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Nombreux sont les protestants qui accusent l'Église catholique de faire la promotion de la «mariolâtrie». Ont-ils raison?
Comme d'habitude, nous commencerons en essayant de comprendre de quoi on parle, tout en cherchant un peu de terrain d'entente entre les catholiques et plusieurs protestants:
2.1) Seul Dieu doit être adoré. Le tout premier des Dix commandements dit clairement que nous devons adorer Dieu, et seulement Dieu [Ex 20:3-5]. Le mot théologique «latrie» signifie exactement cette adoration. (Ce qui explique les mots comme «idolâtrie», «mariolâtrie», etc.)
2.2) Il y a des gens qui prétendent être catholiques et qui adorent la Vierge Marie. Comme tout mon site web le crie de toutes ses forces, prétendre être catholique ne suffit pas pour en être vraiment un! Je peux vous trouver des gens qui prétendent être catholiques, même s'ils croient toutes sortes de choses qui sont totalement incompatibles avec la Foi catholique! Sauf qu'ils sont presque tous terrifiés à l'idée de mettre ça par écrit, avec leur nom et leurs coordonnées (surtout s'ils ne sont pas au dernier échelon dans la hiérarchie de l'Église). Pourquoi? Voir la dernière partie du paragraphe suivant!
2.3) L'Église catholique condamne officiellement la mariolâtrie. Bien sûr, certains protestants vont dire que, malgré ces déclarations officielles, l'Église catholique fait quand même la promotion de la mariolâtrie. Sauf que cela concerne le reste de cet article. Ici, je ne fais qu'affirmer un fait vérifiable: si vous adorez la Vierge Marie, et que l'Église s'en aperçoit, vous serez expulsés. Par exemple, ici même dans la région de Québec en 2007, un grand groupe de soi-disant catholiques a été formellement excommunié, précisément parce qu'ils mettent la Vierge Marie au même niveau que Dieu.
2.4) Seule l'Église catholique est le porte-parole officiel de l'Église catholique. Cela semble évident, sauf pour plusieurs protestants qui ignorent le Huitième commandement [Ex 20:16]. L'accusé a le droit d'être entendu, et l'avocat de la défense de l'Église catholique n'est pas un quelconque bizarre site web protestant! En d'autres mots, pour attaquer les enseignements de l'Église catholique à propos de la Vierge Marie, vous devez citer des documents de l'Église comme:
- Le Catéchisme de l'Église catholique
- Le chapitre 8 de
Lumen
Gentium
- Marialis
Cultus
- etc.
Toute discussion à propos d'un problème complexe exige une entente sur la signification précise des termes importants. Si cette discussion se produit entre gens qui n'ont pas naturellement tendance à s'entendre (comme les catholiques et les protestants), les mots bien employés deviennent encore plus importants.
Comment devrions-nous utiliser les mots? Bonne question! J'aimerais pouvoir répondre brièvement, mais je ne suis même pas sûr que cela soit possible. Tôt ou tard, si nous voulons utiliser les mots correctement, il faut creuser la nature d'un mot, et comment l'esprit de l'homme fonctionne. (Je ne le ferai pas ici, mais un jour vous devriez lire sur ce sujet.) Au minimum, nous devons éviter quelques pièges terminologiques:
3.1) Inventer une définition pour déclarer quelqu'un coupable d'hérésie. Exemple: je discutais avec un protestant, qui a dit: «La religion est définie comme étant quelque chose inventé par l'homme; le catholicisme est une religion; donc le le catholicisme est inventé par l'homme. Or nous savons que le véritable Évangile vient de Dieu, donc le catholicisme est un mensonge». Rien d'illogique dans cet argument, sauf le problème avec la définition de départ.
Imaginons un autre exemple: «La vénération est définie comme étant ce qui n'est pas contre le Premier commandement; les catholiques vénèrent la Vierge Marie; donc la vénération n'est pas contre le Premier commandement». Mignon, mais ce n'est qu'une manière fleurie de dire: «Présumons que les catholiques ont raison, néanmoins, discutons pour savoir si les catholiques ont raison»!
3.2) Ignorer les manières de signifier (univoque, équivoque et analogique). Petit cours de recyclage. 1) Univoque: le mot signifie une manière d'être qui est la même dans tous ces inférieurs. Exemple: «animal» appliqué à «souris», «cheval», «homme», etc. 2) Équivoque: le contraire d'univoque. Exemple: «train» comme ce qui se promène sur un chemin de fer, et «train» dans le sens de «série d'actions pour traire toutes les vaches d'une ferme». (Exemple un peu bizarre, mais cette équivoque m'est vraiment arrivée il y a quelques semaines!) 3) Analogique: le mot signifie un mode d'être qui est simplement différent et d'une manière le même dans tous ses inférieurs («Ratio simpliciter diversa, sed ratio secundum quid eadem vel una»). Exemple: «L'esprit d'un homme est vivant car il se nourrit et croît en assimilant les idées, comme un chien est vivant parce qu'il se nourrit et croît en assimilant la nourriture pour chiens».
