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Si seule la matière existe, alors vous et moi ne sommes que des arrangements de boue.
(Alexey Savrasov. Mer de boue.
Source)
Pourquoi les politiciens devraient-ils s'inquiéter de l'athéisme? Les politiciens ne devraient-ils pas tout simplement laisser Dieu et la religion aux prêtres?
Laissez-moi commencer à répondre à cette question avec une métaphore. Imaginez une ligue de soccer pour fillettes. Les arbitres de cette ligue devraient-ils s'inquiéter d'un groupe de fillettes qui prétendent que tout ce qui compte, c'est gagner, même s'il faut casser les jambes du meilleur compteur adverse avec un bâton de baseball? Les arbitres devraient-ils laisser ces fillettes étranges tenter de convaincre toutes les autres joueuses dans la ligue? Bien sûr que non! Les arbitres sont responsables du Bien commun de cette ligue de soccer. Ils doivent faire face à ce problème.
Cette métaphore s'applique-t-elle vraiment aux athées dans notre société? Je vais maintenant tenter de répondre à cette question. Le texte suivant est un peu long, alors armez-vous de patience. Aussi, n'oubliez pas que toute la question de l'athéisme est très compliquée, et dans cet essai, je ne fais qu'effleurer le sujet. Pour une discussion sérieuse, consultez plutôt de vrais philosophes et théologiens.
Restriction graduelle de la signification d'un mot.
Je dois aussi expliquer comment cet article est organisé. Je commence avec le mot «athée», avec toutes ses significations. Ensuite, je fais passer ce mot au travers d'une série «d'entonnoirs inversés». En d'autres mots, j'élimine graduellement toutes les significations larges du mot «athée», pour en arriver à la signification stricte.
On dit communément qu'un athée est un homme qui nie l'existence de Dieu. Le premier problème avec cette définition est qu'il faut préciser ce qu'on veut dire par «Dieu». Une des premières constatations, lorsqu'on discute avec certains soi-disant «athées», est que le «dieu» qu'ils nient est tout-à-fait diabolique!
Un «dieu» bête, méchant, insensé et tyrannique n'est pas Dieu. Je prétends que le mal dans le monde ne prouve pas l'inexistence de Dieu, mais plutôt l'existence du Diable! Et même si on décide de ne pas parler de Satan, on doit au moins tenir compte de la bêtise et de la méchanceté humaine. De toute manière, «l'athéisme» qui rejette les nombreux faux dieux en circulation doit être vigoureusement encouragé et louangé. Bien sûr, il faut aussi expliquer à ces gens que dans leur cas, ils devraient remplacer le mot «athéisme» par l'expression «gros bon sens»!
Si Dieu existe, comment le mal peut-il exister? Rappelons que des livres entiers ont été écrits à ce sujet. Résumons: le mal existe (on le constate avec évidence), donc si Dieu existe et qu'Il est vraiment Dieu, alors le mal qu'on constate ne doit pas être si mal que ça. En d'autres mots, Dieu permettrait certains maux en vue de biens supérieurs.
Que cela signifie-t-il, en pratique? Je ne peux pas parler pour les autres religions, mais le christianisme a toujours prétendu que Dieu était, d'une certaine manière, absent de notre monde. En d'autre mots, les chrétiens sont en partie d'accord avec l'argument des athées qui prétendent que l'existence de Dieu est incompatible avec l'existence du mal. Pour un chrétien, Dieu est «pleinement présent» au Ciel, là où il n'y a pas de mal, alors qu'ici-bas, Il est d'une certaine manière «parti en voyage» [Lc 19:12].
Pour essayer de comprendre cette histoire «d'absence» de Dieu, vous pourriez imaginer un instant que vous êtes la personne la plus riche du monde. Que feriez-vous, si vous vouliez inviter tous les hommes de bonne volonté à une grande fête? Manifestement, si vous mettiez simplement une annonce dans les journaux, les vauriens se précipiteraient pour venir manger et boire à vos frais! Pour éviter cela, vous pourriez secrètement embaucher des acteurs professionnels, et leur dire de se déguiser en clochards, en veuves, en malades, en orphelins, etc. [Mt 25:34]. Ces acteurs iraient ensuite dans la société pour demander de l'aide, et prendraient en note les noms et adresses des hommes de bonne volonté qui leur feraient la charité. Voilà! Vous pourriez ensuite dresser votre liste de bons invités.
