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Grâce et Fidélité se rencontrent, Justice et Paix s'embrassent
[Ps 85:11].
(Jacopo Palma il Giovane. Justice et Paix.
[Source])
Note: Cet article est une critique du document présenté le 2007-octobre-30 devant la Commission Bouchard-Taylor par le Cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec et Primat du Canada. Je rajoute les couleurs.
Remarquez aussi que ce texte du Cardinal Ouellet a été rapidement suivi d'un deuxième, intitulé Lettre ouverte aux catholiques du Québec. Ces deux textes ont causé plusieurs réactions dans les médias québécois païens, comme Des arguments qui ne tiennent pas la route ou L'Église catholique appelée à faire son examen de conscience.
[Vert] Le débat sur les accommodements raisonnables et ses répercussions émotionnelles ont forcé la société québécoise à un exercice d'écoute, de réflexion et de dialogue au sujet de la place de la religion dans l'espace public.
[Jaune] Il est heureux qu'un large forum présidé par deux personnalités reconnues nous permette de mener sereinement cette réflexion et ce dialogue sur le malaise actuel, sur ses causes, ses enjeux et ses voies de solution.
Si le Cardinal fait ici les politesses d'usage, alors je n'ai rien à redire. Mais s'il prétend sérieusement que la Commission Bouchard-Taylor est un «dialogue», Nego. Ce n'est précisément pas un dialogue, mais une rafale de monologues devant deux sosies du pouvoir politique. En d'autres mots, un valium pour le peuple, une manoeuvre médiatique pour que le petit peuple ait l'impression que le gouvernement Charest fait quelque chose.
Dans un vrai dialogue, par exemple, le Cardinal aurait pu poser des questions pointues sur la Loi 95 au Chef du gouvernement. De plus, les musulmans auraient pu poser des questions aux athées, les chrétiens aux muslumans, etc. Un vrai débat social, quoi!
[Vert] La société québécoise se trouve présentement devant un choix qui exige des individus et des instances institutionnelles de l'État, des Églises et des différents groupes religieux un examen sérieux de la situation et un dialogue vrai et sincère afin de décider sagement de la voie à suivre pour vivre ensemble harmonieusement dans les prochaines décennies.
[Vert] D'entrée de jeu, je déclare ma conviction que la crise des valeurs et la quête de sens au Québec sont si profondes et urgentes qu'elles ont des répercussions graves sur la santé publique, ce qui engendre des coûts énormes pour le système de santé.
En soi, Concedo, l'apostasie du peuple québécois a des répercussions, même sur la santé physique des gens.
Par contre, j'aimerais mieux que le Cardinal appelle un chat un chat, et une «apostasie générale» autre chose qu'une «crise de valeurs». Si tout ce que l'Église peut offrir aux Québec, ce sont des valeurs, alors nous serions mieux de jeter le catholicisme aux poubelles!
Remarquez aussi que le Cardinal ne mentionne jamais les effets spirituels de l'apostasie (c'est-à-dire la damnation éternelle). La santé du corps est importante, mais pas tant que ça. Par exemple, mieux vaut sacrifier la vie de son corps que de commettre un seul péché mortel! Mais ce genre de considération est généralement absente des discours du Cardinal. Et le Cardinal Ouellet est le meilleur évêque que nous avons au Québec...
[Vert] La société québécoise repose depuis 400 ans sur deux piliers: la culture française et la religion catholique, qui forment l'armature de base ayant permis d'intégrer d'autres composantes de son identité pluraliste actuelle. Elle est cependant fragilisée par l'affaiblissement de l'identité religieuse de sa majorité francophone.
Le Cardinal semble affirmer ici: «Le catholicisme n'a d'utilité que comme couverture de sécurité pour tranquiliser les bébés inadaptés à la modernité». On y reviendra.
[Vert] Le débat actuel touche directement la religion et les relations entre communautés culturelles, mais le vrai problème n'est pas celui de l'intégration des immigrants qui serait rendue plus difficile à cause de leurs demandes religieuses d'accommodement. Les statistiques révèlent que les demandes d'accommodements pour motifs religieux sont minimes, ce qui indique que la raison des tensions actuelles est ailleurs. Qu'on ne fasse donc pas porter la responsabilité d'une crise profonde de la société québécoise à ceux et celles qui sont venus y chercher un refuge ou une terre d'accueil ou à leur religion qu'on juge envahissante.
Et ici, je suis tout-à-fait d'accord. Bien dit, Monsieur le Cardinal!