Pourquoi est-il important de distinguer les divers modes de signification? Prenons un exemple avec le mot «être» (qui est analogue). Une vache est un être, et Dieu est un être. Mais cela ne signifie pas que nous considérons que Dieu est un animal, ni que nous adorons les vaches, même si nous utilisons le même mot pour parler des deux.
Deuxième exemple, biblique cette fois-ci. Jésus nous dit qu'il faut aimer Dieu (notre Créateur), mais dans le même souffle Il dit aussi qu'il faut aimer notre prochain (de simples créatures!) [Mc 12:29]. C'est le même mot (le verbe «aimer»), mais utilisé une fois dans un sens, et la deuxième fois dans un autre sens. Il faut aimer Dieu absolument, mais aimer notre prochain relativement (parce que Dieu l'aime, non pas parce que notre prochain est Dieu!). Vous voyez bien que sans la doctrine philosophique de l'analogie, la Bible devient incompréhensible!
4.1) Une des pommes de discorde entre les catholiques et plusieurs protestants est la distinction catholique traditionnelle entre la «dulie» (vénération due à tous les saints, sauf la Vierge Marie), «l'hyperdulie» (la vénération due à la Vierge Marie) et la «latrie» (adoration due exclusivement à Dieu). Plusieurs protestants prétendent que cette distinction est «artificielle», ou «théorique», ou une autre manière de dire «une pseudo-distinction, sans fondement dans la réalité».
Manifestement, si la «dulie» et «l'hyperdulie» ne peuvent pas exister, alors n'importe quelle sorte de vénération de la Vierge Marie serait de la «latrie», et puisque seul Dieu doit être adoré, nous pourrions conclure que l'Église catholique encourage la «mariolâtrie».
La «dulie» (et «l'hyperdulie») peuvent-elles exister? Pour que cela soit même possible, plusieurs choses sont nécessaires. D'abord, Dieu doit exister (ce qu'on présume dans cet article). Ensuite, les choses qui ne sont pas Dieu doivent aussi exister. (Une autre manière de le dire, c'est que pour un panthéiste il est impossible de faire quoi que ce soit à une créature. Par exemple, pour un panthéiste, donner un coup de pied à un chien est comme donner un coup de pied à Dieu! Et manifestement, vous ne pouvez pas avoir de la «dulie» envers un saint, si les saints n'existent pas!) Troisièmement, Dieu doit vouloir passer par des «causes secondes». Ce troisième point exige plus d'explications.
De quoi le monde aurait-il l'air si Dieu ne passait pas par des causes secondes? Lorsque vous donneriez un coup de pied à un chien, ce ne serait pas vous, mais Dieu qui donnerait un coup de pied à ce chien. Lorsque vous donneriez un bec à votre épouse le matin avant de partir travailler, ce serait Dieu qui déciderait de donner un bec à votre épouse, pas vous. Cette théorie philosophique est connue sous le nom d'Occasionalisme. Apparemment, l'Histoire de la philosophie montre que cette théorie mène au panthéisme.
4.2) La théorie philosophique correcte semble être la prémotion divine. D'après ce que j'en comprends, toutes les opérations des créatures viennent de Dieu par prémotion, mais celle-ci sauvegarde pleinement les activités propres de chaque être et, chez l'homme, la liberté. C'est parce que la motion est l'action d'une cause efficiente qui produit un changement. Mais «cause» est un concept analogue, qui peut être compris de deux manières très différentes: physiquement (le changement sous son aspect particulier), ou métaphysiquement (le changement sous son aspect universel d'être).
Comme le dit Peter Kreeft, Dieu aime à «exalter Ses subordonnés», Dieu aime passer par les causes secondes, afin que la bonté et la perfection d'être une cause soient diffusées dans les autres êtres. À cause de ceci, les choses comme «amour», «honneur» et «obéissance» peuvent être non seulement données à Dieu, mais aussi aux créatures. À Dieu, elles sont données absolument. Aux créatures, relativement, pour autant que les créatures participent en ce qui rend Dieu digne d'amour, d'honneur, d'obéissance, etc.
Mais si nous honorons notre père et notre mère [Ex 20:12], et que nous honorons Dieu [Is 42:8], cela signifie-t-il que nous pensons que Dieu est une créature, ou que nos parents sont divins? (Un autre exemple est donné ci-haut, lorsque Jésus nous ordonne «d'aimer» Dieu (le Créateur) et «d'aimer» les hommes (des créatures) dans le même passage.) Non. N'oubliez pas ce que j'ai dit ci-haut concernant l'analogie. Il y a une différence fondamentale entre l'absolu et le relatif. Ceci explique pourquoi la dulie et l'hyperdulie peuvent exister, et pas seulement la latrie.
