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(Carl Spitzweg. Fumée suspecte.
[Source])
Récemment, de nombreux journalistes et politiciens pro-choix se sont attaqués au Cardinal Marc Ouellet à cause de ses déclarations pro-vie. Quelques jours après ces attaques, le Cardinal a convoqué une conférence de presse pour «recentrer la question de l'avortement».
Je vais ici tenter d'examiner soigneusement sa lettre ouverte [Le débat est ouvert, par Marc Cardinal Ouellet], référencée ici [Conférence de presse du Cardinal Marc Ouellet] sur le site du diocèse, pour voir si elle recentre vraiment le débat, ou si sa lettre ouverte vient répandre encore plus de fumée et de confusion.
[Vert] Le débat sur l'avortement est ouvert et il ne faut pas en avoir peur. 100 000 avortements par année au Canada, plus de 25 000 au Québec, c'est beaucoup trop.
[Vert] On pourrait les réduire de moitié
Ici, remarquez comme les pro-choix sont plus logiques que le Cardinal Ouellet. Les pro-choix ne disent pas: «Nous pourrions diminuer de 50% le nombre de femmes qui meurent à cause des avortements clandestins». Elles disent, très logiquement, que même la mort d'une seule femme, c'est beaucoup trop!
[Jaune] si seulement les femmes en détresse à cause d'une grossesse inattendue étaient accueillies, informées et accompagnées avec compassion et solidarité [Rouge] dans leur choix. [Fin Rouge]
En tirant par les cheveux, cette affirmation pourrait à la limite se prendre en un sens catholique. Oui, tuer 15 000 enfants à naître par année au Québec, c'est moins mauvais qu'en tuer 30 000. Sauf que, étant donné les circonstances, une telle affirmation est presque criminelle.
Essentiellement, la position pro-vie est: C'est un bébé, pas un choix. La position contraire, pro-choix, est: C'est un choix, et le choix intime et personnel de la femme enceinte. D'entendre un évêque catholique utiliser le langage du «choix» ne recentre pas le débat, cela augmente la confusion.
[Vert] Mes interventions pour une culture de la vie ont fait l'objet de toutes sortes d'interprétations depuis une dizaine de jours dans la presse francophone et anglophone du Canada. C'est pourquoi je tiens à clarifier le sens de mon engagement dans le débat actuel sur l'avortement. Je vous remercie d'avoir répondu à mon invitaton et de me permettre de recentrer le débat sur l'essentiel. Les cas très exceptionnels ne doivent pas nous empêcher de voir la triste réalité de l'avortement devenu trop répandu.
[Vert] Je remercie Mgr Terrence Prendergast, archevêque d'Ottawa, de se joindre à moi pour lancer un appel à la solidarité avec les plus démunis de notre société: l'enfant à naître et la femme [Jaune] qui se trouve contrainte [Fin Jaune] de recourir à l'avortement.
Il est impossible d'être «contraint» au meurtre. Il faudrait dire plutôt: «la femme qui a l'impression d'être contrainte», ou «la femme qu'on encourage à tuer son enfant», etc.
[Vert] Je précise d'entrée de jeu que mon commentaire pour la défense de l'enfant innocent, même en cas de viol, était motivé par le désir de rappeler la dignité de la femme en toutes circonstances et le respect qui est dû à toute [Jaune] vie humaine naissante [Fin Jaune].
«Naissante» signifie «en train de naître». Le Cardinal, par le mot «naissante», veut-il dire «en train de sortir du canal de la naissance de la mère»? Cela serait ridicule! Dans ce cas, veut-il dire «naissante» dans le sens de «pas encore tout-à-fait là»? Cela n'a pas non plus de sens. Le truc-machin dans la bedaine de la femme enceinte est soit une personne humaine à 100%, soit pas. C'est clair et net, parce qu'on a ou on n'a pas la cause de la dignité humaine, c'est-à-dire l'âme spirituelle, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu.
Si le truc-machin dans la bedaine de la femme enceinte n'a pas d'âme spirituelle, alors c'est un pur morceau de viande, et l'avortement est merveilleux. Sinon, non. Pourquoi le Cardinal emploi-t-il une expression aussi bizarre et ambiguë? Pourquoi ne pas dire tout simplement: «[...] et le respect qui est dû à toute personne humaine à naître»?
[Vert] Je constate qu'on a retenu et interprété seulement une partie de mon message. J'attire ici l'attention sur l'autre partie, dans l'espoir que le public prenne conscience du
[Jaune] véritable enjeu de ce débat: l'appui à la femme enceinte de la part de l'homme, de la famille, de la société.
Oui, il faut aider les femmes en difficulté. Par contre, il ne faut pas respecter leur choix si elles décident de tuer leur enfant! Le véritable enjeu de ce débat, c'est le statut ontologique du truc-machin dans la bedaine de la femme enceinte! Pas «accompagner les femmes dans leur choix», comme le dit le titre de votre conférence de presse [[Conférence de presse du Cardinal Marc Ouellet]!