[Vert] Les réfugiés et les immigrants nous apportent souvent la richesse de leur témoignage et de leurs [Rouge] valeurs [Fin Rouge] culturelles qui s'ajoute aux [Rouge] valeurs [Fin Rouge] communes de la société québécoise. L'accueil, le partage et la solidarité doivent donc demeurer des attitudes de base à l'égard des immigrants et de leurs besoins humains et religieux.
[Jaune] Le vrai problème n'est pas non plus celui de «la place de la religion dans l'espace public»
Ah oui? Moi je pensais que c'était un des aspects les plus importants de toute cette affaire!
[Vert] pour reprendre cette expression, vague à souhait, qui facilite la diffusion du slogan à la mode: «la religion dans le privé ou à l'église mais pas sur la place publique». Qu'est-ce que l'espace public? La rue, le parc, les ondes de diffusion, l'école, l'hôtel de ville, l'Assemblée nationale? Faut-il faire disparaître de la place publique le monument dédié à Mgr François de Laval et celui dédié au cardinal Taschereau? Faut-il bannir le souhait «Joyeux Noël» de l'enceinte parlementaire et le remplacer par «Joyeuses Fêtes» pour être plus inclusif?
[Rouge] Les symboles religieux caractéristiques de notre histoire et donc constitutifs de notre identité collective
Le Cardinal semble dire ici: «La Foi catholique n'a de valeur que pour les peuples qui sont catholiques depuis longtemps, alors que pour les non-chrétiens, elle est totalement accessoire sinon inutile». On y reviendra.
[Vert] sont-ils devenus des nuisances et des mauvais souvenirs à remiser au placard? Faut-il les éliminer de l'espace public pour satisfaire une minorité laïciste radicale qui est seule à s'en plaindre au nom de l'égalité absolue des citoyens et citoyennes?
[Jaune] Les croyants et les incroyants emportent avec eux leur croyance ou leur incroyance dans tous les espaces qu'ils fréquentent. Ils sont appelés à vivre ensemble, à s'accepter et se respecter mutuellement, à ne pas imposer leur croyance ou leur incroyance, ni en privé ni en public.
Ça dépend quelles croyances. On va revenir à cette question de «combien de respect devrait-on accorder à toutes les croyances».
[Jaune] Enlever tout signe religieux d'une place publique culturellement identifiée selon une tradition bien définie avec sa dimension religieuse, n'équivaut-il pas à promouvoir l'incroyance comme l'unique valeur ayant droit de s'afficher?
Ça dépend. Si la majorité des citoyens ne se retrouve plus dans ce symbole culturel, pourquoi ne pas le changer?
[Rouge] La présence du crucifix à l'Assemblée nationale, à l'Hôtel de Ville et à la croisée des chemins n'est pas le signe d'une quelconque religion d'État. C'est un signe identitaire et culturel lié à l'histoire concrète d'une population réelle qui a droit à la continuité de ses institutions et de ses symboles. Ce symbole n'est pas d'abord un signe confessionnel mais le témoin de l'héritage culturel de toute une société marquée par sa vocation historique de berceau de l'évangélisation en Amérique du Nord. L'enlever signifierait une rupture culturelle, un déni de ce que nous avons été et de ce que nous sommes appelés à être comme collectivité fondée historiquement sur les valeurs du christianisme.
Une fois de plus, le Cardinal Ouellet semble dire que le catholicisme n'est qu'un «héritage culturel», un «signe identitaire». De plus, il affirme que d'enlever à un peuple son héritage culturel et ses signes identitaires est un geste honteux, un affront à la dignité humaine, et même une cause de problèmes de santé physique!
Mais alors, que penser des peuples amérindiens, qui étaient ici avant nous? N'avaient-ils pas eux aussi une longue tradition culturelle, des «institutions et de ses symboles», un «héritage identitaire»? L'Église catholique ne leur a-t-elle pas enlevé leurs signes, leurs symboles, leur culture, leur identité? Pourquoi aurions-nous un «droit sacré» à notre «patrimoine culturel», mais pas eux? Pourquoi nous plaindre de nous faire envahir et assimiler par des missionnaires de l'athéisme, alors que nous, les catholiques, avons envahi et assimilé les peuples autochtones?
Si j'étais le Pape, le Cardinal Ouellet se ferait punir. Il devrait rester en classe après l'école, et écrire 1000 fois au tableau cette célèbre citation de Tertullien:
Dominus noster Christus veritatem se, non consuetudinem, cognominavit.
(Notre Seigneur Christ s'est appelé Lui-même «Vérité», pas «Coutume».)
Mais je ne suis pas le Pape, alors je ne peux que suggérer au Cardinal Ouellet de lire: Culture, coutume, tradition.