Car Dieu exerce un domaine plénier et premier sur toutes ses créatures, dont
chacune est entièrement soumise à sa puissance; l'autorité de l'homme ne
participe de celle de Dieu que par une certaine ressemblance: sa puissance est
particulière et ne s'exerce que sur quelque créature humaine ou inférieure. Il
en résulte que la vertu de dulie, par laquelle les serviteurs remplissent leurs
devoirs envers leurs maîtres humains, se distingue de la vertu de latrie par
laquelle l'homme agit de même envers son Maître divin.
[ST,
IIa-IIae, q. 103, a. 3, in corpus]
Tel que montré ci-haut, la «dulie» est possible, au moins en théorie. Mais le seul fait que quelque chose soit possible ne signifie pas que Dieu le recommande! (Sinon, je pourrais manger toutes les croustilles à la crème sure et aux oignons que je voudrais!) Qu'est-ce que Dieu veut qu'on fasse avec les saints? Devrait-on leur parler? Les honorer? Leur demander quoi que ce soit?
Pour répondre à cette question, il y a plusieurs suppositions faciles, et un gros problème. Les suppositions faciles sont que les saints existent (certains hommes ont bien vécu, et sont maintenant au Ciel, avec Dieu), et que les saints nous entendent (puisque Dieu est Tout-puissant, Il peut certainement nous entendre, et transmettre notre message à qui Il veut), etc. Le gros problème est: «Comment pouvons-nous savoir ce que Dieu veut?», ce qui peut aussi se formuler autrement: «Qui a l'autorité, conférée par Dieu, d'interpréter correctement la Bible?» Il est impossible de mettre de côté ce problème, et de prétendre que nous pouvons répondre à la question concernant la prière faite aux saints. Les catholiques prétendent que Dieu ne serait jamais assez stupide pour balancer un livre à la tête des hommes et ensuite abandonner son interprétation correcte aux vents des caprices personnels. Les catholiques prétendent que Dieu fournit, non seulement un livre, mais aussi un Magistère divinement institué, afin de l'interpréter correctement. Quant aux protestants, bien, ça dépend à laquelle des milliers de dénominations mutuellement incompatibles vous parlez. (On dirait qu'elles ont été éparpillées par les vents des caprices personnels!)
Dans cet article, je vais mettre de côté le gros problème du «qui a l'autorité, conférée par Dieu, d'interpréter correctement la Bible». (Mais n'oubliez pas que ce problème ne peut être mis de côté pour toujours.) Je ne fais qu'essayer d'expliquer du mieux que je le peux, ce que le Magistère prétend que Dieu veut.
Premièrement, comme dit ci-haut, nous devons faire attention aux mots. La «prière» peut avoir deux saveurs:
6.1)
Il y a deux manières de présenter sa demande à quelqu'un. On peut lui demander
de l'exaucer lui-même, ou bien de nous la faire obtenir. Dans le premier cas la
prière ne peut s'adresser qu'à Dieu, car nos prières doivent être ordonnées à
l'obtention de la grâce et de la gloire, que Dieu seul peut nous octroyer
[...]. Mais nous prions de la seconde manière en nous adressant aux saints,
anges et hommes. Non pour qu'ils fassent connaître à Dieu nos demandes, mais
pour qu'ils les fassent aboutir par leur intercession et leurs mérites. C'est
pourquoi on lit dans l'Apocalypse
[Ap 8:4]:
«La fumée des parfums, c'est-à-dire
les prières des saints, monte de la main de l'ange devant le Seigneur.» C'est
également ce qui ressort de la forme suivie par l'Église dans ses prières. Car
nous demandons à la sainte Trinité «d'avoir pitié de nous», aux saints, autres
que Dieu, nous demandons «de prier pour nous».
[ST,
IIa-IIae, q. 83, a. 4, in corpus]
Dieu veut-il que nous adressions nos prières aux personnes angéliques et humaines, et pas seulement aux personnes divines? La Bible semble l'impliquer dans [Rm 15:30]:
6.2)
De plus, les saints qui sont au Ciel sont plus acceptables à Dieu que ceux
qui sont encore ici-bas. Or, nous devrions demander l'intercession des saints
qui sont encore ici-bas, selon l'exemple de l'Apôtre, qui dit
[Rm 15:30]:
«Je vous en prie donc au nom du Christ Jésus, notre Seigneur, et au nom de
l'amour, fruit de l'Esprit, priez Dieu pour moi». À plus forte raison, donc,
nous devrions demander aux saints qui sont au Ciel de nous aider par leurs
prières faites à Dieu.