Si Dieu existe, procède-t-Il de cette manière? Le but de cet essai philosophique n'est pas d'explorer cette question. Tout ce que je veux dire ici, c'est que l'existence de Dieu n'est pas nécessairement incompatible avec l'existence de certains maux ici-bas.
On a vu que certains types «d'athéisme» sont au fond une simple manifestation du gros bon sens. Maintenant, il faut examiner le cas des «athées» qui croient dur comme fer en l'existence de Dieu.
Pour ce faire, vous devez vous livrer à de petites expériences avec des gens qui se prétendent «athées». Souvent ces gens prétendent que Dieu n'existe pas, pour dire (quelques phrases plus loin) que la vie est «sacrée», ou que la Nature doit être respectée «religieusement», etc. Lorsque vous leur faites remarquer que si Dieu n'existe pas, il n'y a rien de sacré ou de divin, ces gens normalement se taisent ou changent le sujet de la conversation. L'effet est encore plus rigolo quand vous surprenez ces gens (lorsqu'un événement heureux se produit dans leur vie) à dire des choses comme: «Dieu merci»!
Chaque homme est un cas unique et irremplaçable, alors il ne faut pas trop généraliser, mais il me semble que de nombreux «athées» sont tout simplement des gens qui ont honte d'avouer qu'ils croient en Dieu. Bien sûr, comme par hasard, ces gens ont souvent des aspects de leur vie personnelle qui sont incompatibles avec la morale chrétienne. Se déclarer «athées» leur permet de nier leur péché. Par contre, Dieu revient très rapidement par la porte arrière dès qu'ils en ont besoin!
Après les «athéismes» qui sont synonymes de «gros bon sens» et de «croyance honteuse en Dieu», il y a l'athéisme réel mais peu réfléchi des gens qui gobent la sottise du temps.
Je me souviendrai toujours d'une conversation que j'avais entendu à la faculté de philosophie de l'université Laval, il y a de nombreuses années. Un jeune étudiant de deuxième session du bac., particulièrement frêle et peu intelligent, racontait avec extase comment il avait emprunté des livres de Nietzsche durant les vacances de Noël, et comment cela avait changé toute sa perception de la vie. Bien sûr, pour mieux comprendre le ridicule de la situation, il faut savoir que la faculté (du moins dans ce temps-là) était un cloaque de relativisme éthique et de scepticisme idéaliste. Déjà dans ce temps-là, je provoquais presque des émeutes en prétendant que ma main avait vraiment cinq doigts! Bref, ce pauvre poisson avait mordu à un des nombreux hameçons que l'université faisait systématiquement gigoter devant la bouche de ses étudiants.
Les niais sont-ils tous coupables? Je n'ai ni l'omniscience pour le savoir, ni la rectitude infinie de la volonté nécessaire pour juger avec impartialité. Par contre, selon moi, ces gens auraient intérêt à étudier les preuves de l'existence de Dieu, pendant qu'ils en ont encore le temps.
Je l'ai déjà dit, mais ça vaut la peine de répéter que la psychologie humaine est très compliquée. Ce n'est pas parce qu'un niais a gobé l'athéisme, que tout ce que ce niais va faire sera automatiquement mauvais. C'est une des caractéristiques des âmes humaines qu'elles peuvent «manquer d'unité», que des choses contradictoires peuvent coexister dans la même personne dénuée de sagesse.
Nous avons tous vu des exemples d'illogisme dans la vie des gens, comme des végétariens écolo-siphonnés qui ont commencé à conduire des heures en voiture pour aller acheter de grosses portions de viande, rien que parce qu'ils avaient acheté des parts dans un magasin qui avait une boucherie. Ou les histoires apparemment vraies de Nazis qui travaillaient toute la journée à tuer des gens comme s'il n'y avait pas de lendemain, et qui le soir retournaient à la maison pour jouer avec leurs enfants, écouter de la musique classique délicate, etc.
