, mais pour que le Seigneur hâte
l'heure historique où nous serons tous unis.»
[Lumière du monde,
Ignatius Press, Nov. 2010, 256 pages.]
Pape Elvis 1
Journaliste: «Devrions-nous prier pour que les juifs se convertissent au christianisme?»
Elvis 1: «Oui.»
Journaliste: «Mais, c'est méchant! Vous imposez votre foi sur quelqu'un d'autre!»
Elvis 1: «Deux questions: maintenant, en ce moment même, suis-je en train de prier pour que vous vous convertissiez au christianisme, ou suis-je en train de prier pour que vous fassiez une crise cardiaque, pour que je puisse enfin avoir la sainte paix?»
Journaliste: [Hésite. Sourit. Ouvre la bouche pour dire quelque chose, puis la referme, et enfin répond.] «OK, strictement parlant, je ne le sais pas, mais puisqu'il est poli de présumer que les gens sont gentils, à moins de preuve du contraire, je vais deviner que vous ne priez pas pour que je fasse une crise cardiaque.»
Elvis 1: «Bien deviné. Deuxième et dernière question: êtes-vous personnellement d'accord avec les enseignements de l'Église sur le condom?»
Journaliste: «Je ne vois pas le rapport avec le prosélytisme et les juifs, mais non, je ne suis pas d'accord.»
Elvis 1: «Donc, l'Église dit constamment des choses négatives à propos des condoms, mais vous n'écoutez pas, et vous vous en fichez royalement?»
Journaliste: "Oui."
Elvis 1: «Alors si vous vous fichez de ce que l'Église dit des condoms, pourquoi vous intéresser à ce que l'Église dit à propos de quoi que ce soit d'autre? Qu'est-ce que ça change qu'une bande de prêtres catholiques prie pour la conversion des juifs? Ignorez-les! Vous savez certainement comment faire!»
Journaliste: «Mais que dire des juifs qui sont insultés par ces prières?»
Elvis 1: «Il n'y a rien d'insultant à prier pour que quelqu'un aille au Ciel! Ce genre de prière est une autre belle preuve d'amour!»
Journaliste: «Oui, mais ces juifs subissent une discrimination par vos prières!»
Elvis 1: Non. Je prie pour
la conversion de tous:
juifs, musulmans, athées, certains évêques «catholiques» du Québec, et même les
journalistes comme vous!
;-)
Pape Benoît XVI
Journaliste: «Votre Sainteté, la burqa devrait-elle être interdite?»
Benoît XVI: «En ce qui concerne la burqa, je ne vois pas de raison
pour une interdiction généralisée. On dit que certaines femmes ne la portent
pas volontairement mais que c'est en réalité une sorte de violence qui leur est
imposée. Il est clair que l'on ne peut pas être d'accord avec cela. En
revanche, si elles décident volontairement de la porter, je ne vois pas
pourquoi on devrait les en empêcher.»
[Lumière du monde,
Ignatius Press, Nov. 2010, 256 pages.]
Pape Elvis 1
Journaliste: «La burqa devrait-elle être interdite?»
Elvis 1: «Pour autant que vous parlez d'un vêtement qui cache aussi le visage, la burqa est déjà interdite (dans les pays qui ne sont pas encore complètement terrorisés par les djihadistes). Les sociétés démocratiques ont des lois interdisant aux citoyens de masquer leur visage lorsqu'ils entrent dans des banques ou des boutiques, par exemple. Et je ne comprends pas pourquoi nous devrions vérifier les cartes d'identité d'un électeur durant une élection, si nous ne pouvons pas voir son visage!»
Journaliste: «Mais, n'est-ce pas une discrimination contre l'islam?»
Elvis 1: «Non.»
Journaliste: «Mais les femmes musulmanes ont le devoir sacré de porter la burqa!»
Elvis 1: «Seulement selon les journalistes gauchistes! À moins d'avoir commis un crime grave, une femme n'a jamais le «devoir» de vivre en prison.»
En guise de conclusion, regardons une dernière différence entre le Pape Benoît XVI et le Pape Elvis 1.
Pape Benoît XVI
Journaliste: «Votre Sainteté, quel est le rôle de la collégialité dans l'Église?»
Benoît XVI: «Le concile Vatican II nous a enseigné, à juste titre,
que la collégialité est un élément constitutif de la structure de l'Église;
autrement dit, que le pape est le premier dans le partage et non pas un
monarque absolu qui prend des décisions dans la solitude et fait tout par
lui-même.»
[Lumière du monde,
Ignatius Press, Nov. 2010, 256 pages.]
Pape Elvis 1
Journaliste: «Quel est le rôle de la collégialité dans l'Église?»
Elvis 1: «Un bon premier pas dans la direction de la collégialité serait d'éviter de faire cavalier seul pour publier un livre d'opinions personnelles scandaleusement ambiguës pendant que vous êtes Pape.»
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