[Vert] Le vrai problème du Québec n'est donc pas la présence de signes religieux ou l'apparition de nouveaux signes religieux envahissants dans l'espace public. Le vrai problème québécois est le vide spirituel créé par une rupture religieuse et culturelle, une perte substantielle de mémoire, entraînant une crise de la famille et de l'éducation, qui laisse les citoyens et citoyennes désorientés, démotivés, sujets à l'instabilité et rivés à des valeurs passagères et superficielles. Ce vide spirituel et symbolique mine de l'intérieur la culture québécoise, disperse ses énergies vitales et engendre l'insécurité, faute d'enracinement et de continuité avec les [Rouge] valeurs [Fin Rouge] évangéliques et sacramentelles qui l'ont nourrie depuis ses origines.
Ce paragraphe serait presque bon, s'il n'était pas sapé dans ses fondements par tout le discours précédent sur les valeurs et la culture-coutume.
[Jaune] Un peuple dont l'identité a été fortement configurée pendant des siècles par la foi catholique ne peut pas du jour au lendemain (quelques décennies sont brèves dans le vie d'un peuple) se vider de sa substance sans qu'il en résulte des conséquences graves à tous les niveaux. D'où le désarroi de la jeunesse, la chute vertigineuse des mariages, le taux infime de natalité et le nombre effarant d'avortements et de suicides pour ne nommer que quelques-unes de ces conséquences qui s'ajoutent aux conditions précaires des aînés et de la santé publique.
En d'autres mots, il faut laisser traîner les Crucifix et les cours de religion à l'école encore quelques décennies, le temps que le peuple québécois se remette de sa «brosse», de sa «gueule de bois» causée par les excès de boisson catholique dans sa folle jeunesse?
[Vert] Et pour comble, ce vide spirituel et culturel est entretenu par une rhétorique anticatholique farcie de clichés qui se retrouve malheureusement trop souvent dans les médias. Ce qui favorise une véritable culture du mépris et de la honte à l'égard de notre [Rouge] héritage religieux [Fin Rouge], qui détruit l'âme québécoise. Il est grand temps de se demander: Québec, qu'as-tu fait de ton baptême?
[Vert] Il est grand temps qu'on freine l'intégrisme laïciste, imposé à même les fonds publics,
Je n'aime pas le mot «laïc». C'est un euphémisme. Moi je suis laïc: je vais à la Messe, je dis mon chapelet et mon bréviaire, et je fais toutes ces choses à tous les jours (ou au moins j'essaie). Sauf que, je ne suis ni prêtre ni religieux, donc je suis laïc [Lumen gentium, N° 31]. Par contre, eux, ce sont des athées.
Mais je suis tout-à-fait d'accord avec le Cardinal qu'il faut faire cesser la propagande athée, subventionnée par nos impôts.
[Vert] et qu'on retrouve un meilleur équilibre au Québec entre la tradition et l'innovation créatrice au service du bien commun. On doit réapprendre le respect de la religion qui a façonné l'identité de la population et
[Rouge] le respect de toutes les religions
Il me semble qu'on parle beaucoup trop du «respect de toutes les religions» de nos jours. J'ai cherché dans les enseignements de l'Église, et je n'ai pas trouvé cela, bien au contraire.
Voir: Doit-on respecter toutes les religions?
[Vert] sans céder à la pression des intégristes laïcs qui réclament l'exclusion de la religion de l'espace public.
[Vert] Le Québec est mûr pour une nouvelle évangélisation en profondeur
[Jaune] qui se dessine en certains milieux par des initiatives catéchétiques importantes,
Ah oui? Où?
[Vert] de même que par des efforts communautaires de retour aux sources de notre histoire. Notre société a besoin d'un mouvement de conversion à ses valeurs spirituelles profondes et d'une nouvelle alliance entre sa foi devenue dormante ou passive et la culture commune en émergence qui cherche ses racines. Un renouveau spirituel et culturel est possible si le dialogue entre l'État, la Société et l'Église reprend son cours, constructif et respectueux de notre identité collective désormais pluraliste.
[Rouge] Dans le cadre du débat sur les accommodements raisonnables, on ne peut ignorer le changement radical que l'État québécois vient d'introduire concernant la place de la religion à l'école.
«L'État québécois»? Stéphane Dion, du temps qu'il était ministre des affaires inter-gouvernementales en 1997, a envoyé une lettre aux évêques du Québec pour leur demander s'ils avaient des objections à ce qu'on change la Constitution canadienne, pour enlever les écoles confessionelles au Québec. Le Chef de l'Assemblée des évêques du Québec à ce moment, Monseigneur Pierre Morissette, lui a répondu que les évêques du Québec n'avaient pas d'objections!