Les mauvaises idées ne contaminent pas nécessairement l'âme de quelqu'un complètement et instantanément. Ce processus peut prendre du temps. L'histoire de la philosophie est tissée d'exemples de philosophes qui ont fait de graves erreurs, mais qui n'ont pas autant souffert des conséquences négatives que leurs disciples, qui ont «mené l'idée à sa conclusion logique».
Quoi? Vous connaissez des athées qui ont des principes moraux et qui respectent les lois? Moi aussi. Que penseriez-vous si je sortais un poisson rouge de l'aquarium et que je disais: «Incroyable! Celui-ci est mouillé!» Vous ririez bien de moi! C'est la même chose pour de nombreux athées, car nous baignons dans une civilisation qui a longtemps été chrétienne.
Ne vous laissez pas prendre par les athées qui ont l'air gentils. Allez examiner ce que l'athéisme est en soi, et où son «centre de gravité intellectuel» va entraîner les gens, éventuellement.
«La conscience n'est qu'un mot, dont se servent les poltrons,
Conçu à l'origine pour tenir les forts en soumission.»
[William Shakespeare. King Richard III, Acte 5, Scène 3]
Il est à la mode de nos jours de prétendre que le christianisme est «intolérant». Moi je prétends le contraire. Je prétends que c'est l'athéisme qui est horrible et qui menace toute notre société. Je prétends que les vrais athées sont un danger public, qu'ils ne devraient pas pouvoir enseigner dans les écoles ou travailler dans les médias, qu'ils ne devraient pas pouvoir témoigner devant les tribunaux, et ainsi de suite.
Remarquez que je ne dis pas cela à cause de mes croyances religieuses. Je n'affirme pas ces choses parce que «mon Dieu dit de rejeter ces gens», ou parce que ces gens n'ont pas les mêmes croyances religieuses que moi. J'affirme ces choses en me fondant sur la conclusion de mes réflexions.
Pour décider si j'ai raison ou tort, vous devez faire ce que peu de gens de nos jours ont l'intelligence ou le courage de faire. Vous devez étudier les conséquences logiques de l'athéisme. On peut résumer ces conséquences en trois phases successives:
7.1) Pas d'intentions divines, donc pas de nature humaine. Si Dieu n'existe pas, il ne peut pas y avoir d'intentions divines. En d'autres mots, si Dieu n'existe pas, nous ne sommes que le résultat aléatoire d'une évolution sans finalité. C'est un peu comme prendre un paquet de cartes à jouer et les lancer en l'air. Les cartes vont retomber sur la table d'une manière ou d'une autre. On peut bien décider d'appeler tel regroupement de cartes «Julie», ou «François», mais c'est purement arbitraire et conventionnel. Oui, on peut affirmer avec notre bouche que tel regroupement de cartes a une grande «dignité», mais le mot «dignité» lui-même n'est qu'un brassage de l'air ambiant, un son qui se propage et qui va se perdre au loin.
7.2) Pas de nature humaine, donc pas de morale. S'il n'y a pas de nature humaine, strictement parlant, on ne peut pas affirmer que ceci ou cela «convient» ou «ne convient pas» à cette nature humaine. Entre se nettoyer l'oreille avec le doigt, ou sodomiser un parfait inconnu, il n'y a pas de différence essentielle. (Voir aussi «Qu'est-ce que la morale?»)
7.3) Pas de morale, donc pas de lois. S'il n'y a pas de morale, strictement parlant, il ne peut y avoir que des conventions. Si la majorité des électeurs décide que le viol est légal, le viol devient légal. Si la majorité des électeurs décide que les juifs sont des sous-hommes, alors on peut exterminer les juifs dans des camps de concentration. La loi du plus fort devient la meilleure. (Voir aussi «Le Projet de loi C-666»)
Après avoir lu ces derniers paragraphes, les athées vont sûrement grincer des dents et vociférer. Leurs hurlements se résumeront aux fausses définitions de l'athéisme qu'on a déjà exposé (voir le N° 2, le N° 4 et le N° 5 ci-haut), et aux habituelles attaques contre l'Église (voir «La Soupe aux ragots»).
Depuis longtemps, on sait que si Dieu n'existe pas, tout est permis. Par contre, il y a une chose que les vrais athées ne permettent pas: un vrai débat public sur les conséquences logiques de l'athéisme!
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