[Vert] Je n'ai dit nulle part que je condamnais la femme qui avait eu recours à l'avortement. J'ai même dit le contraire en parlant directement à l'une d'entre elles sur les ondes d'une émission de télévision.
[Vert] Je n'ai déclaré aucune femme criminelle parce qu'elle avait subi un avortement.
Parce que vous êtes politiquement correct, ou parce que vous transmettez fidèlement les enseignements officiels de l'Église catholique? (N'oubliez pas que le Saint Concile Vatican II dit clairement que l'avortement est un crime abominable! [Gaudium et spes, N° 51.3])
L'Église catholique enseigne que les femmes, autant que les virs, sont des hommes. En d'autres mots, une femme est capable d'agir en adulte responsable. Et comme les femmes aussi ont été blessées par le Péché originel, les femmes aussi sont capables de commettre des crimes. Pour être incapable de commettre un crime, il faut être un bébé, ou un déficient mental, ou un vieillard sénile, ou un raton-laveur, etc. Constater que les femmes aussi ont la capacité d'être criminelles est nécessaire pour défendre leur dignité.
L'avortement est-il un meurtre? Cela dépend de ce qui est tué. En d'autres mots, il faudrait d'abord recentrer le débat sur le truc-machin dans la bedaine de la femme enceinte. Si ce truc-machin est une personne humaine innocente, alors tuer délibérément et directement cette personne est un meurtre. C'est tout simplement l'application de la définition du dictionnaire de «meurtre».
Mais que dire des cas (très rares, heureusement) où la vie de la mère est aussi en danger? Voir: «L'Avortement, et les mots ectopiques». Et que dire des femmes qui sont dans des situations horribles et qui se sentent subjectivement forcées à se faire avorter? Le système judiciaire prévoit déjà ces cas: il est possible de ne pas être responsable de ses actes, et donc de ne pas être puni, même si on a commis un acte très mauvais. Voir: «Erreur: «Pour bien agir, il suffit d'obéir à sa conscience!»» Mais même dans ces cas, un acte très mauvais reste très mauvais, et il faut empêcher la femme de le poser.
Finalement, si le truc-machin dans la bedaine de la femme enceinte est une personne humaine, alors les gens qui devraient se faire jeter en prison sont les politiciens, les juges, le clergé, et tous les autres chefs qui ont transformé le Canada en pays barbare.
[Rouge] Je sais très bien que la responsabilité ultime de cette décision morale relève de la conscience personnelle qui agit en fonction de divers facteurs, dont l'intention de la personne et les circonstances. Dieu seul est juge de la conscience de chacun et chacune parce que Lui seul peut mesurer tous les éléments de chaque cas.
Alors pourquoi a-t-on inventé les prisons? Si aucune autorité humaine peut dire: «Monsieur ou Madame, vous avez délibérément mal agi», alors nul ne peut être puni. Il faudrait vider les prisons, ré-étiqueter tous les «criminels» en «malades mentaux», et les envoyer à l'asile psychiatrique.
L'Église catholique enseigne-t-Elle que notre conscience est l'autorité ultime? Ou est-ce plutôt Satan qui enseigne que «Si vous croquez la pomme, vous serez comme des dieux, décidant du bien et du mal»?
Quand je pense que le pauvre Pape Jean-Paul II a consacré toute une Encyclique à combattre cette grave erreur théologique! Et quand je pense que saint Thomas d'Aquin a une Question qui s'intitule précisément: «Est-il licite de juger?» [IIa-IIae, q. 60, a. 2.]
[Vert] Mon propos a toujours été de rappeler la norme morale objective avec la préoccupation de sauver la vie de l'enfant innocent et d'épargner à la mère les conséquences graves d'un avortement délibérément provoqué: c'est précisément le souci de la santé physique, psychologique et spirituelle de la femme en difficulté qui a motivé mes interventions. Je suis très désolé que mes propos, déformés ou cités hors contexte, aient pu causer des souffrances additionnelles aux femmes qui font face à des situations semblables.
Pendant que vous parliez de «propos déformés et cités hors contexte», vous auriez pu en profiter pour dénoncer le carcan médiatique qui empêche le débat sur l'avortement de sortir de son donjon sombre et humide!
[Vert] J'espère que ces mises au point serviront à assainir et à recentrer le débat.
Pas selon moi!
[Vert] Car débat il y a et il doit y avoir, même si une motion à Québec et une affirmation du premier ministre à Ottawa vont dans le sens contraire et refusent de rouvrir la législation sur l'avortement.
Merci, merci Monsieur le Cardinal! (Mais SVP mentionnez aussi de quoi aurait l'air un vrai débat sur l'avortement!)