Écoutons Stéphane Dion, selon cette citation prise du site web officiel du Parlement canadien:
Enfin, en réponse à une lettre que je lui faisais parvenir et dans laquelle je lui demandais de me confirmer leur position, le nouveau président de l'Assemblée des évêques du Québec, Mgr Pierre Morrissette, réaffirmait que les évêques ne s'opposent pas à l'établissement de commissions scolaires linguistiques et se satisfont des garanties que comporte la Loi sur l'instruction publique auxquelles nous avons fait allusion plus haut.
Il écrivait à ce propos, dans une lettre que je dépose et dont vous pourrez prendre connaissance: «Nous savons que d'autres moyens que ceux que vise l'article 93 auraient pu rendre possible le changement souhaité. Notre Assemblée ne s'est pas opposée toutefois au choix menant à modifier l'article 93. Notre conviction a toujours été que le choix des moyens était la responsabilité des instances politiques.»
Je pourrai déposer ces lettres quand vous le voudrez, monsieur le président.
[Comité mixte spécial pour modifier l'article 93 de la constitution, 1997-oct-21]
Pourquoi accuser l'État québécois de trahison? Il ne fait que respecter les directives des évêques québécois... Et pourquoi ne jamais mentionner le rôle de nos évêques dans toute cette histoire?
De plus, aux dernières élections, les québécois ont clairement et démocratiquement exprimé leur accord avec la Loi 95. Et le Cardinal Ouellet a lui-même dit que ce vote déciderait, contrairement aux enseignements explicites de l'Église catholique!
Voir: La liberté religieuse à l'école.
[Vert] Ce changement provoque le désarroi et la colère de beaucoup de parents qui se voient privés de leurs
[Rouge] droits acquis
Techniquement, ce sont des droits divins, pas acquis. (Voir
l'encyclique Divini Illius Magistri,
cité dans l'article ci-haut.)
Mais les déclarations du
Magistère
ne semblent pas faire partie de «l'identité culturelle» du Cardinal Ouellet!
;-)
[Vert] au nom d'une ultime réforme et modernisation du système scolaire québécois. Sans tenir compte de la primauté du droit des parents et de leur volonté clairement exprimée de maintenir la liberté de choix entre un enseignement confessionnel et un enseignement moral, l'État supprime tout enseignement confessionnel et impose un cours d'éthique et de culture religieuse dans les écoles tant publiques que privées et ce, sans possibilité d'exemption. Aucune nation européenne n'a jamais adopté une orientation aussi radicale qui bouleverse les convictions et la liberté religieuse des citoyens. D'où le malaise profond de beaucoup de familles, doublé d'un sentiment d'impuissance face à un État tout-puissant qui ne craint plus, semble-t-il, l'influence de l'Église et qui peut donc imposer sa loi sans contrainte majeure. Le plus scandaleux est le sort réservé aux écoles privées catholiques qui se voient contraintes par le jeu des subventions gouvernementales, de marginaliser leur propre enseignement confessionnel au profit du cours d'État imposé partout et à tous les niveaux.
[Jaune] L'opération de recadrage de la formation éthique et religieuse du citoyen au moyen de ce cours obligatoire va-t-il réussir à sauver un minimum de points de repère pour assurer un vivre ensemble harmonieux?
L'enseignement chrétien n'a pas pour contenu des «points de repère», et un «vivre ensemble harmonieux» ici-bas, n'est qu'un de ses objectifs, et pas le principal.
[Vert] J'en doute et je suis même convaincu du contraire, car cette opération se fait au dépens de la liberté religieuse du citoyen, surtout celle de la [Rouge] majorité catholique [Fin Rouge].
Comme je ne cesse de le répéter, le moindre effort scientifique pour faire un décompte sérieux du nombre de catholiques au Québec arrive à une minorité, pas une majorité.
[Vert] De plus elle est fondée exclusivement sur une «connaissance» des croyances et des rites de six ou sept religions. Je doute que des enseignants fort peu préparés à relever ce défi puissent enseigner en toute neutralité et de façon critique des notions qu'ils comprendront encore moins que leur propre religion. Il faut beaucoup de naïveté pour croire à ce miracle d'enseignement culturel des religions qui va fabriquer un nouveau petit québécois pluraliste expert en relations interreligieuses et critique envers tout credo même celui de ses propres parents. Le moins qu'on puisse dire est que la soif de [Rouge] valeurs [Fin Rouge] spirituelles sera loin d'être assouvie et qu'une dictature du relativisme risque de rendre encore plus difficile la transmission de notre [Rouge] héritage [Fin Rouge] religieux.