[ST,
Suppl., q. 72, a. 2, sed contra]
Louis Ott présente une version compacte de l'argument complet (assurez-vous de lire tous les passages de la Bible auquel il réfère):
6.3) La Sainte Écriture ignore encore le culte et l'invocation des saints; elle offre toutefois les bases sur lesquelles se développèrent la doctrine et la pratique chrétienne. La légitimité du culte des saints se déduit du culte des anges, attesté dans la Sainte Écriture [Cf. Jos 5:14; Dn 8:17; Tb 12:16]. La raison du culte des anges est leur dignité surnaturelle, qui prend racine dans la vision directe de Dieu [Mt 18:10]. Comme les saints aussi contemplent Dieu directement [1Co 13:12; 1Jn 3:2], ils sont pareillement dignes d'un culte.
[2M 15:11-16]
atteste la foi du peuple juif en l'intercession des saints: Judas
Macchabée voit, dans un songe «digne de foi», deux justes défunts, le grand
prêtre Onias et le prophète Jérémie intercéder auprès de Dieu pour le peuple
juif et la ville sainte Cf.
[Jr 15:1].
D'après
[Tb 12:12;
Ap 5:8; et
Ap 8:3],
les anges et les saints dans le Ciel présentent à Dieu les prières des saints
de cette terre, c'est-à-dire les soutiennent par leur intercession comme le
laisse aussi entendre la perpétuité de la charité
[1Co 13:8].
Du fait de
leur intercession résulte l'autorisation de les invoquer.
[Ott, Louis. Précis de théologie dogmatique, Salvator-Mulhouse, 1957, p.
446, Livre 4, chapitre 6, §23, mes italiques]
(Le reste de l'argument de Ott est très important, mais je vais l'omettre ici. C'est l'étude de l'histoire, pour voir ce que les premiers chrétiens faisaient. Bien sûr, cela confirme les enseignements de l'Église.)
Voici quelques objections protestantes typiques à la prière aux saints et à la Vierge Marie. Ils tournent surtout autour de la culpabilité par association:
7.1) «Les catholiques prient la Vierge Marie, et ils prient aussi Dieu. Donc les catholiques adorent une créature». Voir les divers modes de signification ci-haut, et leur application au mot «prière» ci-haut.
7.2) «Les catholiques prient Dieu à genoux, et ils restent à genoux pour parler à la Vierge Marie, donc les catholiques adorent une créature». Lorsqu'un vétérinaire s'agenouille devant une vache, cela ne prouve pas qu'il adore la vache! S'agenouiller et d'autres postures du corps ne sont qu'une partie de l'équation; vous devez aussi tenir compte de l'intention. Dans la Bible, certaines prostrations devant des créatures sont faites avec des intentions correctes (voir les citations de la Bible ci-haut), d'autres avec des intentions incorrectes [Ac 10:26].
7.3) «Les catholiques prient Dieu une minute, et l'instant d'après ils prient la Vierge Marie, donc les catholiques adorent une créature». Lorsque vous parlez à votre mère une minute, et que l'instant d'après vous vous frappez l'orteil contre la patte de table et que vous dites des choses méchantes à la table, cela signifie-t-il que vous pensez que votre mère est une table?
Il y a de nombreuses variations à ces arguments. En effet, la culpabilité par association n'a pas besoin de faits, mais seulement des apparences, pour déclarer quelqu'un «coupable».
Il y a quelque chose de profondément important dans toute cette affaire de protestants qui rejettent la Vierge Marie, et qui rejettent aussi l'Église. Ce n'est pas une coïncidence.
Si vous voulez interpréter la Bible selon vos caprices personnels, vous allez rejeter ce que Dieu a institué pour interpréter correctement cette Bible. Et qu'est-ce que Dieu a institué pour interpréter correctement la Bible? Allez lire de nouveau la Bible: Jésus ne consacre pas sa vie à écrire un livre. Il consacre sa vie à fonder une Église, et seulement une Église [Mt 16:18; Jn 17:21; Ep 4:5]. La Bible que vous tenez entre vos mains nous est parvenue parce que l'Église a reçu fidèlement la Révélation, pour ensuite nous la retransmettre.
Oui, Dieu aurait pu éviter les causes secondes. Il aurait pu nous envoyer une copie de la Bible à chacun et chacune d'entre nous, plutôt que de fonder une Église pour La laisser nous transmettre Sa parole. Il aurait aussi pu prendre un raccourci et apparaître directement sur terre en tant qu'adulte. Au contraire, il a pris un «rallongi» et Il est né d'une Vierge, qui ensuite nous L'a donné.
Si vous rejetez l'Église, vous allez nécessairement aussi rejeter le Modèle et la Mère de l'Église. Vous ne pouvez pas avoir la «mariophobie» sans d'abord avoir «l'églisophobie»!
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