[Vert] Je déplore cette attitude de plusieurs de nos représentants qui ne semblent pas vouloir regarder en face l'injustice que notre pays cautionne en n'accordant aucune protection juridique à l'enfant dans le sein de sa mère. Notre pays est à cet égard un cas unique dans le monde. Beaucoup l'ignorent et croient vivre dans l'un des pays les plus avancés dans le domaine des droits humains. Or, nous n'avons de leçon à faire à personne en ce domaine. Nous devrions même nous ouvrir à ce qui se fait ailleurs afn de mieux voir ce qu'il nous faudrait améliorer pour protéger les enfants encore sans voix qui espèrent voir le jour.
Merci, merci Monsieur le Cardinal!
[Vert] Avec mon collègue, archevêque d'Ottawa, qui entretient lui aussi, comme moi, des rapports plus étroits avec les gouvernants, je m'adresse à la conscience de mes compatriotes, femmes et hommes, pour que nous réclamions un jour ensemble que le vide juridique actuel en matière d'avortement, un état de chose injuste, soit modifié en notre pays.
[Vert] Cependant, tenant compte de l'impasse politique et juridique dans laquelle nous vivons, je lance un appel avec mon collègue d'Ottawa pour qu'une campagne de sensibilisation et des programmes d'aide aux femmes en détresse se développent davantage en notre pays.
[Rouge] Il manque beaucoup d'information, d'accompagnement et d'aide financière, pour que les femmes enceintes soient mises en situation de faire un choix éclairé.
Je prétends qu'il n'y a pas de pénurie «d'information, d'accompagnement et d'aide financière, pour les femmes enceintes». Au contraire, le gouvernement du Québec bloque systématiquement l'accès des femmes enceintes à ces ressources. Un médecin pourrait probablement être poursuivi devant les tribunaux s'il osait référer une femme à un centre de naissance pro-vie. Nombreux sont les pro-vie qui me disent qu'ils ne pourraient jamais laisser dans un hôpital un dépliant annonçant leurs services d'aide aux femmes enceintes, à moins de faire semblant d'être pro-choix. Et je ne parle même pas des écoles! Une personne-ressource pro-vie, invitée dans une école contrôlée par notre Ministre de l'Éducation athée?
En tout cas, si vous êtes une femme enceinte en détresse, et si ces ressources ne fonctionnent pas, SVP contactez-moi, et je vais me débrouiller pour vous aider.
[Vert] Il importe beaucoup qu'à tous les niveaux, gouvernemental, médical et social, des programmes d'aide plus efficace pour les femmes en situation de grossesse difficile soient mis en oeuvre afin que le plus grand nombre possible parmi elles puissent éviter l'avortement.
Oui, si on dit clairement que la situation est horrible et inacceptable, ensuite on peut militer en faveur du moindre mal.
[Vert] Le débat actuel nous place d'une façon inattendue devant un choix de société qui peut dépasser les clivages habituels et rallier le plus grand nombre. La présence des jeunes dans ce débat révèle une nouvelle sensibilité qui n'est plus celle d'il y a vingt ans. L'expérience des familles a aussi beaucoup changé, mais le fait demeure que la venue d'un enfant apporte au foyer beaucoup de bonheur.
[Vert] Cette valeur s'ajoute à tout un patrimoine de solidarité sociale pour les plus démunis qui fait notre fierté et qui réclame du Québec et de toutes les provinces du Canada un nouveau choix. Il appartient désormais à tous et toutes de réfléchir à ce choix. N'ayons pas peur de ce débat qui configurera l'avenir de notre peuple.
Personnellement, j'aurais fait une conclusion plus corsée. J'aurais ré-expliqué que le droit à la vie est fondamentalement fondamental. J'aurais dit que la province de Québec est aujourd'hui, au point de vue moral, le fond du baril de l'Amérique du Nord (en grande partie à cause du clergé «catholique» corrompu). Et surtout, pour re-centrer le débat sur l'avortement, j'aurais répété une fois de plus que «C'est un bébé, pas un choix».
[Vert] Québec, 26 mai 2010
Cette lettre ouverte «Pro-choivie» vient en partie décentrer le débat.
Si j'étais en faveur de l'avortement, je me servirais de cette Lettre Ouverte du Cardinal Ouellet pour militer contre l'Église catholique! Je citerais le Cardinal qui dit que «seul Dieu et la femme enceinte peuvent juger». Ensuite je pointerais du doigt la majorité des «catholiques» au Québec, qui sont pro-avortement, et je dirais: «Manifestement, comme le Pape n'excommunie pas ces gens, et le Cardinal Ouellet non plus, cela veut dire qu'on peut être pro-choix et catholique. Donc Monsieur le Cardinal, fichez-nous la paix et respectez notre choix!»
Mais au moins le Cardinal Ouellet ose parler de l'avortement, et demande un débat à ce sujet! C'est déjà mieux que tous les autres évêques «catholiques» du Québec...
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