Ici, il aurait fallu que le Cardinal Ouellet brosse un tableau sérieux de ce cours du Gouvernement du Québec. Le but de ce cours n'est pas de former «un nouveau petit québécois pluraliste», mais bien un athée. Ce cours n'est pas seulement inacceptable pour un catholique, mais il est inacceptable pour toutes les québécoises et tous les québécois! Il enseigne des choses gravement immorales.
Voir: Comment empoisonner vos enfants avec un cours d'éthique et de culture religieuse.
[Vert] La culture rurale québécoise expose une croix un peu partout à la croisée des chemins. Cette «croix de chemin» invite à prier et à réfléchir sur le sens de la vie. Quel choix s'impose actuellement à notre société pour que l'État prenne des décisions éclairées et vraiment respectueuses de la conscience religieuse des individus, des groupes et des Églises?
[Jaune] Malgré certaines déviances dues à des poussées récurrentes mais limitées de fanatisme, la religion demeure une source d'inspiration et une force de paix dans le monde et dans notre société, pourvu qu'elle ne soit pas manipulée par des intérêts politiques ou brimées dans ses aspirations légitimes.
Voir commentaires ci-haut sur le respect qu'on doit accorder à «toutes les religions».
[Vert] La réforme qu'impose la loi 95 soumet les religions au contrôle et aux intérêts de l'État, tout en mettant fin aux libertés religieuses acquises depuis des générations. Cette loi ne sert pas le bien commun et ne pourra pas être imposée sans être ressentie comme une violation de la liberté religieuse des citoyens et des citoyennes. Il ne serait pas raisonnable de la maintenir telle qu'elle est stipulée, car elle instaurerait ce juridisme laïciste étroit qui exclut la religion de l'espace public.
[Rouge] Les deux piliers de notre identité culturelle nationale, la langue et la religion, sont appelés historiquement et sociologiquement à s'épauler ou à crouler ensemble.
Juste quand le Cardinal commençait à parler comme un vrai successeur des Apôtres, le voilà qui ramène encore la Foi catholique à une histoire de culture et d'identité...
[Vert] Le moment n'est-il pas venu d'une nouvelle alliance de la foi catholique et de la culture émergente pour redonner à la société québécoise plus de sécurité et de confiance en l'avenir?
[Rouge] Le Québec vit toujours de l'héritage d'une tradition religieuse forte et positive
Ce n'est exactement pas le cas. Le peuple québécois a massivement apostasié. La majorité des gens que je connais et qui ont fait baptiser leurs enfants sont athées, ou hérétiques, et leurs enfants aussi. Toutes les enquêtes sociologiques sérieuses que je connaisse en sont arrivées à la même conclusion.
Si vraiment le Québec «vivait encore de l'héritage d'une tradition religieuse forte et positive», les soi-disant «catholiques», qui ont fait adopter la Loi 95 par notre Parlement, auraient été excommuniés depuis longtemps. Les églises seraient pleines. L'avortement serait inexistant. Et le Cardinal Ouellet aurait été tellement fouetté verbalement, par les catholiques, après son minable témoignage devant la Commission Bouchard-Taylor, que son derrière serait aussi rouge que sa petite veste de Cardinal.
Malheureusement, en ce moment, le Cardinal Ouellet a l'air d'un superhéros catholique, comparé au reste des évêques du Québec...
[Vert] exempte de conflits majeurs et caractérisée par le partage, l'accueil de l'étranger et la compassion envers les plus démunis. Il faut protéger et cultiver cet héritage religieux fondé sur l'amour qui est une force d'intégration sociale beaucoup plus efficace qu'une connaissance abstraite de quelques notions superficielles de six ou sept religions. Il importe surtout à l'heure actuelle que la
[Rouge] majorité catholique se réveille
«Minorité catholique». Aussi, et surtout, il faut que la majorité de nos évêques catholiques se réveille, pas juste un petit Ouellet timide!
[Vert] qu'elle reconnaisse ses vrais besoins spirituels et qu'elle renoue avec ses pratiques traditionnelles afin d'être à la hauteur de la mission qui lui incombe depuis ses origines. Que la sagesse de Dieu inspire les recommandations des Commissaires afin que la liberté religieuse comme [Rouge] valeur [Fin Rouge] primordiale et permanente fleurisse au Québec et lui redonne ses raisons de vivre.
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